Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

samedi 31 juillet 2021

Parks and recreation (saison 1 à 7)

Cela faisait des années que j'entendais parler de cette série, notamment parce qu'elle a révélé Chris Pratt (Jurassic world, Thor, etc), son arrivé au catalogue d'Amazon Prime était l'occasion de combler mes lacunes, laissez moi vous présenter Parks and recreation.
 



Date de diffusion :  saison 1 : 5 juin 2015
Durée :  saison 1 : 6 x 22, saison 2 : 24 x 22, saison 3 : 16 x 22, saison 4 : 22 x 22 , saison 5 : 22 x 22, saison 6 : 22 x 22, saison 4 : 13 x 22
Genre : humour, mockumentaire
Création : Greg Daniels, Michael Schur
Casting : Amy Poehler, Jim O'Heir, Nick Offerman, Aubrey Plaza, Aziz Ansari, Retta, Chris Pratt, Rashida Jones, Adam Scott, Rob Lowe

Nationalités : USA

Note : j'ai tout naturellement regardé la série en VOSTFR et je me dois de signaler que sur Prime, plusieurs épisodes n'ont pas de sous titre français. C'est un peu agaçant et pas très professionnel.

Synopsis :

Suivez Leslie Knope, fonctionnaire au service des parcs et loisirs qui se bat au quotidien pour améliorer sa belle ville de Pawnee Indiana, célèbre pour son taux d'obésité.


Critique :


Parks and Rec
est le pendant publique de The Office. Là où la série culte exposait les petits travers des sociétés privées, Parks and Rec démonte les rapports entre les fonctionnaires et leurs concitoyens. C'est une création de Greg Daniels (The office, Upload, Space Force, etc) et de Michael Schur (The good place, etc)). A l'origine, la série devait être un spin-Off de The Office et Rashida Jones devait d'ailleurs y conserver son rôle de Karen Filippelli. Mais, finalement, la série sera une création indépendante même si l'on reconnait bien les codes qui font le sel de The Office. Scranton fait place à Pawnee, Michael Scott devient Leslie Knope et Dunder Mifflin : le service des parcs et loisirs. Mais on retrouve le principe du faux documentaire, les dynamiques entre les collègues, un peu de cynisme et beaucoup de tendresse.

La plus grosse différence entre les deux séries reposant, selon moi, dans le personnage de Leslie Knope. A la manière de Michael Scott, elle est totalement moteur dans la série et articule toutes les relations entre les personnages. Mais, outre d'être un personnage féminin, elle est véritablement compétente. Là où Michael Scott était un gérant immature qui ne conservait son poste que par miracle grâce à ses talents (réels) de vendeur, Leslie Knope est au contraire une femme sur compétente qui n'échoue qu'a cause de la médiocrité ambiante.

Si vous allez aimer Leslie autant que l'on pouvait aimer Michael Scott (même si lui pouvait aussi être parfaitement détestable) vous apprécierez tout autant l'incroyable casting qui l'entoure et vous comprendrez sans mal pourquoi le magazine Time a décrété en 2012 qu'il s'agissait de la série de l'année.

On commence avec Rashida Jones, déjà très touchante dans The Office, elle joue ici l'un des rares personnage un peu mesurée et apporte de la normalité dans cette critique sociale très piquante. A noter, qu'un autre personnage offrait un peu de normalité : Mark Brendanawicz mais que l'acteur quittera rapidement la série, l'orientation de son personnage ne le satisfaisant pas. Petit regret pour ma part car si je suis d'accord avec lui sur le mauvais choix d'orientation, le personnage apportait vraiment quelque chose et malgré le talent de Rob Lowe (probablement dans son meilleur rôle) et d' Adam Scott, venus compenser son départ, il manquera quand même un petit quelque chose.

Parmi les immanquables on mentionnera forcément Aziz Ansari (Master of none, etc)  qui apporte un peu de folie, de mauvaise foi et de critique du capitalisme mais aussi Chris Pratt la caution gentil doux-dingue (a noter que le personnage s'améliore avec le temps car dans les premières saisons c'est quand même un manipulateur malsain), Aubrey Plaza (Légion, etc) est fabuleuse en ado morbide et rebelle et bien sûr, impossible de ne pas mentionner Nick Offerman dans l'inoubliable rôle de Ron Swanson, supérieur libéral et asocial, parfait négatif de Leslie.

Si la série connait quelques légers essoufflement à des moments épars, elle se tient fabuleusement sur la longueur et vous prendrez du plaisir du début à la fin. Le fil rouge réussit à se renouveler sans jamais changer fondamentalement les dynamiques, la série réintroduit régulièrement de nouveaux personnages marquant, bref aucune saison n'est de trop et c'est suffisamment rare pour être signalé. L'humour est assez varié et, si l'on exclut la stigmatisation de Jerry qui peut paraitre un peu méchante (même si la série prend bien garde à montrer que les idiots sont les autres et pas lui), l'humour est plutôt bienveillant.(là encore, contrairement à The Office, où les personnages pouvaient se montrer oppressif, même si c'était révélateur de l'esprit d'entreprise)

Voilà, vous l'aurez compris, je vous recommande chaudement cette série, elle a illuminé mes soirées pendant plusieurs mois, je porterais longtemps en moi la détermination et la bonne humeur de Leslie Knope et si tous les épisodes ne sont pas égaux, la série fait tout de même partie des rares qui a su s'arrêter à temps et dont la dernière saison est aussi bonne que les précédentes.(ce qui n'était pas le cas de The Office)

Bref, si vous avez besoin de changer d'air en ces temps un peu triste, partez donc visiter Pawnee vous n'aurez plus envie d'en revenir.





