Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 30 mars 2018

Ready Player One

Il était attendu ce nouveau Spielberg, comme tous les gros blockbusters il a bénéficié d'une campagne de com' très appuyé d'autant que celle-ci a été assez virale grace aux nombreux clins d’œil et détournements du film. J'étais moi même curieux de voir ce que ça donnerait, c'est pourquoi j'ai sauté sur la première occasion de me faire une idée et il est temps que je vous en parle.






Date de sortie : 28 mars 2018
Durée : 2h 20min
Réalisateur : Steven Spielberg
Casting : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn
Genres : Science fiction, Action
Nationalité : Américain

Synopsis :

2045, l'humanité s'est repliée dans l'Oasis, un jeu vidéo massivement multijoueur en réalité virtuelle créé par James Halliday. Aussi génial qu'excentrique, ce concepteur de jeu lança avant de mourir une quête permettant à n'importe quel joueur d'hériter de toute sa fortune et du control de l'Oasis. Nombreux sont ceux qui essayent depuis d'accomplir la quête dont le jeune Wade Watts, un véritable passionné d'Halliday et de son jeu. Pour l'emporter, il devra affronter IOI une entreprise ne participant que dans le seul but de prendre le contrôle du jeu et du monde.

Critique :

Autant prévenir tout de suite, je ne suis pas fan de Steven Spielberg. Bien sûr, je reconnais son talent, son apport à la pop culture et je suis fan de certains de ses films. Pourtant, il y a quelque chose qui me dérange vraiment dans son cinéma, un côté très consensuel, presque enfantin qui m'horripile de plus en plus avec le temps. A l'époque, dans les années 80, ça ne m'affectait pas bien sûr puisque j'avais le bon âge pour en être la cible mais aujourd'hui, avec le recul, je trouve ça insupportable. Et Ready Player One est un excellent exemple de ce que je déteste chez Steven Spielberg.
A noter qu'il s'agit d'une adaptation d'un livre sorti en 2011, je n'ai pas eu l'occasion de le lire et ne pourrais donc pas aborder le sujet de la qualité de l'adaptation.
Ce film est une machine à remonter dans le temps, on jurerait qu'il a été écrit dans les années 80 et que la société n'a pas évolué depuis. Tout est lisse, creux, superficiel : un peu d'humour par ci, de bon sentiment par là, une couche d'action pour faire glisser et on se retrouve avec un divertissement qui se laisse regarder mais sans saveur comme un produit périmé mais comestible. Alors certes, visuellement c'est très impressionnant. La simplicité et l'efficacité du passage du réel au virtuel montre une grande maîtrise du réalisateur (sur la fin surtout avec les vagues de mort on line) mais à 80% le film est juste un film d'animation en 3D survitaminé. Il y en a partout à l'écran, la première demi-heure est épuisante tellement il y a d'information à l'image et pas de façon plaisante, non, c'est juste fatiguant. De manière générale, aussi fun que puissent être les passages dans l'Oasis ce sont les passages dans le monde réel que je trouvais le plus intéressant. Malheureusement ces passages sont presque plus caricaturaux que le jeu lui même avec des personnages vraiment bouffons. (le méchant quoi....). En fait, les personnages sont à peu près aussi intéressant que ceux de Pacific Rim Uprising et ce n'est vraiment pas un compliment. Le personnage de Art3mis par exemple était super cool jusqu’à ce qu'elle s'efface sans raison au profit du héros masculin juste parce que c'est le héros masculin. Il n'y a pas de motifs valables, elle a de meilleurs motivations que le héros, elle a largement prouvé sa valeur (à la base il est même fan d'elle) mais ils s'aiment alors elle se met en retrait.(bonjour nous sommes en 2018).
Un petit mot sur le casting, le héros est acceptable, j'avoue que Tye Kayle Sheridan ne nous étouffe pas sous le charisme, heureusement qu'il a un avatar pour ça sinon difficilement de comprendre comment il fédère les gens. Olivia Cooke était plutôt cool, j'aurais aimé qu'elle ait un peu plus d'importance. Une pensée pour le pauvre Ben Mendelsohn dont le personnage est d'une tristesse infinie et un gros regret pour Simon Pegg qui fait vraiment juste de la figuration. Petit plaisir, le personnage doublé/incarné par T.J. Miller aussi drôle que ce à quoi l'acteur nous a habitué.
Dans l'ensemble, j'ai passé de bons moments devant ce film, la deuxième quête notamment est vraiment inattendue et offre un moment agréable (pas sûr qu'agréable soit le bon terme :D) mais globalement le syndrome de la nostalgiaporn m'a vraiment gonflé. Cela fait quelques temps que je vous en parle avec ça notamment cette sur-exploitation de la culture des années 80 uniquement parce que ça marche. Alors oui, Spielberg est le mieux placé pour le faire et on savait dès le début ce qui nous attendait, pour autant j'aurais espéré plus d'originalité, moins de mièvrerie, plus de substance. J'imagine que j’espérais un film qui ne soit pas réalisé par Spielberg (surtout quand on voit la liste des réalisateurs qui se sont succédé sur le projet...)
Donc oui, Ready Player One c'est une orgie de référence, c'est un divertissement efficace avec quelques bonnes idées mais en dépit de tout cet habillage année 80 il s'agit plutôt d'un film pour les plus jeunes. Si vous n'avez pas envie de vous prendre la tête au ciné, que vous voulez juste du fun et avez gardé une âme d'enfant c'est surement pour vous, sinon, attention, ça pique.



