Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

jeudi 30 janvier 2020

Millenium Actress

Autre découverte que j'ai pu faire lors des Cinglès du cinéma, Millenium Actress, un film du géniallissime Satoshi Kon sortie en 2001 et qui n'avait jusqu'alors pas eu les honneurs d'une sortie salle en France. J'en avais beaucoup entendu parler depuis et c'est avec plaisir que je le découvrais enfin.




Sortie au japon : 2001
Sortie en salle française : 18 décembre 2019
Durée : 1h 27min
Genre : Animation, Drame, Fantastique, Romance
Réalisation : Satoshi Kon
Casting vocal : Miyoko Shôji, Mami Koyama, Fumiko Orikasa
Nationalité : Japonaise

Synopsis :

Deux journalistes, dont un fan, vont interviewer l'une des plus grandes actrices japonaises qui vit recluse depuis 30 ans. Elle accepte de leur raconter sa vie et comment sa rencontre avec un mystérieux dissident politique a guidé sa vie dans l'espoir de le retrouver un jour.


Critique :

Satoshi kon est un réalisateur d'animé japonais malheureusement disparu en 2010. Il est plutôt réputé pour Perfect Blue et Paprika deux long métrage très particulier ou le réel flirte avec l'imaginaire de façon à perdre le spectateur. J'ajouterais également la série Paranoia agent qui développait l'univers du réalisateur sur 13 épisodes particulièrement prenant (et frappadingue). Personnellement j'étais un grand fan de ce réalisateur et je n'avais pourtant pas eu l'occasion de voir Millenium actress qui jouissait pourtant d'une solide réputation, et pour cause.
Avec ce prétexte d'interview, Satoshi Kon nous retrace l'histoire du Japon et nous fait découvrir le destin d'une femme d'exception dans un scénario qui n'a rien à envier à Citizen Kane. 
Le film est un véritable tourbillon où se mêlent souvenirs, films et interview dans une frénésie de péripéties qui emporte tout sur son passage. Non seulement c'est brillant en terme d'écriture, et l'histoire nous tient en haleine grâce à plusieurs "secret" qui permettent de rythmer le film, mais ça l'est tout autant par la réalisation qui rend quelque chose d'ennuyeux (une interview) totalement vertigineux. Le film semble ne durer que quelques minutes tant on est emporté par la vie trépidante de cette actrice et par cette passion qui ne l'a jamais quitté. De plus, s'il est très sérieux et parfois grave, le film sait aussi se montrer très drôle grâce à ses personnages secondaires.
Niveau musique, le réalisateur fait appel à Susumu Hirasawa qu'il retrouvera sur ses œuvres suivantes et qui fait presque partie intégrante de la patte de Satoshi Kon. Comme à chaque fois, il livre une partition épique portée par des voix masculines puissantes, une musique qui renforce la dynamique de l'histoire et cette sensation de course effrénée.
Millenium actress est probablement le film le plus accessible de Satoshi Kon pour autant ça ne veut pas dire que c'est le moins bon. Bien au contraire, il a su mettre toute sa folie au service d'une histoire simple et efficace pour en faire une ode à la passion. Très réaliste et pourtant totalement fantasmé, le film réunit le meilleur des deux mondes en une ode au cinéma assez rare.
On notera également la force du personnage principal, il est suffisamment rare d'avoir un personnage féminin aussi riche pour ne pas le signaler.
Vous l'aurez compris, ce film est à voir et à revoir.
Attention toutefois de ne pas déduire qu'on peut le regarder avec des enfants car c'est un dessins animé. Si rien ne l’empêche (ni sexe, ni violence) son propos et la complexité de la structure risque de perdre les plus jeunes et d'en faire une expérience un peu ennuyeuse.
Une oeuvre grisante.



Conclusion:

Un film brillant, réalisé avec une maestria rare, un hommage vibrant au cinéma et à la vie indubitablement un film à voir.

lundi 27 janvier 2020

Crisis Jung

Le week-end du 24 janvier c'était les Cinglés du cinéma à Argenteuil et pour l'occasion j'ai enfin pu découvrir Crisis Jung, une série du studio Bobbypills sur laquelle je louchais depuis quelques années. La série sortira sur Netflix le 1er février laisser moi donc vous dire si ça vaut le coup ou pas.





