Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mercredi 29 avril 2020

Ghost in the shell SAC 2045

Ghost in the shell et moi c'est une histoire d'amour de longues dates et qui ne se limite pas au manga mais bien aux films cultes ainsi qu'a la superbe série Stand Alone Complex du studio IG qui ont pu sortir par la suite. Du coup, lorsque j'ai appris qu'une version 2045 sortait sur Netflix mon sang n'a fait qu'un tour et il est temps qu'on en parle. 





Diffusion sur Neflix : 23 avril 2020
Genre : Drame, Science fiction, Action, Animation
Réalisateur : Kenji Kamiyama
Casting : Atsuko Tanaka, Osamu Saka, Akio Ôtsuka
Nationalité : Japon

Synopsis :

2045, le monde a sombré dans la guerre civile et ce qui fut la section 9 survit désormais en faisant du mercenariat.  Le nouveau premier ministre du Japon décide que son pays a besoin d'une puissante force de contre espionnage et choisit de reprendre la section 9 pour faire face à une nouvelle menace : les post-humains.

Critique :

TASHIKOMAAAAAAAAAAAAAAAA (oui, il est possible que je me mette à hurler cela régulièrement. Si vous connaissez GITS SAC vous comprendrez surement et sinon je vous laisse découvrir)
Après un film désastreux avec mon actrice préféré Ghost in the shell nous revient avec une série animé, un pari d'autant moins risqué qu'on retrouve l'équipe créative déjà en charge des saisons précédentes mais un pari tout de même puisqu'on change de style (on quitte le dessin pour la 3d) et qu'on fait un bond dans le temps pour poser de nouveau enjeu. Des enjeux qui manquent un peu de clarté, car aussi intéressant que soit le concept de "guerre viable" il manque d’explications (a vu de nez ça ressemble un peu à n'importe quelle guerre puisqu'il y a des enjeux économiques dans toutes les guerres) et un graphisme franchement dégueulasse. N'ayons pas peur des mots, lorsque j'ai vu la bande annonce, j'en ai pleuré des larmes de sang.
TASHIKOMAAAAAAAAAAAAAAAA
A noter que s'il est plus intéressant d'avoir vu les précédentes œuvres, je n'ai pas l'impression que ce soit un pré-requis pour autant. L'histoire me semble suffisamment bien articulé pour permettre à tout nouvel arrivant d'en profiter.
Bref, une fois lancé le premier épisode, il faudra déjà être tolérant avec ce nouveau générique qui, non content d'offrir une ambiance un peu douteuse (du.....rap ? ) ne peut pas s’empêcher d'exhiber les seins et les fesses de l’héroïne. Alors certes, cela fait référence à une image emblématique de la série mais clairement on aurait pu s'en passer et spécialement dans le générique. S'en suivent quelques phrases de contexte pour introduire la "guerre viable" vous n'y comprendrez probablement pas grand chose mais soyons franc : on s'en fout ! L'information principale c'est que le capitalisme a flingué le monde et que c'est la guerre partout (une projection assez réaliste de ce que l'avenir nous réserve si rien en change d'ailleurs). C'est ainsi que l'histoire commence aux états-unis dans un Palm-Spring qui n'a plus rien à envier  aux coins les plus dangereux de l'Afrique, avec ses insurgés armés qui attaquent les voyageurs. Un début percutant dans lequel on se laisse totalement embarqué, d'autant qu'on retrouve TASHIKOMAAAAAAAAAAAAAAAA et les autres personnages.
Petit point personnage, on retrouve les grands classique que sont le Major, Batou et Togusa mais aussi le reste de la section bien qu'il soit très anecdotique. On notera un ajout majeur avec le personnage de Purin (oui, c'est pas moi qu'est choisi le nom, c'est surement très cool en japonais) un nouveau personnage féminin qui contraste violemment avec le major, peut-être un peu trop. Personnellement j'ai apprécié la touche de fraîcheur qu'apportait le personnage mais je ne peux m’empêcher de le trouver un peu trop caricatural. Dans tous les cas, les personnages sont bien campé et personnalisé, les nouveaux venus n'auront aucun mal à s'attacher à eux. (et surtout il y a les Tashikoma)
Fait intéressant, cette saison composé de 12 épisode se décompose très clairement en deux actes. Un premier acte feuilletonnant de six épisodes qui n'en font qu'un seul et qui vont à un rythme haletant. On se retrouve vraiment jeté dans l'histoire sans ménagement et c'est un plaisir de se laisser emporter avec cette bande de mercenaires dans ce nouveau monde. Je ne spoilerais pas la deuxième partie mais je préviens tout de même que le rythme change radicalement, les épisodes deviennent quasiment indépendant (un épisode/une affaire) avec un ton beaucoup plus nostalgique plus proche de ce qu'on pouvait trouver dans les films. Passer de la première partie à la deuxième peut-être un peu violent mais cette grande disparité de ton donne quelque chose de vraiment singulier qui forge l'âme de Ghost in the shell.
Vous l'aurez donc compris, sur le fond je me suis laissé totalement embarqué. C'est bien simple j'ai regardé la saison en un week-end, je dévorais goulûment les épisodes sans pouvoir m’arrêter tout en hurlant : TASHIKOMAAAAAAAAAAAAAAAA
Sur la forme, je tique un peu plus, l'impression de regarder une cinématique de jeu vidéo est assez prégnante.
Si c'est très propre et assez joli, c'est justement trop propre, voir carrément lisse. Ce n'est pas désagréable à regarder mais ça manque d'âme et s'il n'y avait pas les designs d'origines, je pense que la série souffrirait d'une grave carence visuelle (aucun des nouveaux personnage n'a de charisme, et Purin est kitchouille à souhait). Heureusement, dans le feu de l'action, l'on oubli un peu cet aspect lisse et comme l'animation est très réussi et qu'il y a les TASHIKOMAAAAAAAAAAAAAAAA on finit par se concentrer sur l'histoire.
Dernier point : la musique, elle a toujours été une force de la license Ghost in the shell. Les films avaient pu compter sur Kenji Kawai et ses thèmes hypnotiques, la série, elle, se reposait sur Yoko Kanno et ses mélodies envoûtantes. Ici, la nouvelle série peu compter sur Kazuma Jinnouchi, Nobuko Toda et Father, et autant vous dire que c'est carrément... de la soupe. Non, vraiment c'est un peu triste, les trois compositeurs sont a priori familier des jeux vidéos (Metalgear notamment) et c'est peut-être le problème car la musique n'accroche jamais, c'est une nappe sonore qu'on remarque à peine et qu'on oublie aussi tôt. Il y a bien ce petit truc avec le piano discordant sur certaines scènes d'action mais c'est vraiment anecdotique face au travail inoubliable de Kenji Kawai et Yoko Kanno.
Pour conclure, malgré de petits soucis sur la forme, j'ai pris un pied intégral à regarder cette série. Il y a peu je vous parlais de Altered Carbon resleeve et des attentes déçu que j'avais pu avoir, je dois admettre que si je ne suis pas entièrement comblé c'était tout de même un plaisir incomparable de replonger dans cet univers. J'ai retrouvé tout le charme de la license perdue dans le ratage de Rupert Sanders. A noter, la saison 1 se termine sur un cliffangher très réussi, je ne peut qu'espérer une suite qui répondra aux nombreuses questions qui se pose encore.



