Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 30 octobre 2020

Adieu les cons

Quand Dupontel sort un film, je suis au rendez-vous. Bravant la pandémie et le confinement en approche j'ai donc foncé au cinéma le plus proche pour pouvoir vous dire ce que vaut le petit dernier. 

Sortie en salle : 21 octobre 2020 
Durée : 1h 27min 
Genre : Comédie, Drame
Réalisateur : Albert Dupontel
Casting : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Nationalité : Français

Synopsis :

Condamné à mort par une maladie pulmonaire, Suze Trappet décide de tout mettre en œuvre pour retrouver l'enfant quelle a du abandonner adolescente. Elle entrainera dans sa quête un responsable de sécurité suicidaire et un archiviste en pleine révolte.

Critique :


Depuis son premier film Bernie, je suis un grand fan d'Albert Dupontel. Je le considère comme l'un des meilleurs réalisateurs français, tout simplement parce qu'il n'essaye pas de rentrer dans le moule, il travaille sa réalisation pour offrir un vrai spectacle intelligent et ses films ont du fond loin de rester de simples farces.  En 2017, il sortait Au revoir la-haut, le film le plus ambitieux de toute sa carrière, une œuvre qui semblait suffisamment dingue pour permettre au réalisateur d'user de toute sa folie. Pourtant, malgré un succès populaire et critique, je n'avais pas été convaincu. Pour moi le réalisateur s'était laissé étouffé par l'ampleur pharaonique du projet et n'était plus qu'une parodie de lui même.

J'avais donc hâte qu'il revienne à un film plus intimiste où il serait libre de s'exprimer pleinement et sincèrement. 

Et c'est exactement ce que nous propose le réalisateur avec cette fable urbaine. Adieu les cons, c'est la rencontre improbable entre une femme qui va mourir et ne voudrait pas avoir de regret et un homme qui n'a que des regrets et voudrait mourir. Le couple va se retrouver embarqué dans une aventure improbable par des périphéries rocambolesques aidé de personnages singuliers : un archiviste aveugle, un médecin amnésique


Niveau casting, comme toujours, c'est un régal. On retrouve bien entendu Dupontel lui même, dans un rôle plutôt sobre tout en retenu mais surtout on retrouve Virginie Efira (Sybil, le grand bain, etc) dans un rôle d'une grande simplicité et surtout d'une grande sensibilité. Toujours sur la brèche, son personnage est très touchant sans pour autant qu'on ne verse jamais dans une sensiblerie inutile. A leur côté c'est une pléiade de second rôle tous mieux choisi les uns que les autres, de Nicolas Marié à Jackie Berryer en passant par Kyan Khojandi ou Grégoire Ludig c'est un véritable festival.

La réalisation est au petit oignon, de très beaux plans, de belles idées de mise en scène et quelques scènes d'action soignée. On retrouve vraiment le soin que le réalisateur a déja pu apporté à ses précédents films.

Niveau musique on retiendra surtout "Mala vida" du groupe de rock Mano Negra, un morceau emblématique qui retranscrit bien le film puisque sous des dehors festifs le morceau traite d'un sujet très triste.

Avec ce film, Dupontel confirme une fois de plus qu'il n'a rien perdu de son talent, ni de sa passion. Film engagé, Adieu les cons est surtout une œuvre poignante, j'ai versé ma petite larme devant cette histoire tristement banale malgré sa folie. A l'instar d'un Terry Gilliam (L'homme qui tua Don quichotte, Brazil, etc)  qu'il connait bien et qui passe faire un savoureux caméo, le réalisateur nous montre comment la société nous déshumanise et nous broie et il fait justement cela avec beaucoup d'humanité.

Le film a fait un superbe démarrage, et je suis vraiment triste de me dire qu'il sera probablement un échec financier à cause du confinement. J'espère que vous aurez d'autres occasions de le découvrir, Dupontel est un de nos grand réalisateurs et il mérite le succès pour pouvoir continuer à nous offrir des films aussi beaux, drôles mais surtout humains.