Diffusion Netflix : 1er février
Durée : 10 x7'
Genre : Action, parodie, psychologie
Réalisateurs : Baptiste Gaubert and Jérémie Périn
Casting vocal : Martial Le Minoux, Karim Tougui, Pauline Moingeon Vallès
Nationalité : Français

déconseillé au moins de 16

Synopsis :

Alors qu'ils filent le parfait amour, Jung et Maria sont séparés par la fin du monde. Maria tombe dans les griffes du sinistre Petit Jésus qui la décapite et utilise sa tête pour renforcer ses pouvoirs. Impuissant à combattre cet adversaire Jung part en quête pour sauver celle qu'il aime.

Critique :

Pourquoi je m'intéressais à Crisis Jung ?
Tout simplement parce que c'est un travail de Jérémie Périn, le réalisateur de la série télé Lastman et que c'était une de mes grosses claques audiovisuelles de ces dernières années. La série est produite par Bobypills un studio qui regroupe nombreux talents de Lastman dont Baptiste Gaubert ou Balak (l'un des auteurs de Lastman qui a ici une participation mineure) et connu pour sa vision jusqu’au-boutiste de ses œuvres (je vous invite à jeter un œil à Peepoodo.)
J'étais donc curieux de voir ce que le réalisateur allait bien pouvoir sortir après le tour de force que représentait Lastman et il faut reconnaître que la promesse de Crisis Jung était alléchante.
A noter que mélanger fiction et Jung n'est pas si fou que ça, car ce psychiatre flirt avec le mono-mythe (la théorie narrative de Campbell) et on pourrait résumer grossièrement les deux par : l'humain est guidé par des archétypes anciens et puissants profondément ancrés dans notre inconscient collectif.
Voilà pour présenter le fond car la forme est bien plus simple, il s'agit de Ken le survivant. Très
clairement, la série est un hommage au dessin animé culte, on retrouve les punks tout droit sorti de Mad-Max, les techniques martiales à plusieurs coups (baptisé ici "la technique des 10 gros coups de poing"), la quête de Julia (ici Maria pour rajouter une touche biblique), etc. On pourra également reconnaître de nombreux poncifs du genre shonen (manga d'action pour ado) avec notamment le héros qui se relève toujours après sa défaite, les transformations, le monstre de l'épisode, etc. Et c'est en jouant sur ces codes que Crisis Jung se différencie puisque si le héros réussit à se relever, c'est grâce à une thérapie qu'il suit.
L'histoire est simple : un héros essaye de sauver sa petite amie en combattant un méchant, mais ça n’empêche pas la série d'être redoutablement écrite et de donner à réfléchir, notamment l'histoire est clairement une métaphore dont les clefs ne vous seront pas directement données. Outre ces subtilités, c'est l'humour qui marque surtout. Il vaut mieux apprécier l'humour noir mais le curseur de Crisis jung est poussé tellement loin que ça en devient ridiculement drôle. Les envolés lyrique de fin d'épisode du personnage principal notamment sont à pleurer de rire sans parler de sa technique de combat. Il ets amusant de constater que les auteurs ont réussit à reproduire volontairement, l'accident industriel que fut la diffusion de Ken le survivant en France.
Techniquement, il n'y a rien à redire, les dessins et l'animation sont superbes, on se doute qu'il y a eu de l'économie de faite pour pouvoir produire la série dans son ensemble mais ça ne choque pas car c'est intégré à l'histoire. Toutefois, je ne conseillerais pas forcément de regarder tous les épisodes d'un coup. La raison est simple, la majorité des épisodes ont le même squelette ce qui rend l'ensemble très répétitif. J'ai pris beaucoup de plaisir à tout regarder d'un bloc mais je pense que j'aurais d'autant plus apprécié en les regardant comme une série, un épisode par jour par exemple.
Crisis Jung n'est clairement pas une série à mettre devant tous les yeux, c'est ultra violent, complètement second degré et plus subtile que ça n'en a l'air mais ça n'en reste pas moins une série marquante qui vous donnera à réfléchir. A voir absolument.