Conclusion :

Si l'on pourra pinailler sur le graphisme et la musique, l'histoire est passionnante et les épisodes s’enchaînent à un rythme endiablé. A ne pas rater pour les fans de la série ou simplement de cyberpunk.

lundi 27 avril 2020

Castlevania

Un ami m'avait chaudement recommandé Castlevania, je n'avais pas encore eu l'occasion de m'y pencher mais j'avoue que le fait que la série soit écrite par Warren Ellis me motivait beaucoup. Maintenant que j'ai pu voir les trois premières saisons voici un petit bilan.




Depuis 2017
Durée d'un épisode : 24min
Saison  1 : 4 épisodes / saison 2 : 8 épisodes / Saison 3 : 10 épisodes
Genre : Aventure, Fantastique, Animation
Réalisation : Warren Ellis (II)
Casting : Richard Armitage, James Callis, Alejandra Reynoso
Nationalité : U.S.A.

Attention : certaines scènes sont très violentes

Synopsis:

L'église ayant fait brûler sa femme sans raisons, Dracula déclare la guerre à l'Humanité. Face à cette menace, Trevor Belmont, le dernier descendant d'une célèbre famille de chasseur de monstres, décide de reprendre le fouet mais il aura besoin d'aide.

Critique :


Petite mise en contexte, Castlevania c'est avant tout une saga de jeux vidéo cultissime qui débuta en 1986 sur Nes. Cette série fait partie des grands classiques de Nintendo à l'instar des Mario, Zelda et autres Mégaman et compte aujourd'hui plus d'une trentaine de jeux toutes plateformes confondus. Ce n'est pas la première fois que Nintendo donne vie à l'un de ses univers sur petit écran et celui, très riche et sombre, de Castlevania s'y prête particulièrement.
Là-dessus, on ajoute Warren Ellis, l'un des grands noms du comics actuels, il fait partie de ces créateurs qui ont révolutionné le média dans les années 90. Il a activement travaillé pour les géants que sont Marvel et DC proposant des sagas de qualité mais l'auteur s'est surtout illustré par des œuvres indépendantes majeures comme :  Transmetropolitan, The Autority ou Planetary.
Bref, c'est un grand monsieur et voir son nom accolé à un projet ne peut que susciter la curiosité.
Face à un pitch des plus banal, on pourra donc se demander quelle plus valu apporte un scénariste comme Ellis et je dirais qu'elle tient en deux points. Premièrement : les personnages et deuxièmement : la vision sur le long terme.
En effet, la série prend vraiment son temps pour développer ses personnages, ainsi la première saison se concentre sur Dracula et permet de comprendre pourquoi il déclare la guerre à l'Humanité. cela permet d'une part de donner plus de profondeur à l'affrontement mais surtout cela permet de développer le principal axe de lecture de la série : La monstruosité. Car c'est un peu tout le propos de l'histoire, qu'est-ce qui fait de nous des monstres ? (spoiler : l'église prend cher).
L'autre point, c'est la vision sur le long terme car très clairement Castlevania est une série qui gagne en qualité avec le temps. La première saison est assez anecdotique, elle permet juste de poser l'histoire et de monter le groupe, elle est intéressante à regarder mais n'a que peu d’intérêt en elle même. Il s'agit vraiment d'une introduction. C'est dans la saison 2 que les choses sérieuses commencent, la série s'intéresse aux généraux de Dracula et on passe autant de temps à découvrir les méchants, leurs personnalités et leurs motivations que les gentils et cela aura une importance majeure dans le développement de l'histoire. Si la saison 1 à une porté locale et la saison 2 une portée nationale, la saison 3 a carrément une portée mondiale, la série prend une ampleur épique que l'on ne lui aurait pas deviné au tout début et cela devient véritablement passionnant. Ce n'est pas Game of Thrones, mais nous n'en sommes pas si loin.
Au niveau de la réalisation, on notera que le graphisme, un peu américanisé, est vraiment superbe. Les designs sont plutôt réussi, il y a de très beaux démons notamment, et dans l'ensemble on en prend plein les yeux. Dans la première saison j'ai pas mal tiqué sur la qualité de l'animation que je trouvais un peu raide, mais il me semble que ça s'améliore au fil des saisons et surtout les affrontements sont magnifiques. Il y a beaucoup d'inventivité dans l’utilisation de la magie ce qui donne des combats passionnants qu'on prend plaisir à regarder.
Au niveau du casting, je ne saurais trop que vous recommander la VO l'accent de Sypha Belnades est hypnotique et la voix grave et profonde de Trévor Belmont sensuelle à souhait, la VF ne retransmet clairement pas toute cette richesse d'interprétation.
Si tout n'est pas parfait, je regrette notamment des discussions un peu longues avec des répétitions pour faire entrer un peu lourdement certaines informations, j'ai tout de même passé un excellent moment devant cette série. Elle n'est pas à mettre devant tous les yeux, il y a un peu de gore dans les massacres de démons et un peu de nu (des fesses et des seins) dans la dernière saison. C'est une série adulte, sombre et épique, exactement ce dont je rêvais pour une license gothique comme Castlevania.


