Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 19 août 2019

Le gangster, le flic et l'assassin

Profitant d'un tout petit creux dans mon emploi du temps, je me suis jeté sur ce film coréen dont la bande-annonce m'avait bien motivé même si l'histoire semblait un rien classique.






Date de sortie : 14 août 2019
Durée : 1h 50min
Réalisateur : Lee Won-Tae
Casting : Ma Dong-seok, Kim Moo-yul, Kim Sung-kyu
Genres : Thriller, Action
Nationalité : Sud-Coréen

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Policier ultra motivé, Kim Moo-Yeol voit ses efforts freinés par une direction corrompue par le mafieux local Jang Dong-Soo. Lorsqu'il devine la piste d'un tueur en série, il se voit une fois de plus empêché d'enquêter. Heureusement pour lui, Jang Dong-Soo échappera à une tentative de meurtre forçant le mafieux à mettre tout en oeuvre pour se venger, allant jusqu’à envisager de travailler avec l’incorruptible Kim Moo-Yeol.



Critique :

Je n'ai pas réussi à trouver la bande annonce en vostfr mais bien évidement, il ne faut  pas aller voir ce film en vf. Il ne faut regarder aucun film asiatique en VF, le doublage, malgré tous les efforts des équipes de doublage, est toujours une source de ridicule qui désert le film.
Ceci étant dit, Le gangster, le flic et l'assassin est le troisième film de Lee Won-Tae qui s'était illustré en 2002 avec Ivres de femmes et de peinture. Il nous revient avec un film très différent puisqu'il s'agit d'un thriller d'action, un pur divertissement hollywoodien.
Parmi les défauts, je pointerais donc des défauts récurrents des blockbusters : scénario convenu ( on pensera à M le maudit, à The Chaser, et à tant d'autres choses moins glorieuses) et scènes d'actions trop longues.
Dernier point très problématique à mon sens,les motivations des personnages. Si le policier veut attraper l'assassin pour l’arrêter, le gangster lui veut le mettre à mort. L'opposition est donc plutôt claire et compréhensible de tous. Mais, le film se déroule dans un pays où la peine de mort est encore en place, les deux personnages se battent donc tout deux pour tuer l'assassin. Dés lors, le personnage du policier devient bien moins crédible.
Malgré tout, le film réussit à tirer son épingle du jeu grace à une esthétique bien léché, un humour qui fait mouche et des personnages attachants.
On notera d'ailleurs la qualité du casting, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Ma Dong-Seok dans un rôle bien plus sérieux que dans Dernier train pour Busan, mais surtout c'était une joie de découvrir Kim Moo-yul dans le rôle du flic bad-ass. Un rôle sans grande originalité mais qu'il incarne à merveille avec fougue et humour.
Dans l'ensemble, ce film est donc un divertissement très prenant qui ne devrait pas vous lisser insensible.

Conclusion :

Une trame peu originale mais une histoire rondement mené avec des personnages attachants. Un film d'action efficace.

vendredi 9 août 2019

Promare

Un petit manga bien bourrin, ça me semble un bon programme pour l'été d'autant que la promo est séduisante et que le studio possède une bonne réputation, voyons cela ensemble.





Date de sortie : 31 juillet 2019
Durée : 1h 51min
Réalisateur : Hiroyuki Imaishi
Casting :Kenichi Matsuyama, Ayane Sakura, Tetsu Inada
Genre : Animation
Nationalité : Japonais

Synopsis :

Il y a 30 ans, des hommes dotés de super pouvoirs incontrôlables ont causés une catastrophe planétaire. Aujourd'hui, le monde s'est adapté et la Burnning Rescue, la célèbre brigade de pompiers se charge d'éteindre les feux hors de contrôle ainsi que d'arrêter les terribles Burnish, les super terroristes responsables de la propagation des incendies.

Critique :

Promare est le premier long métrage du studio Trigger, un studio d'animation reconnu notamment pour des séries comme Kill la kill, c'est également le premier long du réalisateur : Hiroyuki Imaishi à qui l'on doit Kill la kill et Gurenn Lagan deux séries réputées pour leur dynamisme. En toute honnêteté je vous cite des séries que je connais de nom mais que je n'ai jamais vue, mon expertise dans le domaine de l'animation s’arrêtant environ aux années 2010.
C'est donc avec beaucoup d'espoir que j'allais voir ce film, curieux de découvrir comment avait évoluer le genre d'autant que le film s’annonçait particulièrement épique.
Et effectivement, après une introduction un peu brouillonne, le film part dans tous les sens avec une véritable débauche de couleurs d'un goût discutable. Et ce qui me frappe bien vite, en dehors de la musique techno et des effets de style : c'est la gratuité de l'ensemble.
Que ce soit le scénario ou les personnages, tout a déjà été vue un milliard de fois, et comme les quelques scènes mièvres d'intimité entre deux interminables bastons pétaradantes ne suffisent pas à s'attacher à cet empilage d'archétype, on se fait donc tout simplement chier à suivre des héros dont on se fout dans une improbable histoire de terres parallèles maintenue en vie par injection de twist téléphonés. J'ai du lutter pour ne pas m'endormir durant les dernières scènes de bastons tellement c'était insoutenablement long bordélique et sans enjeux.
Et ne comptez pas sur l'humour pour faire passer la pilule, la seule blague qui m'a vaguement soutiré un rictus est un immonde deus ex machina que les scénaristes, en un ultime doigt d'honneur, nome deus ex machina. A ce niveau de flemme dans l'écriture, c'est presque de l'art.
Que dire de plus ? Rien, si Promare séduira peut-être des ados sans culture nippone, tout ceux ayant un minimum de bagage ne pourront que trouver lourdingue cette pétaradante débauche colorimétrique.
Seule qualité de ce film, il m'a donné une furieuse envie de revoir l'excellent S-CRY-ed (2001 quand même) une série qui me marque encore aujourd'hui, alors que j'ai presque déjà oublié Promare.