Conclusion :

Une série humoristique de référence, c'est drôle, intelligent et incroyablement feel good.

lundi 26 juillet 2021

Grave

 Cela faisait des années que je voulais le voir, il quitte la plateforme Netflix ce samedi, est-ce qu'il faut se dépêcher de regarder Grave ou pas ? C'est ce que nous allons voir.




Date de diffusion : 2016
Durée :  1h39
Genre : Drame, Angoisse,
Réalisation : Julia Ducournau
Casting : Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Nait Oufella
Nationalités : France

Interdit au moins de 16 ans

Synopsis :

Comme ses parents et sa grande sœur avant elle, Justine intègre la prestigieuse école de vétérinaire Saint-Exupéry. Soumise à une pression inimaginable, son corps subit des bouleversements brutaux et la pousse à consommer de la chair humaine.


Critique :


Il y a presque deux semaines sortait sur les écrans Titane, le deuxième film de Julia Ducournau. N'étant pas pressé de le voir au point de me coller un pcr dans le pif, j'ai eu envie de vous parler de Grave, son premier film, qui quittera la plateforme Netflix samedi 31 juillet.

Normalement, vous avez dû entendre parler de ce film, il avait beaucoup fait parler de lui à l'époque, d'une part parce qu'il critique les bizutages et d'autres part parce qu'il flirte avec le cinéma d'horreur. Certains qualifie d'ailleurs le film de film d'horreur, je ne le ferais pas car ce serait décevoir les fans du genre en créant des attentes stériles.

Bref, Grave est un drame qui nous conte la lente décente en enfer d'une jeune utopiste confrontée à

l'impitoyable réalité de notre société. Soyons clair, le film est particulièrement oppressant. Cela commence avec de petites choses, comme des situations gênantes, des remarques déplacés ou des injonctions de groupe. Et ça devient de plus en plus malsain. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché car en 1h39 vous aurez largement le temps d'être dégouté du corps médical. Personnellement ce ne sont pas les passages "gore" de cannibalisme qui m'ont perturbé mais bien toute cette violence sociale sous-jacente. Ami végétarien, accroche toi à ton slibard car tu risques de te manger un condensé de toute ta vie en moins de 2h et ce ne sera pas des plus agréable.

En terme d'écriture, c'est assez remarquable et c'est appuyé par un travail de l'image plutôt soigné avec quelques réel moment de grâce. Le rythme est un peu lent mais ça colle parfaitement à l'ambiance et surtout, vu la violence du propos, un rythme plus soutenu aurait rendu le film particulièrement indigeste.

Niveau casting, pour un premier rôle, Garance Marillier est admirable. Elle affiche la fraicheur et la fragilité d'une débutante mais l'on sent bouillir la bestialité latente propre à l'histoire. Ella Rumpf (Freud, etc) un peu plus expérimenté est au contraire un véritable volcan, une boule de rage et leur duo fait des étincelles.

Enfin, seul rôle masculin vraiment important, Rabah Nait Oufella campe avec un charme l'ami ambigu mais je suis juste sceptique sur la gestion de l'homosexualité du personnage, je trouve le message un peu confus.

Dans l'ensemble, j'ai passé un excellent mauvais moment devant ce film, pour son premier essai Julia Ducournau n'hésite pas à prendre des risques et à livrer une œuvre déstabilisante et engagée. Tout n'est pas parfait, quelques détails me gênent (comme la fin qui pour moi noie un peu le message) mais Grave est un bon film qui s'accapare intelligemment certains codes des films de vampires ou de zombies (la lutte contre la faim de l'autre). Une chose est sûre je n'en ai que plus envie de voir Titane qui semble visuellement encore plus fou.



Conclusion : 

Un premier film brillant qui dénonce les pressions sociales avec la gravité nécessaire à ce sujet parfois éludé.

vendredi 23 juillet 2021

Comment je suis devenu super héros

Cela faisait longtemps que j'en entendais parler, il devait sortir en salle depuis l'année dernière et finalement le covid aura eu raison de sa diffusion. Voyons ensemble si ce film de super héros à la française méritait une sortie salle ou s'il a finalement bien trouvé sa place sur Netflix.


Date de sortie Netflix : 9 juillet 2021
Genre : Policier, super héros
Réalisateur : Douglas Attal
Casting : Pio Marmaï, Vimala Pons, Leïla Bekhti, Benoît Poelvoorde 
Durée : 1h41

Pays : France


Synopsis :

Dans un monde où les super-pouvoirs font partie du quotidien, un policier solitaire va devoir travailler avec une nouvelle coéquipière pour contrer un trafic de drogue conférant des super pouvoirs.

