Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 29 octobre 2021

8 rue de l'humanité

Ne nous mentons pas, les comédies françaises, ça n'a jamais été ma came. En fait, c'est une forme de curiosité malsaine qui m'a poussé à regarder ce nouveau film de Dany Boon sortit directement sur Netflix. Est-ce que le direct to Netflix est le nouveau direct to dvd ? C'est ce que nous allons voir.



Date de diffusion : Octobre 2021
Durée : 2h05
Genre : "humour"
Réalisateur : Dany Boon
Casting : François Damiens, Liliane Rovère, Alison Wheeler, Laurence Arné

Nationalités : France


Synopsis :

Dans l'immeuble du 8 rue de l'humanité, des voisins sont forcé de s'entraider au cœur de la pandémie de Covid.

Critique :


Dites, ça vous tente un film sans originalité qui empile les poncifs sur le (oui on dit la, mais je refuse) Covid ?

Alors foncez vite regarder le petit dernier de Dany Boon, il est fait pour vous ! Sinon, poursuivez la lecture de cette courte critique qui vous expliquera pourquoi il y a des milliards de films plus intéressant.

Et la réponse à ma toute première question est oui : Direct to Netflix veut bien dire que tu n'es pas digne de sortir en salle et ça en dit long vu le nombre de bouses qui arrivent déjà à sortir au cinéma.

Bref, 8 rue de l'humanité est le nouveau film de Dany Boon, un comique qui a connu la gloire dans les années 2000 grâce à un habile pastiche de la culture Chtimi et qui a connu son apogée en 2008 grâce au film Bienvenue chez les Ch'tis, habile recyclage de ses sketchs. Depuis, il n'a fait que s'auto plagié avec des films toujours plus vide jusqu'à devenir la parodie de lui même dans son petit dernier. Dany Boon n'est désormais plus qu'une version lowcost de Jim Carrey, grimaçant mollement pour extorquer quelques sourires.

Que dire du film en lui même ? Il n'a pas que des défauts, on pointera ainsi de très beaux plans de drones d'un Paris

entièrement vide. des images superbes qu'il est toujours aussi étrange de voir. On trouvera également une jolie scène autour d'un théâtre d'ombre chinoise et un pitch dont un réalisateur comme Albert Dupontel aurait pu faire quelque chose de vraiment dingue. Loin de cette hypothétique folie, on se retrouve ici devant une soupe froide grand public formaté pour le prime time. C'est le niveau d'écriture et de réalisation de Plus Belle la vie, sauf que ce programme à l'excuse d'être quotidien. 

Au niveau du casting, il y a des choix intéressants, je me réjouissait pour ma part de retrouver François Damiens (qui n'a plus à prouver son potentiel comique), Yvan Attal (très bon réalisateur) ou Liliane Rovère (brillante dans 10%), j'étais même curieux de voir Alison Wheeler que je n'avais pas revu depuis l'époque du Studio Bagel. Au final, si Liliane Rovère et Laurence Arné réussissent à tirer leur épingle du jeu, ainsi que les enfants même si leur histoire d'amour m'a saoulé (critique absolument subjective), le reste du casting fait peine à voir avec une mention spéciale génance pour Yvan Attal dans un contre emploi grotesque mal dirigé qui le rend ridicule.

C'est d'ailleurs le principal défaut de ce film, il n'ose jamais franchir la ligne pour être sûr de rester grand public, on se retrouve donc devant un épisode de Dora l'exploratrice trop long.


Enfin, le coup de pelle final vient assurément du fond de l'histoire. J'ose espérer que Dany Boon n'y a pas réfléchit et a juste écrit tout ce qui lui passait par la tête, ce ne serait pas glorieux mais il aurait au moins une excuse sur le message puant que véhicule ce film. Car 8 rue de l'humanité reflète une vision de notre société, les personnages sont donc des blancs aisés et privilégiés en dehors de l'homme de ménage et de sa femme qui a le covid. La majorité des blancs sont des sales types qui finalement sont montré comme des braves gens alors qu'ils n'ont sensiblement pas changé (enfin si, ils ont fait une flash mob...), ils sont juste montré comme transformé par la magie du vide scénaristique (c'est surtout flagrant pour le personnage de François Damiens). Mais la cerise sur le gâteau de caca c'est le sort réservé à la concierge SPOILER 
En effet, celle-ci meurt à la fin du film mais tout est bien qui finit bien car les héros font une flash mob pour réconforter son mari. En bon nanti, Dany Boon reproduit les inégalités, il montre comment les minorités payent le prix le plus lourd en temps de crise tout en l'excusant parce que les nantis applaudissent aux fenêtres. Et ce ne sont pas les 2 ou 3 petites critiques lancé par un enfant sur un film de 2h qui suffiront à compenser le fond réel de l'histoire. L'Humanité de Dany Boon ce sont donc des blancs privilégiés qui font des bonnes actions pour se donner bonne conscience pendant qu'ils continuent de profiter de l'exploitation des racisés.

Bref, j'ai le seum.


Conclusion :

On touche le fond, il manque juste Christian Clavier.


mercredi 27 octobre 2021

Orelsan : montre jamais ça à personne

 En 2015 je vous parlais de Comment c'est loin et de mon affection pour le rappeur Orelsan. Amazon prime vient de sortir une série documentaire retraçant sa carrière, l'occasion de se replonger dans un parcours singulier.





Date de diffusion :  15 octobre 2021
Durée :  6 x 42 min (entre 36 et 46)
Genre : documentaire, musique
Création : Clément Cotentin, Christophe Offenstein
Casting : Orelsan, Gringe, Skread, Ablaye
Nationalités : Français

Synopsis:

D'Alençon à New york, la folle ascension d'Orelsan et de son crew au travers des yeux de son premier fan : son petit frère.

Critique :


Montre jamais ça a personne
c'est l'exploitation de 20 ans d'archives vidéo tournée en majeure partie par Clément Cotentin, le petit frère d'Orelsan. 20 ans durant lesquels un petit provincial sans avenir et devenu un phénomène national. Une ascension spectaculaire qui donne l'occasion à un storytelling redoutable nous montrant comment un type ordinaire et ses potes ont réussi à bâtir un empire par la simple force du travail et de l'amitié.
L'histoire se déroule de façon chronologique et retrace la carrière du rappeur de ses tout débuts à aujourd'hui. Ceux qui auront vu comment c'est loin ne seront pas dépaysé, le film retrace assez fidèlement la vie d'Orel et Gringe, le documentaire apportera juste plus de détails et comblera les trous entre la sortie du premier album et aujourd'hui, notamment en traitant la polémique autour de la chanson "sale pute". Les épisodes sont redoutablement construit et se terminent même pas des cliffhangers qui vous donneront envie de bingewatcher la série. (ce que j'ai fais....deux fois) 
Il faut dire que Clément Cotentin est aujourd'hui un journaliste confirmé et qu'il a travaillé avec
Christophe Offenstein déjà réalisateur de Comment c'est loin. Ensemble ils ont su mêler intelligemment les archives personnelles du journaliste avec des archives d'actualités des interviews du crew et de nombreux guests mais aussi des images des tournées, des clips, du film etc. Les images sont donc très variés et souvent de grande qualité.
Et puisqu'Orelsan raconte sa vie dans sa musique, c'est assez logiquement que c'est sa musique qui accompagne le documentaire. Les six épisodes seront donc l'occasion de se replonger dans l'intégralité de sa discographie mais aussi de découvrir des choses plus confidentielles.
Bien entendu, il vaut mieux avoir un minimum d'atome crochu avec la musique d'Orelsan pour apprécier cette série de documentaire, mais en dehors de ça le résultat est redoutablement efficace. C'est une histoire digne d'un film Disney, on y retrouve  la structure du voyage du héros ou comment Aurélien, un ado mal intégré, va devenir Orel un homme plus en accord avec ses valeurs et sa famille. Une belle histoire habilement conté et très émouvante.
A noter que le chanteur a annoncé hier la sortie de son nouvel album, le documentaire est donc la première pièce d'un superbe plan com', ce qui montre que le chanteur et ses amis n'ont rien perdu de leur génie.




Conclusion :


Un documentaire captivant, c'est drôle, émouvant, motivant et une bonne occasion de se plonger dans la superbe discographie du rappeur.

vendredi 22 octobre 2021

Stillwater

Hé, ça faisait longtemps mais j'ai eu l'occasion d'aller au cinéma le week-end dernier. l'occasion pour moi de vous faire découvrir un film dont vous n'avez probablement pas entendu parler : Stillwater



Date de diffusion : Octobre 2021
Durée : 2h19
Genre : Drame, romance, policier
Réalisateur : Tom McCarthy
Casting : Matt Damon, Camille Cottin, Abigail Breslin

Nationalités : USA


Synopsis:

Pour aider sa fille injustement emprisonnée en France, un américain s'installe à Marseille. L'occasion pour lui de remettre en question ses rapports à sa fille et le monde tel qu'il le connait.

Critique :


Tout d'abord, il me parait fondamental de clarifier un point : Stillwater n'est pas un polar. La bande annonce peut laisser supposer cela et il y a effectivement une partie du film qui est dans cet esprit mais cela concernera environ 30% du film. Le vrai sujet de l'histoire, c'est le rapport à l'autre et comment ce père de famille un peu bourru appréhende le monde qui l'entoure. Père de famille incarné très justement par Matt Damon (Seul sur mars, Monuments men, etc), un rôle dans lequel je ne l'aurais pas imaginé et qu'il campe pourtant à merveille. Tout aussi improbable, sa partenaire à l'écran est Camille Cottin, l'excellente actrice de la série 10% qui s'était fait connaitre avec ses caméras cachées Connasse. Un duo aussi improbable qu'efficace car les deux sont très justes dans leur partition et la symbiose fonctionne. La majeure partie du film repose d'ailleurs sur l'idée de savoir s'il finiront ou pas ensemble et c'est assez finement écrit pour qu'on se prenne véritablement au jeu. Dernier personnage vraiment vital du film la petite Lilou Siauvaud est extrêmement touchante et sa relation avec Matt Damon particulièrement émouvante. Assez logiquement au vu de l'histoire, Abigail Breslin (Signes, Little Miss Sunchine, etc) dans le rôle de la vraie fille du héros devient beaucoup plus anecdotique.

A la réalisation de ce drame, on retrouve Tom McCarthy, un réalisateur que je connais surtout pour

Spotlight. Un homme qui n'a clairement pas peur des risques au vu de ses choix de sujets et qui nous live ici un film atypique remarquablement filmé. J'ai rarement eu autant envie de visiter Marseille (enfin, certains quartiers) que devant ce film. Au niveau de l'écriture, il a eu l'intelligence de travailler avec Thomas Bidegain, le scénariste de Jacques Audiard. Vous trouverez d'ailleurs ici le même niveau d'exigence et si vous aimez Audiard je ne peux que vous inviter à foncer voir ce Stillwater.


Dans l'ensemble, je n'ai pas grand chose à ajouter, l'histoire surprendra pas l'articulation de sa trame, comment la romance s'imbrique avec le polar, comment l'auteur joue avec le temps long et n'hésite pas à se poser pour construire les relations. Le film est émouvant à de nombreux niveaux et sonne vraiment juste. Nous sommes loin d'une caricature américaine de la France, au contraire les deux visions sonnent très juste et il est intéressant de les voir coexister.

Un film triste et beau mais profondément humain.

Conclusion :

Un drame très bien écrit et une romance improbable mais crédible et touchante.

lundi 18 octobre 2021

Scissor Seven (saison 1 et 2)

Avec la sortie récente de la saison 3, il est temps pour moi de revenir sur un dessin animé que Netflix s'évertue à me recommander alors qu'il ressemble juste à un énième Shonen de plus. Voyons donc ce que vaut vraiment Scissor Seven.