Conclusion :

Peut-être le meilleur Dupontel, une œuvre subtile et poignante malgré son exubérance.

mercredi 28 octobre 2020

Un pays qui se tient sage

 Avant la crise sanitaire une autre crise frappait notre pays, on l'a un peu oublié mais le journaliste David Dufresne revient sur une crise politique qui a secoué et secouera encore la France.



Sortie en salle : 30 septembre 2020 
Durée : 1h 26min 
Genre : Documentaire
Réalisateur : David Dufresne
Nationalité : Français

Synopsis :

De plus en plus, la violence s'est invité dans les mouvements sociaux et les débats, le journaliste David Dufresne nous invite à réfléchir au concept de violence légitime et à ses conséquences sur la démocratie.

Critique :


Il y a quelques jours, j'ai eu la chance de voir le documentaire Un pays qui se tient sage du journaliste David Dufresne. C'est un journaliste dont je suis le travail depuis le mouvement des Gilets Jaunes car il était le seul à tenir le compte des violences policières et c'est grâce à son investissement et une méthode très documentée que le sujet a enfin pu toucher le grand public au lieu de rester confiné dans les sphères concernés faisant passer les victimes pour des complotistes.

Si ce documentaire ne parle pas exclusivement des Gilet Jaunes, il en parle un peu tout de même puisqu'ils ont servi de révélateur à des méthodes policières de plus en plus violente.

Au travers des extraits vidéos mais surtout d'une série d'entretien entre des écrivains, des sociologues, des

avocats des policiers et d'autres corps de métier, le film réfléchit à l'utilisation de la violence et à ses conséquences.

Formellement, le journaliste utilise quelques artifices très efficaces. Le premier est visuel, les entretiens se déroulent par deux et les intervenants réagissent devant la projection des images sur grand écran. C'est simple mais beau et ça donne un certain cachet à l'ensemble. Au niveau du fond, il utilise un artifice plus déstabilisant mais très malin en ne présentant ses intervenants qu'a la toute fin du film. Il place donc sur un plan d'égalité toutes les paroles et s'il est possible de deviner les professions de certains (et que certains sont assez connu) cela permet tout de même de lutter contre nos biais et de faciliter l'écoute des paroles diverses.


On notera d'ailleurs la grande richesse des intervenants qui permet vraiment d'avoir un point de vue large de la situation (je ne dis pas exhaustif car il est impossible d'avoir tous les points de vues).

Ce que je trouve remarquable dans ce documentaire c'est que malgré la violence des images qui nous replonge dans certaines des pires choses que nous avons pu voir en 2019/20 le film réussit à ne pas céder au pathos et à conserver une distance assez saine permettant la réflexion sans l'obscurantisme de la passion.

Que vous vous soyez intéressé au mouvement des Gilets Jaunes ou pas, ce documentaire me semble important pour réfléchir sereinement à l'avenir que nous voulons pour notre pays.




Conclusion :

Une œuvre déchirante qui fait un constat remarquable et sans pathos de l'état de la violence légitime dans notre pays.

lundi 26 octobre 2020

Borat 2

Soyons clair, je suis un énorme fan de Sacha Baron Cohen, l'annonce de ce nouveau Borat fut donc un véritable coup de tonnerre tant c'était improbable et c'est tout naturellement que je me suis jeté dessus dès le premier jour de sa diffusion. Voyons maintenant si le journaliste a bien fait de sortir de la naphtaline.


Date de diffusion sur Amazon Prime Video : 23 octobre 2020
Durée : 1h 36min 
Genre : Comédie, Docu-fiction
Réalisateur : Jason Woliner
Casting : Sacha Baron Cohen, Maria Bakalova, Irina Nowak

Nationalités Américain, Britannique

Synopsis :

Emprisonné suite à l'échec de son précédent voyage aux états-unis, Borat se voit donner l'occasion de restaurer son image en partant aux états-unis pour essaye d'approcher les grands du pays afin de favoriser un rapprochement avec le Kazakstan.

