Vendredi 9 octobre se terminait la saison 2 de The Boys, l'occasion de faire le point sur cette adaptation du comics culte de Garth Ennis.
Genre : Drame, Science fiction, Action, Super héros
Réalisation : Eric Kripke
Casting : Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr
Nationalité : U.S.A.
Chaîne d'origine Amazon
Synopsis:
Dans un monde où les super héros existent et sont parfaitement intégré dans le star system, William Bucther rassemble une petite poignée de marginaux victimes des comportements irresponsables des super héros pour leur faire payer leurs crimes.
Critique :
Soyons, francs, je ne voulais pas voir The Boys.
Il faut dire que je suis un énorme fan du comics original, une saga brillante mais surtout excessivement trash. Un constat inévitable puisqu'elle est le fruit du travail du génial Garth Ennis, l'auteur de ma série de comics préféré : Preacher. Et voilà pourquoi je ne voulais pas voir The Boys, tout simplement parce qu'en 2016 le comics a été adapté à la télévision par Seth Rogen et que c'était catastrophique. L'esprit de l'auteur n'y était pas, la saison 1 (je n'ai pas eu le courage d'aller plus loin) semblait presque une parodie de l'œuvre originale.
Alors oui, lorsque le même Seth Rogen a annoncé qu'il comptait produire The Boys, série encore plus
compliquée à adapter, j'ai tremblé. J'ai longtemps hésité à ne pas regarder pour ne pas être déçu mais je n'ai pas pu résister. Et il faut reconnaitre que, tout comme celui de Preacher, le casting de The Boys était excellent. J'avais déjà croisé Karl Urban dans plusieurs films, principalement la saga Riddick et Star Trek et jamais l'acteur n'avait retenu mon attention. Mais ici, affublé de cette épaisse barbe noire de jais et de son air renfrogné, il incarne William Butcher mieux que quiconque. Et si Anthony Star n'était pas le meilleur choix d'acteur de l'excellente série Banshee, il incarne ici un Homelander (sorte de superman psychotiqur) plus glaçant et charismatique qu'on ne pouvait l'imaginer. Rien que pour ces deux choix remarquables (mais le reste du cast est à la hauteur) le casting doit être salué.
Et contrairement à Preacher, The boys n'est pas qu'un casting. Ainsi, là où on aurait pu craindre l'effet cheap dû au manque de budget pour mettre en image une histoire aussi exceptionnelle, les auteurs ont su faire les choix permettant d'optimiser le budget, il n'y a donc aucune débauche d'effets visuels mais c'est suffisamment impressionnant lorsque cela doit l'être et soyons clair, c'est un véritable déluge de sang. Il faudra avoir le cœur bien accroché pour suivre cette nouvelle série car ce n'est pas un hasard si l'un des personnages principaux s'appelle Butcher.
Au niveau de l'histoire, les scénaristes ont repris les grosses lignes de l'originale et les racontent à leur sauce. Une solution de plus en plus utilisé (ça limite la comparaison et ça favorise l'exploration du média d'origine) et que je trouve ici tout particulièrement bien choisie La bd d'origine parle de bd, l'adaptation littérale aurait donc pu sembler kitch ou grand guignol, c'est plus logique de faire référence aux films Marvel et les auteurs ont su doser suffisamment bien pour préserver le propos d'origine tout en y apportant de la modernité et un rythme plus adapté au média.
Du coup, The Boys, de quoi ça parle ? De super Héros, forcément mais c'est surtout un prétexte pour dénoncer la capitalisme, la société de consommation, le racisme, bref les abus de pouvoir (oui, car être super riche c'est un super pouvoir :D ) sous toute leurs formes. Si la série est aussi trash c'est que la violence des boys est la seule réponse encore possible à la toute puissance des super, une métaphore de l'impuissance des peuples poussés dans leurs derniers retranchements par des puissants de moins en moins humains (bon, nous n'en sommes pas encore là mais ça nous pend au nez comme un œil après un coup de flashball en manif).
La première saison pose bien les enjeux et présente les personnages. On s'attache immédiatement à
Hughie, personnage principale de l'histoire, candide de service dans lequel on peut se reconnaitre face à cet univers démesuré et glaçant. Sa relation avec Stella, super héroïne aux idéaux brisées, et très touchante et tempère l'horreur des affrontements tout en offrant un dilemme déchirant. La fin de saison est particulièrement efficace même si on imagine difficilement comment rebondir après ça et pourtant les scénaristes s'en sortent sans la moindre difficulté pour offrir un spectacle encore plus impressionnant qui donne encore plus envie de voir une suite.
Outre les qualités scénaristiques et visuelles cette seconde saison enrichie aussi son casting avec l'ajout notamment de Aya Cash, une actrice qui porte bien son nom et que j'ai pu découvrir dans la remarquable série humoristique You're the worst. Son personnage, n'existe pas vraiment dans le comics mais prend ici beaucoup de place face à un Homelander en perte de contrôle. A signaler aussi la présence, bien que discrète, de Giancarlo Esposito, inoubliable Gus Fringe de Breaking Bad (et Better call Saul). La saison insiste sur l'influence de la société médiatique sur la population, les auteurs ont l'intelligence de ne pas pointer exclusivement els réseaux sociaux, devenu le bouc émissaire de l'information mais bien de rappeler le danger de toutes les sources. En ce sens le début de l'épisode 7 est remarquable et résonne terriblement avec les élections américaines qui approche et tout ce que ça polarise.
Sans l'ombre d'un doute, The Boys fait partie des raisons pour laquelle il y a un intérêt à s'abonner à Amazon Prime (même si la société amazon, craint indubitablement). C'est une série qu'il faut voir absolument que le genre super héroïque vous intéresse ou pas. C'est drôle, c'est touchant, c'est intelligent et bien foutu, bref ça fait partie des séries originales qui vous marqueront pour longtemps. (et bien sûr il faut lire le comics :D )
Conclusion :
Une adaptation remarquable qui pourra séduire autant les fans du comics que les nouveaux venus. Attention, c'est gore, y a des tripe et des boyaux, donc ce n'est pas à montrer à tout le monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire