Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 30 septembre 2019

Ad Astra

ça faisait un moment que je l'attendais, la bande annonce était plus qu'alléchante et les premiers retours critiques semblaient confirmer mes impressions. Voyons ensemble ce que donne le nouveau film de James Gray qui explore des contrées qui lui étaient jusqu'alors inconnues.





Date de sortie : 18 septembre 2019
Durée : 2h 04min
Réalisateur : James Gray
Casting : Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga
Genres : Science fiction, Drame
Nationalité : Américain

Synopsis :

Fils d'une légende de l'exploration spatiale, l’astronaute Roy McBride va devoir s'aventurer dans l'espace à la poursuite de ce père qu'il croyait mort. Un voyage qui lui apprendra autant sur lui même que sur le monde qui nous entoure.

Critique :

Soyons clair, je ne vais vous parler ni du dernier Star wars, ni du nouveau Marvel, ni d'un éniéme Star trek. Aussi impressionnante que soit la bande annonce, Ad Astra n'a pas vocation a être un film d'action, ou d'aventure. I tient plus de Solaris ou comme son réalisateur le dit souvent d'Apocalypse Now que d'un traditionnel space opera.
Ad Astra c'est l'histoire simple d'un homme qui s'est bâtit sur la légende d'un père qu'il n'a quasiment jamais connu et qui va devoir partir à la recherche de son fantôme. C'est une histoire universelle, simple mais terriblement efficace.
Même s'il y a un véritable propos sur l'espace et que cet univers à son rôle à jouer dans l'histoire, il n'en reste pas moins seulement un contexte, presque un prétexte.
Ceci étant clarifie, Ad Astra est un film magnifique. Non seulement, le réalisateur réussit à nous livrer une version très crédible de ce futur spatiale mais il le fait avec une qualité d'image et surtout une justesse de réalisation rare. Rien que la première scène du film nous brosse un portrait plus saisissants du personnage principal en quelques mots et en un flou que ne l'aurait fait la majorité des réalisateurs en 10 minutes de montage. On est dans du cinéma, du vrai cinéma.
Au niveau du casting, le réalisateur nous gâte puisqu'on aura l'occasion de retrouver Tommy Lee Jones et Donald Sutherland. Aussi bon soient-ils il s'agira surtout pour eux de faire de la figuration puisque le film repose à 90% sur Brad Pitt (Once Upon a time in hollywood, Inglorious Bastard, etc), l'on est vraiment dans un film introspectif et la caméra ne le lâche quasiment jamais. Son personnage étant plutôt renfermé et insensible, l'acteur n'a pas beaucoup de latitude pour s'exprimer mais il n'en reste pas moins toujours aussi efficace. Le côté "super héros" de son personnage pourra agacer, mais c'est plutôt logique celui-ci ayant toujours dû se dépasser pour être à la hauteur de la légende de son père.
Un dernier petit mot sur la musique, elle est l'oeuvre de Max Richter, un compositeur que j'adore et qui m'avait beaucoup ému dans premier contact. Il livre ici une partition encore très réussi et reconnaissable dès les premières notes.
Dans l'ensemble, ci n'est un rythme un peu lent mais qui colle à l'ensemble, je n'ai vraiment rien à reprocher à Ad Astra. C'est un film magnifique que je ne peux que recommander. J'aime aussi beaucoup la simplicité de la fin, c'est logique, efficace et émouvant. 


Conclusion:

Sur une histoire simple et universelle, James Gray bâtit un film superbe et envoûtant.

mercredi 25 septembre 2019

ÇA : CHAPITRE 2

Il y a deux ans sortait la première partie du remake de ça. Un film plutôt convenu qui ne m'avait pas convaincu. Je n'avais pas vraiment d'attente concernant la suite, je voulais juste voir comment ils termineraient l'histoire. Est-ce que ça mérite d'investir 5h de sa vie ? C'est ce que nous allons voir.




Date de sortie : 11 septembre 2019
Durée : 2h 50min
Réalisation : Andy Muschietti
Casting : Bill Skarsgård, James McAvoy, Jessica Chastain
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

27 ans, c'est le temps qu'il aura fallut à Grippesou avant de réapparaître. Les loosers sont désormais bien loin de tout ça et ont même oublié toute cette histoire. Mais Mike, resté sur place a Derry, est bien décidé à les réunir à nouveau pour vaincre définitivement le clown diabolique.