Diffusion sur Netflix : 10 janvier 2020 Saison 1 :14 x 15min
Saison 2 : 10 x 15min
Genre : Animation, humour, action
Titre original "Killer Seven"Cike Wuliuqi
Réalisation : He Xiaofen
casting vocal :Ronny Chieng, Jas Patrick, Aleks Le, etc
Nationalité :Chine
Chaîne d'origine Netflix

Synopsis :

Coiffeur le jour, assassin la nuit, Seven est surtout un gros looser qui vivote tant bien que mal sur la petite île du poulet. Au fil de ses missions, il fera connaissance de ses singuliers concitoyens mais découvrira surtout les terribles dangers qui menace l'île.

Critique :



Scissor Seven
est une série d'animation chinoise, un genre que l'on a peu l'occasion de découvrir sous nos contrés et qui a suffisamment su se faire remarquer pour être nominé au festival d'animation d'Annecy (en gros "le festival de cannes du dessin animé") en 2018.
Il faut dire que si la série reprend des codes très connus, elle ne ressemble à aucune autre. 
Son graphisme, tout d'abord, est très "indépendant" et peut varier du tout au tout d'une scène à une autre en fonction des besoins de l'ambiance. Le charadesign a l'air simpliste mais cela correspond parfaitement à l'ambiance et surtout c'est compensé par une animation complétement folle qui n'a rien à envier au travail du studio Science Saru (Devilman, the tatami galaxy, etc).
Au niveau de l'histoire, si les scénarios sont globalement de vagues prétextes à bastons épiques et
loufoques, les scénaristes arrivent toutefois à apporter beaucoup de fond à l'ensemble en développant les backstory des personnages. Ainsi tous les habitants de l'ile deviendront progressivement attachant lorsque vous découvrirez les événements auxquels ils ont pu être confronté. 
Comme dans tout bon shonen, le héros cache également un terrible secret qui sera développé dans la trame globale de l'histoire.
La force de Scissor Seven, c'est vraiment que la série n'a rien de grand public, les épisodes son court et dense mais n'hésite pas à prendre leur temps sur des détails même si l'action reste moteur.
L'ambiance m'évoque le vieux dessin animé Doctor Slump on y retrouve le côté petit village perdu et personnages décalés. 

Les thématiques de la série sont très variées, et parfois assez dures. Je la destinerais donc plutôt à un publique adolescent ou adulte malgré ce que le côté débile des scénarios et mignon des graphisme pourraient laisser croire.
La saison 1 est composé de deux parties : 10 épisodes racontant une histoire globale et permettant de découvrir l'île puis 4 épisodes d'origine story. Cette deuxième partie plus sombre et sérieuse m'a moins convaincu car trop proche d'un shonen classique, elle n'en reste pas moins intéressante pour le développement des personnages.
La saison 2 n'est composé que de 10 épisodes mais reprend l'esprit de la première saison en se concentrant cette fois sur les assassins venu faire le ménage sur l'île. Une saison 2 qui se termine avec un beau cliffangher donnant envie de vite voir la suite (ça tombe bien, elle vient de sortir).
Dans l'ensemble, j'ai passé un excellent moment devant ce dessin animé, les personnages sont tous très cool, les combats inventifs et l'histoire finalement assez prenante.
Si ce genre de fiction peut vous intéresser, je vous invite à découvrir les aventures de Seven et ses amis, vous n'en ressortirez pas indemne.



Conclusion :

Excellente surprise que cette petite série chinois, c'est décalé à souhait et on y trouve beaucoup plus de sensibilité qu'on pourrait le croire. Je recommande chaudement


mercredi 13 octobre 2021

Octobre

Comme en ce moment je suis plusieurs séries qui ne sortent qu'un épisode par semaine, j'ai un peu de temps pour faire des découvertes. J'ai donc tenté Octobre qui avait l'air d'avoir tout pour me plaire.