Critique :


C'est en 2006 que Borat apparu pour la première sur grand écran créant un véritable électrochoc. Il faut dire que Sacha Baron (The Dictator, les misérables, etc) ne nous avait rien épargné, son personnage est le plus outrancier possible : sexiste, raciste, antisémite et profondément stupide, il est un miroir déformant des états-unis visant à faire réagir les personnes piégés. Car en effet, si Borat est une fiction, elle se construit sur une série de caméras cachés où le comique place ses intervenants devant des situations qui devraient être insoutenable.

Le mélange est très homogène même si les réactions sont souvent tellement déconnectées de la réalité qu'il est difficile de croire que tout n'a pas été écrit (en tant que client, il fait faire des choses hallucinantes aux vendeurs sans que ceux-ci ne réagissent le moins du monde : une pâtissière écrit quand même "les juifs ne passeront pas" sans sourciller).

Par rapport au premier film, Borat se voit cette fois affligé d'une comparse, sa propre fille, qui

découvrira que sa vie ne repose que sur des mensonges. C'est l'arc principale de l'histoire, comment un père et sa fille vont se découvrir dans une quête improbable. Une construction simple mais efficace qui fait de Borat un véritable film et non une succession de gags.

Si vous avez vu le premier film, vous ne serez pas dépaysé car les construction sont quasiment identique. On remplace juste le producteur de Borat par sa fille, mais les péripéthies ne sont pas loin d'être les mêmes. C'est d'ailleurs ce sentiment de redite qui a dominé tout du long de mon visionnage. Ce nouveau film ne m'apportait rien de nouveau, j'avais l'impression de revoir l'ancien malgré les nouveaux intervenants (qui sont des stéréotypes et le principe du stéréotype c'est qu'il est interchangeable)


Seul moment véritablement marquant, cette survivante de l'holocauste, superbe exemple à suivre, une personne rare comme il en faudrait plus en ce bas monde.

Si vous ne connaissez pas du tout Borat, mieux vaut probablement regarder celui là que le précédent, il est plus d'actualité, moins scatophile et l'histoire est un peu plus touchante et subtile. Pour autant, soyez averti que ces films surfent sur la gène et le malaise. On ne rit jamais franchement devant Borat, il s'agit toujours de rire jaune face à des situations absurdes et qui retranscrivent un réel inquiétant.

Si vous avez aimez le premier Borat, vous retrouverez le même plaisir même si comme moi, vous regretterez surement le manque d'innovation.

A noter que le film à une visé politique évidente, à quelques jours des élections Sacha Baron Cohen espère influencer sur le vote contre Trump, tout comme le premier film visait à déstabiliser Bush. Des films militant donc loin d'être aussi stupide qu'ils en ont l'air.

NAÏCE !

Vous n'avez jamais vu Borat

Vous avez déjà vu Borat



Conclusion :

Si ce nouveau Borat est aussi bon que le précédent, il perd par contre l'effet de surprise et à un petit goût de réchauffé.

vendredi 23 octobre 2020

Josep

On continue d'aller au cinéma parce qu'il faut faire vivre les salles (surtout dans une période ou des grands comme Disney ont décidé de les abandonner) et je vous propose donc aujourd'hui, pour rester dans la thématique Disney, un film d'animation français.




Sortie en salle : 30 septembre 2020 
Durée : 1h 14min 
Genre : Animation, Historique
Réalisation :Aurel
Casting Vocal : Sergi López, Gérard Hernandez, Bruno Solo

Nationalités : Français, Espagnol, Belge


Synopsis :

Février 1939, la France décide d'enfermer les républicains Espagnols fuyant le régime Franquiste dans des camps. Un gendarme plus sensible que les autres va sympathiser avec l'un des prisonniers, l'artiste Josep Bartoli.

Critique :


Josep
est le premier film de Aurel, un dessinateur de bande dessiné plutôt réaliste et politique. L'histoire est adapté de la vie de l'artiste Josep Bartoli, un dessinateur espagnol très engagé politiquement. On y suit plusieurs époques de sa vie à commencer par sa fuite de l'Espagne en janvier 1939 après la défaite des brigades internationales contre le Franquisme. Le film est donc l'occasion de décrire une période sombre et méconnue de notre pays où comment la France à enfermé dans des camps des ennemis du fascisme.(un beau prologue à la collaboration avec le régime nazi)

Scénaristiquement le film est très riche, on ne s'intéresse pas qu'au passé mais également au présent

pour faire résonner l'histoire avec plus de force à travers les générations (heureusement, aujourd'hui, ça ne viendrait à l'idée de personne de dire que les anti fascistes sont aussi dangereux que les fascistes...).

Graphiquement, c'est plutôt du beau travail, le style évolue selon les besoins de l'histoire distinguant notamment les différentes époques. L'art de Bartoli est également bien mis en avant ce qui permettra à beaucoup de découvrir un artiste qu'ils ne connaissent surement pas (c'est la première fois que j'en entendais parler pour ma part). Il y aurait plus à redire sur l'animation, elle est à l'évidence le fruit de vrais choix de réalisation mais je ne saurais dire s'ils sont artistiques ou financiers. Ainsi, si l'on peut accepter l'aspect fantomatique de l'animation en 39, bien que ce soit vraiment désagréable à regarder, certains passage tout autant saccadé me semble moins justifiable.(en tout cas, autrement que par "il fallait que ça coute moins cher à produire")


Au niveau de l'ambiance, il faut noter que le film est vraiment très dur et même s'il nous laisse plutôt sur une bonne impression vous allez traverser l'enfer pendant la grosse heure que dure l'histoire (le tombeau des lucioles, souvenez-vous).

Au niveau du casting vocal, les choix sont globalement bons, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé les voix de Valérie Lemercier (Palais Royal, etc), François Morel (Baron Noir, etc) et surtout Sergi López (Harry, un ami qui vous veut du bien, etc). J'aurais toutefois un gros bémol sur le choix très discutable de David Marsais dans le rôle de l'adolescent. J'aime beaucoup ce comique et son travail sur le Palmashow mais il est trop évident qu'il s'agit d'un adulte qui joue l'ado et pas d'un ado. L'aspect caricatural fait perdre un peu de sincérité au film.

Dans l'ensemble, je ne peux que recommander chaudement Josep. Bien sûr il faudra avoir le cœur bien accroché et s'accommoder des choix de réalisation parfois austère mais c'est une œuvre poignante qui permet de mettre en avant une page sombre de notre histoire trop facilement tombé dans l'oubli du roman nationale. 




Conclusion :

Un film dur et beau sur une période de l'histoire trop méconnu. 

mercredi 21 octobre 2020

Petit guide de la chasseuse de Monstre

Arrive fatalement ce moment où, écrasé de fatigue, on ne sait pas trop quoi regarder, on tombe sur les tendances Netflix et on craque sur le premier film intriguant.




15 octobre 2020 sur Netflix 
Durée : 1h 34min 
Genre : Comédie, Fantastique, Famille
Réalisation : Rachel Talalay
Casting : Tamara Smart, Tom Felton, Indya Moore

Nationalité : Américain


Synopsis :

Une lycéenne obligée par ses parents à jouer les baby-sitter se retrouve prise au beau milieu de la lutte entre l'ordre sacré des baby-sitters et les forces du mal. 

Critique:


Petit guide de la chasseuse de Monstre
est un film adapté des livres du même nom écrit par Joe Ballarini et qui ne sont pas sortis en France. Le principe est, je trouve, excellent et veut qu'un ordre secret de baby-sitter lutterait contre les forces du mal, j'imagine sans mal Mary Poppins faire partie de cette noble instituion et les milliards d'histoires qui peuvent découler d'un tel postulat. Bref, il s'agit d'un vrai matériel à série et je suis étonné que Netflix se soit contenté d'en faire un film.

Je n'avais aucune information sur le film avant de le lancer et soyons franc j'ai découvert rapidement et de la pire des façons que c'était destiné aux enfants. Si quelques monstres assez basique de type ombre s'en sortent très honorablement, les vrais monstres sont insupportable. Mal designé, mal réalisé les méchants ne font ni peur, ni rire, ils sont juste lourdingue et Tom Felton (Draco Malfoy d'Harry Potter) qui incarne le Grand Guignol est insupportable de ridicule et enterre le peu de carrière qu'il pouvait avoir.