Critique :


J'aurais bien voulu dire que Comment je suis devenu super-héros est un film original mais malheureusement ce n'est pas le cas. D'une part parce qu'il y a presqu'un an sortait Project Power sur Netflix, d'autre part parce que vient de sortir Major Grom (dont je vous parle la semaine prochaine) sur Netflix et enfin parce que le super héroisme en mode policier a déjà été traité en comics dans des chefs d'œuvre comme Powers de Michael Bendis ou Top Ten de Alan Moore. Originalité n'est pas qualité mais cela aurait été un plus pour affronter les mastodontes dont les états-unis nous abreuvent année après années et qui bénéficie de moyens que la France n'aura jamais. Las, non seulement le sujet n'est pas original mais surtout le traitement l'est encore moins. Entre le vieux flic solitaire qui rumine la perte dramatique d'un coéquipier et la petite nouvelle qui le trouve con mais qui va quand même tomber amoureuse, on se demande si on peut s'enfoncer plus lourdement dans les poncifs. 

Pourtant, il y avait des efforts, à commencer par les images, plutôt léchées, qui nous dépeignent un Paris à la fois ordinaire et inhabituel. La façon dont les super pouvoir s'intègrent dans le quotidien est plutôt bien vu même si l'idée aurait pu être poussée encore plus. A noter que si le budget n'est pas faramineux il suffit tout de même à offrir des effets spéciaux de qualité et bien dosé. Le final ne pourra pas être aussi spectaculaire qu'un Marvel mais cela reste tout de même très honnête et dcohérent avec le reste du film.

La grande force du film, c'est quand même ce casting impeccable et vraiment original. Je pense que je n'aurais jamais imaginé aucun des acteurs choisis jouant dans un film de super héros et pourtant ils s'y intègre à merveille. 

Si son personnage est ultra cliché Pio Marmaï (Santa & cie, Maestro, etc) n'en reste pas moins éminemment sympathique et très crédible en idéaliste renfrogné. A ses côtés Vimala Pons (Elle, Enfermé dehors, etc) s'illustre avec une certaine fougue, même si l'on regrettera l'évolution mièvre et peu motivé du personnage. Leïla Bekhti (La flamme, le grand bain, etc) rempli a merveille le costume de super héroïne, elle est parfaitement crédible dans les scènes d'actions, son partenaire Benoît Poelvoorde (Au poste, Le grand soir, etc) est un peu trop enfermé dans ses habitudes (la scène du médecin notamment sonne un peu faux) mais le personnage est touchant dans sa fragilité et son envie d'aider. Enfin, Swan Arlaud (Grace à Dieu, Xanadu, etc) fait un super méchant dément à souhait même si un peu cliché dans sa folie.


A noter qu'Adrien Prevost a fait un très beau boulot sur la musique.

Globalement, le film se regarde bien, le rythme est soutenu et l'humour aide à faire passer les faiblesses. Je n'ai pas passé un mauvais moment devant mais il arrive un peu tard avec une proposition sans grande valeur ajoutée. L'histoire aurait mérité plus d'originalité et surtout plus de soin à l'écriture. La romance est complétement bancale. L'héroïne n'a aucune raison de tomber amoureuse, hormis que le héros lui sauve la vie, car il se comporte comme un connard tout du long. Triste message a relayer en 2021.

Une curiosité sympathique mais pas inoubliable toutefois pour un premier film Douglas Attal n'a clairement pas à rougir en tant que réalisateur et je suis curieux de voir ce qu'il réussira à faire par la suite.




Conclusion :

Une sympathique variation de l'univers des super héros mais qui aurait gagné à être moins convenue.

mercredi 21 juillet 2021

Kaamelott : Premier Volet

C'est probablement LE film français le plus attendu, plus de 200 000 place en avant première, et je suis de ceux là. Voyons ensemble si vous allez regrettez de ne pas avoir vos deux injections de vaccins.




Date de diffusion :  21 juillet 2021
Durée :  2h
Genre : heroic-fantasy, humour
Réalisation : Alexandre Astier
Casting : Alexandre Astier, Audrey Fleurot, Sting, Alain Chabat

Nationalités : France

Synopsis :

Voilà 10 ans que Lancelot a pris le pouvoir et ravagé le royaume de Logre. Pourtant, jamais il n'a réussi a capturer les chevaliers de la table ronde et encore moins Arthur que beaucoup croient mort. Pourtant, l'ancien roi est sur le point de réapparaitre.

