Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 26 février 2018

Mary et la fleur de la sorcière

Difficile lorsqu'un nouveau film d'animation Japonais sort de ne pas le comparer avec les productions Ghibli. La bande annonce de celui-ci était assez frappante en ce sens j'étais donc curieux de me faire mon avis et de voir si la comparaison était légitime. 





Date de sortie : 21 février 2018
Durée : 1h 42min
Genre : Animation / Japonais
Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi
Casting vocal : Ruby Barnhill, Kate Winslet, Jim Broadbent


Synopsis :

Seule chez sa grand tante, la jeune Mary s'ennuie profondément. Une ballade dans la forêt voisine lui fera découvrir "le vol de nuit" une fleure très rare qui posséderait de puissants pouvoirs magiques et qui lui attirera bien des problèmes.


Critique :

On voit assez peu de long métrage d'animation au cinéma (en tout cas nettement moins que de film en 3D) et lorsqu'ils viennent du Japon, il est impossible de ne pas penser au studio Ghibli qui longtemps fut le seul à accéder au grand public en France. Il faut dire que le studio a livré de nombreux chefs d'oeuvres qui n'ont pas à rougir de la production de Disney, l'autre locomotive du film d'animation. C'est cette fois un nouveau studio : Ponoc qui nous livre Mary et la fleur de la sorcière mais un studio pas si différent de ce qu'on connait puisqu'il a été créé par des anciens de Ghibli. On ne s'étonnera donc pas des innombrables ressemblances entre ce film et ceux du prestigieux studio, puisque le réalisateur a travaillé sur des films aussi réputé que Princesse Mononoké (1997), Le Voyage de Chihiro (2001), Le château ambulant (2004) ou Ponyo sur la falaise (2008). (on notera au passage les ressemblances entre Mary et la fleur de la sorcière et  Le Voyage de ChihiroLe château ambulant )

Indéniablement Hiromasa Yonebayashi garde de cette époque un véritable savoir faire car l'on jurerait revoir l'un de ces nombreux films qui nous ont tant fait vibrer à l'époque de l'âge d'or de Ghibli. A quelques détails près pourtant.
Premier petit point noir : les designs. Si dans l'ensemble ils sont assez réussi, on notera quand même quelques ratés du côté des créatures magiques, comme ces espèces de dauphins mutants qui ne ressemblent à rien. Les décors manque également un peu de vie, probablement à cause du budget du film, et l'école semble ainsi désespérément vide (à l'exception de 3 ou 4 plan montrant justement la population de l'école). Mais c'est surtout au niveau de l'histoire que la comparaison fait le plus mal. Là où le studio Ghibli savait conter des histoires complexes et profondes (pas toujours mais souvent) le studio Ponoc se lance avec une histoire très enfantine qui peinera à captiver les plus exigeant. C'est très premier degré, pas original pour un sous et ce qui fait office de morale est assez étrange. Mini spoil, on termine en effet sur un "la magie c'est nul" des plus incongrus pour ce type d'histoire.

Petit point que j'aimerais mettre en avant toutefois, le beau travail de Takatsugu Muramatsu sur la musique. Il a su donner une jolie tonalité à l'ensemble et l'utilisation du dulcimer apporte des sonorités rares et féeriques.
Globalement, j'ai plutôt passé un bon moment devant ce film qui m'a rappelé tous ces grands moments passés devant les chef d'oeuvres de Ghibli, malheureusement ce premier film du studio Ponoc est loin d'égaler ceux de son maître et il ne risque pas de marquer les esprits. Je suis tout de même curieux de voir quels seront les prochains films du studio car Ghibli a pris une direction que je n'apprécie pas trop là où Ponoc semble vouloir renouer avec ce qui faisait le charme du studio mythique. J'attendrais donc avec impatience leur prochain film en espérant qu'ils sauront livrer quelque chose d'aussi abouti sur le fond que sur la forme


Conclusion :

Un film d'animation assez sympathique dans l'esprit des films de Ghibli. Toutefois il n'égale jamais la profondeur de ceux-ci et séduira surtout les plus jeunes.

vendredi 23 février 2018

Blackpanther

Vous me connaissez, il est rare qu'un film de super héros échappe à mes critiques, surtout que celui-ci était très attendu et remporte un succès certain. Il est donc temps que j'aille me faire mon avis. Succès mérité ou non ? Décortiquons ça !