Heureusement, les personnages principaux sont attachant, à commencer par Tamara Smart dans le rôle


principale, mais surtout Oona Laurence, que je retrouve avec plaisir alors qu'elle m'avait marqué dans Les proies, nous ne sommes clairement pas au même niveau de jeu mais son personnage est vraiment cool dans un style Ramona flower (Scott Pilgrim, je m'en veut tellement de ne pas avoir de critique de ce film sur le blog) très plaisant.

Au niveau de la réalisation, c'est assez carré, il faur dire que Rachel Talalay a un bon palmares dans le milieu des séries (American Gods, Sherlock, Doctor who, etc). Rien d'inoubliable donc mais c'est dynamique et plutôt joli (hormis les monstres en 3d et certains décors très décors)

Au niveau de l'histoire rien de bien original mais c'est assez malin, parfois drôle et ça se regarde sans déplaisir. Pas le film du siècle donc mais porteur de beaucoup de valeurs saines (des filles fortes, pas de virilisme, de la diversité, etc) donc autant montrer ça à ses mômes plutôt que n'importe quelle autre bouse (même si, quitte à choisir il vaut mieux leur montrer de vrais chef d'œuvres :D )


tu as entre 10 et 16 ans :



Tu as plus de 16 ans



Conclusion :

J'imagine que ce film est génial pour les enfants entre 10 et 14 ans, en dessous  certains passages seront trop effrayant, au dessus difficile de ne pas tiquer sur le côté enfantin et la lourdeur de l'écriture.


sérieusement, c'est pas dégueulasse ça ?


la couverture du premier bouquin :



lundi 19 octobre 2020

Better Call Saul season 4

Vous pensiez peut-être que j'avais arrêté ma chronique sur l'excellent Better Call Saul, que neni, j'ai juste fait une petite pause d'une semaine avant d'attaquer les choses sérieuses, alors voici maintenant la critique de l'avant dernière saison diffusée sur Netflix.




Diffusion sur Netflix : aout 2018

Durée : 10 x45min 
Genre : Comédie, Drame
Réalisation : Vince Gilligan, Peter Gould
Casting : Bob Odenkirk, Giancarlo Esposito, Jonathan Banks

Synopsis:

Son frère mort et sa carrière d'avocat enterrée pour un an Jimmy va devoir se réinventer. Mike quant-a-lui poursuit sa collaboration avec Gus Fringe.

Critique :


La saison 4 de Better call Saul est un tournant dans la série. D'une part, parce qu'elle fait suite au suicide de Chuck, et d'autre part parce qu'elle met un terme temporaire à la carrière d'avocat de Jimmy. C'est donc une étape décisive de la vie du personnage qui se trouve libéré (c'est vite dit) de l'influence majeure de son existence (chuck) et forcé à se réinventer. Plus que jamais c'est donc aussi pour Jimmy l'occasion de replonger dans ses anciens travers pour gagner de l'argent facile. La tentation est également grande de mettre fun au procès Sandpiper pour empocher la pactole, même si cela pourrait nuire aux anciens clients de Jimmy. Du côté de Jimmy, les points forts de la saison sont donc la façon dont il réussit à faire de l'argent, car c'est l'occasion de profiter de sa créativité, mais aussi comment il gère son deuil.

Car malgré tout, Jimmy était très proche de son frère et, quoi qu'il dise, ce décès, surtout dans des conditions aussi tragique a forcément un impact sur lui.

J'en profite pour émettre un petit bémol concernant cette saison. A mon sens, la relation entre Chuck et Jimmy était tellement

forte qu'elle aurait mérité qu'on s'y attarde plus longuement. Cette fin, si elle est logique et bien amené me semble tout de même anticlimactique et donc légèrement décevant. J'imagine que Vince Gilligan et Peter Gould avaient encore trop à raconter pour pouvoir s'attarder plus longuement sur cette relation mais je pense qu'une saison de plus n'aurait pas été de trop.