Critique :

Après Scary Stories difficile de ne pas aller voir ce deuxième opus de ça pour voir si "l'original" s'en sort mieux que la copie. On partait d'assez bas car non seulement je n'avais  pas été très enthousiaste devant la première partie du film mais en plus j'avais détesté la fin de Il est revenu l'adaptation originale. Je redoutais ce moment où le clown allait devenir une araignée géante, un monstre fantoche brisant totalement l'ambiance horrifique généré par cet antagoniste originale (car oui, il y a plus de mérite à terrifier avec un clown qu'avec une araignée géante).
Seule consolation, un casting alléchant et peut-être une plus grosse prise de risque vu que l'histoire concerne désormais des adultes et non plus des enfants.
Alors, la deuxième partie est-elle pire ou meilleure que la première ?
En fait elles sont rigoureusement identiques. Sans prises de risques aucune, le réalisateur à construit ses deux films en miroir, l'aventure des enfants répondant à celle des adultes, on commence avec la réunion, puis les cauchemars puis l'affrontement final, aucune surprise. Une fois de plus on s'attachera quand même à cette bande de gosses car les flash-back sont nombreux, une fois de plus on sera lassé du systématisme de l'histoire (le cauchemar du premier, puis le cauchemar du second, puis le cauchemar du troisième...) et une fois de plus on ne tremblera pas devant la farandole de monstres numériques fort jolis mais pas du tout effrayant.
L'histoire n'en reste pas moins prenante, on a à cœur de suivre ces adultes essayant de vaincre leurs terreurs enfantines. La métaphore de la construction de l'identité fonctionne toujours c'est juste qu'aujourd'hui elle sent le réchauffé.
A noter que si le casting enfant était très réussi, c'est d'ailleurs une joie de les retrouver ici dans de nombreux flashback, le casting adulte est tout aussi bon. Bien entendu James McAvoy (Glass, Trance, etc) et Jessica Chastain (Le grand jeu, seul sur Mars, etc) sont excellent, mais des acteurs moins connu comme Bill Hader, Isaiah Mustafa, Jay Ryan (III) ou James Ransone se révèlent également très doué et leurs volent sans mal la vedette. J'ai également beaucoup apprécié la ressemblance entre les acteurs enfant et adulte. A l'exception peut-être de MacAvoy et Hader je trouve qu'il y a vraiment quelque chose.
Au niveau du fond, je regrette quand même que le personnage de Ben (Jay Ryan (III) )soit devenu un athlète. J'imagine que c'était déjà le cas dans le livre (oui, je ne l'ai pas lut, honte à moi) mais ça donne vraiment l'impression que ses qualités intellectuelles et morales (le mec est devenu millionnaire sans l'aide de personne et c'est à l'évidence quelqu'un de très bien) n'étaient pas suffisante pour conquérir Beverly, il lui fallait en plus des abdos. Un peu triste d'en être toujours à ce type de morale en 2019 surtout que les blagues grossophobes ne sont pas rares dans le film. Mais c'est le problème des remakes, sous la nostalgie se cachent les valeurs surannés du passé.(je vous invite à voir la très bonne vidéo de pop culture détective sur le sujet )
Pour conclure, je dirais que le film s'en sort bien, il réactualise efficacement l'affrontement finale contre cette saleté d'araignée géante (il y en a une plus petite bien plus efficace un peu plus tôt dans le film) mais pour autant rien d'original, rien de surprenant, rien de marquant. Un bel ouvrage un peu fadasse qui repose surtout sur la nostalgie généré par cette image d'épinale de l'Amérique.


Conclusion :

Certes le budget permet d'offrir un spectacle plus impressionnant que le téléfilm des années 90 mais en dehors de ça le film n'apporte pas grand chose de plus.

lundi 16 septembre 2019

Scary Stories

Cela fait quelques semaines maintenant que j'ai vu ce film et l'occasion de le critiquer ne s'est pas présenté jusqu'alors. Comme je n'ai pas pu voir grand chose dernièrement je profite d'une accalmie pour vous dire ce que vaut ce film d'horreur vendu sur le nom de Guillermo Del Toro





Date de sortie 21 août 2019
Durée : 1h 47min
Réalisateur : André Øvredal
Casting : Zoe Margaret Colletti, Michael Garza, Gabriel Rush
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis :

Halloween 1969, une bande de jeunes décide de pénétrer dans une maison prétendument hantée par une conteuse d'histoire d'horreur. Par accident ils ouvrent un passage secret qui leur permet de découvrir le livre regroupant les contes du fantôme. Ils ne se doutent pas en l'ouvrant qu'ils vont libérer sa colère et leurs pires cauchemars.


