Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 31 août 2018

Blackkklansman

Le temps file, et une fois de plus je me trouve à cours. Je vais quand même essayer de me faire quelques toiles car il y a de belles choses en ce moment je vais juste devoir opter pour des critiques plus courtes.




Date de sortie 22 août 2018
Durée : 2h 16min
Réalisation :  Spike Lee
Csting : John David Washington, Adam Driver, Topher Grace
Genres : Biopic, Comédie, Policier
Nationalité : Américain

Synopsis:

Premier flic noir du Colorado Springs Police Department, Ron Stallworth va devoir lutter contre les préjugés mais surtout réussir à infiltrer le Ku Klux Klan pour en démenteler la dangeureuse antenne locale.

Critique :

Il me faisait de l’œil depuis un moment celui là. Déjà parce que j'aime beaucoup Spike Lee et que je n'avais rien vu de lui depuis Inside Man (c'était hors de questions que j'aille voir Old Boy, faut pas déconner, Park Chan-Wook for ever !). et ensuite parce que le pitch était complètement fou. L'histoire vraie de comment un officier de police noir a réussi à infiltrer le Ku Klux Klan, c'est démentiel. Sans parler du fait que c'est toujours tristement d'actualité car aujourd’hui encore le Klan et le fascisme sont très représentés aux états-unis (en Europe nous avons seulement le fascisme, on a de la chance).
Du coup, j'étais très motivé pour voir ce film et je n'ai pas été déçu. On retrouve tout le talent de réalisateur de Spike Lee mais également son côté militant. C'est quelque chose que j'ai toujours aimé chez lui mais que j'ai trouvé un peu trop prononcé ici. En effet, le film souffre de légers problèmes de rythme que j'attribue au fait que le réalisateur a privilégié la militance à la narration. J'ai surtout trouvé cela flagrant dans la première scène de discours, bien plus longue qu'elle n'aurait dû l'être pour servir l'histoire.
Après, je ne nie pas au film son intérêt ainsi que la nécessité de pouvoir dire ces choses à l'écran. Mais je pense que le film aurait gagné en force et donc le discours en efficacité si le réalisateur s'était montré légèrement moins militant. Sans parler que dans certains moment, les références aux événements contemporain sont un peu trop appuyées. Les personnages nous feraient un clin d'oeil que ça n'en serait pas moins grossier.
C'est dommage car le film est plutôt subtile dans l'ensemble. Loin de se focaliser sur le KKK, qui est un problème évident, le film dénonce bel et bien toutes les formes de sectarisme au travers d'un personnage moderne et réfléchi (et d'une scène en montage parallèle très réussi).
Bon divertissement, Blackkklansman fait parti de ses films utiles qui nous donnent à réfléchir sur notre société en nous montrant ses aspects peu reluisant d'autant que le film est inspiré de faits réels à plus d'un titre.
Niveau casting, j'ai beaucoup apprécié John David Washington que je n'avais jamais vu, et Adam Driver (L'homme qui tua don quichotte, Logan Lucky, etc) fait aussi du très beau boulot. La caractérisation des personnages fait parties des points forts du film. On s'attache facilement à eux, ils ont tous ce petit trucs qui fait qu'on les remarque.
Pour finir, je dirais que j'ai eu un peu de mal avec la fin du film, qui se fait en plusieurs étapes. On rentre ici purement dans l'experience personnelle et l'interprétation mais j'ai trouvé que la "vraie fin" du film était vraiment chouette et concluait cette comédie de la meilleure des façons. Au contraire, les fins que je qualifierais de "additionnelles", si elles sont plus réalistes viennent un peu plomber le discours précédent et je ne vois même pas ou ça mène à part à démoraliser le public.
Bref, il y a quelques petites choses qui m'ont gêné mais ça reste un bon films important, donc je recommande chaudement.


Conclusion:

Un film passionnant, drôle et profondément militant, peut-être un tout petit peu trop ce qui donne des longueurs. Dommage car il a beaucoup de qualité et c'est un beau retour de Spike lee sur le grand écran.

mercredi 29 août 2018

Les vieux fourneaux

Allez, visiblement je suis dans une période comédie Française, rassurez-vous, ça me passera vite mais pas avant que je vous ai parlé de cet énième adaptation de bande dessinée.




Date de sortie 22 août 2018
Durée : 1h 29min
Réalisation : Christophe Duthuron
Casting : Pierre Richard, Eddy Mitchell, Roland Giraud
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis:

A la mort de Lucette, Pierrot et Mimille vont retrouver leur ami Antoine désormais veuf pour le consoler. Mais lorsque celui-ci tombe sur une lettre prouvant qu'elle l'a trompé avec son ancien patron, son sang ne fait qu'un tour et Sophie, la petite fille d'Antoine ainsi que ses deux vieux amis vont devoir tout tenter pour l’empêcher de commettre le pire.

Critique :

Premier film de Christophe Duthuron, les vieux fourneau est l'adaptation d'une bd à succès de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet.
Si j'en ai lu un peu je n'ai malheureusement pas lut le premier tome, celui qui est adapté ici, et ne pourrais donc pas jauger de la qualité de l'adaptation. Je peux au moins dire que l'esprit est bien retranscrit, on retrouve notamment cette ambiance très campagnarde et anarchiste propre à l'histoire de ces trois petits vieux.
La force du film, évidemment, c'est son casting, réunir Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud pour incarner les trois personnages c'étaient vraiment une bonne idée. Le choix d'Eddy Mitchell est certes un peu discutable, son physique ne correspondant absolument pas à celui du personnage de la bd mais la joie de revoir le chanteur sur le grand écran pallie ce petit défaut.
Les rôles féminin ne sont pas en reste, au contraire, car face à cette petite bande de rigolo ont trouve de beaux rôles de femme de poigne et Alice Pol, en plus de sa fougue, offre un peu de fraîcheur
Au niveau de l'histoire, ça fonctionne vraiment bien, les personnages sont attachants et on se laisse emporter par leur improbable aventure.
De plus, si la réalisation est assez classique, elle réserve toutefois quelques surprises concernant les flashback qui apportent un petit plus non négligeable à l'ensemble. Il n'y a guère que le tout premier que j'ai trouvé un peu raté, probablement parce qu'il repose uniquement sur un effet spécial.
S'il y avait un défaut que je devrais retenir c'est que finalement le film n'est pas follement drôle. On ne rit pas vraiment même si on s'amuser beaucoup. C'est un excellent divertissement doublé d'une histoire touchante mais pas vraiment une comédie. Pour une fois, je pense qu'on peut dire que l'adaptation est réussie et qu'elle permettra peut-être à un nouveau public de découvrir cet univers.




Conclusion:

Une chouette comedic, très française mais dans le bon sens du terme.

lundi 20 août 2018

Le monde est à toi

On équilibre un peu le blog avec une comédie Française, un genre que je traite assez rarement. La bande-annonce ne m'avait pas vraiment vendu du rêve mais les conseils d'une amie et le créneau horaire m'ont décidé à tenter ma chance. L'occasion de faire une bonne découverte ou pas ? C'est ce que nous allons voir.  





Date de sortie : 15 août 2018
Durée : 1h 41min
Réalisateur : Romain Gavras
Casting : Karim Leklou, Isabelle Adjani, Vincent Cassel
Genres : Action, Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :


François n'a jamais connu que le milieu du crime, pourtant il rêve d'une vie tranquille, loin du danger et des escrocs. Un rêve à portée de main puisqu'il lui suffit d'investir ses économies avant la fin de la semaine. Mais c'est compter sans sa mère qui à tout dépensé condamnant François à trouver un moyen de rassembler 80 000 euros en quelques jours s'il ne veux pas tirer un trait définitif sur ses rêves.

Critique :