A noter que cette saison est la première où l'on peut voir un flash forward de quelque chose se déroulant juste après Breaking Bad. Une petite confirmation de ce que les fans avait déjà deviné et qui rythme la mi-saison. A l'évidence les show-runner placent déjà les pierre de la fin de la série.


Du côté de Mike, l'on s'enfonce toujours plus dans l'aspect criminel. On appréciera son petit jeu du chat et de la souris avec l'inquiétant Gus Fringe mais surtout les fans jubileront de voir l'importance que va prendre dans l'histoire la construction du labo. Ce genre de détail est vraiment ce qui fait la force de cette série car ils permettent de densifier le mythe de Breaking Bad et donne une plus-value inestimable à ce préquel.

Au niveau des nouveautés, on comptera le personnage de Lalo Salamanca, un autre visage du trafic de drogue, un personnage charismatique en diable et vraiment dangereux qui pose de nouveaux défis aux personnages et principalement à Nacho. En effet, le criminel pensait pouvoir décrocher en se débarrassant de Tuco puis d'Hector mais il ne fait une s'enfoncer plus inexorablement dans les méandres des cartels. 

Cette saison 4 est également un tournant décisive dans la vie de Kim puisqu'elle est désormais totalement indépendante grâce à Mesa Verde mais également très malheureuse. Elle va donc chercher à donner plus de sens à sa vie tout en soutenant un Jimmy en roue libre. La pression est écrasante et pourrait bien la pousser à craquer.

Si la fin de saison n'est pas très surprenante, elle n'en reste pas moins un étape marquante de la série est probablement la première manifestation de Saul Goodman telle qu'on le connait vraiment



Conclusion :

Une saison très variée où tous les éléments se mettent en place pour la fin de série qui approche. 

vendredi 16 octobre 2020

Color out of space

 Je louchais depuis un moment sur cette adaptation de l'auteur H.P. Lovecraft qui semblait n'avoir pour seul défaut que Nicolas Cage au casting. Le film ayant rejoint le catalogue d'Amazon prime, c'était l'occasion de vous en faire voir de toutes les couleurs.

Date de diffusion : 6 septembre 2020 sur Amazon Prime Video  
Durée : 1h 53min  
Genre : Epouvante-horreur, Science fiction
Réalisation : Richard Stanley
Casting : Nicolas Cage, Q'Orianka Kilcher, Joely Richardson

Nationalités : Américain, Malaisien, Portugais

Synopsis :

Une famille partie s'installer au vert après un coup de blues va voir rouge lorsqu'une météorite mauve va s'écraser dans son jardin.

Critique :


Color out of space
est l'adaptation de ce qui est probablement l'oeuvre la plus populaire de Lovecraft avec les montagnes hallucinés. Je l'ai lut durant mon adolescence donc je serais en peine de faire le bilan de la fidélité à l'œuvre mais ce dont je me souvient avec la plus grande acuité c'est le talent qu'avait Lovecraft pour terrifier avec rien. L'auteur glace le sang de ses lecteurs avec une simple couleur. A l'époque ça m'avait bouleversé et presque trente ans plus tard ça me marque encore. L'on peut donc comprendre l'intérêt à adapter une telle œuvre en film une couleur étant par essence visuelle et donc a priori plus adapté à un média utilisant l'image. Pour le coup même si la couleur est centrale et qu'on comprend son importance dans ce qu'il se passe, je dois admettre que nous sommes très loin d'égaler le génie de Lovecraft, probablement parce que l'usage de la couleur pour faire passer des émotions dans les films existe depuis que le cinéma est en couleur. Et c'est pas Dario Argento qui me contredira.

Bref, ça c'était pour l'adaptation pure et dure et maintenant concentrons nous sur le film. 