 Conclusion :

Je ne peux pas dire que c'est un mauvais film, Spielberg est un réalisateur confirmé et le résultat est impressionnant, pourtant ça n'en reste pas moins sans originalité, convenu et ultra formaté. Les plus jeunes adoreront car ils n'ont pas encore ces codes, les spectateurs avides de divertissement apprécieront aussi mais pour le cinéphile un peu plus exigent c'est plus difficile à apprécier.



En bonus quelques détournement d'affiches cultes pour la promo de Ready Player One, je suis totalement fan.







lundi 26 mars 2018

Pacific Rim : Uprising

Si la différence entre Transformer et Pacific Rim était assez nette lors de la sortie du film de Guillermo Del Toro, la frontière devient plus flou avec le temps, comme en atteste l'affiche ci-dessous, avec la sortie de ce deuxième film. Sans le célèbre réalisateur j'étais curieux de savoir si la franchise allait sombrer ou trouver un second souffle, c'est que ce nous allons voir.





Date de sortie 21 mars 2018
Durée : 1h 51min
Réalisation : Steven S. DeKnight
Casting : John Boyega, Scott Eastwood, Cailee Spaeny
Genres : Aventure, Science fiction
Nationalité : Américain

Synopsis:

2035, voilà 10 ans que les Jaegers ont sauvé l'Humanité de l'invasion des Kaijus.
Fils du grand héros Stacker Pentecost, Jack a renié son héritage au point d'être devenu un vulgaire contrebandier. Mais on ne peut éternellement fuir son passé et celui de Jack le forcera à retourner au corps de défense du Pan Pacific pour aider à former la nouvelle génération de pilote à lutter contre une nouvelle invasion.

Critique :

