Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 17 septembre 2018

Mademoiselle de Joncquiéres

L'événement cinématographique du moment c'est bien évidement ce nouveau film en costume qui permet une nouvelle fois au talentueux Fenriss (Les seigneurs d'outre monde, etc) de faire montre de tout son talent. On se doute tous de la qualité de l'ensemble mais par principe je vais en faire la critique.




Date de sortie 12 septembre 2018
Durée : 1h 49min
Réalisateur : Emmanuel Mouret
Casting : Cécile de France, Edouard Baer, Alice Isaaz, Fenriss
Genres : Drame, Romance
Nationalité : Français

Synopsis :


Retirée de la cour depuis le décès de son époux, Madame de La Pommeraye cède aux avances assidus du marquis des Arcis à la réputation pourtant sulfureuse. Lorsque quelques temps plus tard les sentiments du marquis ne sont plus aussi fort, la jeune femme blessé décide de lui faire payer son inconstance en le faisant languir pour une fille de petite noblesse tombé en déchéance : Mademoiselle de Joncquières.

Critique :

Mademoiselle de Joncquiéres est le dixième film d'Emmanuel Mouret, un réalisateur que je découvre ici pour la première fois. Soyons franc, si je n'avais pas eu l'occasion de faire de la figuration sur ce film, je n'aurais probablement pas eu envie de le voir, la bande annonce n'étant pas vraiment inspirante. (mais reconnaissons le, elle est très représentative du film)
L'histoire se base sur un récit de Diderot qui évoquera beaucoup les liaisons dangereuses de Laclot sur le principe même si l'esprit en est totalement différent. Inutile également de comparer le film avec celui de Stephen Frears le budget et les ambitions n'étant clairement pas les mêmes.
Mademoiselle de Joncquiéres est assez minimaliste, je dirais que 50% du film se constitue de balade dans la forêt entre Cécile de France et Edouard Baer, et que les 30% suivant sont des discussions entre les 2 personnages dans un salon. Il reste donc 20% pour amener un peu de figurant et des scènes plus vivantes ce qui est peu, vous en conviendrez.
Il ne sera donc pas exagéré de dire que le rythme est donc plutôt lent et le film contemplatif. Si on ajoute à ça des dialogues très écrit, au point d'en paraître théâtral, vous comprendrez qu'une bonne partie du public risque de s'étouffer devant le manque de modernité de l'ensemble.
Pourtant, je trouve ces choix intéressants car justement inhabituelle. On prend le temps de s'attarder sur la romance des deux personnages pour bien motiver la vengeance qui suivra mais aussi pour incarner Madame de la Pommeraye, cette femme monolitique et retiré de la vie.
Clairement, le film ne plaira pas à tous car il ne sera pas assez historique pour les amateurs de reconstitutions et au contraire trop historique pour les amateurs de divertissement. Il choisit un entre deux dangereux qui ne parlera qu'aux spectateurs prêt à faire des concessions.
Mais lorsqu'on accepte le film pour ce qu'il est, il révèle une histoire prenante et surtout un casting excellent. Si les dialogues lui font perdre du naturel, Edouard Baer n'en reste pas moins extrémement touchant de simplicité. Il incarne ce libertin à la dérive avec beaucoup de pudeur ce qui le rend vraiment attachant. Cécile de France est également brillante dans ce rôle de femme blessé et résolu. Son petit sourire me hantera pour longtemps. Enfin, si je regrette qu'elle ne prenne pas plus d'importance dans l'histoire Alice Isaaz (Rosalie Blum, La crème de la crème, etc) est toujours aussi saisissante.
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment. Si j'ia dit beaucoup de mal des dialogues je dois aussi leur concéder d'être parfois redoutablement bien senti et Fenriss, s'il n'en a aucun, crève littéralement l'écran. Pour autant, le réalisateur a fait des choix, peut-être imposé par le budget, qui rendent le film difficilement grand public et c'est dommage car avec une telle histoire l'ensemble aurait pu être bien plus vertigineux et impactant.



Conclusion :

Un film en costume qui pourra rebuter par son classicisme mais qui bénéficie d'une historie efficace et d'un très beau casting, Fenriss crève littéralement l'écran  #objectivité


En bonus, deux photos de la scène où j'apparais (oui, j'arrête de parler de moi à la troisième personne :D ) vers la fin du film. 
On doit me voir une petite minute à l'écran, c'est très anecdotique mais c'est toujours marrant.  
Pour la petite histoire, dans la scène, un homme me donne de l'argent. La scène à du être tourné 5 ou 6 fois. Au début l'on nous donnait de vrais pièces, qui faisaient bien illusion. Lors d'une de ses prises, ma pièce m'a échappé des mains et je me suis jeté à terre pour la rattraper comme si ma vie en dépendait. Je trouvais ça assez logique pour "le personnage". 
Comme le fait de donner physiquement l'argent rendait la scène un peu longue nous avons ensuite tourné plusieurs scènes ou l'acteur faisait seulement semblant de donner l'argent. Du coup, j'étais assez content de voir que c'est la scène où je me jette par terre qui a été gardé. Je la trouve plus vivante même si c'est du détail.


lundi 10 septembre 2018

Burning

Cinéma coréen mon amour, la bande annonce de celui-ci me faisait de l’œil depuis un moment, voyons ce qu'il en est vraiment.





Date de sortie 29 août 2018
Durée : 2h 28min
Réalisateur : Lee Chang-Dong
Casting : Yoo Ah-In, Steven Yeun, Jeon Jong-seo
Genres : Drame, Thriller
Nationalité : Sud-Coréen

Synopsis:


Lorsque Jongsu retrouve par hasard son ancienne voisine Haemi maintenant devenue une belle jeune femme, tout deux tombent instantanément amoureux. Mais Haemi doit partir en voyage et lorsqu'elle revient, c'est accompagné de Ben, un mystérieux milliardaire. Une étrange relation s'installe entre les trois jeunes gens, au-delà de la jalousie, Jongsu s'interroge sur les véritables intentions de Ben envers Haemi.

Critique :

Sixiéme film de Lee Chang-Dong, un réalisateur que je ne connaissais pas, Burning est adapté d'une nouvelle de Haruki Murakami intitulé Les granges Brulées. L'histoire est simple mais efficace puisqu'elle nous place au cœur de l'étrange triangle amoureux de personnages ambigus.
Ce qui captive dans ce film, c'est cette ambiance vénéneuse qui transpire de chaque plan, cet ordinaire malsain ou tout semble étrange et faux. On se prend alors à se passionner pour le quotidien de ces personnages étranges pris au piège d'une vie qui ne leur convient pas.
On essaye de décrypter leurs pensées, de savoir où tout cela nous mène.
Et finalement, tout est assez simple et logique, pour ne pas dire prévisible. Pourtant, captivé que nous sommes par les flammes qui dansent devant nos yeux nous ne voyons pas les minutes s’égrener.
Il faut dire que le casting est très réussi. Si je ne connaissais Steven Yeun que de sa petite apparition dans Okja je dois admettre qu'il est fascinant dans le rôle de Ben. Mais il ne tient pas l'affiche seul, c'est bien sa confrontation avec Yoo Ah-In et Jeon Jong-seo, deux acteurs que je ne connaissais pas (d'autant qu'il s'agit du premier film de la touchante Jeon Jong-seo) qui fait tout le sel de ce drame.
Ambiance musicale envoûtante, image superbe, tout est présent pour faire de ce thriller une oeuvre rare.
Si je devais lui trouver des défauts, je noterais juste que la fin pourra s'avérer frustrante pour certains spectateurs. Car si elle répond presque à toutes les questions qu'on peut se poser, elle n'apporte pas le climax auquel les productions américaines ont pu nous habituer. Elle est même, soyons franc, anticlimax. Je n'ai pas été choqué pour autant, j'ai trouvé ça cohérent avec le reste du film et suffisamment satisfaisant mais je peux comprendre que des spectateurs moins ouvert puissent se voir choqué d'une fin aussi abrupte.
Je recommande donc ce thriller, pour son ambiance suspendu et ses partis pris. L'occasion de voir quelque chose d'un peu différent des productions courantes ainsi que de beaux numéros d'acteurs.