Date de sortie : 14 février 2018
Durée : 2h 15min
Réalisation : Ryan Coogler
Casting : Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong'o
Genres : Action, Aventure, Science fiction, Fantastique
Nationalité : Américain


Synopsis :

Avec la mort de son père dans un attentat, T’Challa va devoir assumer son rôle de monarque du Wakanda, mais surtout assumer les erreurs de son père dont les conséquences pourraient mettre en péril le monde entier.


Critique :

Tout comme Wonder woman, Black panther faisait partie de ces films de super héros très attendu. Non pas parce que le personnage est particulièrement apprécié ou que le film soit prometteur mais tout simplement car le film revêtait une importance sociale. En effet, si Black panther est loin d'être le premier super héros noir sur grand écran (on pourra par exemple citer MeteorMan, Spawn ou Blade), c'est bien le premier à être le héros d'un film qui bénéficie d'autant de budget et qui est traité sérieusement. Des choses qui allaient de soit pour les innombrables super héros caucasien mais qu'il aura pourtant fallut attendre jusqu’à aujourd'hui pour le voir adapter à une minorité à l'écran. Donc Black panther est un tournant dans l'industrie du divertissement et comme c'est un gros carton, on peut espérer que l'industrie va enfin s'adapter et nous offrir des films aussi cosmopolites que notre société. (ce serait bien aussi que les autres minorité soient un peu plus représentés mais j'ose croire que nous entrons dans un cercle vertueux et que la représentativité va se faire progressivement d'elle même.)

Et le film dans tout ça ?