Sortie en 2013, le premier Pacific Rim ne m'avait absolument pas convaincu. Ce n'était pas un mauvais film mais il avait selon moi le potentiel scénaristique et le réalisateur pour devenir un grand film et pourtant, beaucoup trop consensuel et grand public, il s'était finalement révélé n'être qu'un film d'action à gros budget de plus. Autant dire que je n'attendais vraiment rien de ce nouvel opus. Sans Guillermo Del Toro à la barre, je voyais mal comment les choses pourraient s'améliorer, surtout qu'il s'agissait du premier long métrage de Steven S. DeKnight un réalisateur surtout connu sur son travail sur des séries tels que Angel, Smallville, Dollhouse ou Daredevil. (et Spartacus aussi, mais chuuuut)
Et en toute honnêteté, c'est loin d'être le naufrage auquel je m'attendais. Étonnamment, j'ai même trouvé le scénario plus riche que celui du premier. Pour autant, il n'y a là encore pas d'ambition de faire autre chose qu'un film commercial. On se retrouve donc avec des personnages creux, des clichés à ne plus savoir qu'en foutre et de l'humour lolilol qui ne fera rire que les moins de 12 ans. Et je ne parle pas de l'évolution psychologique des personnages, quand ce n'est pas ultra prévisible, c'est purement ridicule.
Autant parler du casting tant que j'y suis. On ne retrouve pas grand chose du casting original à l'exception de Rinko Kikuchi (47 ronins, etc) et Burn Gorman (Crimson Peaks, Torchwood, etc) qu'on voit finalement très peu, ainsi que Charlie Day (Comment tuer son boss, etc) qu'on voit au contraire beaucoup trop. Son personnage, le Dr Newton Geiszler, est juste insupportable, ce bon vieux stéréotype du personnage hystérique qui parle tout le temps et qui est censé être drôle (spoiler : ça ne l'est pas). Au niveau des nouveaux acteurs John Boyega (Détroit, Star Wars 7, etc) s'en sort plutôt bien même si ce n'est clairement pas le rôle de sa vie et Scott Eastwood (Suicide squad, Gran torino, etc) se retrouve avec un personnage tellement transparent qu'on oublie presque qu'il est dans le film. A noter la présence de la jeune Cailee Spaeny dont le personnage aurait pu être intéressant mais est ici trop mis en retrait pour que ça fonctionne vraiment.
Visuellement le film est impressionnant, ce n'est pas aussi léché que le film de Del Toro mais ça n'en reste pas moins appréciable, la musique n'a par contre pas grand intérêt et le film est résolument trop long avec un combat final interminable (comme souvent dans les blockbuster)
Pour conclure, je dirais que ce Pacific Rim n'est pas le désastre attendu, je serais même tenté de dire qu'il est dans la droite lignée de son prédécesseur, un blockbuster qui aurait pu être un grand film mais qui ravira tout de même les amateurs de robots géants.




Conclusion :

Un honnête divertissement avec des robots géants qui n'en reste pas moins bourrè de clichés et de personnage creux.

vendredi 23 mars 2018

Moi, Tonya

On ne va pas se mentir, cela faisait quelque temps que ce "Moi, Tonya" me faisait les yeux doux. Déja parce que j'aime beaucoup l'affiche, ensuite parce que Margot Robbie, et enfin parce  que Tonya Harding. J'avais suivit l'affaire comme tout le monde à l'époque et j'étais vraiment curieux de savoir ce que ce film allait pouvoir en faire. 





Date de sortie : 21 février 2018
Durée : 2h 00min
Réalisateur :  Craig Gillespie
Casting : Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan
Genres : Drame, Biopic, Comédie
Nationalité : Américain

Synopsis :

A travers les témoignages des proches de Tonya Harding, découvrez les dessous de l'agression de Nancy Kerrigan en 1994, une histoire aussi drôle que terrible.


Critique :