Critique :


Soyons clair, je ne suis pas fan de Kaamelott. Si je suis allé à l'avant première c'est que j'ai la chance, ou la malchance, d'avoir épousé une fan. Pour ma part j'ai mis longtemps à me mettre à cette série. Comme beaucoup j'étais tombé dessus au hasard d'un zapping sur la 6 lors des premières diffusions. J'avais trouvé ça lourdingue, dans la ligné d'un caméra café et n'avait pas insisté. J'ai pourtant dû accepter de regarder une saison entière pour éviter de finir célibataire et je me suis pris au jeu. L'humour de Kaamelott fonctionnait sur la longueur, dans la récurrences, et dans la façon dont Alexandre Astier construit ses nombreux personnages. Et surtout, loin de rester la petite pastille un peu débile qu'elle semblait être, la série gagnait progressivement en profondeur à mesure que l'auteur/réalisateur/compositeur/dialoguiste/acteur/monteur/éclairagiste/peintre en bâtiment Alexandre Astier y injectait ses tendances dépressives. 
A ce titre, la saison 5 est ma préférée, c'est sans nul doute la plus sombre mais c'est pour moi l'essence
de ce qu'est Kaamelott. La saison suivante, plus ambitieuse et tournée dans les décors de la série HBO Rome était à mes yeux bien moins réussi, Alexandre Astier se laissé déborder par son projet, incapable de déléguer son bébé, ses limites en tant que réalisateur crevait l'écran (j'ai eu l'occasion de voir la saison au grand rex). Passer de petites virgules en plan fixes a des longs épisodes en mouvement, c'est un sacré changement et ici même le rythme était moins maitrisé. Le comble, c'est que même les musiques, le vrai travail d'Astier à l'origine, semblaient bâclées (et non pas Bachelet, ça c'est année 80). Et ça c'était en 2012. Il aura fallut presque 10 ans pour que le réalisateur puisse enfin sortir en salle la suite de son histoire. Le format change une fois de plus puisque de pastilles à épisodes de séries, on passe à une trilogie de long-métrages. Cela peux vous sembler anecdotique mais chaque format à ses codes d'écritures car cela correspond à des rythmes très différent. Pour faire une comparaison audacieuse, ce n'est pas parce qu'on sait faire de beaux haikus qu'on peut écrire un bon roman. Le budget semble également avoir explosé (15 millions) mais Alexandre Astier a-t-il réussi à brandir Excalibur plus haut que jamais où plante-t-il l'épée si profond dans le rocher que personne ne pourra l'en ressortir.

Pour tout vous avouer, le début du film m'a vraiment bluffé. La musique est haletante, les images sont somptueuses, Guillaume Galienne est parfait dans son rôle de chasseur de prime. Un personnage simple et efficace qu'on a envie de suivre. Puis vient Clovis Cornillac, tout aussi juste et le film entame une quête haletante à la recherche du roi Arthur. Une quête qui trahit un peu la fin de la saison 6 mais admettons ça fonctionne. L'arrivée de Chabat continue de provoquer mon émerveillement, certes ça manque d'action, mais c'est rythmé, c'est drôle et c'est presque tout ce qu'on peut espérer de Kaamelott au cinéma. Et malheureusement c'est à peu près tout ce qu'il faudra en attendre car aussi vite qu'il est monté le soufflet retombe. A mesure que les acteurs historiques de la série remplissent l'écran la lourdeur s'installe dans la salle, à l'image de cette insoutenable scène ou Perceval et Karadoc doivent faire le guet. C'est long, très long, trop long. A l'image de ces flashbacks sans saveur, qui tombent comme des cheveux dans la soupe et qui n'apportent quasi rien. De la rétrocontinuité à peu de frais pour nous aider à cerner le mystère Arthur. Personnage tellement complexe qu'on en vient à se demander si Alexandre Astier le comprend encore.
Et je vous passe les scènes d'actions, toujours filmé avec les pieds et sans cohérence (ce duel final, c'ets moi que j'aurais aimé qu'on achève), je ne vous parle pas de ces plans aériens de champ de bataille avec des texture digne d'une Nintendo 64.
Alors tout n'est pas à jeter, il y a quand même un beau casting. J'ai découvert avec beaucoup de plaisir Jehnny Beth dans le rôle d'une
meneuse Saxonne. Sting est tout aussi cool et en fait, tout ce qui tourne autour des saxons (combat mis à part) est plutôt réussi. Il y a aussi un beau boulot sur les costumes même si les choix sont parfois étrange. Celui de Lancelot notamment est difficilement compréhensible sauf à vouloir ridiculiser le personnage. Ce qui n'est pas exclu vu son inutilité dans l'histoire. L'acteur traverse le film comme un fantôme sans jamais rien impacter. On retrouvera l'essentiel du casting de la série (même si je reste étonné de l'absence de Simon Astier) et on ne s'étonnera pas vraiment de constater le manque flagrant de diversité du casting. Le film a beau aller aux quatre coins du monde, il semble difficile d'y trouver des racisés.

A noter qu'en septembre 2020 sortait Brutus versus César de Kheiron, rigoureusement sur le même créneau. Si el film est loin d'être une réussite, il faut reconnaitre qu'il s'en sort mieux que Kaamelott sur de nombreux points : humour, scènes d'action, diversité. A choisir, je vous conseille clairement de profiter de votre canapé et de prime vidéo.