La première chose que je note, c'est l'intelligence du propos. Si l'histoire à l'air de raconter comment


l'irruption d'une météorite empoisonne une famille jusqu'à la détruire, il raconte surtout comment le cancer détruit une famille et c'est fait très habilement. Ce qui est dommage par contre, c'est que les personnages sont plutôt mal écrit. Le grand frère ne sert à rien, le petit frère est une caricature du gamin chelou de film d'horreur et Nicolas Cage est... Nicolas Cage. Non, sérieusement, autant il est crédible au début du film même si son personnage est un sale cliché de bobo écolo, mais dès que le fantastique intervient il part en roue libre pour nous faire le pire du Nicolas Cage show. Les fans apprécieront, j'imagine, moi ça m'a gonflé. Les personnages féminins restent intéressant, mais la mère est très absente alors que son rôle est fondamentale (vu que c'est elle qui a un cancer ). Dans l'ensemble, j'ai eu l'impression que les scénaristes ne savaient pas quoi faire de tous les personnages qu'ils avaient créé, qu'ils étaient dépassé par ce "foisonnement". J'ai même noté des détails purement inutile, comme les lunettes du grand père, ce qui est dommage pour un film globalement trop long.


Visuellement, là, c'est plus intéressant, on se retrouve avec de très beaux décors bien utilisé, de beaux effets visuels et des scènes vraiment marquantes.  Indéniablement, c'est la réalisation le point fort du film, et cela compense plutôt bien les faiblesses de l'écriture car on se retrouve à suivre avec une fascination morbide le délitement de cette famille comme on se laisserait captiver par un accident de voiture.

Dernier point, j'aime beaucoup le personnage de l'hydrologue, il est particulièrement Lovecraftien. Il se retrouve mêlé à cette histoire mais, loin d'être un héros comme dans les fictions classiques, il est juste un témoin impuissant. Le fait qu'il soit noir est également un gentil pied de nez puisque Lovecraft est également réputé pour le colonialisme qui suinte de ses textes.

Globalement, Color Out of Space n'est donc pas un film inoubliable, ses faiblesses scénaristiques pèsent lourd sur la longueur du film mais il faut admettre que de bonnes idées et des visuels percutants en font tout de même une belle curiosité.



Conclusion :

Quelques bonnes idées et de beaux visuels mais la sauce ne prend pas vraiment. A réserver aux fans du genre ou aux curieux.

lundi 12 octobre 2020

The Boys saison 1 et 2

Vendredi  9 octobre se terminait la saison 2 de The Boys, l'occasion de faire le point sur cette adaptation du comics culte de Garth Ennis.


Depuis avril 2019 
Durée : deux saisons de 8 x 60min 
Genre : Drame, Science fiction, Action, Super héros
Réalisation : Eric Kripke
Casting : Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr
Nationalité : U.S.A.

Chaîne d'origine Amazon


Synopsis:

Dans un monde où les super héros existent et sont parfaitement intégré dans le star system, William Bucther rassemble une petite poignée de marginaux victimes des comportements irresponsables des super héros pour leur faire payer leurs crimes.

Critique :


Soyons, francs, je ne voulais pas voir The Boys.

Il faut dire que je suis un énorme fan du comics original, une saga brillante mais surtout excessivement trash. Un constat inévitable puisqu'elle est le fruit du travail du génial Garth Ennis, l'auteur de ma série de comics préféré : Preacher. Et voilà pourquoi je ne voulais pas voir The Boys, tout simplement parce qu'en 2016 le comics a été adapté à la télévision par Seth Rogen et que c'était catastrophique. L'esprit de l'auteur n'y était pas, la saison 1 (je n'ai pas eu le courage d'aller plus loin) semblait presque une parodie de l'œuvre originale.

Alors oui, lorsque le même Seth Rogen a annoncé qu'il comptait produire The Boys, série encore plus


compliquée à adapter, j'ai tremblé. J'ai longtemps hésité à ne pas regarder pour ne pas être déçu mais je n'ai pas pu résister. Et il faut reconnaitre que, tout comme celui de Preacher, le casting de The Boys était excellent. J'avais déjà croisé Karl Urban dans plusieurs films, principalement la saga Riddick et Star Trek et jamais l'acteur n'avait retenu mon attention. Mais ici, affublé de cette épaisse barbe noire de jais et de son air renfrogné, il incarne William Butcher mieux que quiconque. Et si Anthony Star n'était pas le meilleur choix d'acteur de l'excellente série Banshee, il incarne ici un Homelander (sorte de superman psychotiqur) plus glaçant et charismatique qu'on ne pouvait l'imaginer. Rien que pour ces deux choix remarquables (mais le reste du cast est à la hauteur) le casting doit être salué.