L'affaire Tonya Harding, c'est un sacré morceau des années 90, une patineuse qui en tabasse une autre pour se garantir la victoire c'est plutôt singulier. En tout cas, c'est comme ça que le grand public à ressenti l'histoire au travers des médias à l'époque, des médias plutôt déterminés à faire chuter la patineuse. Une histoire assez improbable donc et plutôt prometteuse. L'ajout du nom de Margot Robbie (Suicide Squad, le loup de Wallstreet, etc) était la cerise sur le gateau de ce projet, l'actrice a su s'imposer en peu de temps grace à des rôles marquants et semblait juste parfaite pour le rôle de ce personnage hors norme. Et il faut reconnaître qu'elle comble tous nos espoirs, l'histoire lui permet de se faire plaisir et d'être aussi touchante qu'agaçante mais surtout très drôle. Si l'humour disparaît à mesure que le drame s'installe, plus de la moitié du film est vraiment hilarante dans un style humour noir que ne renierait pas les frères Coen, de fait j'avais parfois l'impression de revoir Fargo ou carrément l'émission StripTease sur France 3.
Le scénario est passionnant et habilement rythmé grace à une construction alternant faux témoignages et reconstitutions, le tout avec un cynisme rare permettant d'accepter plus facilement une situation terrible. On découvre ainsi plus précisément qui était Tonya Harding, une selfmade women loin des clichés du patinage, une de ces personnalités forte que l'opinion publique adore détester. L'histoire est également l'occasion d'une critique sociale très juste tapant aussi bien sur l'hypocrisie du milieu du patinage que sur le gout du sang des journalistes sans même parler de l'omniprésence du sexisme. Un film riche en thématique donc, et qui donne d'autant plus à réfléchir qu'il est traité avec second degré. Si on pourra lui reprocher le pathos très appuyé de la fin qui laisse entendre que le film est à charge, tout le reste du traitement nous invite au contraire à relativiser les faits, à prendre du recul.
Niveau visuel c'est du très beau travail, la caméra est extrêmement mobile pour ne rien raté de l'action, certains plans sont très bien conçu et les épreuves de patinages sont très impressionnantes. Je mettrais juste un petit bémol sur les effets spéciaux, je trouve qu'on sent un peu trop l'incrustation du visage de l’héroïne sur sa doublure mais ça n’empêche pas d'apprécier la scène.
Si je vantais les mérites de Margot Robbie plus haut, je dois également admettre que le reste du casting est un régal avec une mention toute particulière pour Allison Janney (La fille du train, Miss Péregrine, etc), méconnaissable et remarquable dans le rôle d'une des pires mères de l'histoire de l'humanité. Les personnages sont vraiment savoureux mais surtout attachant ce qui rend l'affaire d'autant plus passionnante à suivre.
Pour finir, la bande son est également réussi, il s'agit surtout d'utilisation de morceaux connus mais ça pose bien l'ambiance.
Avec humour et talent, Craig Gillespie réussie à traiter une histoire apparemment simple en lui offrant tout l'objectivité et la complexité qu'elle méritait. Un divertissement de grande qualité qui donne à réfléchir sur notre société, je peux difficilement demander plus. Je recommande chaudement.




Conclusion :

 Très beau film, drôle et passionnant qui donne un éclairage souvent cynique d'une affaire qui a ébranlé le monde à l'époque.

lundi 19 mars 2018

Avant que nous disparaissions

Bon, je suis en manque de cinéma asiatiques en ce moment (reviens Johnnie To, reviens), c'est pourquoi je n'ai pas su résister à ce nouveau film de Kiyoshi Kurosawa. La bande annonce était également séduisante, mais vous savez ce que j'en pense, elles ont souvent autant à voir avec le film qu'une promesse électorale avec le mandat qui suit.





Date de sortie 14 mars 2018
Durée : 2h 09min
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Casting : Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa
Genres : Drame, Science fiction
Nationalité : Japonais
Titre original : Sanpo suru shin'ryakusha

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis :(source Allociné)

Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné. Au même moment, une famille est brutalement assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Le journaliste Sakurai va mener l’enquête sur cette mystérieuse affaire.