J'aurais voulu adorer ce premier film Kaamelott, je l'ai attendu longtemps, j'y ai cru car Astier est le seul à avoir réussi à faire de l'Héroic fantasy en France (enfin y a nous aussi mais on a clairement pas la même notoriété, ni le même budget :D ) mais l'ensemble manque beaucoup trop de maitrise. Même scénaristiquement, ça s'enchaine mal, les personnages ne sont pas cohérent, les résolutions sont grossières, etc. Vu tout le retard accumulé par le film, ce n'était pas le temps qui manquait pour retravailler le scénario.(mais vu qu'il est le seul à bosser dessus....)

Je ne doute pas que le film marchera et que les fans apprécieront, tout ce que j'espère c'est qu'Alexandre Astier saura se faire entourer pour la suite (Il a déjà Alban Lenoir au casting, qu'il l'embauche pour chorégraphier ses bastons) et qu'il proposera enfin un spectacle à la hauteur de la légende qu'il peine à bâtir.


je met 3 zapettes parce que c'est un film français, mais le 2 zapettes me démange vraiment

Conclusion

A vouloir tout faire, on ne fait rien. Alexandre Astier n'est pas un réalisateur, il le prouve une fois de plus. Il a surement de très belles choses à raconter mais tant qu'il ne saura pas se faire aider ça restera indigeste. Triste résultat après 10 ans de lutte.

lundi 19 juillet 2021

Fear Street part 3 : 1666

Dernier épisode de la trilogie Fear Street, il est temps de voir si tout cela avait un peu de sens, je vais spoiler les précédents films mais si vous lisez cette critique, j'ose croire que c'est parce que vous avez vu ce qui précède. 



Date de diffusion :  16 juillet 2021
Durée :  1h54
Genre : fantastique, teenmoovie
Réalisation : Leigh Janiak 
Casting : Kiana Madeira, Ashley Zukerman, Gillian Jacobs

Nationalités : USA

Synopsis :

Plongez aux origines de la malédiction, lorsque Shadyside et Sunnyvale s'appelaient encore Union et où la terrible sorcière Sarah Frier a été pendu. La vérité permettra-t-elle de briser le sort ?

Critique :


Bon, commençons par un point que je laissais sous entendre dans les précédents films mais qu'il me semble important de clarifier ici : Fear Street n'est pas une trilogie de film d'horreur. Il s'agit de film fantastique, s'inspirant des codes des films d'horreur et avec un peu de sang mais très clairement vous ne ressentirez pas l'excitation de l'horreur. En gros ce sont des films goût horreur, des produits préformaté à la Netflix qui s'inspire vaguement d'un genre codifié pour essayer de séduire son public. Il s'agit ici d'une horreur light et sans caféine, c'est du Stranger Things voir du Chair de poule pour ado. Ce n'est pas un défaut en soi, le problème vient plutôt de la déception causé aux amateurs du genre par la mièvrerie de l'ensemble.

Ceci étant clarifié, nous pouvons nous concentrer sur ce troisième opus. Il commence à la suite direct du

précédent et Deena se voit plongée dans la mémoire de la terrible sorcière Sarah Fier. Un procédé qui a un intérêt majeur : de même qu'elle s'identifie comme la sorcière, elle identifie tous les pèlerins comme les gens qu'elle connait. On retrouvera ainsi tout le casting des précédents films. Outre le clin d'œil sympathique cela permet également d'encrer une idée prégnante dans le film : tout est un cycle, l'histoire se répète. Plusieurs scènes de ces mémoires évoqueront ainsi les précédents films. 

Sans surprise, pour moi en tout cas vu que je vous en parle depuis le premier film, les origines du mal ne sont pas celles connues et comme toutes bonnes histoires de sorcière l'on se retrouve face à une dénonciation de l'establishment (ou plutôt du Patriarcat). Ce n'est pas très original mais ça a le mérite d'être bien fait et cohérent (et surtout un message toujours important à relayer). La relation lesbienne entre Deena et Sam devient ainsi plus logique, dans les années 90 elles subissaient encore le rejet de la société pour ce qu'elles sont (des non hétéro et donc une menace pour la société).

Niveau réalisation, rien n' a changé, c'est toujours plan plan et ça manque d'intensité. Il n'y a pas vraiment d'images marquantes et les scènes horrifiques sont pauvres.

Ce dernier opus est franchement divisé en deux partie, une premier en 1666 pour expliquer les origines de la malédiction et une deuxième en 1994 pour y mettre fin. La première me semble la plus passionnante, le personnage de Sarah Fier étant mieux construit que celui de Deena. On notera d'ailleurs le talent d'actrice de Kiana Madeira qui n'avait pas forcément l'occasion de s'illustrer dans le premier opus mais qui rayonne ici vraiment dans le rôle de Sarah.