Conclusion :

Si la série peut sembler un peu lente à se mettre en place, elle devient vite épique et passionnante au cours de la saison 2 nous offrant une saga digne du jeu vidéo qui l'a inspiré.

vendredi 24 avril 2020

The tatami galaxy

Il y a quelques temps déjà que j'ai vu cette série et je n'avais pas encore eu le temps de sortir la critique, mais ça, c'était avant le confinement, laissez moi donc vous faire voyager à dos de tatami.





Épisodes : 11 x 23 min
Diffusion terminée : du 23/04/2010 au 02/07/2010
Réalisateur : Yuasa Masaaki
casting Vocal : Shintaro Asanuma, Maaya Sakamoto, Hiroyuki Yoshino
Genres : Comédie - Drame - Psychologique

Synopsis:

Pour sa première année de fac, Watashi doit choisir quel club rejoindre. Son choix n'étant pas le bon, le destin lui permettra de revivre son passé pour prendre une autre décision.

Critique :

Note: J'ai beau être un ayatollah de la VO je vous recommande chaudement de regarder cette série en VF. J'ai dû tenir 2 épisodes en VO et c'était épuisant. Le personnage principal parle non stop avec un débit frénétique, on passe plus de temps à lire qu'a suivre la série ce qui est usant. Bref, si vous voulez vraiment profiter de l'oeuvre, a moins de parler couramment japonais, foncez sur la VF.


Ceci étant dit, The tatami Galaxy est l'adaptation d'un light novel (ce qui explique peut-être la profusion de texte) de l'auteur à succès Tomihiko Morimi. Si j'ai eu envie de regarder ce dessin animé c'est que j'en ai entendu parler après une conférence sur Yuasa Masaaki dont je vous ai déjà parlé pour Devilman. On est ici dans quelque chose de radicalement différent, plus proche de ce que peut faire le réalisateur habituellement et qui tient presque de l'expérience tellement le réalisateur n'hésite pas à malmener le spectateur. Nulle violence, ou image choquante pour autant, juste une histoire déjanté déroulé à un rythme effréné. Rien n'est expliqué clairement, il faudra comprendre à la dure en emmagasinant les informations et les images prennent parfois une tournure totalement psychédélique à mesure que l'univers de notre héros devient de plus en plus fou.
Très clairement, cette série n'est pas tout public, elle demande un spectateur impliqué qui a envie de vivre une aventure visuelle, le spectateur venu se vider la tête risque une sévère gueule de bois. L'histoire se prête ainsi à merveille aux obsessions de Yuasa Masaaki, les déformations ne manquent pas pour donner corps a de véritables trips ou le personnage principal est tantôt un simple disciple d'un maître trop zen et tantôt un champion de vélo luttant contre une mystérieuse organisation secrète.
L'histoire n'en reste pas moins passionnante, chaque épisode se centre sur un club différent et chacun apporte une pièce de plus au puzzle construisant la vie du personnage principal. Il faudra souvent attendre plusieurs épisodes avant de comprendre un détail anodin de l'histoire et c'est essentiellement le dernier épisode qui permet d’emboîter toutes les pièces (car oui, il y a malgré tout une logique à cette folie) Ce mode d'écriture permet également de développer les personnages progressivement en apportant chaque fois de nouveaux détails par un nouveau biais. Des personnages aussi fou que l'histoire qu'il traverse, entre le meilleur ami sadique, le redoublant devenu maître zen ou l'assistante dentaire nymphomane, ce ne sont pas les situations cocasses qui manquent. On s'amusera également des récurrences même si certaines pourront agacer (surtout le pitch de début) si vous regardez les épisodes d'une traite.
Graphiquement, comme vous pourrez le voir, c'est ultra dépouillé, un graphisme qui va à l'essentiel mais surtout permet une animation ultra fluide. Le réalisateur se lâche également sur la colorimétrie dans les passages les moins réalistes. A n'en pas douter la réalisation sert au mieux le propos, quelque chose de plus traditionnelle n'aurait jamais permis de ressentir la folie de cette histoire.
Sans nulle doute, cette série auto conclusive s'adressera surtout aux plus curieux d'entre-vous, à ceux qui ont envie de sortir des sentiers battus et de se faire retourner le cerveau. En soi l'histoire n'est pas particulièrement exceptionnelle même s'il y a beaucoup d'originalité dans les péripéties. La force de l'histoire réside principalement dans sa structure de boucle qui n'en est pas une, c'est aussi hypnotique et fascinant que les parti pris esthétique. Aussi étonnant que cela puise être le titre de la série fera même sens de façon très logique. Alors si vous êtes avides de nouvelles expériences visuelles, laisse vous emporter sur ces tatamis.