Date de diffusion :  29 septembre 2021
Titre international : The Chestnut Man
Durée :  6 x50min
Genre : thriller, drame
Création : Dorte Warnøe Høgh, David Sandreuter, Mikkel Serup
Casting : Esben Dalgaard Andersen, Danica Curcic, David Dencik
Nationalités : Danemark

Déconseillé au moins de 16 ans

Synopsis:


Brillante enquêtrice, Naia Thulin souhaite quitter la brigade criminelle pour passer plus de temps avec sa fille. Son commissaire n'est pas de cet avis, il l'afflige d'un nouveau partenaire dont personne ne veut et les envois sur une affaire de meurtre, sans imaginer qu'elle prendra des proportions internationales.



Critique :


Octobre est l'adaptation d'un livre de Søren Sveistrup, un écrivain danois déjà réputé pour la création de
la célèbre série télé The Killing. On s'amusera de constater qu'il aura fallut trois créateurs moins connu pour réaliser ce qu'un créateur à succès n'a pas jugé bon de tourner. Et quelques part, vous avez dans ce simple énoncé la conclusion de cette critique. L'histoire d'Octobre est très maitrisée, on retrouve tous les poncifs du genre : l'ambiance morose, les conflits familiaux, les enjeux politiques, les tensions au travail, etc. Le tout asséné avec une rigueur millimétré. Tellement millimétré que l'histoire semble sorti d'un moule qui en aurait déjà produit de nombreuses autres.

Alors dans un livre de 528 pages ( OO ok, je comprend même pas l'intérêt d'avoir autant de pages pour cette histoire) ça passe peut-être, mais dans une fiction de près de 6h, ça traine en longueur. Arrivé au dernier épisode, où tous les enjeux se dénouent, l'intensité est retombé depuis longtemps. Le grand méchant n'est pas crédible deux seconde, ses motivations et ses réactions font tellement peine à voir qu'il en devient difficile de ne pas le trouver ridicule. Pire, on se fout de savoir si la disparue est finalement vivante ou pas, et les scènes d'actions censé apporter un peu de flamme à ce climax font peine à voir.
Alors, je ne dirais pas que c'est mauvais, j'ai passé un bon moment devant cette enquête à essayer de deviner jusqu'où ils pourraient aller. Mais tout est quand même un peu gros et on peine à s'attacher aux personnages ou à l'histoire. Dans un mois je l'aurais surement oublié et je pourrais juste vous dire qu'il y avait des marons et des petites filles qui chantaient une comptine. Si vous êtes fan absolu du genre et n'avait rien à vous mettre sous la dent, c'est une possibilité, sinon, vous avez surement mieux à voir.



Conclusion :

Un polar assez efficace mais sans grande originalité. Un film de 2h aurait surement était plus efficace, les accrocs au genre apprécieront peut-être.

vendredi 8 octobre 2021

Midnight mass

Je l'attendais depuis un moment cette mini-série, le pitch était alléchant mais surtout Mike Flanagan a déjà fait montre de beaucoup de talent, j'espérais bien qu'il ne se démentirait pas cette fois non plus.




Date de diffusion :  24 septembre 2021
Durée :  7 x 1h05
Genre : Drame, fantastique
Création : Mike Flanagan
Casting : Kate Siegel, Zach Gilford, Kristin Lehman
Nationalités : USA, Canada

déconseillé au moins de 16

 Synopsis :

Un nouveau prêtre arrive sur la petite île tranquille de Crockett Island, d'étranges évènements commencent à frapper la population, inconsciente que plus rien ne sera jamais comme avant.


Critique :


Mike Flanagan c'est le créateur de la série The Haunting of Hill House, une série qui avait beaucoup fait parler d'elle à sa sortie. Il s'était également illustré en réalisant Stephen king's Doctor sleep la fausse suite de Shining. Personnellement je n'ai accroché ni à l'un, ni à l'autre. Je reconnais les qualités de ces deux fictions mais je leur trouvais un certain manque de maitrise qui me les rendait sympathique mais sans plus. Pour autant, j'étais curieux de voir cette nouvelle production car, à nouveau, le pitch était savoureux, le créateur baignant clairement dans des eaux qui me sont familiéres.

