Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 30 octobre 2020

Adieu les cons

Quand Dupontel sort un film, je suis au rendez-vous. Bravant la pandémie et le confinement en approche j'ai donc foncé au cinéma le plus proche pour pouvoir vous dire ce que vaut le petit dernier. 

Sortie en salle : 21 octobre 2020 
Durée : 1h 27min 
Genre : Comédie, Drame
Réalisateur : Albert Dupontel
Casting : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Nationalité : Français

Synopsis :

Condamné à mort par une maladie pulmonaire, Suze Trappet décide de tout mettre en œuvre pour retrouver l'enfant quelle a du abandonner adolescente. Elle entrainera dans sa quête un responsable de sécurité suicidaire et un archiviste en pleine révolte.

Critique :


Depuis son premier film Bernie, je suis un grand fan d'Albert Dupontel. Je le considère comme l'un des meilleurs réalisateurs français, tout simplement parce qu'il n'essaye pas de rentrer dans le moule, il travaille sa réalisation pour offrir un vrai spectacle intelligent et ses films ont du fond loin de rester de simples farces.  En 2017, il sortait Au revoir la-haut, le film le plus ambitieux de toute sa carrière, une œuvre qui semblait suffisamment dingue pour permettre au réalisateur d'user de toute sa folie. Pourtant, malgré un succès populaire et critique, je n'avais pas été convaincu. Pour moi le réalisateur s'était laissé étouffé par l'ampleur pharaonique du projet et n'était plus qu'une parodie de lui même.

J'avais donc hâte qu'il revienne à un film plus intimiste où il serait libre de s'exprimer pleinement et sincèrement. 

Et c'est exactement ce que nous propose le réalisateur avec cette fable urbaine. Adieu les cons, c'est la rencontre improbable entre une femme qui va mourir et ne voudrait pas avoir de regret et un homme qui n'a que des regrets et voudrait mourir. Le couple va se retrouver embarqué dans une aventure improbable par des périphéries rocambolesques aidé de personnages singuliers : un archiviste aveugle, un médecin amnésique


Niveau casting, comme toujours, c'est un régal. On retrouve bien entendu Dupontel lui même, dans un rôle plutôt sobre tout en retenu mais surtout on retrouve Virginie Efira (Sybil, le grand bain, etc) dans un rôle d'une grande simplicité et surtout d'une grande sensibilité. Toujours sur la brèche, son personnage est très touchant sans pour autant qu'on ne verse jamais dans une sensiblerie inutile. A leur côté c'est une pléiade de second rôle tous mieux choisi les uns que les autres, de Nicolas Marié à Jackie Berryer en passant par Kyan Khojandi ou Grégoire Ludig c'est un véritable festival.

La réalisation est au petit oignon, de très beaux plans, de belles idées de mise en scène et quelques scènes d'action soignée. On retrouve vraiment le soin que le réalisateur a déja pu apporté à ses précédents films.

Niveau musique on retiendra surtout "Mala vida" du groupe de rock Mano Negra, un morceau emblématique qui retranscrit bien le film puisque sous des dehors festifs le morceau traite d'un sujet très triste.

Avec ce film, Dupontel confirme une fois de plus qu'il n'a rien perdu de son talent, ni de sa passion. Film engagé, Adieu les cons est surtout une œuvre poignante, j'ai versé ma petite larme devant cette histoire tristement banale malgré sa folie. A l'instar d'un Terry Gilliam (L'homme qui tua Don quichotte, Brazil, etc)  qu'il connait bien et qui passe faire un savoureux caméo, le réalisateur nous montre comment la société nous déshumanise et nous broie et il fait justement cela avec beaucoup d'humanité.

Le film a fait un superbe démarrage, et je suis vraiment triste de me dire qu'il sera probablement un échec financier à cause du confinement. J'espère que vous aurez d'autres occasions de le découvrir, Dupontel est un de nos grand réalisateurs et il mérite le succès pour pouvoir continuer à nous offrir des films aussi beaux, drôles mais surtout humains.

Conclusion :

Peut-être le meilleur Dupontel, une œuvre subtile et poignante malgré son exubérance.

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