Conclusion :

Un  film sans originalité qui fatigue par l’enchaînement de bastons interminables et de facilités scénaristiques.

lundi 5 août 2019

Midsommar

C'est les vacances en tout cas pour moi, et comme je ne voyagerais pas je me suis dit que j'allais prendre un peu le soleil en Suède (en Hongrie en fait, mais c'est la magie du cinéma). Si ça vous tente, je vous met dans les valises pour que vous puissiez voir ce que donne le festival de Midsommar.





Date de sortie : 31 juillet 2019
Durée : 2h 27min
Réalisation : Ari Aster
Casting : Florence Pugh, Jack Reynor, Will Poulter
Genre : Thriller psychologique
Nationalité : Américain

Synopsis :

Christian est sur le point de se séparer de sa petite amie Dani lorsque celle-ci perd toute sa famille dans un drame horrible. Incapable de l'abandonner dans cette épreuve, il l'invite à l'accompagner avec ses amis anthropologues à un festival estival n'ayant lieu qu'une fois tous les 90 ans. Mais derrière la chaleur du soleil se cache le poids des traditions.

Critique :

L'année derriere je découvrais le très intéressant films d'horreur Hérédité, premier film de Ari Aster. Aujourd'hui son nouveau bébé vient de sortir sur les écrans et s'annonce très prometteur notamment par le choix de visuel particulièrement originaux pour un film d'horreur.
Clarifions toutefois un point, Midsommar n'est pas un film d'horreur contrairement à ce qui nous ait laissé entendre. Effectivement on trouvera certains éléments horrifiques et certains passages sont vraiment angoissant mais la façon dont le film se déroule n'en fait pas du tout un film d'horreur. Ne vous attendez pas à trembler, le film vous mettra surtout mal à l'aise mais n'a pas vocation à vous terrifier. A mon sens, nous sommes plutôt face à un thriller psychologique et l'exploration d'une culture différente, l'aspect anthropologique à autant d'importance que l'histoire en elle même.
Ce point étant éclaircie, Midsommar se révèle une véritable expérience de cinéma. On retrouve ici le talent du réalisateur pour la composition des images et la mise en ambiance. Il y a un superbe travail sur les décors et les illustrations, outre sa beauté et son étrangeté ce village à une véritable cohérence qui sert la réalisation. On retrouve ainsi l'intelligence de mise en scène dont avais pu faire preuve le réalisateur sur son précédent film avec la thématique des maisons de poupée.
Ce n'est pas le seul point commun puisqu'on retrouvera également une des thématiques de ce précédent film : le deuil.
En effet, après une scène d'introduction particulièrement bien menée et angoissante à souhait le film nous raconte comment Dani va réussir à supporter la perte de sa famille.
Scénaristiquement, comme dans Hérédité, il n'y a rien de très original, en fait on peut même très rapidement déduire comment le film se terminera. Non seulement c'est logique mais en plus la réalisation nous donne les indices de cette fin. Pour autant, l'ensemble n'en reste pas moins hypnotique. Le réalisateur prend tout son temps pour détailler les mœurs de cette communauté et les rituels très codifiés de leur religion. Le film à l'aspect malsain de ces accidents qu'on sait inévitable et dont on ne peut détourner les yeux.
Si la durée du film peut effrayer (2h30 quand même) elle n'est absolument pas excessive pour le peu qu'on se laisse emporter par l'histoire. Elle permet de s'attarder autant sur les personnages que sur les rites de la communautés.
La beauté des images, la qualité de la musique tout est travaillé pour capter l'attention, certaines images ne vous quitterons pas pendant longtemps tant le réalisateur a su conférer une forme de grace à la mort.
Au niveau du casting, Florence Pugh est plutôt juste dans son rôle même si le drame que traverse le personnage ne lui donne pas une palette de jeu très varié (ça oscille entre je suis triste et je fais semblant d'être contente), Jack Reynor (Détroit, Free fireetc) est au diapason dans le rôle du copain qui fait se son mieux pour supporter sa petite amie dépressive. Dans l'ensemble le jeu d'acteur est bon même s'il n'y a pas énormément à en dire car à mon sens le film ne repose pas tant sur eux d'autant que le réalisateur ne nous donne pas beaucoup de raison de nous attacher. (on a essentiellement pitié de l’héroïne à cause du drame qu'elle traverse, son petit ami est un faux gentil qu'on apprécie difficilement et ses copains principalement des connards)
Une fois de plus Ari Aster nous sort un film très maîtrisé et envoûtant qui possède beaucoup de point commun avec son précédent film même s'ils semblent aussi éloigné que la nuit et le jour. Le spectateur moyen pourra regretter le manque d'effets (aucun jumpscare ), la longueur de l'ensemble et le comportement parfois irrationnelle des personnages (l'éternelle difficultés de "pourquoi ls héros ne s'en vont pas" même si ça me semble cohérent ici) mais le cinéphile avertie pourra triper sur le traitement du son et de l'image, la qualité des compositions et aspect hypnotique de ce trip en plein soleil.


Conclusion :

Un conte cruel et hypnotique qui ne vous laissera pas insensible.