Conclusion :

Crisis Jung est un pastiche de Ken le survivant, il pousse l'univers à son paroxysme en utilisant les théories Jungienne pour nous livrer une oeuvre symbolique d'une force rare et d'un humour ravageur. C'est moderne, c'est unique, c'est extrêmement bien fait.

mardi 21 janvier 2020

Brooklyn affairs

J'avais très envie de voir ce film à sa sortie mais il vient seulement d'être projeté dans mon petit cinéma de banlieue, du coup voyons donc un mois après tout le monde ce que ce deuxième film d'Edward Norton plutôt bien reçu par la critique a vraiment dans le ventre.





Sortie en salle : 4 décembre 2019
Durée : 2h 25min
Genre : Policier, Drame
Réalisateur : Edward Norton
Casting : Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin
Nationalité : Américain

Synopsis:

New york, 1950, Lionel Esrog, affligé du syndrome de la tourette est un petit détective au service de son idole Franck Minna. Lors d'une affaire qui tourne mal, Lionel est témoin de l’assassinat de son patron. Choqué d'avoir perdu celui qu'il considère comme un père, le détective se met en traque des responsable en essayant de démêler les tenants d'une affaire qui le mènera dans les plus hautes sphères du pouvoir.

Critique :

Le moins qu'on puisse dire c'est que la bande annonce de Brooklyn affairs était séduisante. Après une comédie romantique exigeante il y a 20 ans (au nom d'Anna) Edward Norton (Birdman, Moonrise Kingdom, fight club, etc) nous revenait avec un film noir qui avait tout l'air d'être dans la droite lignée d'un Chinatown ou des grands classiques comme le Faucon Maltais. Et il faut reconnaître que dès les premières minutes, le réalisateur nous plonge dans une reconstitution savoureuse et prenante. Le casting n'y est pas pour rien, que ce soit Bruce Willis en patron charismatique, Edward Norton en handicapé idéaliste ou Ethan Suplee, Bobby Cannavale et Dallas Roberts en détectives on se retrouve avec une belle brochette de gueules et du bon niveau de jeu. Si à ça on ajoute Alec Baldwin, Willem Dafoe et Gugu Mbatha-Raw là le choix des acteurs touche au génie et c'est un vrai régal de les voir interagir à l'écran.
D'autant que les images sont magnifiques, si j'exclu la scène de gare que j'ai trouvé un peu artificielle, les compositions de plans sont superbes et vivantes avec quelques transition qui renforcent ce travail de l'image et des fondu enchaînés très marquant (surtout celui du pont).
Les images ne seraient rien sans une bonne bande son et on pourra ici savourer le travail de Daniel Pemberton (Yesterday, Spiderman New generation, etc) dans une approche très jazzy, un choix classique mais très efficace rehaussé par l'ajout d'un superbe morceau de Thom York.
La forme est donc très réussie mais qu'en est-il du fond ?
Déjà on pourra apprécier la modernité de l'écriture : choisir un personnage principal comme Lionel Esrog n'est pas courant, outre son handicap c'est un personnage pacifiste et bienveillant, sa relation avec Laura est ainsi un modèle du genre, quelque chose qu'on ne voit que trop rarement au cinéma. Si les thématiques ne sont pas neuves, surtout dans ce genre de film, elles n'en restent pas moins traitées habilement et résonnent avec l'actualité.

Nous sommes donc sur un sans faute ? Brooklyn Affairs est le film de ce début d'année ?
Malheureusement non, car malgré ce concert d'éloges et tous les compliments que j'ai envie de faire à ce film, je ne peux pas ignorer à quel point le classicisme de cette histoire renforce la longueur de l'ensemble. Je n'irais pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé (pourtant en 2h30 j'aurais pu) mais je n'ai jamais vraiment été emporté par le film tant tout semblait convenu. Il y a bien une surprise, un retournement de situation, mais pour tout dire à plus de deux heures de films, je n'en avais plus grand chose à faire d'autant que même si elle c'est logique, ce n'est pas très impressionnant en tout cas pas assez pour justifier la longueur de l'enquête.
Mon autre regret concerne le handicap du personnage principal. Il est globalement très bien traité, il
n'est ni ridicule, ni pitoyable, juste différent. Il s'agit du bon côté du traitement de ce handicap, une manière d'intégrer sobrement un personnage différent. Non, mon regret concerne le manque d'inventivité concernant ce handicap. Le film passe ses deux heures à nous expliquer que Lionel pense différemment, que son cerveau fait sans cesse des connexions bizarres mais en dehors du fait qu'on nous le dise, on ne le voit jamais. Une enquête était pourtant le moment idéale pour voir ces connexions à l'oeuvre, cela aurait pu donner l'occasion de mise en scènes riches. Mais aucun risque n'a été pris sur ce point. Même l'utilisation récurrente de drogue par le personnage principal n'a quasi aucun impact sur la réalisation.
J'avoue éprouver beaucoup de regret pour ce film. On y sent une volonté de bien faire, et formellement c'est plutôt réussi. Mais il est difficile de mettre de côté un manque d'originalité, de créativité, qui fait de Brooklyn affairs un gros matou ronronnant. C'est un bon film mais loin d'être inoubliable.