C'est vrai que vous êtes surtout là pour une critique de film mais malheureusement il n'y a pas grand chose à en dire. Black panther est le troisième film de Ryan Coogler, un réalisateur qui s'est bâti un nom sur Creed son précédent long-métrage.
Ce nouveau film s'inscrit dans la droite lignée des autres productions Marvel, c'est très calibré : humour, action, émotions, tout est là pour emporter le spectateur dans ce manège à sensation de 2h15.  C'est très standardisé mais bien foutu comme toujours, il faut le reconnaître. Il n'y a guère de réels défauts et je noterais juste à titre personnel, comme souvent, la longueur du film que j'attribue à des scènes d'actions interminables et parfois brouillonne. Un défaut quasi systématique dans l'univers Marvel (et peut-être les autres blockbusters mais comme je les fuis comme la peste) et qui me gène vraiment.
En dehors de ça, le film est un modèle du genre, les personnages sont vraiment attachant et le grand méchant particulièrement classe. A noter aussi, Black Panther est un film tout ce qu'il y a de plus féministe, j'ai rarement vu autant de personnages féminins avoir des rôles d'envergures dans un film. Il y a au moins 3 personnages féminins récurrents, très cool et sans qui le héros ne s'en sortirait pas, ce qui est tristement rare dans le Marvel Univers (oui, ça s'améliore sur les derniers mais les premiers entre Peper Pots et Jane Foster c'était pas la joie).
Si les personnage sont réussi, l'histoire l'est également, le film possède une ambiance plutôt mythologique, on est assez proche de ce qu'on pourrait attendre de Thor mais avec des thématiques d'actualités très fortes. On regrettera peut-être l'inévitable côté Roi lion mais fatalement quand on raconte une histoire shakespearienne d'héritage royal en Afrique c'est dur de ne pas faire la parallèle.
Visuellement c'est également une belle réussite, si tout ne passera pas facilement et pourra paraître kitch (je me remet difficilement des capes bouclier) c'est une utilisation intéressante de la culture africaine et de ses codes (après, n'y connaissant pas grand chose, je ne saurais dire si c'est une utilisation respectueuse ou pas, mais vu qu'il y a une volonté évidente de valoriser cette culture je serais tenté de dire que c'est le cas). On pourra ainsi apprécier les designs de la ville et des costumes, tout un imaginaire vraiment novateur et assez loin des visions futuristes dont on a l'habitude.
Niveau casting, le réalisateur a fait du beau boulot en mélangeant d'énormes têtes d'affiches pour les seconds rôles avec des acteurs moins connu en premier plan. On retrouvera donc avec plaisir Angela Bassett (Green lantern, Mr & ms Smith, etc) impériale en reine du Wakanda, Forest Whitaker (Premier contact, Zulu, etc) attachant en vieux conseiller, Martin Freeman  (Le hobbit, le dernier pub avant la fin du monde, etc) plutôt drôle en espion un peu largué ou Andy Serkis (La planète des singes suprématie, le seigneur des anneaux, etc) surprenant dans son rôle de méchant déjanté. Dans les petits nouveaux, on retrouvera bien sûr Chadwick Boseman, déjà vu sous le masque de la panthère dans Captain America Civil war et on découvrira surtout Michael B Jordan (Les 4 fantastiques, Chronicles, etc). Car oui, si Boseman est assez attachant dans son rôle de chevalier blanc c'est surtout Jordan qui attire toute l'attention sur lui avec un personnage ultra charismatique et touchant. On notera que Jordan avait déjà réussi le miracle de ne pas être ridicule dans les 4 fantastiques, et cette fois encore il se distingue sans mal, montrant qu'il se destine vraiment à une carrière prometteuse. On retrouvera aussi avec plaisir Daniel Kaluuya popularisé l'année dernière grace à Get Out dans un rôle qui ne marquera pas vraiment sa carrière. Le tout ne serait pas complet sans mentionner le casting féminin : Lupita nyong'o (Star Wars, 12 years a slave etc) et Danai Gurira (The walking Dead, etc) toutes deux particulièrement bad-ass dans leurs rôles avec une préférence pour Danai Gurira dans celui d'Okoye et Letitia Wright (Black mirror, etc) le personnage vraiment attachant du film, la petite sœur intello qui en a sous le capot. Un personnage qui ne se laisse pas démonter et qu'on prend plaisir à voir faire tourner en bourrique notre héros. Bref, une belle palette de personnages qui donne beaucoup de vie à une histoire qui aurait pu sembler trop classique autrement.
Si Black Panther est loin d'être mon Marvel préféré, j'ai vraiment passé un super moment à découvrir ce nouvel univers. Je pense que dépaysement est le mot qui lui convient le mieux car sa force réside dans cette diversité et cette richesse d'imaginaire qu'il nous offre. En espérant bien sûr qu'il ne s'agisse pas d'un épiphénomène, une façon pour Marvel/Disney de faire du quota, mais bien un vrai changement de mentalité et la promesse d'un cinéma plus riche(même si toujours autant formaté, ne rêvons pas)




Conclusion :

Si le film est loin d'être parfait, il apporte beaucoup de fraîcheur à un univers trop standardisé et surtout il offre une évolution non négligeable à l'industrie du divertissement. En espérant que ce ne soit qu'un début.

lundi 19 février 2018

Wonder Wheel

Il y a un moment déjà que l'affiche de ce nouveau Woody Allen me fait de l’œil, il est temps d'en apprendre plus en espérant que la réalisation soit à la hauteur du visuel.





