Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 21 août 2015

Renaissance

Pendant qu'il est encore à l'affiche voici la critique du nouveau film de Tarsem Singh, un film au pitch plutôt prometteur surtout lorsqu'on connait l'inventivité du réalisateur. 






Date de sortie: 29 juillet 2015
Durée: 1h58min
Réalisation: Tarsem Singh
Casting: Ryan Reynolds, Ben Kingsley, Natalie Martinez
Genre: Science fiction , Thriller
Nationalité: Américain

Synopsis:
Génial millionnaire Damien Hale aurait tout pour être heureux s'il n'était sur le point de mourir. A quelques jours de la fin, il se voit proposer une solution miracle par le mystérieux groupe Phoenix: transférer son esprit dans un corps de synthèse. Si l'opération lui permet de profiter d'une nouvelle jeunesse, Damien découvrira que son coût est bien plus lourd que prévu.



Critique:
Tarsem Singh (The cell, the fall, Blanche Neige etc) s'il n'est pas forcément un bon réalisateur a le mérite d'être un homme créatif et très visuel. Il fait partie de ces réalisateurs rares qui ont su développer un univers qui leur est propre et qui tiennent plus de l'artiste que du technicien. En soi, si ses films ne sont pas forcément parfait, ils valent toujours le coup d'oeil. A première vue, Renaissances semblait beaucoup plus classique et effectivement, on se retrouve devant un thriller d'action assez convenu, loin des débauches visuels auxquelles le réalisateur nous avait habituées.
Un choix inattendu mais intéressant car il permet de voir de quoi est capable le réalisateur hors de sa zone de confort. Et malheureusement, il faut reconnaitre que tout cela est assez décevant.
Si l'histoire est doté d'un potentiel certain dans lequel le réalisateur aurait tout à fait pu s'exprimer, ce potentiel est à peine effleuré pour offrir une histoire carrée et rondement menée mais creuse et beaucoup trop convenu. Pour le peu que vous ayez l'oeil ouvert vous aurez en permanence une bonne demi-heure d'avance sur le héros et le film ne vous surprendra pas une seule fois. Si c'est agréable d'être plus acteur que spectateur en devinant ce qui arrive, c'est assez triste que tout soit aussi facilement prévisible, surtout quand on voit le potentiel gâché de l'histoire.
Niveau casting, je suis assez mitigé. Ben Kingsley m'avait vraiment motivé, c'est un excellent acteur qui se fait beaucoup trop rare. Malheureusement sa présence dans le film est plutôt secondaire au profit de celle de Ryan Reynolds ("voices", etc) ...et là c'est le drame. Si je n'ai objectivement rien à reprocher à cet acteur (enfin si, "Green lantern" quand même) je trouve qu'il manque sérieusement de charisme et qu'il n'est absolument pas crédible en militaire bad-ass. Heureusement, le film peut compter sur quelques seconds rôle de grandes qualités: Matthew Goode ("The good Wife", "Imitation game", etc),
Victor Garber ("alias"etc), Michelle Dockery ("Downton abbey", etc) qui sont un véritable atout pour le film.
Pour finir sur une note un peu plus gaie, le traitement de la musique est vraiment intéressant, notamment dans les premiers passages à la Nouvelle-Orléans. Probablement l'un des rares espaces de liberté du réalisateur le reste étant franchement formaté.
Dans l'ensemble Renaissances n'est pas un mauvais film, l'histoire est intéressante, c'est rondement mené et bien réalisé mais le potentiel du scénario est seulement effleuré pour donner la part belle à l'action ce qui donne un film d'été distrayant mais vite oublié. Dommage.



Conclusion:
S'il part d'un postulat très intéressant et qu'il se révèle plutôt bien réalisé, Renaissances manque de ce petit plus qui rendra le film vraiment marquant. Dommage

vendredi 14 août 2015

Le petit prince

Cela faisait longtemps que je l'attendais ce nouveau film. Non pas que je sois fans du petit prince, je dois même avouer m'en cogner comme de ma dernière chaussette, mais parce que c'était un projet de film d'animation vraiment ambitieux et que c'est un milieu dans lequel on brille peu en France malgré un talent évident et reconnu(les animateurs des Gobelins sont renommés à travers le monde).




Date de sortie: 29 juillet 2015
Durée: 1h46min
Réalisation: Mark Osborne
Casting: Clara Poincaré, André Dussollier, Florence Foresti
Genre: Animation
Nationalité: Français

Synopsis:
Une petite fille un peu trop sérieuse va découvrir que le monde est plus riche qu'elle ne le croit grâce à un vieil aviateur fantasque et ses histoires du petit prince.