Conclusion :

Une série particulièrement barré, il faudra s'accrocher pour suivre et beaucoup tomberont en chemin, mais l'originalité de l'ensemble vaut la peine d'insister pour s'ouvrir de nouveaux horizons.

mercredi 22 avril 2020

Le bon apôtre

Encore à la recherche d'un petit film d'horreur, je suis tombé sur ce long métrage à la bande annonce très prometteuse, qui n'a finalement rien d'un film d'horreur mais dont je vais quand même vous parler. 




Diffusion : 12 octobre 2018 sur Netflix
Durée : 2h 09min
Genre : Thriller, fantastique
Réalisateur : Gareth Evans
Casting : Dan Stevens, Michael Sheen, Lucy Boynton
Nationalité : Américain

Synopsis: 

Début du vingtième siècle, un homme désespéré se rend seul sur une île isolé où une secte retient sa sœur.

Critique :

Le bon apôtre est un remake de The Wicker Man (Le dieu d'osier) un film anglais réalisé en 1973 et devenu suffisamment culte pour avoir subit un premier remake en 2008 avec Nicolas Cage. A priori il faut voir le film de 1973 et fuir le 2008 comme la peste. Sur le principe, le film évoquera beaucoup Midsommar avec sa communauté isolée et son culte païen mais dans une version beaucoup plus classique (la force de Midsommar étant de réaliser un film d'horreur en plein jour). Enfin, le film est réalisé par Gareth Evans un réalisateur qui s'est illustré avec le très spectaculaire film d'action The Raid, un film sorti trop tôt pour que j'en parle sur ce blog mais qui m'avait réellement retourné à l'époque par la fougue de sa réalisation.
L'ambiance en est ici très loin puisqu'on se retrouve avec un thriller d'inspiration horrifique très classique : tout repose sur l'ambiance, il y a très peu d'action et on tremble pour cet homme seul essayant de sauver sa sœur en territoire plus qu'hostile.
La première qualité du film : c'est son histoire, simple mais efficace. On est curieux d'en apprendre plus sur cette singulière communauté mais aussi sur ce héros dont on ne sait absolument rien si ce n'est que la vie ne l'a pas épargné. Tout semble propice au mystère et on se retrouve aussi perdu que le héros à essayer de comprendre à qui on peut se fier.
La deuxième qualité du film ce sont ses images, on retrouve bien l'audace et l'efficacité de Gareth Evans, les images sont superbes et certains plan de caméra très réussi. Si l'histoire recèle de quelques passages vraiment horrifiques le réalisateur ne cède pas à la facilité du gore et pourtant, sans trop en montrer, il nous réserve quelques scènes très douloureuse (celle de torture en plein air qu'on peut voir dans la bande annonce est particulièrement dure grâce à une construction redoutable). Peur, confusion, le réalisateur réussit bien à nous faire ressentir le cocktail d'émotions dévastatrices que ressent le héros.
Enfin la dernière qualité de ce film, c'est son casting. Vous ne connaissez peut-être Dan Stevens que grâce à son rôle dans Downton Abbey mais c'est dans l'excellente et trop méconnue série Légion qu'il a pu faire montre de tout ses talents et il n'en manque pas. Il incarne ici un héros brisé, méfiant et solitaire, pourtant porté par la plus noble des motivations : sauver la seule femme qu'il ait jamais aimé (filialement, j'entend, c'est pas le nord de la France) Face à lui, un Michael Sheen (Good Omens, The good fight, etc) tout aussi talentueux dans le rôle du chef religieux du village et enfin Mark Lewis Jones (Star Wars : les derniers Jedi, Enfant 44, etc) que je ne connaissais pas mais qui s'illustre particulièrement dans un rôle de bourrin bien flippant. Par contre, soyons clair, ce n'est pas le film féministe de l'année, s'il y a bien des rôles de femmes intéressants - surtout celui de Lucy Boyton (Bohemian Rhapsody, Le crime de l'orient express, etc) - elles incarnent surtout les classiques demoiselles en détresse.
Avec tout ça, vous devez être aussi motivé que moi pour regarder ce film et pourtant, ce serait vous tromper que de laisser entendre que tout est parfait.
En effet, même si je n'arrive pas à expliquer concrètement quoi, quelque chose ne fonctionne pas vraiment dans ce film. On ne se laisse pas totalement emporter comme on le devrait et un sentiment d'inassouvi domine. Peut-être est-ce dû à une faiblesse dans l'écriture, me revient par exemple cette scène un peu lourde ou le méchant nous déclame toute l'histoire pour être sûr que tout le monde a bien suivi, ou cette romance un peu gratuite et tellement hollywoodienne (on nous épargne tout de même la sempiternelle scène de sexe). Non, je ne saurais précisément dire quel est le défaut de ce film mais il y a cette petite chose qui fait que malgré toutes les qualités que j'ai pu lister, on peut difficilement voir ce film comme exceptionnel.
N'en reste pas moins un thriller honnête à l'ambiance très inspirante et qui vous réserve quelques scènes vraiment fortes.
Si vous êtes en manque de film du genre, c'est peut-être une piste à suivre.