Critique :

Ahhh, les bandes annonces.
J'ai l'habitude d'éviter de les regarder car je ne sais que trop à quel point elles sont trompeuses où juste sans intérêt. Pourtant, celle de Avant que nous ne disparaissions a poper sans que je puisse l’empêcher et la curiosité à fait le reste. J'imaginais déjà un Kaboom japonais, une oeuvre décalée et iconoclaste qui apporterait un peu de fraîcheur dans la morosité d'un cinéma trop standardisé. Et non seulement nous sommes très loin de Kaboom mais en plus cette minute du film a réussi à condenser l'intégralité des scènes d'actions du film. Je vous laisse imaginer le contraste entre les deux. Détaillons un peu cela, ça risque de tailler dans le vif.
Avant que nous disparaissions est le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa (Creepy, Kaïro, etc) un réalisateur qui ne m'a personnellement jamais vraiment convaincu. Il adapte cette fois une piece de théâtre et on peut dire que ça se voit. S'il ne s'agit pas d'un huis clos et que les personnages bougent beaucoup, le film n'en reste pas moins extrêmement bavard et il ne se passe pas grand chose en 2h. En fait, l'intégralité des scènes d'action est contenue dans la bande annonce (ce qui nous fait 1 min d'action sur 2h09 de film) je plains les fans de fast and furious qui se seront laissé avoir par la com'.
Quitte à insister sur le mensonger, j'aimerais bien revenir sur les accroches du type "un vrai tsunami d'humour absurde" le critique qui a écrit ça devait regarder un autre film sur son smartphone pendant la séance je ne vois pas d'autres explications. Je n'ai pas rit une seule fois et ne voit même pas à quel moment il fallait rire. Il n'y a absolument pas d'absurde, à peine un peu de décalage.
Bon, je ne vais pas non plus m'acharner sur le cadavre à coup de pelle, le film est bien réalisé (même si je trouve l'image terne) et le scenario contient quelques bonnes idées notamment celle du vol de concept, mais là encore je la trouve très mal exploitée, complètement artificielle et surtout prétexte à une fin prévisible et d'une candeur à vomir. Je ne suis pas du genre à m'acharner sur le positivisme et les choses mignonnes mais là j'ai l'impression d'avoir assistée à une soirée échangiste entre les bisounours et les petits poneys et c'était vraiment gênant. Je ne parle pas des failles béantes du scénario ou même de la mise en ambiance. Le réalisateur veut que le public accepte que ce qu'il se passe est une réponse au fait que notre société est au bord du gouffre mais ne l'aborde jamais frontalement, aucune mention de tout ce qui fait que notre société devient folle, aucun réelle contexte (ça pourrait tout a fait se passer dans les années 2000) juste une scéne surréaliste et incompréhensible dans l’hôpital.
Un petit mot sur les acteurs, ils sont plutôt bon, j'ai particulièrement apprécié Yuri Tsunematsu et son personnage un peu fucked up, même si l'essentiel du film repose sur la relation entre Masami Nagasawa et Ryuhei Matsuda. Le couple est touchant même si le côté hagard du héros est assez agaçant.
Je suis rarement aussi dur avec un film, d'autant que la réalisation est plutôt bonne mais vraiment je n'ai pas vu l’intérêt de ce que j'ai regardé. Le réalisateur le conçoit comme un hommage à la Sf des années guerre froide mais justement, ça lui confère un côté très daté, complement dépassé. J'ai eu l'impression d'avoir vu ça mille fois et surtout mieux fait. Les rares bonnes idées sont mal exploitées, tout est survolé, bref je peux difficilement mettre une note correcte à ce film même si j'ai déjà vu bien pire.






Conclusion:

Long, bavard, naif, les quelques bonnes idées du film ne suffisent pas à faire oublier ses défauts.

vendredi 16 mars 2018

La Nuit a dévoré le monde

Les films fantastique français c'est plutôt rare, du coup je me devais d'aller découvrir ce que ce film de zombies plutôt prometteur apporte à l'édifice d'un genre déjà bien surchargé.




Sortie : 7 mars 2018
Durée : 1h 34min
Réalisation : Dominique Rocher (II)
Casting : Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant
Genre : Fantastique
Nationalité : Français

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Le lendemain d'une fête mouvementée Sam se réveille seul. Tout le monde est mort, les zombies semblent avoir envahis la ville. Sam va devoir s'organiser pour survivre et s'habituer à cette nouvelle existence solitaire.