Date de sortie 31 janvier 2018
Durée : 1h 41min
Réalisation : Woody Allen
Casting : Kate Winslet, James Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple
Genre : Drame
Nationalité : Américain


Synopsis:

Fuyant les hommes de son mafieux de mari, Carolina se retrouve obligée de se réfugier chez son père Humpty avec qui elle est en froid et sa belle mère Ginny qu'elle n'a jamais rencontré. L'arrivée de la jolie jeune fille va accentuer les tensions du couple, déjà au bord de la rupture depuis que Ginny s'est entichée de Mickey le jeune et attirant Maître nageur.

Critique:

Depuis longtemps je suis friand du cinéma de Woody Allen (Blue JasmineMagic in the moonlight, to Rome with love, etc), j'apprécie tout particulièrement son humour et sa vision cynique du monde. J'ai également beaucoup de respect pour sa capacité à produire avec une régularité rare mais surtout à savoir varier ses réalisations. Ces dernières années je n'avais pourtant pas eu l'occasion de voir ses films, je le retrouve donc aujourd'hui pour son dernier sorti dont l'affiche m'avait vraiment tapé dans l’œil.
Comme toujours avec le réalisateur on retrouve une grande maîtrise de la réalisation et pour l'occasion un beau traitement de la lumière même si je ne suis pas entièrement convaincu par la signification de son utilisation (a priori couleur chaude pour Ginny et froide pour Carolina, mais ça reste flou pour moi). Je regrette également le côté très artificiel et théâtral de la mise en scène. Outre la rupture du quatrième mur du début de film (qui ne sert finalement pas à grand chose) la majorité du film se déroule dans l'appartement du couple, un espace totalement vitré où la caméra se promène en permanence et qui évoque une scène où se jouerait le drame du quotidien. Et cette mise en scène n'est pas la seule à donner l'impression de regarder du théâtre filmé, le jeu des acteurs va également dans ce sens.
Ancienne actrice ratée devenu serveuse, Ginny noie ses regrets et son amertume dans l'alcool, jouant sa vie comme si elle interprétait un rôle. Un caractère très particulier qui donne l'impression que Kate Winslet ( Steve Jobs, Titanic, etc) est régulièrement en sur jeu. Un problème doublé du fait que le personnage est éminemment antipathique et qu'on éprouve difficilement de l'empathie pour lui. Son histoire est terrible mais le peu de considération qu'elle peut avoir pour le reste de l'humanité fait qu'on peine à s'attacher et compatir.
Au contraire, on s'attache facilement à la timide Carolina incarnée par Juno Temple (Killer Joe, Horns, Magic magic, etc). Il est vrai aussi que j'ai beaucoup d'affection pour cette actrice et que je regrette toujours de ne pas la voir plus mais son personnage beaucoup plus positif et calme attire nettement plus la sympathie que celui de Kate Winslet, malheureusement il est secondaire dans l'histoire et on ne le voit que trop peu. A leurs côtés Jim Belushi (Twin peaks, double détente, etc) dans un registre qu'on lui connait assez peu mais qui, là encore, théâtralise un peu trop, les scènes entre Kate Winslet et lui étant surement les pires. Heureusement Justin Timberlake (Inside Llewyn davis, etc) apporte un peu de légèreté à l'ensemble.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas du tout emballé par le film. A mon sens, il souffre du même défaut que Blue Jasmine, un personnage imbuvable auquel on ne s'attache pas ce qui rend le film un peu pénible, un défaut aggravé par le côté très artificiel de la réalisation. Tout n'est pas raté loin s'en faut mais je n'ai vraiment pas apprécié l'expérience. Sortie de l’interprétation de Juno Temple et de quelques superbes images, il ne reste qu'une histoire qu'on a déjà l'impression d'avoir subit trop de fois (aux vieux relent d'un tramway nommé désir) et qui ennui progressivement. En espérant que le réalisateur désormais âgé ne s'enfonce pas dans la facilité de films plus faciles à produire.



