Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 19 février 2018

Wonder Wheel

Il y a un moment déjà que l'affiche de ce nouveau Woody Allen me fait de l’œil, il est temps d'en apprendre plus en espérant que la réalisation soit à la hauteur du visuel.





Date de sortie 31 janvier 2018
Durée : 1h 41min
Réalisation : Woody Allen
Casting : Kate Winslet, James Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple
Genre : Drame
Nationalité : Américain


Synopsis:

Fuyant les hommes de son mafieux de mari, Carolina se retrouve obligée de se réfugier chez son père Humpty avec qui elle est en froid et sa belle mère Ginny qu'elle n'a jamais rencontré. L'arrivée de la jolie jeune fille va accentuer les tensions du couple, déjà au bord de la rupture depuis que Ginny s'est entichée de Mickey le jeune et attirant Maître nageur.

Critique:

Depuis longtemps je suis friand du cinéma de Woody Allen (Blue JasmineMagic in the moonlight, to Rome with love, etc), j'apprécie tout particulièrement son humour et sa vision cynique du monde. J'ai également beaucoup de respect pour sa capacité à produire avec une régularité rare mais surtout à savoir varier ses réalisations. Ces dernières années je n'avais pourtant pas eu l'occasion de voir ses films, je le retrouve donc aujourd'hui pour son dernier sorti dont l'affiche m'avait vraiment tapé dans l’œil.
Comme toujours avec le réalisateur on retrouve une grande maîtrise de la réalisation et pour l'occasion un beau traitement de la lumière même si je ne suis pas entièrement convaincu par la signification de son utilisation (a priori couleur chaude pour Ginny et froide pour Carolina, mais ça reste flou pour moi). Je regrette également le côté très artificiel et théâtral de la mise en scène. Outre la rupture du quatrième mur du début de film (qui ne sert finalement pas à grand chose) la majorité du film se déroule dans l'appartement du couple, un espace totalement vitré où la caméra se promène en permanence et qui évoque une scène où se jouerait le drame du quotidien. Et cette mise en scène n'est pas la seule à donner l'impression de regarder du théâtre filmé, le jeu des acteurs va également dans ce sens.
Ancienne actrice ratée devenu serveuse, Ginny noie ses regrets et son amertume dans l'alcool, jouant sa vie comme si elle interprétait un rôle. Un caractère très particulier qui donne l'impression que Kate Winslet ( Steve Jobs, Titanic, etc) est régulièrement en sur jeu. Un problème doublé du fait que le personnage est éminemment antipathique et qu'on éprouve difficilement de l'empathie pour lui. Son histoire est terrible mais le peu de considération qu'elle peut avoir pour le reste de l'humanité fait qu'on peine à s'attacher et compatir.
Au contraire, on s'attache facilement à la timide Carolina incarnée par Juno Temple (Killer Joe, Horns, Magic magic, etc). Il est vrai aussi que j'ai beaucoup d'affection pour cette actrice et que je regrette toujours de ne pas la voir plus mais son personnage beaucoup plus positif et calme attire nettement plus la sympathie que celui de Kate Winslet, malheureusement il est secondaire dans l'histoire et on ne le voit que trop peu. A leurs côtés Jim Belushi (Twin peaks, double détente, etc) dans un registre qu'on lui connait assez peu mais qui, là encore, théâtralise un peu trop, les scènes entre Kate Winslet et lui étant surement les pires. Heureusement Justin Timberlake (Inside Llewyn davis, etc) apporte un peu de légèreté à l'ensemble.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas du tout emballé par le film. A mon sens, il souffre du même défaut que Blue Jasmine, un personnage imbuvable auquel on ne s'attache pas ce qui rend le film un peu pénible, un défaut aggravé par le côté très artificiel de la réalisation. Tout n'est pas raté loin s'en faut mais je n'ai vraiment pas apprécié l'expérience. Sortie de l’interprétation de Juno Temple et de quelques superbes images, il ne reste qu'une histoire qu'on a déjà l'impression d'avoir subit trop de fois (aux vieux relent d'un tramway nommé désir) et qui ennui progressivement. En espérant que le réalisateur désormais âgé ne s'enfonce pas dans la facilité de films plus faciles à produire.



Conclusion :

Trop théâtral, des personnages auxquels on ne s'attache pas, malgré toute l'efficacité de la forme, le fond n'emporte pas l'adhésion et on s’ennuie un peu devant ce nouveau film.

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