La construction de l'histoire est un peu à la truelle et renforce l'idée qu'il s'agit d'une mini-série qui ne s'assume pas. On regrettera aussi que, si l'écriture est plutôt rigoureuse (il y a peu d'éléments qui ne soient pas utiles) elle est également feignante. Ainsi, concernant ses monstres elle établie une seule règle : ils ne s'attaquent qu'a leur proie qu'il repère grâce à l'odeur de son sang (tout le propos du premier film). Dès lors, les deux premières victimes des monstres dans ce dernier épisode n'ont aucun sens, ça ne sert que la flemme du scénariste et ça rend idiot tout le reste du plan.

Dans l'ensemble, je n'ai pas passé un mauvais moment, et le message porté par le film est plutôt important et suffisamment minoritaire pour mériter d'être mis en avant  mais cinématographiquement, il n'y a pas grand chose de remarquable dans cette trilogie et ce ne sont pas les clins d'œil à ma jeunesse et une super bande son qui suffiront à faire oublier ça. J'imagine que c'est une initiation à l'horreur acceptable pour les ado ne serait-ce que pour la qualité du fond mais je ne le recommande ni aux adultes ni aux fans d'horreur.


Conclusion :

Une trilogie fantastique sans grande surprise mais qui a le mérite d'avoir un fond progressiste de qualité moins niais que la majorité des films d'horreur. Plutôt à recommander à des ados.

vendredi 16 juillet 2021

Loki

C'était LA série Marvel que j'attendais le plus sur Disney +, elle s'est achevée mercredi 14, il est donc temps que je vois avec vous si mes attentes ont été comblées.




Date de diffusion :  9 juin 2021
Durée :  6 x 50 min 
Genre : super héros, fantastique, aventure
Création : Kate Herron
Casting : Tom Hiddleston, Owen Wilson, Gugu Mbatha-Raw

Nationalités : USA


Synopsis :

En s'emparant du tesseract lors de Endgame, Loki a créé une nouvelle branche de la réalité, un incident qui fait de lui la cible du Tribunal des Variations Anachronique (la brigade temporelle quoi :D )  et lui ouvre des perspectives qu'il n'aurait jamais imaginées.

Critique :


Donc, qu'est-ce que j'attendais de Loki ? Je sais que c'est mal, mais après avoir vu la première bande annonce, j'attendais de Loki que ce soit le nouveau Légion. Je n'aurais probablement pas l'occasion de faire la critique de cette série qui vient de rejoindre le catalogue Disney mais, en gros, il s'agissait d'une série dans l'univers des X-men centrée sur un personnage qui tient plus du méchant que du héros et dont le potentiel est illimité. Le réalisateur s'était totalement affranchi du diktat du tout public, certains épisodes sont à la limite du compréhensible et pourtant l'œuvre se tient sur la longueur et est passionnante en plus d'être remarquable.

Bref, j'espérais au vu de la bande annonce (qui pille allégrement l'imaginaire développé dans Légion) qu'on se retrouve avec une nouvelle série tout aussi barrée. Soyons clair. Ce n'est pas le cas.

Loki est bel et bien une production Disney, ne vous attendez pas à être perdu à aucun moment, tout est

balisé pour ne surtout perdre personne en route (dès lors on ne voit plus trop l'intérêt de faire des séries aussi variées si c'est pour qu'elle racole toute aussi large).

La bande annonce n'est toutefois pas totalement mensongère, on retrouve bien l'univers décalé qui nous y était promis au travers de ce Tribunal des Variations Anachronique, délicieusement atemporel et kafkaien. Toutefois, ici la folie, si tant est qu'elle ne soit pas simulée, est bien encadrée, bien propre, pour ne surtout pas brusquer le spectateur.

Techniquement, il n'y a rien à redire, les images sont magnifiques, on sent qu'il y a du budget et qu'ils ont su l'utiliser intelligemment. D'ailleurs, même si ce n'est pas un défaut à mes yeux on notera que les épisodes sont très bavard. Les premiers par exemple se constitue de long moment d'interrogatoire en face à face qui pourront frustrer les amateurs d'actions. En fait, même le dernier épisode est anti-climatique au possible et se constitue à 80% d'une discussion autour d'une table.


Niveau casting, rien à redire, je suis un grand fan d'Owen Wilson (Zoolander, la vie aquatique, etc) et, si je le trouve sous-employé ici, il n'en tiens pas moins la dragée haute à un Tom Hiddleston (Kong, Only lovers left alive, etc) toujours aussi captivant même s'il ne sors pas vraiment grandis (à part moralement) dans cette série. A noter que si elle arrive un peu comme un cheveux sur la soupe, Sophia Di Martino (Yesterday, etc) est franchement top dans le personnage de Sylvie. Un personnage tout aussi bad-ass que son nom est lambda.