Critique :

Je n'avais pas trop compris le pitch de Scary Stories en voyant la bande annonce mais il se révèle assez séduisant. Un fantôme tue des enfants en utilisant leurs pires cauchemars contre eux. Une idée très originale qu'on n'a encore jamais vu...sauf dans ça.... Mais la grosse différence c'est qu'on suit ici un groupe d'enfant...comme dans ça... mais se passe en 69, et pas en 80. Voilà, ça change tout, ce n'est pas du tout la même musique, pas les mêmes références, rien a voir. En plus, il y a carrément deux filles dans le groupe et un mexicain, c'est original les mexicains !
Bon, je suis ironique mais le principal souci de Scary movie c'est qu'on a salement l'impression que des producteurs ont voulu surfer sur le succès de ça en adaptant une oeuvre moins connue et donc moins cher.
On se retrouve donc devant un film plutôt bien mis en images, avec quelques idées sympa mais qu'on a déjà l'impression d'avoir vu un milliard de fois.
Je n'irais pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé ferme, mais les 1h45 n'ont pas été une partie de plaisir non plus.
Les acteurs sont plutôt bon, le relou de service est bien relou, bien, bien relou. Les monstres sont plutôt réussis grâce aux dessins originaux de Stephen Gammel l'auteur du livre dont le film est adapté.
La reconstitution est de qualité, même si elle me semble un peu forcé. Je ne comprend pas notamment l'insistance lourde sur les discours de Nixon à la télévision. Le fond de l'histoire parle de l'importance de la vérité, notamment vis à vis de soi même, donc il n'est pas anormal de pointer sur Nixon à cette époque mais pourquoi autant ? Je n'ai pas compris et ça m'a un peu saoulé.
Visiblement, le film cible un public plus jeune à l'image de Chair de poules ou des quelques tentatives du genre. J'imagine que pour quelqu'un ayant une culture cinématographique moindre le film doit être réussi, le scénario étant plutôt malin et loin d'être linéaire. Pour les adultes, bien que la fin m'ait presque donné envie de voir une suite(mais c'est facile de lancer une bonne idée qu'on massacrera dans un prochain film), il y a un paquet de meilleurs films à voir que celui-ci. Je vous conseillerais bien d'aller voir ça, mais ce n'était pas très bon non plus, espérons que la suite soit meilleur je vous en parle surement bientôt.



Conclusion :

Quelques bonnes idées, des visuels réussis mais on a vraiment l'impression d'avoir vu ça trois milliard de fois.

mercredi 11 septembre 2019

Once upon a time.. in Hollywood

Bon, j'imagine que vous l'attendiez. Un nouveau tarentino, c'est difficile de passer à côté même si, en dehors du casting, celui-ci ne semble pas très appétissant avec son pitch et sa bande annonce un peu floues. J'étais tout de même pressé de me faire mon avis et surtout de voir si les diverses polémiques étaient justifiées.






Date de sortie : 14 août 2019
Durée : 2h 41min
Réalisateur : Quentin Tarantino
Casting : Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie
Genres : Drame, Comédie
Nationalité : Américain

Synopsis:

1969, Rick Dalton star du petit écran voit sa carrière déclinée. Soutenu par son cascadeur attitré, l'acteur fait de son mieux pour garder la tête hors de l'eau dans un Hollywood qu'il ne reconnait plus.

Critique:

Trois ans déjà se sont écoulés depuis Les huit salopard, un film que j'avais trouvé un peu creux et faible vis à vis de la puissante filmographie de Tarantino. Il nous revient cette fois avec un film plus ambitieux et inattendu, une fausse biographie d'un acteur raté et une vraie opportunité de se replonger dans le Hollywood de 1969.
Quand on connait la cinéphilie du réalisateur on ne peut qu'imaginer la jubilation qu'il peut avoir à recréer cette période et se réjouir de tout ce que cela signifie.
Le petit plus produit : l'histoire doit évoquer le terrible massacre de Sharon Tate par la Manson Family. J'avoue que c'était surtout ce point qui m'attirait dans l'histoire : le meurtre de l'actrice à longtemps défrayé la chronique. Une aura de mystère et de souffre planait autour de Manson, savamment instillé par le gourou lui-même qui cherchait avant tout à devenir célèbre. Le sujet était passionnant mais sensible, j'étais curieux de voir comment il s'intégrerait à l'histoire de Rick Dalton.
Le film nous raconte donc le quotidien d'un acteur sur le déclin et de son meilleur ami/employé, son cascadeur Cliff Booth. Le "hasard" a voulu qu'ils soient voisin des Polanski et ainsi qu'ils fassent la connaissance de la Manson Family.
Aparté Polanski : aussi génial soit-il, Polanski reste un pédophile en fuite qui n'assume pas sa condamnation, je craignais donc un peu de le voir mis en scène ici, heureusement sa présence reste anecdotique et il n'est pas particulièrement mis en avant. (on rappelle quand même que Tarantino a avoué savoir que Weinstein était un pervers et n'avoir jamais rien fait contre ça. Qu'il valorise un pédophile reconnu aurait été clairement la goutte d'eau)
Le film tourne donc principalement autour de ces deux loosers magnifiques et de leur quotidien. Les personnages sont bien construit et vraiment attachant même si je tique sur celui de Brad Pitt, un personnage un peu over the top digne des meilleurs rôles de Steven Seagall et qui en outre aurait tué sa femme...Vous ne rêvez pas, le réalisateur nous propose d'entrer en empathie avec un tueur de femme. Je ne sais pas comment ça se passe aux Etats-Unis mais en France le féminicide c'est plutôt un sujet sensible et nous avons d'ailleurs dépassé les 100 depuis janvier, bref je ne comprend pas ce choix du réalisateur qui affiche sur le sujet une légèreté que je lui reprocherait également sur d'autres points.
Niveau culture pop, comme on pouvait l'attendre, le réalisateur se régale. Les faux extraits de film sont un délice, la bande son est parfaite, la reconstitution  impeccable et les images sont globalement superbes. Bref, on ne pourra pas reprocher à Tarantino de ne pas aimer le cinema, une fois de plus on sent bien que le réalisateur a mis les petits plats dans les grands.
Niveau casting, le duo DiCaprio, Pitt fonctionne à merveille. Pitt est sexy en diable et Di Caprio nous offre de très beau moment comme son échange avec cette talentueuse jeune fille qui marque le film de sa maturité. Si l'énergique Margot Robbie se voit confier le très beau rôle de Sharon Tate, je regrette que celle-ci soit juste décrite comme une brave fille un peu simple, cela ne laisse que peu de place à l'actrice pour s'exprimer et surtout cela entache un peu la mémoire de Tate alors même que le film aborde un moment dramatique de sa vie. Au mieux, je trouve ce traitement maladroit.
Il est d'ailleurs temps d'aborder ce que je reproche au film.
Difficile en voyant les choix scénaristiques du réalisateur de ne pas se demander si Tarantino ne serait pas Rick Dalton, artiste investi et brillant mais dépassé par un monde en pleine évolution. Ou peut-être le réalisateur, trop concentré sur son art, oublie de réfléchir au monde qui l'entoure. Si les crimes de Manson pouvaient être un puissant révélateur pour montrer les bouleversements qui agitent Hollywood et notre société, ils ne sont ici qu'une anecdote cocasse. L'occasion pour Tarantino de flatter les bas instinct de son public à vil prix. J'ai beau réfléchir, je ne comprend pas ce qui peut justifier un traitement aussi superficiel du sujet et même si elle m'a fait rire, la fin st totalement inapproprié. D'autant que cet ajout en vient à alourdir l'histoire pourtant passionnante des deux personnages principaux. Il aurait pu leur ajouter d'autres péripéties, plus adapté à leur histoire plutôt que de mélanger réalité et fiction dans une danse sordide.
D'autant que le réalisateur insiste lourdement sur l'aspect factuel du fait divers par l'utilisation d'une voix off très présente (seulement pendant les 30 dernières minutes, ça tombe un peut comme un cheveux sur la soupe) et qui nous informe de l'heure qui passe avec un systématisme digne de la fonction snooze du radio réveil.
Je ne m'attarderais pas sur le sujet mais son utilisation de Bruce lee est également gênante. Plus que le fait que Cliff Booth semble capable de vaincre Lee c'est surtout le fait que Lee soit présenté comme un insupportable vantard qui questionne. Fallait-il vraiment salir l'une des excessivement rares célébrités asiatique du cinéma ?
Dans l'ensemble, je dois reconnaître que j'ai passé un bon moment devant ce film, sur la forme je n'ai pas grand chose à redire, c'est vraiment sur le fond que les choses se gâtent. Peut-on en 2019 raconter tout et n'importe quoi au cinéma ? Peut-on trouver cool un tueur de femme ? Peut-on rire du massacre d'une actrice innocente ? Tarantino est-il conscient que #Meeto a changé des choses et que Weinstein n'est plus vraiment en odeur de sainteté pas plus que le masculinisme primaire ?
Avec ses choix artistiques, Tarantino semble regretter une époque plus simple ou les Mâles Blanc même s'il étaient parfois en proie aux doutes restaient tout de même au somment de la chaîne alimentaire.
Personnellement je crois profondément que les films ne doivent pas que nous divertir, ils doivent nous faire réfléchir et j'ai bien peur que Tarantino l'ai oublié.