Le monde est à toi est le deuxième film de Romain Gavras fils du célébre réalisateur Costa Gavras (Z, Amen, etc) et plus habitué aux courts métrage et à la pub qu'au cinéma. C'est une comédie de gangsters avec une structure assez classique (un peu à la Ocean 11 ou Logan Lucky), le coup qui tourne mal et nécessite un second coup qui réserve des surprises. Une structure peu originale donc et qui génère des attentes, le coup final devant être le climax de l'embrouille ce moment où l'on est impressionné par l'intelligence du héros.
S'il y a beaucoup de déjà vu dans le thème, l'originalité du film réside dans le léger décalage des archétypes de ses personages et surtout de son héros véritable antithèse de Tony Montana, fils à maman opprimé qui ne rêve que d'une vie normale loin des deals et des arnaques. Dans ce rôle d'homme ordinaire Karim Leklou (Le nom des gens, Un prophète, etc)  un acteur que je n'avais jamais vu mais qui rempli parfaitement son rôle d'homme acculé, fatigué, qui se bât pour défendre son dernier espoir. Son petit côté looser le rend éminemment sympathique et surtout ce personage évite la banlieusite (néologisme bonjour, je veux parler de l'utilisation abusive des pires modes d'expressions de banlieue: les wesh, les gros, les refré, etc qui rendent un personnage insoutenable) face à lui la Divines Oulaya Amamra qui s'avère une fois de plus très douée. Comme pour Divines son personnage est suffisamment riche pour lui permettre d'exprimer toute une palette d'émotions et elle n'a pas à rougir face aux grosses vedettes du film. Car oui, le film a la chance d'avoir deux gros nom du cinéma français à l'affiche : Isabelle Adjani absolument parfaite en mère abusive et Vincent Cassel tout aussi marquant en gros looser complètement effacé. Son personnage est probablement un des plus drôles du film et c'est agréable de le voir dans un rôle bien moins charismatique que ceux auquel nous avons été habitué. Enfin, le casting se complète de quelques belles gueules et de personnages savamment décalés comme "Poutine". On notera enfin la présence de Philipe Katerine et de François Damiens même s'il s'agit surtout de sympathique cameos.
Ce que j'ai vraiment apprécié dans ce casting et dans les personnage c'est que le film n'a pas plongé dans l'illustration lourdingue de la banlieue, ce que laissait craindre la bande annonce. On retrouve effectivement les éléments tape à l’œil et agressif qu'on attribue de façon négatif à cet univers mais le film a su voir plus loin et c'est appréciable.
La bande son est en ce sens très réussie car si on retrouve du rap on retrouve aussi de grands classiques de la chanson populaire française qui donnent une toute autre ampleur aux images.
Si la direction d'acteur est à l'évidence de qualité, il en est de même pour la réalisation avec quelques plans vraiment superbes, ne serait-ce que ce tout premier plan de la cité. Difficile de faire plus marquant. Pour autant, la réalisation souffre d'un point plus faible : les scènes d'actions, car si l'histoire s'y prête, il n'y en a ici quasiment aucune.  Il y a bien quelques utilisations d'armes à feu et quelques coups mais il ne s'agit jamais d'affrontements ce sont juste des aggressions à sens unique qui permettent d'illustrer la violence mais jamais d'insuffler de l'action. C'est un détail, voir même un choix, mais j'ai ressenti un léger manque à ce niveau et le public habitué aux blockbusters Americains du même style le ressentira d'autant plus.
Enfin, le point faible du film, c'est probablement le scénario. Ce n'est pas qu'il soit mauvais, il y a beaucoup de bonnes choses c'est juste qu'il est mal équilibré. Le cœur du film est un peu confus avec un empilement de péripéties qui rallongent inutilement le film (ou disont qu'il y avait déjà eu tellement de choses avant qu'on a surtout envie de rentrer dans le dur du film à ce moment) mais surtout le climax n'est pas à la hauteur. Comme je l'expliquais plus tôt, il s'agit d'un film d'arnaque, la construction est classique et mène à une ultime arnaque où le héros doit passer pour un petit génie. Sauf que cette conclusion ne me semble pas assez satisfaisante. Là encore trop brouillonne, on perd la force du film pour finir de façon molle et décevante ce qui va presque à l'encontre du sujet.
Bref, j'ai passé un bon moment devant ce film mais je suis un peu frustré qu'il n'ait pas pu prendre plus d'ampleur car Romain Gavras a très clairement une patte et devrait pouvoir nous épater dans ses prochains films.
Anecdote le film m'a étrangement fait penser à Narco de Gilles Lelouche. Le rapport n'est pas évident mais il y a quand même quelque chose. Quoi qu'il en soit, je ne peux que vous recommander de jeter un œil à Narco si vous avez l'occasion. Les films français aussi originaux se font rares.




Conclusion :

Un bon petit mix polar/humour, on regrettera juste un léger manque de maîtrise de la narration qui fait passer le film a peu de chose d'être vraiment très bon.



Une affiche alternative plutôt sympa


vendredi 17 août 2018

Mary Shelley

Vous vous souvenez de cette époque où j'allais voir des films uniquement parce qu'ils étaient en costume ? Et bien devinez quoi, aujourd'hui je vous parle d'un film en costume.