Critique:
Le petit prince, c'est le projet fou du producteur Dimitri Rassam (Upside down, Au bonheur de ogres, etc) un producteur français très implanté dans le monde du cinéma (fils du producteur Jean pierre Rassam et de Carole bouquet, cousin de Thomas Langman, ami proche de Coppola etc) qui possède une vraie envie de lancer des projets forts (j'en prend pour preuve les deux exemples cité plus haut qui, s'ils n'étaient pas des chefs d'oeuvre, avaient un véritable potentiel).
Pour le petit prince, il était résolu à faire largement aussi bien que les américains et a donc cherché à s'entourer en conséquence. Il choisit donc comme réalisateur Mark Osborne (Kung-fu Panda, etc) de l'écurie Dreamworks qui garantie une certaine qualité au film (oui parce qu'en France on ne doit pas avoir de bon réal...).
Indubitablement, si on ne le sait pas, rien ne distingue "le petit prince" d'un Dreamwork ou d'un Pixar.
Mais c'est aussi un reproche que je pourrais faire au film. Sortie des séquences centrées sur le petit
prince qui bénéficie d'une esthétique papier très réussie, le reste du film est vraiment lisse, coulé dans le moule de l'animation américaine.
Pour continuer dans les choses qui m'ont gênées, j'ai trouvé le film d'une grande naïveté. Il manque de nuance et oppose brutalement le monde noire et sans âme des adultes (qui se trouve exprimé visuellement de la plus violente des façons avec du gris et des carrés partout) à la douce folie des enfants. Ce manichéisme, entre autre, m'a empêché de vraiment rentrer dans le film. Pour autant, il est difficile de reprocher ces choix au réalisateur car l'oeuvre originale est elle même d'une grande naïveté.
Je pense avoir fait le tour de mes reproches car pour le reste, c'est plutôt impressionnant. L'idée de faire de ce film une oeuvre composite (le petit prince est raconté dans une autre histoire) est juste brillante et permet de réactualiser une histoire difficilement adaptable autrement. Le choix d'avoir une esthétique différente pour l'histoire du petit prince est également très bonne, d'autant qu'elle est plus intéressante que l'esthétique un peu lisse du film (marquer le contraste aussi brutalement est surement un choix volontaire d'ailleurs pour opposer le véritable monde "lisse" à la fiction ) et la réalisation est sans faille.
L'humour, sans être hilarant fonctionne plutôt bien et l'histoire est prenante avec quelques moments d'émotion très fort.
A tout cela s'ajoute un travail remarquable du son, avec le doublage d'abord. En plus de André
Dussollier et Florence Foresti, on comptera Vincent Cassel, Marion Cotillard, Guillaume Gallienne, Laurent Lafitte et Vincent Lindon (en capitaliste, ha ha, la bonne blague), excusez du peu. Et Clara Poincaré, que je ne connaissais pas est vraiment touchante dans la voix de la petite fille.
A cela s'ajoute une BO remarquable fruit du travail de la chanteuse Camille et du compositeur Hans Zimmer, clairement les choses n'ont pas été faite à la légère.
Pour conclure, je dirais que "Le petit prince" c'est un projet ambitieux, qui s'est donné les moyens de ses ambitions. Un film original sur une histoire intemporelle et forte mais dont la naïveté, sensible à travers tout le film, pourra rejeter des spectateurs trop mature.



Conclusion:
Je pourrais difficilement dire que c'est mauvais, ce n'est pas le cas, loin de là. Pour autant, le film ne m'a pas vraiment cueilli, il m'a tenu longtemps à l'écart par un traitement un peu naif. Peut-être n'étais-je tout simplement pas la cible et que les enfants préféreront mais je dois avouer même sir je le regrette que j'ai été un peu déçu.

vendredi 7 août 2015

Les 4 fantastiques

Des mauvaises adaptations de super héros, il y en a eu, on pense avec un souvenir ému à Daredevil (merci Netflix de nous avoir fait oublier ça) Elektra, Ghost rider, Punisher, etc mais "les 4 fantastiques" avait ce charme naïf, ce mauvais goût si particulier qu'il pouvait lui permettre d'accéder au rang si prestigieux de véritable Nanard (avec un grand N comme dans Chuck Norris). J'en veux pour preuve la décoloration de Jessica Alba et le costume en mousse expansé de Michael Chiklis. Faire mieux n'était donc pas compliqué et pourtant, on peut toujours avoir des surprises...





Date de sortie: 5 août 2015
Durée: 1h46min
Réalisation: Josh Trank
Casting: Miles Teller, Kate Mara, Michael B. Jordan
Genre: Action , Fantastique
Nationalité: Américain

Synopsis:
En travaillant sur la téléportation, le jeune Red Richard va déclencher des forces qu'il ne soupçonnait pas et dont les conséquences seront désastreuses pour ses amis et potentiellement le monde.