Conclusion :

Trop théâtral, des personnages auxquels on ne s'attache pas, malgré toute l'efficacité de la forme, le fond n'emporte pas l'adhésion et on s’ennuie un peu devant ce nouveau film.

lundi 12 février 2018

Revenge

Si je n’en avais jamais entendu parler, j’admets que la bande annonce de Revenge m’a interloquée. Le film n’avait pas du tout l’air d’être français et malgré la banalité du thème, il se dégageait quelque chose d’original. Coup de bluff ou coup de chef, c’est ce que nous allons voir.




Date de sortie : 7 février 2018
Durée : 1h 48min
Réalisation : Coralie Fargeat
Casting : Matilda Lutz, Kevin Janssens, Vincent Colombe
Genre : Thriller , revenge movie
Nationalité : Français

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis :

Jen pensait passer un week-end romantique avec son séduisant amant Richard mais c’était compter sans l’arrivé de ses deux collègues : Stan et Dimitri. Habitué à ce que rien ne leur résiste, Stan n’hésitera pas à violer la jeune fille qui avait osé le repousser. Plutôt que de faire face aux éventuelles conséquences de leurs actes, les trois hommes décident de se débarrasser de leur victime mais c’était compter sans la force de caractère de Jen bien décidée à rendre coups pour coups.

Critique :

Revenge est le premier film de Coralie Fargeat. Il repose sur un scénario ultra convenu et déjà vu cent milliard de fois mais toute la force de ce film réside dans l’inventivité de sa réalisation.  On sent que Coralie est une passionnée de cinéma, les images sont magnifiques, que ce soit la force des couleurs, la sensualité des plans sur Jen, la violence des très gros plans. La réalisation est aussi redoutable que Jen et c’est un régal d’en découvrir tous les petits détails. La mise en scène n’est pas en reste, elle est réfléchie et on appréciera par exemple de voir comment la nudité est utilisée pour identifier les personnages comme des proies ou comment une simple pomme permet de faire monter la tension dans une situation anodine.
Revenge est une excellente surprise. Avec ce premier film, Coralie Fargeat n’a rien à envier à un Tarantino et son sens du détail. C’est frais, c’est fin, c’est violent et c’est même trash mais c’est tout sauf idiot et mal foutu. C’est un vrai film de cinéma de ceux qui prouvent que l’on peut faire du divertissement intelligent.
Niveau casting, le film repose essentiellement sur le talent de Matilda Lutz (Le cercle - the rings, etc), la jeune femme est aussi séduisante en diable au début du film qu’elle est bad-ass à la fin. Elle trouve ici un rôle bien plus à même de bâtir sa carrière que celui qu'elle avait pu incarner dans The ring. L’esthétique aide beaucoup dans l'évolution du personnage mais le talent de l’actrice joue énormément. Face à elle, on notera surtout Kevin Janssens (les ardennes, etc) en grosse pourriture, tantôt séduisant tantôt flippant. Il se révèle d’autant plus convaincant que les seconds rôles ne le sont pas vraiment. Entre Vincent Colombe (Rosalie Blum, etc) qui fait tellement penser à Cyril Hanouna qu’on s’attend à ce qu’il mette des pates dans le slip de l’héroïne à tout moment et Guillaume Bouchède assez inexistant en dehors de SA scène on ne saurait dire qui apporte le moins au film.
L’autre petit défaut qu’on pourra reprocher, outre le peu d’originalité de l’histoire, ce sont les grosses
facilités. Ainsi, il faudra vraiment prendre sur soi pour accepter que l’héroïne ne soit pas morte (ou alors se faire une interprétation mystique à la blueberry : c’est une renaissance spirituelle d’où le feu et le phoenix) et que les gens réussissent à se retrouvent si facilement dans un désert aussi immense.
Mais si l'on accepte de mettre ces petits soucis de côté, Revenge est une énorme claque. Il y a vraiment beaucoup de bonnes idées (les gros plans, les trips, etc), des choses très drôle, des choses impressionnantes et ce n’est pas le genre de film qu’on peut voir souvent sur les écrans. Par certains aspect, ça me fait même penser à du Oliver Stone (Natural born killer, Savages, etc )
Bref, j’espère que vous l’aurez compris, je suis très emballé par ce film. Je l’aurais été si ça avait été un film américain, mais là, en plus, c’est un film français et cerise sur le gâteau d’une réalisatrice.  Autant de bonnes raisons de recommander ce film et j'avoue que je suis vraiment curieux de voir quel sera le prochain travail de Coralie Fargeat car elle vient déjà de poser la barre très haut.