Conclusion :

Si sur la forme on prendra plaisir à suivre cette histoire d'acteur sur le déclin, sur le fond on pourra regretter le manque de recul avec lequel l'histoire est traitée.

mercredi 4 septembre 2019

La grande Classe

Je vous en avais parlé il y a peu mais ça devient plus concret : j'ai rendu ma carte UGC et je me suis abonné à Netflix. Vous aurez encore quelque films en salle de temps en temps (notamment parce que le préavis dure jusque mi octobre) mais je vais commencer à vous parler film Netflix. On commence d'ailleurs avec une comédie Française car vous savez combien j'aime ça...





Date de sortie 30 août 2019 sur Netflix
Durée : 1h 23min
Réalisation : Rémy Four, Julien War
Casting : Joséphine Drai, Jérôme Niel, Ludovik, Nicolas Berno
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :

Après avoir longtemps été les souffres douleurs de l'école, deux amis d'enfance décident de se rendre à une réunion d'ancien élèves pour afficher leur réussite et se venger de leurs petits camarades mais tout ne se passera pas comme prévu.

Critique :

Soyons clair, c'est totalement par hasard que j'ai découvert ce film. Je suis depuis de nombreuses années l'activité en ligne de Nicolas Berno, un acteur que j'apprécie beaucoup et c'est par lui que j'en ai appris la sortie. Curieux de le voir dans un long, vu que je le connais surtout de websérie ou sketch, je n'ai pas attendu longtemps avant de lancer ma toute fraîche session Netflix.
La grande classe n'est pas le premier film de Rémy Four et Julien War, loin de là puisque leurs noms sont associés à quelques comédies pas forcément glorieuse notamment le fameux Gangsterdam qui avait défrayé la chronique pour sa lourdeur et son homophobie. Pas de ça ici, heureusement, comme pour se racheter une conduite les deux réalisateurs-scénaristes nous proposent aucontraire une histoire beaucoup plus politiquement correcte et dans l'air du temps assez éloigné de ce qu'on aurait pu attendre.
Et c'est à la fois la force et la faiblesse du film car si j'ai beaucoup apprécié de voir l’histoire prendre totalement à contre pied certaines situations (notamment, le personnage de Ludovik censé être une pauvre victime innocente qui se révèle rapidement un énorme connard) cela déséquilibre totalement nos rapports aux personnages nous plongeant dans un sentiment de gène et de perplexité peu propice à l'humour. Pendant un long moment je n'ai pas su si c'était du lard ou du cochon, si je regardais une énième comédie potache ou quelque chose de plus fin. Et pour une comédie, ce doute, ce flottement, c'est dévastateur.
Plus que beaucoup d'autres genres, la comédie repose sur le timing, une blague amenée au mauvais moment ne fera pas rire. Alors j'ai rit, je ne boude pas mon plaisir, mais moins que je l'aurais dû malgré les efforts des acteurs.
Niveau casting, je n'ai pas été déçut par Nicolas Berno qui incarne avec brio l'un des principaux tortionnaires des deux personnages principaux. Son rôle est riche et lui permet une assez large palette de jeu, rien que pour ça je ne regrette pas d'avoir vu le film et j'ai hâte de le revoir dans un autre. Personnage principal du film, Jérôme Niel s'en sort également très bien Il est un peu limité par son rôle de looser timide mais il n'en reste pas moins très attachant. Petite déception par contre pour Ludovik, un comique qui m'amuse beaucoup mais qui se retrouve ici enfermé dans le rôle de Ludovik. Il fait rigoureusement la même chose que dans ses sketch ce qui fatigue un peu sur la durée d'un long et inquiète pour le reste de sa carrière. A noter aussi, la mystérieuse jeune fille vraiment cool incarné par Laetitia Chambon, il me semble, que je suis curieux de voir dans un autre film.
Dans l'ensemble, j'ai passé un sympathique moment devant ce film, il y a de très bonnes idées comme la gestion de Lopez ou les retournements de situations mais ça n'en reste pas moins une comédie peu mémorable, dommage.

Conclusion:

Une comédie intéressante sur le fond mais qui pèche une peu sur la forme par manque de maîtrise des règles de la comédie. Dommage