Conclusion :

Pour une première fois, c'est plutôt réussi, Edward Norton nous livre une lecture moderne d'un genre très classique. On regrettera juste le trop grand classicisme de l'ensemble qui donne l'impression d'avoir tout déjà vu mille fois.

pour l'anecdote, Norton tenait absolument à reconstituer une gare qui n'existe plus. Personnellement c'est la scène que j'ai trouvé la moins réaliste, la femme avec ses valises et le couple qui s'embrasse ajoutant beaucoup à l'aspect artificiel de l'ensemble.

mercredi 15 janvier 2020

Les enfants du temps

Mon premier film de l'année sera donc un film d'animation. Il faut dire que ces dernières années l'offre a considérablement augmenté et souvent avec de très bonnes choses. C'est ici le retour du réalisateur de Your Name qui avait créé la surprise en janvier 2017, voyons si il réitère son succès.





Date de sortie : 8 janvier 2020
Durée : 1h 54min
Réalisateur : Makoto Shinkai
Casting Vocal : Gabriel Bismuth-Bienaimé, Maryne Bertieaux, Jérôme Pauwels
Genre :film Animation, film fantastique, romance
Nationalité Japonais

Synopsis :

Lycéen en fugue à Tokyo, Hodata fait la connaissance de Hina, une jeune fille qui semble capable de faire revenir le soleil dans une capitale submergé par la pluie depuis des semaines. Les deux enfants vont se construire un avenir dans ce monde d'adulte dur et froid qui ne semble pas prêt à vouloir les laisser faire.

Critique :

Que dire des enfants du temps ?
Tout simplement que c'est beau. Qu'en me remémorant le film j'ai mon petit cœur qui se sert tellement c'était émouvant.
Sans l'ombre d'un doute Makoto Shinkai réitère l'exploit de Your Name et nous livre un grand film, accessible à tous, une oeuvre belle et intelligente qui ne peut pas laisser insensible. Les personnages sont également bien écrit avec une belle parité. Si le personnage principal est un homme, il ne correspond pas vraiment aux canons du genre mais surtout les personnages féminins n'ont pas à rougir sur leur implication dans l'histoire, elles sont fortes et maîtresses de leurs destins (en tout cas autant que les hommes).
S'il semble avoir une méthode bien rodé, le réalisateur nous propose tout de même une oeuvre aux antipodes de ce que l'industrie hollywoodienne nous livre à longueur de semaines. Il prend son temps pour poser des personnages attachants et complexes mais aussi pour créer un univers cohérent dans lequel on prend plaisir à s'immerger.
Il ne cède pas au besoin de tout expliquer et n'hésite pas à laisser de nombreux points moins importants dans le flou pour se concentrer sur l'essentiel. Enfin, l'histoire repose une fois de plus sur une idée simple, forte mais originale. Une idée qui résonne aujourd'hui avec force puisque les dérèglements climatiques sont devenus une inquiétude quotidienne des pays civilisés.
Tout cela c'était pour le fond et pour la forme il n'y a rien de plus à ajouter. Là encore les images sont superbes et les environnements sont riche même si on quitte relativement peu Tokyo. Les effets d'eau sont saisissant, certains mouvements de caméra vraiment réussi. Bref c'est un sans faute et le film n’échappe à la note maximale qu'à quelques détails près. Même si je comprend le jeu du placement de produit et que c'est encore plus légitime dans un monde réaliste comme celui-ci j'ai eu du mal à digérer le nombre impressionnant de marques citées à l'écran (et le fait qu'un bigmac soit le meilleur repas que le héros n'ait jamais mangé, même si ça s'explique dans le contexte ont sent quand même le marketing derrière), j'ai également du mal avec plusieurs passages musicaux, c'était déjà le cas dans Your name, je crois que ça fait partie du genre mais ça me casse un peu l’immersion même si les musiques sont très belles.
Ces détails mis à part, vous l'aurez compris, Les enfants du temps fait partie des films à ne pas louper en ce début d'année, une belle occasion de vous donner la pèche.