Conclusion :

Un drame envoûtant et déstabilisant.

lundi 3 septembre 2018

Detective Dee : La légende des rois céléstes

Une autre critique à l'arrache, je reviens cette fois sur un film sorti en début de mois et qui me faisait de l’œil depuis, le nouvel opus de la saga Détective Dee, le Sherlock Holmes chinois.




Date de sortie 8 août 2018
Durée : 2h 12min
Réalisateur : Tsui Hark
Casting : Mark Chao, Feng Shaofeng, Gengxin Lin
Genres : Action, Fantastique
Nationalité : Chinois


Synopsis:


Jalouse du pouvoir placé entre les mains du Detective Dee, l'impératrice décide de comploter pour le faire disparaître et s'entoure pour ce faire d'un clan de magiciens. Si Dee a déjà fort à faire avec ces nouveaux adversaires, il ne tarde pas à comprendre qu'une menace bien plus sérieuse pour l'empire se cache derrière cette attaque.




Critique :

Je n'ai jamais caché mon affection pour le cinéma asiatique, petit je me goinfrais de la saga histoire de fantômes chinois, puis des Tigres et Dragon, Hero et consort. C'est donc avec joie que j'avais accueillit l'arrivé de Detective Dee en 2011 pour un film ambitieux mais non sans défaut. Je n'ai pas eu l'occasion de voir le deuxième opus qui était déjà une préquelle si je ne m'abuse, ce que je regrette car le postulat de fin du premier film appelait vraiment à une suite, que nous attendons toujours finalement.
On retrouve donc le jeune Dee au début de sa carrière alors que l'empereur vient tout juste de lui remettre "Dragon Docile" sa puissante et très convoitée épée.
C'est à ce moment précis que je me dois de vous mettre en garde, le scénario est plutôt naze. Il y a peu de crédibilité dans le comportement des personnages, c'est bourré de deus ex machina, vraiment ont est dans le bas de game du film d'action et il n'y a guère que l'humour pour faire passer l'ensemble. Le titre de "detective" est également très mal porté car s'il y a des tentatives de le justifier à quelques moments c'est souvent de façon très hasardeuse (j'ai encore des sueurs froides en repensant à ce rewind de ninjas qui sautent partout).
Mais vient-on vraiment voir un film comme Detective Dee pour le scenario ? Pas forcément, on veut de la grandiloquence, du dépaysement. Et une fois de plus, on ne peut pas vraiment dire qu'on soit gaté. Le début du film est particulièrement compliqué : les décors sonnent faux, les effets spéciaux sont cheap, on se demande vraiment où est passé le budget. Est-ce une manipulation volontaire, un choix de production où juste le hasard, le film s'améliore pourtant progressivement pour proposer des choses vraiment spectaculaire à la fin. La courbe d'amélioration du film est donc d'autant plus spectaculaire qu'on part de très bas pour arriver très haut.
Au final, le film se révèle donc étonnamment réussi. On se laisse emporter par le rythme trépident de l'aventure, on sourit devant le comportement décalé des personnages et sans qu'on s'en aperçoive on se retrouve captivé par l'affrontement final et ses retournements de situation pourtant cousu de fil blanc.
Au niveau de la bande son, je suis très surpris de voir que c'est Kenji Kawai à l'oeuvre car on est très loin des productions qui ont fait sa renommé (Ghost in the shell par exemple). Je ne sais pas si c'est sa pire BO, mais on doit s'en approcher.
Je pense que la grande force de Detective Dee, c'est de combler un vide, celui de l'imaginaire historique chinois, un univers à la fois proche et très différent du mediéval fantastique et qui est encore très peu exploité chez nous. On prend donc sa dose en essayant de ne pas être trop critique même si au fond, on sait que tout ça ne vaut guère plus que la majorité des blockbusters américain dont on nous abreuve à outrance.
Ah, et sinon, niveau casting,  Mark Chao est très bien mais c'est quand même pas Andy Lau.



Conclusion :

Un film assez étrange et inégal. Le début est vraiment kitch et il faudra attendre la fin du film pour en prendre véritablement plein les yeux. Un honnête divertissement mais qui ne fait pas honneur à la carrière de Tsui hark.