Conclusion:

Avec un superbe casting, une ambiance envoûtante et une réalisation soignée, ce thriller avait tout pour recueillir l'adhésion du public et pourtant quelque chose ne prend pas, on passe un bon moment mais l'on n'est jamais vraiment emporté.

Anecdote :

Je tenais à ajouter une anecdote que je trouve assez fabuleuse, le clip Burn The Witch de Radiohead est en fait adapté de l'histoire de  The Wicker Man.

lundi 20 avril 2020

Vampires

Vous le savez, c'est ma tocade, j'essaye de mettre en avant des films et des séries françaises dès que je peux. Car si, faute de moyens, on peine souvent à s'aligner sur l'étranger, notre culture recèle de pépites qu'il faut découvrir pour continuer à l'enrichir. Bref, aujourd'hui on va parler vampires.




Diffusion Netflix : mars 2020
Épisodes : 6 x 40min
Création : Benjamin Dupas, Isaure Pisani-Ferry, Anne Cissé
Casting : Oulaya Amamra, Suzanne Clément, Kate Moran
Genre : Drame, Romance, Épouvante-horreur
Nationalité France

Synopsis :

Paris, de nos jours, Dounia et son frère Andréa sont des hybrides Humain Vampire dans une famille de vampires. Pour leur laisser une chance de vivre comme des humains normaux, toute la famille doit se cacher de la communauté des Vampires. Mais alors que les instincts adolescent de Dounia se réveille, elle se laisse emporter par la soif de sang mettant ainsi toute sa famille en danger.

Critique :


Créé par Benjamin Dupas, un scénariste tr_s expérimenté puisqu'il a travaillé sur certaines des meilleurs séries françaises de ces dernières années : Un village Français, Kaboul Kitchen, 10 pour cent et Isaure Pisani-Ferry, Anne Cissé deux scénaristes non confirmées, Vampires est une série de...Vampires.
En dehors de son pitch un peu convenu, ce qui est le plus notables dans cette série c'est combien elle va a contre courant de ce dont on à l'habitude. Premièrement, ce n'est pas une série fantastique. Les vampires existent mais il s'agit d'une maladie génique à l'image de la progeria sauf qu'ici elle ralentit le vieillissement, oblige a boire du sang et fait craindre le soleil. Les vampires ne volent pas, ils ne se transforment pas, ils ont juste une force et des sens accrus et peuvent un peu régénérer grâce au sang. Des limitations qui leur donne un aspect beaucoup plus réaliste d'autant que l'histoire nous plonge dans un paris très ordinaire au cœur des communautés de Belleville.
On arrive ici à la deuxième particularité de la série, comment elle fait la part belle au vivre ensemble, les communautés se mélangent avec beaucoup de naturel, un peu comme dans la vraie vie en fait, et on ne se retrouve pas, pour une fois, à suivre un acteur blanc et ses potes blanc qui ont un pote noir qui sert à rien. Encore plus fou, il y a un nombre de personnage féminin de premier plan assez rare et même une romance entre une femme d'âge mûr et un homme plus jeune, je crois bien que c'est la première fois que je vois ça dans une fiction (sans que la femme passe pour une perverse, j'entend).
Bref, si on me rétorquera que ça n'a rien à voir avec l'écriture d'une histoire et sa qualité, je trouve qu'au contraire faire évoluer les standards et sortir le spectateur de ses habitudes délétère est une vraie force et c'est donc l'une des qualités majeures de cette série.
Globalement, l'histoire est d'ailleurs plutôt bien écrite, une ado découvre qu'elle peut devenir une vampire comme le reste de sa famille mais ses particularités attirent sur elle une attention non désirée. Un pitch de départ plutôt classique mais qui s'agrémente des jeux de pouvoirs au sein de la communauté vampirique ainsi que de divers mystères comme les véritables raisons de la disparition du père. L'ensemble se construit sur des personnages réussis, j'ai particulièrement apprécié Rad joué par Pierre Lotin (Grace à dieu, les tuches, etc) qui est vraiment flippant en grand frère borderline mais j'étais surtout content de retrouver Oulaya Amamra dans le premier rôle, une actrice qui m'avait particulièrement ému dans le film Divines (en ce moment au catalogue Netflix). Dans l'ensemble le casting est une réussite offrant un beau florilège de gueules, d'accents et de personnalités propres à donner corps à cet univers.
Un univers rendu d'autant plus tangible par une image très léchés (superbes décors) et de belles ambiances lumineuses.
On notera aussi que la bande son plutôt électro est vraiment réussie, je n'ai pas trouvé qui s'en est occupé mais les musiques renforcent vraiment l'atmosphère.
Si vous avez lut jusqu'ici vous vous dites donc que c'est une série à ne pas rater et ça aurait pu mais malheureusement il y a quelques couacs. Premièrement, c'est une série françaissssssse. Alors je ne sais pas si c'est une faiblesse de réalisation ou un problème de budget mais il n'y a quasiment pas d'action et le peu d'affrontements auxquels on assiste se règlent en un coup de poing. Sans prôner la violence à tout prix, c'est anti cathartique d'avoir aussi peu d'action et cela s'avère donc extrêmement frustrant. Surtout lorsqu'on parle d'affrontements de bandes et qu'en plus ce sont des bandes de vampires, le sujet en lu même est propice au conflit et invite à l'illustrer.
Enfin, il y a tout un aspect romance adolescente assez insupportable. Je suis peut être trop vieux pour ces conneries, Murthaugh style, mais vraiment les deux acteurs ont beau être mignon comme tout j'avais surtout envie de leur mettre des tartes. L'ajout d'un antagoniste en mode "il est gentil, il est méchant, on sait pas mais il est canon" n'arrange rien, c'est une ficelle éculée qui ici ne marche pas du tout.
Vous l'aurez compris, Vampires est une série qui n'est pas sans défauts mais qui n'en est pas moins prometteuse, avec un focus moindre sur la romance et plus d'action on tiendrait une petite pépite car le traitement de paris et de ses communautés donne un univers vraiment prenant renforcé par un soin des images rares Espérons qu'une saison 2 palliera à ces manques et nous offrira notre propre grande série de Vampires. (Sachant que la France a vu naître les séries sur les vampires en 1915 grâce à Louis Feuillade. Il ne s'agissait pas alors de vrais vampires mais le mot avait son importance)
A surveiller