Et contrairement à Preacher, The boys n'est pas qu'un casting. Ainsi, là où on aurait pu craindre l'effet cheap dû au manque de budget pour mettre en image une histoire aussi exceptionnelle, les auteurs ont su faire les choix permettant d'optimiser le budget, il n'y a donc aucune débauche d'effets visuels mais c'est suffisamment impressionnant lorsque cela doit l'être et soyons clair, c'est un véritable déluge de sang. Il faudra avoir le cœur bien accroché pour suivre cette nouvelle série car ce n'est pas un hasard si l'un des personnages principaux s'appelle Butcher.


Au niveau de l'histoire, les scénaristes ont repris les grosses lignes de l'originale et les racontent à leur sauce. Une solution de plus en plus utilisé (ça limite la comparaison et ça favorise l'exploration du média d'origine) et que je trouve ici tout particulièrement bien choisie La bd d'origine parle de bd, l'adaptation littérale aurait donc pu sembler kitch ou grand guignol, c'est plus logique de faire référence aux films Marvel et les auteurs ont su doser suffisamment bien pour préserver le propos d'origine tout en y apportant de la modernité et un rythme plus adapté au média.
Du coup, The Boys, de quoi ça parle ? De super Héros, forcément mais c'est surtout un prétexte pour dénoncer la capitalisme, la société de consommation, le racisme, bref les abus de pouvoir (oui, car être super riche c'est un super pouvoir :D ) sous toute leurs formes. Si la série est aussi trash c'est que la violence des boys est la seule réponse encore possible à la toute puissance des super, une métaphore de l'impuissance des peuples poussés dans leurs derniers retranchements par des puissants de moins en moins humains (bon, nous n'en sommes pas encore là mais ça nous pend au nez comme un œil après un coup de flashball en manif).

La première saison pose bien les enjeux et présente les personnages. On s'attache immédiatement à


Hughie, personnage principale de l'histoire, candide de service dans lequel on peut se reconnaitre face à cet univers démesuré et glaçant. Sa relation avec Stella, super héroïne aux idéaux brisées, et très touchante et tempère l'horreur des affrontements tout en offrant un dilemme déchirant. La fin de saison est particulièrement efficace même si on imagine difficilement comment rebondir après ça et pourtant les scénaristes s'en sortent sans la moindre difficulté pour offrir un spectacle encore plus impressionnant qui donne encore plus envie de voir une suite.

Outre les qualités scénaristiques et visuelles cette seconde saison enrichie aussi son casting avec l'ajout notamment de Aya Cash, une actrice qui porte bien son nom et que j'ai pu découvrir dans la remarquable série humoristique You're the worst. Son personnage, n'existe pas vraiment dans le comics mais prend ici beaucoup de place face à un Homelander en perte de contrôle. A signaler aussi la présence, bien que discrète, de Giancarlo Esposito, inoubliable Gus Fringe de Breaking Bad (et Better call Saul). La saison insiste sur l'influence de la société médiatique sur la population, les auteurs ont l'intelligence de ne pas pointer exclusivement els réseaux sociaux, devenu le bouc émissaire de l'information mais bien de rappeler le danger de toutes les sources. En ce sens le début de l'épisode 7 est remarquable et résonne terriblement avec les élections américaines qui approche et tout ce que ça polarise.


Sans l'ombre d'un doute, The Boys fait partie des raisons pour laquelle il y a un intérêt à s'abonner à Amazon Prime (même si la société amazon, craint indubitablement). C'est une série qu'il faut voir absolument que le genre super héroïque vous intéresse ou pas. C'est drôle, c'est touchant, c'est intelligent et bien foutu, bref ça fait partie des séries originales qui vous marqueront pour longtemps. (et bien sûr il faut lire le comics :D )



Conclusion : 

Une adaptation remarquable qui pourra séduire autant les fans du comics que les nouveaux venus. Attention, c'est gore, y a des tripe et des boyaux, donc ce n'est pas à montrer à tout le monde.