En 6 épisodes, la série n'a pas le temps de développer grand chose mais pas non plus le temps de lasser. Etonnamment la série s'annonce déjà en plusieurs parties (contrairement aux précédentes série qui était toutes one-shot) en dépit d'un épisode final frustrant et peu motivant. Malgré les nombreux clins d'œil aux films et comics, la série ne s'intègre pour le moment pas dans le Marvel cinématique univers même si l'on peut supposer que la thématique des mondes parallèles et le personnage dévoilé à la fin auront toutes leurs places dans les films à venir (genre ceux qui parlent des terres parallèles )

Pour finir, même si c'était un plaisir de retrouver Tom Hiddleston dans son rôle, une fois de plus, on se retrouve face à un film trop long et trop lisse. Le point d'orgue de la série réside à mon sens dans l'épisode 5, celui qui capture le mieux ce que l'on aurait pu espérer de la série même si, là encore, ça reste gentillet. En tout cas, la série est un carton, on peut donc espérer que la saison 2 se lâchera un peu plus par la suite ou craindre, au contraire, qu'elle soit encore plus formatée pour s'assurer de conserver cette manne de spectateur. Deux embranchements possibles, deux mondes parallèles, nous verrons bien dans lequel nous échouerons.


Conclusion :

Sans surprise, Loki est une énième série Disney. Dur de critiquer car la qualité et les moyens sont au rendez-vous. pourtant, malgré l'étincelle de folie qui pouvait faire bruler ce projet de mille feu on se retrouve encore avec une machine parfaitement calibré. Mon conseil : regardez Légion.




Bon, ce n'est pas dit clairement mais en disant "j'ai de nombreux noms : le conquérant, etc" et au vu de son histoire,  le grand patron du TVA semble dévoiler que, comme on pouvait s'y attendre, il est Kang le conquérant (sauf si c'est un énorme troll à la Evan Peter dans Wandavision). Ou plutôt qu'il serait le variant gentil de Kang. En cela, l'épisode 6 serait véritablement le lancement de la prochaine phase des films avec l'explosions des mondes parallèles et l'arrive du véritable Kang (avec le masque et tout) en nouvelle menace à la Thanos. 



lundi 12 juillet 2021

Fear Street part 2 : 1978

On poursuit la découverte de la trilogie Fear Street avec ce deuxième opus sortie vendredi. Est-ce que l'univers s'enrichit comme on pouvait l'attendre ? C'est ce que nous allons voir ! 




Date de diffusion :  9 juillet 2021
Durée :  1h49
Genre : Slasher, teenmoovie
Réalisation : Leigh Janiak 
Casting : Sadie Sink, Emily Rudd, Ryan Simpkins

Nationalités : USA


Synopsis :

C.Berman est la seule personne à avoir survécu à la sorcière, c'était en 1978 lors d'un camp d'été. Est-ce que ses secrets permettront enfin de vaincre la malédiction ?

Critique :


A peine une semaine plus tard, voici venir le deuxième opus de Fear Street. Si vous avez lu la chronique précédente, vous le savez, indépendamment de mes réticences sur la qualité globale du projet c'est la façon dont l'univers s'étofferait qui m'intriguait. 
En effet, faire évoluer une intrigue dans le sens inverse de la chronologie demande beaucoup de talent d'écriture et le premier film ne s'illustrait pas particulièrement sur ce point. 
Sans surprise, ce deuxième film s'en sort donc avec un artifice des plus simples. L'histoire commence directement à la suite du premier film avant de nous plonger dans un long flashback. On notera d'ailleurs que le film prend tellement ses spectateurs pour des crétins qu'il sent le besoin de faire dire à l'un de ses personnages "Ah, mais en fait Ziggy c'était vous" comme s'il pouvait y avoir le moindre doute là-dessus. Le fait même de changer le nom de C.Berman pour laisser planer ce doute est insultant tant le mécanisme est forcé. Il y a quasiment une pancarte lumineuse au-dessus du personnage disant "bonjour, on m'appelle Ziggy mais mon vrai nom c'est C. Berman"

Bref, le scénario ne sera pas cette fois non plus le point fort du film, pas plus que l'originalité, on se

retrouve devant le poncif du slasher dans un camp de vacance, à l'image de Nobody Sleep in the wood tonight dont je vous parlais il y a peu, et des hommages aux classiques du genre. (vendredi 13 et tout ses clones) A noter que ce deuxième film confirme l'aspect féministe de l'histoire, on suit cette fois encore des personnages féminin forts et variés. Un choix intelligent quand on sait qu'on parle d'une histoire de sorcière et qu'on connait la symbolique que ça implique au niveau du féminisme. Je garde d'ailleurs toujours espoir que le fond du film soit moins basique qu'il n'y parait et, par exemple, que la sorcière et Shadyside soient des victimes de Sunnyvale. Le film continue d'ailleurs d'insister sur l'inégalité entre les deux villes : les habitants de l'une ayant autant de réussites que les habitants de l'autre ont d'échecs.

Niveau réalisation, rien d'extraordinaire non plus, les images sont jolies mais il n'y a pas d'originalité ni de prises de risques. Les meurtres à la hache sont en cela vraiment raté, il n'y a globalement rien à voir, comme s'il ne fallait surtout pas faire peur ou choquer, dommage pour un film d'horreur.