Conclusion :

Makoto Shinkai confirme son savoir faire avec ce nouveau film. Certes l'on sent la recette derrière et les enfants du temps est très proche de Your Name mais une fois de plus le réalisateur sait nous emporter dans son univers avec humour, grâce et intelligence.

mercredi 8 janvier 2020

Little Monster

On commence l'année avec un film que j'ai vu l'année dernière sur amazon prime. je l'avais longtemps attendu mais il n'était pas sortie en salle, j'ai donc profité de sa présence au catalogue de la plateforme américaine pour rattraper ce retard.




31 octobre 2019 en VOD
Durée : 1h 34min
Genre :Epouvante-horreur, Comédie
Réalisateur :Abe Forsythe
Casting :  Alexander England, Lupita Nyong'o, Josh Gad
Nationalité :Australien

Synopsis :

Dave, looser complet, se joint à une sortie scolaire de son neveu pour essayer de séduire sa professeur : la superbe miss Caroline. Le destin voudra qu'une attaque de zombie se déclare pendant la visite faisant de cet éternel adolescent le seul soutien possible pour sauver les enfants du danger.

Critique :

Allez, on commence l'année avec un gros coup de gueule. Si vous avez vu l'affiche de Little Monster puis regardé la bande annonce, comme moi vous avez compris que le film tourne autour d'une maîtresse qui essaye de sauver ses élèves d'une invasion zombie. Et vous vous serez fait salement manipuler par l'équipe marketing car l'histoire est bien différente et tristement plus banale. C'est juste une question d'angle de vue mais le personnage masculin qu'on aperçoit vaguement dans la bande annonce et qu'on pense être le sidekick comique s'avère être le héros du film et Lupita Nvongo (Us, Black panther, etc) son love interest. Et oui, la bande annonce met en avant la majorité des scènes où l'on peut voir l'actrice, oubliant au passage que le film tourne majoritairement autour de l'acteur et de la fameuse histoire de l'homme blanc mal dans sa peau qui va devoir mûrir. C'est tellement rageant de voir qu'on
dissimule un film tristement convenu derrière un vernis de modernité. Alors oui, Lupita Nvong'o est excellente dans le film et son personnage très intéressant, mais une fois de plus c'est uniquement un personnage secondaire, elle n'a pas le droit au premier rôle. Là où c'est encore plus choquant c'est que pour justifier ce manque de modernité dans l'écriture on nous aurait habituellement rétorqué que personne n'irait voir un film dont l’héroïne est une femme noire. Argument stupide s'il en est surtout que dans le cas présent toute la communication se fait autour de cette femme noire alors la moindre des choses aurait-été qu'elle soit l’héroïne de son film.
Bref, c'est d'autant plus rageant que le film a du potentiel et qu'on passe globalement un bon moment devant mais en 2019 on ne peut plus laisser passer des méthodes aussi douteuse.
Bref, si vous avez envie de vous voir une petite comédie horrifique sympa, Little Monster tient plutôt la route, le contraste entre les enfants "insouciants" et les zombie est très efficace, le rythme est inégal mais il y a de bons moments. En l'état le film ne marquera surement pas autant les esprits que Shaun of the dead mais aurait carrément eu une autre gueule centré sur son excellente actrice. (nota : attendez vous à avoir des chansons à la con coincé dans la tête pendant plusieurs jours)


Conclusion :

L'idée de ce film d'horreur suivant une maîtresse d'école était brillante mais l'angle réellement choisi est d'un convenu désespérant. Au final le film reste agréable à regarder mais à mille lieux de ce qu'il aurait dû être.

A noter que certains pays ont opté pour une affiche plus réaliste, encore que Lupita devrait être sur le côté et non devant.