J'avais très envie de voir ce film à sa sortie mais il vient seulement d'être projeté dans mon petit cinéma de banlieue, du coup voyons donc un mois après tout le monde ce que ce deuxième film d'Edward Norton plutôt bien reçu par la critique a vraiment dans le ventre.

Durée : 2h 25min
Genre : Policier, Drame
Réalisateur : Edward Norton
Casting : Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin
Nationalité : Américain
Synopsis:
New york, 1950, Lionel Esrog, affligé du syndrome de la tourette est un petit détective au service de son idole Franck Minna. Lors d'une affaire qui tourne mal, Lionel est témoin de l’assassinat de son patron. Choqué d'avoir perdu celui qu'il considère comme un père, le détective se met en traque des responsable en essayant de démêler les tenants d'une affaire qui le mènera dans les plus hautes sphères du pouvoir.Critique :

D'autant que les images sont magnifiques, si j'exclu la scène de gare que j'ai trouvé un peu artificielle, les compositions de plans sont superbes et vivantes avec quelques transition qui renforcent ce travail de l'image et des fondu enchaînés très marquant (surtout celui du pont).

La forme est donc très réussie mais qu'en est-il du fond ?
Déjà on pourra apprécier la modernité de l'écriture : choisir un personnage principal comme Lionel Esrog n'est pas courant, outre son handicap c'est un personnage pacifiste et bienveillant, sa relation avec Laura est ainsi un modèle du genre, quelque chose qu'on ne voit que trop rarement au cinéma. Si les thématiques ne sont pas neuves, surtout dans ce genre de film, elles n'en restent pas moins traitées habilement et résonnent avec l'actualité.
Nous sommes donc sur un sans faute ? Brooklyn Affairs est le film de ce début d'année ?
Malheureusement non, car malgré ce concert d'éloges et tous les compliments que j'ai envie de faire à ce film, je ne peux pas ignorer à quel point le classicisme de cette histoire renforce la longueur de l'ensemble. Je n'irais pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé (pourtant en 2h30 j'aurais pu) mais je n'ai jamais vraiment été emporté par le film tant tout semblait convenu. Il y a bien une surprise, un retournement de situation, mais pour tout dire à plus de deux heures de films, je n'en avais plus grand chose à faire d'autant que même si elle c'est logique, ce n'est pas très impressionnant en tout cas pas assez pour justifier la longueur de l'enquête.
Mon autre regret concerne le handicap du personnage principal. Il est globalement très bien traité, il
n'est ni ridicule, ni pitoyable, juste différent. Il s'agit du bon côté du traitement de ce handicap, une manière d'intégrer sobrement un personnage différent. Non, mon regret concerne le manque d'inventivité concernant ce handicap. Le film passe ses deux heures à nous expliquer que Lionel pense différemment, que son cerveau fait sans cesse des connexions bizarres mais en dehors du fait qu'on nous le dise, on ne le voit jamais. Une enquête était pourtant le moment idéale pour voir ces connexions à l'oeuvre, cela aurait pu donner l'occasion de mise en scènes riches. Mais aucun risque n'a été pris sur ce point. Même l'utilisation récurrente de drogue par le personnage principal n'a quasi aucun impact sur la réalisation.
J'avoue éprouver beaucoup de regret pour ce film. On y sent une volonté de bien faire, et formellement c'est plutôt réussi. Mais il est difficile de mettre de côté un manque d'originalité, de créativité, qui fait de Brooklyn affairs un gros matou ronronnant. C'est un bon film mais loin d'être inoubliable.
Conclusion :
Pour une première fois, c'est plutôt réussi, Edward Norton nous livre une lecture moderne d'un genre très classique. On regrettera juste le trop grand classicisme de l'ensemble qui donne l'impression d'avoir tout déjà vu mille fois.pour l'anecdote, Norton tenait absolument à reconstituer une gare qui n'existe plus. Personnellement c'est la scène que j'ai trouvé la moins réaliste, la femme avec ses valises et le couple qui s'embrasse ajoutant beaucoup à l'aspect artificiel de l'ensemble.
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