Pour le casting, cette fois le film s'appuie sur Sadie Sink, (stranger things, eli, etc), une habituée du genre qui remplit bien son rôle et qu'on prend plaisir à suivre. A ses côtés Emily Rudd, Ryan Simpkins incarne deux faces de Shadyside, ceux qui essayent de s'en sortir au point de se mentir à eux même et ceux qui ont accepté la fatalité au point de s'autodétruire. Même si les deux aspects sont intéressant, j'avoue avoir été saoulé par le deuxiéme porté par une Ryan Simpkins bad-ass mais un peu usante.

Au niveau des rôles masculin, on découvrira Ted Sutherland dans le rôle du shérif adolescent, l'occasion d'en apprendre plus sur ce personnage qui semble clef dans l'histoire.

Un deuxième film à la hauteur du premier, toujours rien d'exceptionnel, on reste au niveau des productions Netflix et de ces œuvres formatés pour plaire au plus grand nombre. je n'ai une fois de plus pas passé un mauvais moment mais j'aurais probablement déjà oublié ce film au moment de publier cette critique.

Conclusion :

Dans la droite lignée du précédent, un film plutôt bien foutu mais pas très original et trop grand public. L'univers continue de se développer mais seul le troisième opus nous dira si l'histoire repose sur du vent ou si elle a un intéret..

vendredi 9 juillet 2021

Teddy

Suite de ma petite semaine Horreur avec une histoire de Loup Garou qui sent bon le terroir, laissez moi vous présenter : Teddy.


Sortie en salle : 30 juin 2021
Durée : 1h 28min
Réalisateur : Ludovic BoukhermaZoran Boukherma
Genre : Horreur
Casting : Anthony Bajon, Christine Gautier, Ludovic Torrent
Nationalité : Français

Synopsis :

Mouton noir de sa petite ville de campagne, Teddy peine à s'intégrer et n'essaye pas vraiment. Sa seule source de réconfort, il la trouve chez sa petite amie. Mais lorsqu'une bête le mord dans les bois, son corps commence à changer et c'est toute sa vie qui est remise en question.

Critique :


ça ne devrait pas vous surprendre, Teddy est un film de loup-garou. Rien de bien original, la thématique a déjà été abordé en long en large et en travers du génialissime Loup-garou de Londres à Wolf. Ce genre de film est l'occasion d'aborder les changements qui peuvent se dérouler en nous (ton corps change, ce n'est pas sale) mais aussi la part animale en chacun de nous et comment nous devons la juguler en société. Teddy ne déroge pas à la règle, son petit plus produit résidant dans sa bonne odeur de terroir et son charme bien français. Le film est ainsi très ancré dans la France dite "profonde" les accents sont marqués et le langage fleurit. Le personnage principal est ainsi souvent à mourir de rire tant par la candeur avec laquelle il s'exprime et par la force brute de ses propos.

Le personnage de Teddy est assez logiquement le point fort de ce film, on s'attache immédiatement à ce looser magnifique, il est drôle et touchant et on s'identifie sans peine à son mal-être. Anthony Bajon, que je ne connaissais pas, mais qui a déjà une belle carrière derrière lui, incarne à merveille ce personnage. A ses côtés, un casting plus frais, mais qui s'illustre tout autant, on notera juste la présence de Noémie Lvovsky (La flamme, un peuple et son roi, etc) actrice plus expérimenté qui nous offre un beau numéro de matrone.

Visuellement, les image sont plutôt belles et les ambiances très efficaces. Les effets spéciaux ne sont pas particulièrement spectaculaire mais la réalisation réussit à palier ce problème pour offrir une expérience horrifique très plaisante.

Si j'ai globalement passé un bon moment devant ce film et que je n'ai pas grand chose à lui reprocher sur la forme, je serais moins conciliant sur le fond. En effet, si le film passe à un plan d'être une propagande incel (groupe d'hommes convaincus que les femmes complotent pour leur malheur et qu'il est légitime de les faire payer), il n'en reste pas moins porteur d'une idéologie assez gênante. En effet, sans surprise, le film termine dans un bain de sang. A l'image d'un Carrie, l'histoire nous raconte donc comment un marginal finit par exploser sous la pression et tuer aveuglément. Une histoire déjà peu glorieuse à l'éclairage des divers drames terroristes qui nous ont frappés ces dernières années mais qui devient encore plus gênante quand on voit comment le personnage de Teddy nous est rendu sympathique et comment sa violence est invisibilisé. Si le film se conclut de façon morale, il n'en légitime pas moins le fait de massacrer des innocents parce qu'on est malheureux. Et j'insiste sur les innocents car si dans Carrie le personnage est réellement maltraité, ici c'est loin d'être le cas. Les concitoyens de Teddy ne l'aiment pas et lui parlent souvent mal mais il leur rend bien et ça ne suffit pas à légitimer un meurtre. 

Teddy aurait pu être un excellent film d'horreur avec son humour décalé et sa french touch, mais je regrette vraiment que les réalisateurs n'aient pas su réellement innové sur leur thématique et nous resservent un plat réchauffé voir faisandé. J'aurais aimé pouvoir apprécier pleinement les qualités réelles de ce film mais je ne peux pas.




Conclusion :

Un petit budget usé intelligemment mais si j'ai apprécié la forme, j'ai quelques réticences sur le fond.