Conclusion :

Malheureusement le manque de moyen se sent un peu surtout dans les trop rares et pauvres scènes d'action. La série bénéficie toutefois de biens d'autres qualités qui valent le coup d'oeil surtout si vous appréciez les univers vampiriques.

vendredi 17 avril 2020

Dans les hautes herbes

Je commençais à être en manque de film d'horreur, j'ai donc creusé le catalogue Netflix pour trouver de quoi me sustenter et mon choix s'est arrêté sur Dans les hautes herbes et sa prestigieuse équipe créative.





Diffusion sur Netflix :4 octobre 2019
Durée : 1h 30min
De Vincenzo Natali
Casting : Laysla De Oliveira, Avery Whitted, Patrick Wilson
Genre :Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Synopsis:

J'suis un ouf moi, j'vous prend tous d'une seule main
En route pour San-Diego une femme et son frère s'arrête au bord d'un champ pour faire une pause. Ils surprennent des cris de terreur d'un enfant et décident de se porter à son secours. Ils n'imaginent pas en entrant dans ce champ qu'ils ne pourront peut-être jamais en ressortir



Critique :

Imaginez que c'est Jack Nicholson au lieu de Patrick Wilson

Dans les hautes herbes est l'adaptation d'une nouvelle de Stephen King et Joe Hill. Normalement, je n'ai pas besoin de présenter Stephen King (Doctor Sleep, ça, etc), mais Joe Hill ne démérite pas non plus, c'est le fils de King et l'auteur d’œuvres aussi percutantes que Locke and Key ou NOS4A2 dont je n'ai pas eu l'occasion de vous parler.
On part donc plutôt sur de bonnes bases d'autant que le réalisateur Vincenzo Natali est connu pour avoir débuté avec Cube un film qui a durablement marqué l'histoire des films d'horreur dans les années 90. Nous ne sommes donc pas loin de la dream team de l'horreur et le concept du film a tout pour être séduisant car, non content de nous proposer un mind fuck temporel, il prend le risque de faire se dérouler son action en plein jour et en plein air. Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, mais la base de l'horreur reste souvent l'espace confiné et l'obscurité car il est plus facile de faire peur dans ces conditions et surtout ça permet de réveiller les peurs primales du spectateur.
Est-ce que j'ai bien fermé la porte à clef ?
Ceci étant dit, préparez vous à une sacré douche froide car on est loin du film d'exception. Premièrement parce que l'aspect temporel est une fumisterie sans nom. Il n'a aucune logique et aucune justification autre que ça arrange le scénariste et c'est cool. Enfin, le challenge de faire peur en plein jour doit tenir trente minute dans la partie qui ne fait pas vraiment peur jusqu’à ce que la nuit arrive avec ses gros sabots.
Pour sauver un film aussi indigent il aurait fallut un gros casting mais l'acteur le plus intéressant reste sans nul doute le champ. Le réalisateur réussit à lui donner vie et en faire un personnage a part entière, une entité inquiétante et omniprésente. Ce tour de fort mis à part le casting est d'une pauvreté assez rare, il faut dire qu'ils ne sont pas aidé par des personnages aussi intéressant que des bottes de pailles.
Bonjour, je suis le gamin flippant, l'artifice le plus éculé du film d'horreur
L'histoire n'aide clairement pas et on comprend bien vite que c'est adapté d'une nouvelle. Les auteurs ont planté les graines d'un univers plus vastes (comme toujours Stephen King fait référence à ce qu'on pourrait appeler le King universe, ici on pensera aux enfants du mais mais aussi à ça avec les indiens et la météorite)  mais il n'y a clairement pas assez de matière ici pour un long métrage. Une fois la situation mise en place, il ne reste qu'un affrontement longuet entre un père de famille pas très inquiétant et des teenager à la ramasse. Soyons clair si Patrick Wilson n'est pas un mauvais acteur, il n'a pas la carrure de Jack Nicholson et c'est ce qu'il aurait fallut au minimum pour qu'on s'intéresse à cette course poursuite aussi passionnante qu'une scène d'action dans Camping Paradis.
Et arrêtez de nous saouler avec les mômes dans les films d'horreur ! On le voit que c'est un artifice gratuit, autant foutre des jump scare toutes les 5 minutes.
Reste un film gentillet avec un pitch vraiment top, sous exploité et dopé de quelques images marquante.
Ce n'est pas désagréable à regarder, avec une telle dream team jaillissent forcément quelques fulgurances très inspirante (la scène sur le choix lors de la mort d'un des personnages par exemple) mais en tant que film ça n'a pas grand intérêt et génère plus de frustration que de peur.
A voir pour piocher des idées et sans avoir trop d'attente tout en regrettant le grand film que l'on aurait pu avoir avec quelques ajustement de scénario et de casting.



Conclusion :

Avec de gros noms à la conception et un pitch plutôt malin, on pouvait s'attendre à une petite pépite du film d'horreur, mais le tout tourne vite à vide rappelant que le scénario est adapté d'une nouvelle et que sans matière supplémentaire ça ne fait pas un film.

mercredi 15 avril 2020

The Magicians

La saison 5 de The Magicians vient de s'achever, il s'agira très certainement de la dernière, c'est donc le bon moment pour revenir sur cette série et peut-être vous donner envie de vous y plonger.




Date de diffusion : 2015-2020
Durée : environ 40min
5 saisons de 13 épisodes chacune (4 saisons sur Amazon Prime en ce moment)
Réalisateur: Sera Gamble, John McNamara
Casting: Stella Maeve, Hale Appleman, Arjun Gupta
Genre : Drame, Fantasy, Mystère
Nationalité : USA



Synopsis:

Quentin Coldwater, un geek solitaire passionné par la magie et la littérature de l'imaginaire, découvre que tout cela existe vraiment et qu'il est lui même un vrai magicien. Contrairement à sa seule amie Julia, il est accepté dans la très secrète école Brakebills où il fera la connaissance de Penny, Alice, Margo et Elliot. Bien que n'ayant rien en commun, le petit groupe se retrouvera forcé de lutter ensemble contre des périls qui renforceront leurs liens et les aideront à survivre dans un monde plus impitoyable qu'il n'y parait.

Critique :

The magicians est une série adapté de la trilogie de Lev Grossman sortie aux éditions Atalante en France. Je n'ai pas eu l'occasion de la lire, je ne parlerais donc pas de l'adaptation mais uniquement de l'objet série télé en tant que tel.
Il s'agit d'une création de John McNamara, un scénariste ayant travaillé sur de nombreuses séries depuis les années 90 (Loïs et Clark, les nouvelles aventures de Superman) et Sera Gamble, une scénariste et productrice moins expérimentée mais qui avait déjà fait ses armes sur des séries très populaires comme Supernatural.