Midnight Mass, ou La messe de minuit si vous tenez à rendre le titre moins sexy, est donc une série

fantastique sur le thème de la religion. Soyons clair c'est très religieux. On en parle, on en voit, on en fait, la série baigne complétement dans cet univers et évoque tant ses qualités que ses défauts. Un choix intéressant car il permet de comprendre comment on peut entrer en religion, ce qui peut attirer les gens dans le culte et les pousser à certaines dérive. Car au final, si l'on retire le vernis fantastique c'est bien de cela que parle la série : le fanatisme, comment la religion peut détruire des vies.

En terme d'ambiance, la série est remarquable, on se laisse vraiment porter par l'atmosphère doucereuse de cette petite île. Les images sont belles, les acteurs talentueux et les dialogues remarquables. Certains trouveront peut-être que c'est un défaut, la série est en effet très bavarde mais l'écriture est tellement soigné que c'est à mon sens une qualité. Je me rappelle notamment un échange sur la mort particulièrement beau et que je n'oublierais pas de si tôt.


Au niveau de l'histoire, on ne peut pas dire que ce soit très originale. La surprise est vite éventée et les conséquences assez inévitable. Pourtant, c'est bien dans les rebondissements que l'on pourra être surpris, l'histoire ne prenant pas toujours le chemin attendu. Des surprises qui s'expliquent simplement par le fait qu'il s'agisse d'une mini série (il n'y aura pas de suite, ou alors sous forme d'anthologie avec d'autres personnages) et non d'une série. La finalité influence les choix. Pour autant cela n'en reste pas moins plaisant et nous avons déjà suffisamment de série en cours pour ne pas devoir forcément nous en ajouter d'autres.

Niveau casting, il n'y a pas de grandes stars mais quelques visages connus comme Kate Siegel qu'on avait déjà pu voir dans The Haunting of Hill House ou Zach Gilford qui a joué dans de nombreuses séries tels que Friday Night Lights ou Good Girls. Leurs deux rôles sont riche et profond et leur relation vraiment émouvante. Mais surtout, on notera la présence de Hamish Linklater  qui s'est illustré dans certaines de mes séries préférées : Legion, Fargo, The Newsroom  ou le film The big short et qui incarne ici le personnage central du prêtre. Un rôle qui lui permet de déployer une vaste palette de jeu tant dans l'intime que dans le spectaculaire.

Niveau effets spéciaux, c'est là encore du beau travail. Il y en a très peu mais ils sont utilisés

efficacement et souvent de belles manières. Il y a une scène dans l'eau que je ne suis pas prêt d'oublier.

Si l'on pourrait reprocher à la série un début très lent (malgré un début percutant, il faut attendre au moins l'épisode 3 pour que l'histoire commencent vraiment) le réalisateur prend surtout son temps pour développer calmement son petit univers et poser l'ambiance. Il ne s'agit nullement d'une série d'action mais bien d'une série dramatique où la psychologie des personnages prime sur l'ensemble.

Enfin, on notera que l'ambiance de départ est du pur Stephen King, elle rappelle par exemple Bazaar, on retrouve pleinement cette idée d'horreur qui surgit progressivement dans une petite communauté pour la détruire de l'intérieur. Le réalisateur se distingue par moins d'action et plus d'émotions, probablement aussi par des archétypes moins classiques.

Tout le monde n'appréciera pas le côté intimiste et lent de la série, pourtant c'est sa grande force et ça en fait une œuvre marquante que je recommande aux amateurs du genre.


Conclusion :

Sobre mais diablement efficace, une mini-série simple mais d'une grande beauté.



La série est en fait une histoire de vampire, l'univers n'est pas excessivement original puisqu'on a déjà vu la religion chrétienne utilisée pour justifier les vampires en faisant de Juda ou Cain le premier d'entre eux. Mais ici c'est vraiment fait de façon élégante, tout semble très logique et cela permet tout de même de renouveler le genre d'une certaine façon. En tout cas il s'agit d'une fiction de vampire qui fera date.