Critique:
Les 4 fantastiques est le nouveau film de Josh Trank qui s'était brillamment illustré avec son premier film "Chronicles" un film de super héros en caméra portée. Le scénario n'était pas follement original mais la réalisation apportait beaucoup au genre et le combat final était une vraie prouesse. Savoir que le réalisateur était à la tête de cette nouvelle adaptation des FF était donc plutôt prometteur tant il avait prouvé son talent et sa passion. Et il faut reconnaitre que ça commençait plutôt bien. L'adaptation était vraiment intelligente: oublié la fusée un peu kitch et les rayons cosmiques, Red Richard travaille désormais sur un téléporteur et c'est le retour d'une autre dimension qui causera l'apparition des pouvoirs. Une modification qui apporte beaucoup sur le fond, notamment sur l'explication des différents pouvoirs, comme dans "la mouche" c'est la réintégration des corps mêlé à d'autres éléments qui créera ses différences de pouvoirs. Une explication scientifique crédible qui permet de rendre l'univers plus cohérent et actuel. Mais c'est à peu prés la seule touche de génie de ce film car le reste du scénario est consternant. À commencer par les modifications sur le personnage de Fatalis (ou "mort" comme l'on traduit les sous titreurs...c'est moi qui meurt) devenu un Hacker Associal aux pouvoirs sans grande logique et au design immonde.
Puisqu'on a commencé à aborder les sujets qui fâchent, parlons du casting, premier véritable point
noir de ce film. Les fans de comics s'attendent surement à ce que je crache sur Michael B. Jordan qui joue Johnny Storm, un acteur noir qui joue un personnage blanc. Et bien non, il fait partie des rares bons choix de casting. Même si c'est cliché de prendre un afro américain pour jouer un personnage drôle, séducteur et tête brulé, c'était aussi un choix qui s'imposait de lui même. Du coup, il s'en tire à merveille et fait un bien meilleur Johnny Storm que Chris Evans qui n'avait pour lui que d'être blond. Non, le véritable accident industriel de ce casting, c'est Miles Teller qui n'a aucun charisme et aucune expressivité. Autant, cela fonctionne à peu près lorsqu'il est censé jouer l'adolescent paumé et timide, autant ça devient franchement ridicule lorsqu'il joue le chef de bande bad-ass. On pouvait difficilement faire pire choix pour incarner Red Richard et pourtant il y avait eu Ioan Gruffudd. Tout aussi ridicule, Toby Kebbell dans le rôle de Fatalis est inexistant, on le préférerait presque avec son costume final et pourtant dieu sait que ce costume est moche. On ne comprendra pas plus le choix de Jamie Bell dans le rôle de Ben Grimm, si j'aime beaucoup l'acteur et qu'il joue très bien son rôle, il n'est pas du tout crédible en "homme fort" ce qui est quand même l'essence de Ben Grimm. C'est à mon sens une trahison bien plus grande au personnage que de prendre Michael B. Jordan dans le rôle de Johnny Storm. Pour finir, rare bon choix du casting: Kate Mara fait une excellente Sue Storm d'autant que le personnage est mis en avant et s'avère presque aussi importante que Red.
Difficile de s'attarder plus longtemps, cette nouvelle adaptation est une fois de plus un échec. Le film aurait pu s'en sortir honorablement grâce à un début efficace bien que conventionnel mais il se tire une balle dans le pied avec une deuxième partie grotesque où plus rien ne tient la route comme si une bonne intro justifiait à elle seule 1h de n'importe quoi. De l'évasion peu crédible et inutile à la cape mystérieuse, plus rien ne fonctionne et on en viendrait presque à regretter l'humour de la première version.
les effets ne rattrapent pas l'ensemble, si la torche et la chose sont fidèle à ce qu'on pouvait imaginer, les scènes d'action n'ont rien de spectaculaire et sont assez mal pensé.
Je ne sais pas où est passé l'inspiration de Josh Trank, probablement dans la première partie du film, mais le reste fait montre d'une absence de maitrise totale et relègue ce film au rang des adaptations foireuses dont on se serait bien passé. Allez donc plutôt voir Ant-man.



Conclusion:
Vu le niveau des précédentes adaptations des 4 fantastiques, il n'était pas dur de faire mieux...et pourtant Josh Trank prouve que si. Espérons que Marvel récupérera les droits et nous sortira enfin un reboot potable dans quelques années.

sérieusement ? C'était possible de faire plus moche que ça ?

lundi 3 août 2015

Ant-man

C'est très rare que je rate un film de super héros au cinéma. En tant que fan de comics, j'essaye de me forcer d'aller les voir même si souvent je sais que je vais me faire plus de mal qu'autre chose. Ant-man faisait un peu partie de ces films que je n'avais pas envie de voir. J'étais très emballé par le projet d'origine mais j'ai commencé à craindre le pire lorsque Edgar Wright ("Le dernier pub avant la fin du monde", "Scott Pilgrim", etc) initiateur de celui-ci s'est fait débarquer avant le tournage. Mes craintes d'un film commercial et insipide étaient elles fondées? c'est ce que nous allons voir.







Date de sortie: 14 juillet 2015
Durée: 1h57min
Réalisation: Peyton Reed
Casting: Paul Rudd, Evangeline Lilly, Corey Stoll
Genre: Action , Science fiction
Nationalité: Américain , britannique

Synopsis:
Tout juste sortie de prison pour un braquage de haut vol, Scott Lang a du mal à se réinsérer dans la vie active et se rapprocher de sa petite fille. Un étrange solution se présentera toutefois à lui en la personne de Hank Pym, génie et ancien super héros, qui compte sur Scott pour prendre sa relève et organiser un cambriolage impossible.



Critique:
Ant-man, voilà un projet audacieux. D'une part, parce que seuls les fans de comics connaissent le personnage et d'autre part parce que c'est un héros qui ne fait pas rêver. C'est quand même l'histoire d'un mec qui peut devenir tout petit, on est assez loin d'un héros de légende. Sans parler du fait que la fourmi évoque plus le nuisible qui vous empêche de pique-niquer tranquille qu'un quelconque valeureux animal. Seul "Mosquito-boy" aurait pu être pire que "Ant-man". (rassurez-vous, "Mosquito-boy" n'existe pas...)
C'est probablement la raison pour laquelle le film à un ton résolument humoristique, pour palier l'aspect "ridicule" du personnage. Un choix d'autant plus logique que le réalisateur Peyton Reed est plutôt connu pour ses comédies.
Et il faut reconnaître que ça marche. Le ton fonctionne dès les premières minutes et Paul Rudd en Friends") tout comme sa volonté de rédemption.
devient vite éminemment sympathique (il faut dire que pour les trentenaires, l'acteur bénéficie déjà d'une bonne cote grâce à "
L'histoire est également prenante, puisque Paul Rudd se retrouve à aider Michael Douglas (excusez du peu) pour organiser un cambriolage dans son ancienne entreprise et détruire une arme redoutable. On retrouve donc le rythme assez propre au film de casse avec: entrainement, constitution de l'équipe etc.
L'histoire offre de nombreux clins d'oeil aux fans (dans les références aux comics mais aussi aux films et séries) et s'avère totalement accessible aux néophytes. Mais surtout, l'humour (souvent subtil et délicieusement décalé) et le rythme, la rendent aussi prenante que celle de "Iron man 1"(qui reste pour moi une référence en matière d'adaptation de comics réussie)
Enfin, je trouve que Christophe Beck ("Edge of Tommorow", "Very bad Trip", etc) livre une bande son vraiment réussi dans un registre décalé (là encore, on pensera à "Gardien de la Galaxie" et sa fabuleuse bande son 80 )
Tout n'est pas parfait non plus, il faudra comme souvent ranger son cerveau bien profond dans sa poche (ou plus profond encore) pour excuser certaines grosses facilités scénaristiques (comment tout ces gens sont-ils capable de viser une fourmi avec une arme à feu, bordel ????!!!!!!!!) et certaines lourdeur d'écriture (la révélation sur Janet Van Dyde notamment qui tombe comme un chameau sur la soupe).
Un petit mot sur le casting,  c'est un plaisir de retrouver Evangelyne Lily dans un rôle badass mais son look ne lui va vraiment pas et Corey Stoll est ridicule en Lex Luthor de seconde zone
En dehors de ces points noirs, on ne boudera pas notre plaisir, sans compter que les effets spéciaux sont fabuleux. C'est une véritable claque visuel et le pouvoir de Ant-man est utilisé au mieux, tant dans ses effets de changement de taille que dans l'utilisation des fourmis (les superbes ponts en fourmis rouge...). Bref, on se régale.
Si Ant-Man n'est pas un grand film, ni le meilleur film Marvel, il reste dans les meilleurs du genre, un divertissement bien conçu qui s’intègre intelligemment dans l'univers Marvel et promet pour la suite. (restez jusqu’à la fin du générique si vous voulez savoir de quoi je parle. Mais attention, mieux vaut être à jour des divers films pour comprendre)




Conclusion:
Ant-man est une belle surprise, un excellent divertissement dans la droite ligné d'un "gardien de la galaxie". Il ne faudra pas en attendre plus mais on passe vraiment un bon moment.