Conclusion :

Un thriller surprenant, une réalisation audacieuse, une actrice ultra badass, un film qui n’a rien à envier à un bon Tarantino, je recommande chaudement.

mercredi 7 février 2018

Oh Lucy !

Beaucoup mis en avant dans les réseaux UGC, j'étais curieux de découvrir ce film Japonais qui avait tous les airs d'un film indé américains. Le mélange était séduisant mais l'air suffit-il à faire la chanson ? Envoyez la musique.





Date de sortie 31 janvier 2018
Durée : 1h 35min
Réalisateur : Atsuko Hirayanagi
Casting : Shinobu Terajima, Shioli Kutsuna, Josh Hartnett
Genre : Comédie dramatique
Nationalités : Japonais, Américain

Synopsis:

Solitaire et renfermée, Setsuko mène une vie monotone jusqu'au jour ou sa nièce la pousse à prendre des cours d'anglais un peu spéciaux. Elle y tombera amoureuse de son professeur : John, qui s'avère l'amant de sa nièce. Lorsque le couple disparaît brutalement pour les états-unis, Setsuko décide de partir à leur recherche mais devra composer avec sa soeur avec qui elle ne s'entend plus.


Critique:

Oh Lucy est le premier film de la réalisatrice Singapourienne(pas Japonaise donc) Atsuko Hirayanagi, c'est un road-movie assez classique qui va voir la vie bien ordonnée d'un personnage remis en question par son voyage. C'est aussi le clash des cultures entre le Japon et l'Amérique, bref ce sont des ficelles universelles et efficaces pour raconter la vie d'un personnage. Le film a le bon goût de réussir à être surprenant en prenant souvent des détours inattendus ce qui permet de déstabiliser toujours un peu plus les personnages. Rien de très original pour autant la fin étant même très convenu à quelques anecdotes près.
Niveau réalisation, c'est propre sans être marquant, la réalisation est efficace mais n'apporte pas grand chose. Il ne faudra pas attendre de plans signifiants ou particulièrement réussis mais il n'y a pas d'erreurs pour autant.
C'est surement au niveau du casting que le film tire le mieux son épingle du jeu Shinobu Terajima est très attachante dans son rôle de paumée asociale et son duo décalé avec Josh Hartnett est assez savoureux.
Dans l'ensemble, Oh lucy est un beau film mais qui manque un peu de force. On sourit un peu, on compatit légèrement mais jamais le spectateur n'est vraiment emporté par cette histoire, peut-être à cause du désespoir sous-jacent dans les choix du personnage principal.
A réserver au fans de films indés dans la droite lignée des little mis sunshine





Conclusion :

Un drame touchant et poétique mais qui ne chamboule pas vraiment

vendredi 2 février 2018

3 Billboards, les panneaux de la vengeance

Si vous regardez des vidéos sur Youtube, vous n'avez probablement pas pu échapper à la campagne de pub particulièrement chargé de 3 Bilboards. C'est en tout cas comme ça que j'ai découvert le film et c'était la première fois que je regardais une pub jusqu'au bout. Mais une bande annonce c'est souvent trompeur, celle-ci était elle révélatrice de ce que j'espérais, voyons cela ensemble.




Date de sortie : 17 janvier 2018
Durée : 1h 56min
Réalisation : Martin McDonagh
Casting : Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwell
Genre : comédie dramatique
Nationalités : Britannique, Américain

Synopsis:

Furieuse que l'enquête sur le viol et le meurtre de sa fille n'avance pas. Mildred Haye décide de prendre les choses en main et d'attirer l'attention des médias en provoquant le très respecté chef de la police.

Critique :

3 Bilboards est le quatrième film de Martin McDonagh un réalisateur qui c'est fait connaitre avec Bons baisers de Bruges et 7 Psychopathes. Un réalisateur qui a clairement démontré un style à part et compliqué à vendre. En effet, ses films sont souvent vendu comme des films d'actions alors qu'ils n'en sont pas du tout. Ils attirent donc un public qui risque de ne pas les apprécier à leur juste valeur alors que les spectateurs qui auraient pu apprécier hésite parfois à aller les voir. C'est ainsi que j'ai découvert Bons baisers de Bruges longtemps après sa sortie et uniquement parce qu'on me l'avait chaudement recommandé.

3 Bilboards n'échappe pas à ce phénomène, loin d'être le film d'action que laisse présager sa bande annonce, il se révèle un film presque contemplatif, prenant son temps pour détailler les personnages de cette petite ville et poser l'ambiance explosive qui y règne. Et c'est là que réside la force de McDonagh dans ce mélange totalement improbable d'humour, de violence, de tragédie et de calme. Loin d'aller à l'essentiel, le film ne cesse de prendre des détours inattendues s'attardant parfois sur des personnages qu'on aurait cru secondaire ou au contraire se débarrassant d'autres qu'on penser principaux. Le réalisateur s'amuse à jouer avec nos émotions pour nous mettre autant sur la brèche que ses protagonistes.
Et quels protagonistes ! A commencer par Frances McDormand (Ave César, Fargo, etc), l'égérie des frères Coen, elle est ici magistrale dans un premier rôle encore plus riche que celui de Fargo. Elle incarne une femme en souffrance décidé à tout faire pour retrouver la paix. Un personnage drôle et attachant mais surtout complexe et profondément humain.
Le film est également l'occasion de retrouver Woody Harrelson (La planète des singes Suprématie, Insaisissable 2, etc) dans un rôle très touchant auquel il ne nous avait pas vraiment habitué. Les seconds rôles sont également très bien choisis avec une mention spéciale pour Sam Rockwell très drôle dans son rôle de crétin agressif. On regrettera peut-être le rôle très réduit (non, ce n'est pas un blague, n'insiste pas tu es lourd) de Peter Dinkladge un acteur que j'aime beaucoup et qui mérite de sortir un peu de Game Of Thrones ( même s'il y a peu de chance qu'il obtienne un rôle plus cool que Tyrion, on est d'accord)
Niveau musique, on pourra regretter que l'ensemble manque un peu de diversité mais le thème principal est vraiment réussi et émouvant.
La réalisation manque également d'originalité mais elle est suffisamment efficace pour bien servir son propos et c'est le principal.
En conclusion, je dirais que ce nouveau film de Martin McDonagh est une fois de plus une grande réussite. Le rythme déstabilisera surement certains spectateurs, surtout ceux qui s'attendaient à un film d'action tendance "vigilant film" mais les amateurs de bons cinémas ne pourront qu'apprécier l'originalité. L'histoire est universelle et donne à réfléchir. Elle a le bon goût de ne pas être manichéenne et d'être aussi riche et complexe que l'âme humaine. Mildred Haye, par exemple, loin d'être une parfaite héroïne à également ses failles et essayent de les gérer comme elle peut. Sans spoiler la fin, je trouve également qu'il s'agit d'un excellent choix même s'il peut s'avérer frustrant. Bref, j'ai passé un super moment devant ce film qui m'a beaucoup évoqué le cinéma des frères Coen et je ne peux que le recommander chaudement.



Conclusion:

Un film atypique qui pourra évoquer l'oeuvre des frères Coen, une grande réussite.