Critique:

La nuit a dévoré le monde est le premier film de Dominique Rocher, c'est un film de zombie un genre rarement traité en France mais surexploité à l'international. Je me ferais une joie notamment de citer : The last GirlIt comes at night ou Dernier train pour Busan qui m'ont particulièrement marqué ces dernières années. Un nouveau film de zombie donc, pourquoi pas, il y a toujours des choses à dire mais encore faut-il apporter quelque chose de nouveau. Et c'est là que la nuit a dévoré le monde rencontre son premier écueil, il n'apporte rien de neuf. Mais vraiment rien du tout. On se retrouve avec une histoire d'homme qui survit seul face à la menace zombie, une sorte de reboot de Je suis une légende (le livre pas l’infâme navet avec Will Smith ) quelque chose d'archi classique développé même en dehors du film de zombie.(c'est Tom Hanks dans Seul au monde avec un zombie à la place du ballon de football)
Alors oui, c'est bien fait. La réalisation est très propre, l'intégration de la musique fonctionne vraiment bien (même si on pense beaucoup à l'excellent 28 jours plus tard) l'acteur principal est très bon (surtout quand il ne parle pas, parce que j'ai un peu de mal avec son accent mais heureusement le film est quasiment muet), les maquillages sont réussies et l'ambiance prenante. Mais voilà, le film n'apporte rien. Alors 1h30 quasi sans dialogue, d'un homme qui fait des réserves pour survivre, sans grande surprise, ça n'a rien de passionnant. Le film souffre d'ailleurs d'un énorme ventre mou lorsque la routine s'installe dans la vie du personnage et que le spectateur se demande l’intérêt de ce qu'il est en train de regarder. Il y a bien quelques péripéties pour relancer l’intérêt (devient fou, devient pas fou) mais c'est insuffisant et la question reste en suspens une fois le générique passé car malgré toutes les qualités techniques du film, je ne vois absolument pas ce qu'il apporte. J'ai cité plus haut quelques films qui ont vraiment réussi à questionner, prendre aux tripes ou offrir un divertissement, ce n'est pas le cas de La Nuit a dévoré le monde. Le film n'est pas mauvais, absolument pas, mais il faut reconnaître qu'il lui manque vraiment quelque chose, ce supplément d'âme qui ferait qu'il serait plus intéressant à voir que les autres. Là, à part retenir que c'est un film français, je ne vois rien qui m'accroche. Quand on pense que c'est adapté d'un livre, on se demande si le réalisateur a déjà lu autre chose ou s'il a massacré le roman car il n'y a vraiment absolument rien de mémorable dans cette histoire. Pour tout dire, tout a déjà du être traité dans Walking dead. (bon, ok, je suis de mauvaise foi avec ces 50 comics et ces 10 saisons walking dead a déjà tout traité de toute façon :D )
Bref, inutile de s’appesantir, si vous êtes mordu de film de zombies, n'hésitez pas à aller voir celui-ci, il répondra surement à vos attentes en vous proposant une atmosphère inattendue, si vous aimez les huis-clos d'auteur ça vous intéressera peut-être aussi mais si vous êtes à la recherche d'un film marquant ou de grand spectacle, vous pouvez passer votre chemin.



Conclusion :

Un film de zombie plutôt réussi mais qui n'apporte rien de neuf au genre.

lundi 12 mars 2018

Fullmetal Alchemist

Peu de temps pour aller au cinéma cette semaine, je vous propose donc la critique d'un film Netflix. Une adaptation que j'attendais autant que je la redoutais, la version live du manga culte Fullmetal Alchemist.