De quoi ça parle The magicians
Si je devais simplifier, je dirais tout bonnement qu'il s'agit de la version adulte d'Harry Potter.
En effet, on retrouvera un peu tous les codes de la saga du jeune sorcier (le quidditch en moins) mais en plus mature. Les thématiques deviennent ainsi beaucoup plus sombre et on touche à des sujets très sensibles comme les addictions, le viol, la dépression, etc.
Honnêtement, c'est cet aspect vraiment adulte qui m'a le plus accroché dans la série. Je ne suis pas un gros amateurs de Harry Potter, que je considère vraiment comme une oeuvre pour enfant (et tant mieux, il en faut) mais je suis un grand amateur d'Urban Fantasy et voir le genre "école de magie" traité avec plus de gravité ne pouvait que me séduire.
Pour autant, mes premiers pas dans la série ne furent pas des plus évident. En effet, la série se construit dans un premier temps sur les personnages de Quentin et de Julia. On suit leurs parcours en parallèle, lui le looser qui obtient tout ce qu'il désire et elle la winneuse qui voit sa vie s'effondrer devant elle. Et si l'idée est intéressante, le traitement est beaucoup plus problématique car les deux personnages se complaisent en permanence dans leur malheur. Ils sont insupportable et donnent des envies de violences assez rare.
Je vous rassure, cela s'améliore avec le temps, comme dans toute bonne fiction l'on suit l'évolution d'un personnage et surtout la série peut se reposer sur d'autres personnages beaucoup plus motivant.
A signaler, c'est assez rare mais la majorité des personnages de la série est plutôt "négative". Hormis Quentin, qui est vraiment le héros par excellence (sauf que c'est un geek asocial toujours en train de pleurer sur lui même), tous les personnages sont des anti-héros. Que ce soit Penny qui envoient chier tout le monde en permanence, Alice qui méprise le reste de l'humanité ou Eliot et Margo qui ne pense qu'a boire et baiser, tous ont des personnalités difficiles et c'est justement cette conflictualité quasi permanente qui fera le sel de la série.
Au casting, nous aurons donc Jason Ralph, l'insupportable Quentin Coldwater, je crois avoir rarement autant détesté un héros de série et pourtant, au fil des saisons je me suis attaché à ce neurasthénique au point d'être sincèrement touché dans certains passages très difficiles, Stella Maeve, la tout autant tête à claque Julia Wicker qui subira peut-être les histoires les plus lourdes et mettra quelques saisons avant de devenir un personnage qu'on apprécie de suivre, Arjun Gupta, le glacial Penny Adiyodi, le beau gosse de service est un personnage de rebelle solitaire plutôt cool même si les scénaristes n'arriveront pas vraiment à en faire quelque chose, Olivia Taylor Dudley, la méprisante Alice Quinn, encore un personnage très difficile à apprécier, sa romance avec Quentin est probablement une des plus pénible qu'il m'ait été donné de suivre et pourtant on en vient a espérer que cela fonctionne entre eux et enfin Hale Appleman (il avait joué dans Teeth, un film d'horreur à voir absolument) le so british Eliot Waugh et Summer Bishil (qui a joué dans Under the silver lake, à voir absolument) la bad-ass Margo. Difficile de dissocier ces deux personnages tant leur relation fait d'eux ce qu'ils sont mais surtout difficile de ne pas les mentionner tant pour moi le show repose majoritairement sur leurs épaules. Anti-héros par excellence, nihiliste de surface, cynique et désespéré ces deux personnages sont d'une richesse rare et sont vraiment le point fort d'une série qui aurait pu devenir sérieusement insoutenable sans ce contrepoint.
Au niveau méchant, Voldemor et Grindewald peuvent aller se rhabiller car si les acteurs ne sont pas connu la brochette qui va se succéder comporte de véritable sociopathe a commencer par le tout premier "La bête" et sa backstory particulièrement glauque.
J'insiste aussi sur le fait que la série recèle plusieurs personnages féminins de premier plan qui n'ont rien à envier aux personnages masculins.
The magicians a donc une écriture aussi dysfonctionnelle que ses personnages et ce sont ces imperfections qui donnent autant de charmes à l'ensemble. Là où elle n'aurait pu être qu'une énième série fantastique pour ado faussement provocante, elle se permet vraiment d'aborder des thématiques très variés et d'alterner des ambiances tantôt insouciante et tantôt très lourde. Je précise d'ailleurs que certains épisodes frôle doucement l'horrifique et certaines scène sont à la limite du gore (j'exagère un peu mais la série n'est pas pour les enfants). La série prend également quelques risques comme ces épisodes musicaux qui commencent à la saison 2 et offriront certains des plus grands moments de la série (à commencer par l'inoubliable climax de l'épisode 9 de la saison 3). Je ne suis pas du tout branché comédie musicale mais ces passages s’intègrent intelligemment à la série et rendent certains passages d'autant plus épiques et mémorables.(le choix des morceaux joue beaucoup, j'avoue avoir été moins touché lorsque je ne connaissais pas les morceaux)
Au niveau de l'histoire, la série se tient dans l'ensemble en offrant des dangers toujours plus impressionnants et variés tout en développant les personnages et leurs relations. Tout l'arsenal de l’imaginaire y passe: réalité alternative, voyage dans le temps, magie de toutes sortes, les scénaristes puisent avidement dans tout ce qu'il est possible pour enrichir leur univers. Un foisonnement qui permet d'éviter toute lassitude et aurait probablement permis à la série de se renouveler encore longtemps. Pourtant dès 2019, la saison 4 offrait une très belle fin à la série.
C'est donc avec une appréhension certaine que je me suis lancé dans la saison 5 redoutant la fameuse saison de trop. Le premier épisode ne m'a pas vraiment rassuré et pourtant, je dois admettre que cette ultime saison, en dépit d'un aspect un peu bordélique dans l'écriture (le dernier épisode notamment boucle beaucoup de choses très/trop rapidement)  offre une fin moins frustrante pour les fans et quelques grands moment de WTF dans son développement. Si vous avez aimé les 4 premières saisons, ne ratez surtout pas cette cinquième, elle est dans la droite lignée du reste et permet vraiment de boucler l'histoire pour tous les personnages.
Au niveau de la réalisation, rien à redire, on sent que la série à bénéficié d'un budget largement suffisant. Que ce soit les décors, les costumes, les make-up ou les effets spéciaux tout est plutôt réussi. Les images sont également très belles avec de bonnes ambiances.
Très clairement, je ne regrette pas d'avoir regardé cette série jusqu'au bout, malgré ma difficulté à accepter certains personnage je me suis vraiment attaché à l'atmosphère si particulière de cette série, à sa façon d'intégrer la magie dans notre réel et à cette troupe totalement hétéroclite de personnages. 5 saisons, c'est à la fois peu et beaucoup mais je ne regrette pas d'avoir suivi jusqu'au bout le déroulement de cette improbable aventure. Certains personnages seront difficile à oublier,  la sensibilité à cœur de peau  d'Elliot et Margo me manqueront beaucoup.


Conclusion :

Si tout n'est pas parfait dans cette série, elle développe tout de même un univers passionnant et une galerie de portrait saisissant au fil de ses saisons, on devient vite accro à cette brochette de magiciens dysfonctionnels.