Date de sortie : 19 février 2018 sur Netflix
Durée : 2h 15min
Réalisateur : Fumihiko Sori
casting :Ryôsuke Yamada, Tsubasa Honda, Dean Fujioka
Genre : Action
Nationalité : Japonais

Synopsis:

Plus jeune alchimiste du pays, Edward Elric, le fullmetal Alchemist, parcourt le monde avec son frère Alphonse dans l'espoir de découvrir la Pierre Philosophale, un objet magique qui seul permettra à Alphonse, dont l'esprit est piégé dans une armure, de récupérer son corps. Une aventure qui les bouleversera bien plus qu'ils ne peuvent l'imaginer.


Critique :


Fullmetal alchemist, c'est un manga sorti en 2001 et qui a déjà connu deux adaptations en dessin animé. C'est une oeuvre riche et profonde beaucoup plus mature qu'elle n'en a l'air et qui s'enfonce dans les tréfonds de l'âme humaine et les horreurs de la guerre dans une société totalitaire.
Si j'étais plutôt content que l'adaptation revienne à une équipe japonaise et non à un énième Yesman d'Hollywood, je dois reconnaître que le résultat n'est pas vraiment à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer. De la même façon que nos réalisateurs Français adaptent de la BD (oui, Gaston, Spirou et consorts je pense à vous), Fumihiko Sori a cherché à "faire manga".
Au lieu de nous proposer une version sombre et réaliste de l'histoire, il réalise donc une adaptation littérale, transposant les codes du manga dans quelque chose d'imbuvable. Le plus flagrant restant le surjeu constant des acteurs censé matérialiser les passages SD/mignon de l'anime. Je ne saurais donc pas vous dire si les acteurs sont bon ou pas tant la direction d'acteur les rend insupportable. Visuellement, s'il y a un effort sur le décors, je suis plus mitigé sur les costumes et surtout, je suis obligé de mentionner la terrible perruque d'Edward. J'avoue que la polémique m'avait fait sourire, comme si on ne pouvait pas faire abstraction d'une couleur de cheveux et malheureusement je reconnais que cette improbable perruque à capté mon attention tout du long. Je pense qu'il devait y avoir d'autres solutions moins artificiel (après tout Hollywood nous a fait passer plus d'une brune en blonde et inversement).
Niveau effets spéciaux, c'est assez variable, l'armure d'Alphonse est vraiment très réussie, je n'aurais pas vu mieux. Certains effets sont également impressionnant tandis que d'autres manquent clairement de budget. On a vu largement pire mais nous sommes ici plus du niveau télévision que cinéma.
Quelques mots sur l'histoire, enfin, c'est le point fort du manga et donc ce qui pouvait permettre d'oublier les petits défauts. Le film se concentre sur le début de la saga cela permet d'éviter un film trop long ou trop complexe mais cela simplifie aussi grandement l'histoire en laissant un nombre assez incroyable de choses inexpliquées. Faut-il y voir une volonté de faire des suites ? C'est plus que probable mais ça s'avère assez frustrant. Je regrette également la sous utilisation d'Edward qui semble plus subir l'histoire qu'en être réellement acteur. Ce n'était pas autant marqué dans le manga et c'est un peu frustrant. Je ne comprend pas non plus le massacre de Winry, la mécano badass, devenu une gourdasse sans utilité. S'il n'avait pas le temps de développer un autre personnage, autant de pas l'utiliser. (ils ont bien supprimer le totalement inadaptable capitaine Armstrong.
Globalement, ce téléfilm pourrait être une bonne surprise pour ceux qui ne connaissent pas du tout
l'histoire de Fullmetal Alchemist (même si je leur recommande plutôt le manga et la première adaptation en animé) mais elle n'a absolument aucun intérêt pour ceux qui connaissent déjà l'histoire. Revoir les scènes clefs en live n'apporte rien et les sacrifices consentis dans l'histoire pour réaliser ce film seront bien trop difficile à accepter pour que ça ait de l’intérêt. Une curiosité donc, loin du naufrage d'un Dragon Ball Z mais loin également d'être une réussite.


Conclusion :

A vouloir essayer de faire manga, on se retrouve comme toujours avec un film bancal qui n'égale pas la profondeur de l'oeuvre originale.