Date de sortie : 8 août 2018
Durée : 2h 00min
Réalisateur : Haifaa Al Mansour
Casting : Elle Fanning, Douglas Booth, Tom Sturridge
Genres : Drame, Historique
Nationalité : Britannique

Synopsis:

Fruit d'une mère féministe avant l'heure morte en couche et d'un père anarchiste, Mary Wollstonecraft Godwin malgré son jeune âge est déjà une libre penseuse. Sa rencontre avec le sulfureux Shelley lui fournira l'occasion d'exprimer pleinement sa rebellion dans une histoire d'amour mouvementée.


Critique :

Bien que l'autrice soit fascinante, rien ne me destinait vraiment à aller voir ce film. L'affiche n'est pas inspirante et la bande annonce si elle fait montre d'un certain potentiel laisse aussi craindre le pire des téléfilm romantique de l'après-midi sur M6. Mais voilà, il y a des costumes donc j'étais condamné à voir ce film et me faire un avis dessus.
On retrouve donc Elle Fanning (How to talk to girlLes proiesNeon Demon, etc) dont je ne vous ai pas parlé depuis au moins, pfiuu, deux mois facile, qui incarne Mary Shelley, jeune femme indépendante, asociale et peu expressive, c'est à dire a peu près tous ses rôles depuis qu'elle fait du cinéma. J'ai beau la trouver attachante, ça commence à se voir que son potentiel d'actrice est très limité. Choisir cette actrice pour ce rôle, c'est un peu le choix de l'évidence et de la facilité.
Et c'est un peu tout le problème de Mary Shelley car avec ce deuxième film, Haifaa Al Mansour joue la facilité, certes un film en costume c'est toujours un challenge car il y a ebaucoup de travail sur la reconstitution mais en dehors de ça et en dépit du sujet : le film n'est pas subversif, les acteurs sont lisses, rien ne dépasse jamais du cadre. On a même droit a une fucking happy end !!! (ah oui c'est un spoiler, mais peut-on vraiment spoiler un biopic ?)
Parti d'une histoire d'amour tragique et choquante pour l'époque où les morts naturels et les suicides étaient trop nombreux pour mes dix doigts (mais l'auteur a allègrement supprimé des personnages importants de la réalité historique pour bien rester dans le cadre confortable de ce qu'il voulait raconter) on se retrouve avec une romance sirupeuse et vaguement contrarié. Si on entend bien dire dans le film que l'amour entre Mary et Percy est choquante, jamais on ne le sent à l'image et ce ne sont pas les quelques plans où on voit Byron boire à la bouteille qui feront de lui un dépravé non plus.
C'est tout le drame de ce film, il se saisit d'une histoire au potentiel dramatique dévastateur et il en fait une bleuette pour midinette, un Twilight sans vampire. D'une figure féministe forte, il fait une adolescente rebelle qui revient vite dans le droit chemin après avoir exorcisé ses démons dans un livre et peu importe si on trahit un peu l'Histoire au passage.
Alors certes, les images sont jolies, les acteurs sont plaisant, j'aime d'ailleurs beaucoup Douglas Booth (Jupiter's ascending, The riot Club, etc) qu'on voit assez peu mais dieu qu'on s'ennuie devant ce film d'un classicisme complet et d'un manque d'émotion évident.
Où est la passion, où sont les enjeux, où est la force qui a donné le talent à Mary d'écrire son chef d'oeuvre ? Je ne vois aucune trace de Frankenstein dans tout ça, tout au plus de 50 shades of grey et c'est bien regrettable.
Alors je ne condamne pas le film, sur la forme c'est qualitatif, c'est sur le fond que ça pèche terriblement  mais j'imagine que des spectateurs moins regardant n'y trouveront pas à redire.
Je préfére quand même vous inviter à aller voir Under the silver lake, ça au moins vous ne l'oublierez pas.


Conclusion :

Un biopic joli mais fastidieux sur la vie pourtant fascinante de Mary Shelley

lundi 13 août 2018

Under the silver lake

On peut critiquer la com' depuis des années et encore y être sensible. Ainsi, je ne sais plus qu'elle était la catch phrase qui accompagnait l'affiche de Under the silver lake mais l'ensemble suffit à m'intriguer. Le visionnage de la bande annonce me confirma qu'il fallait que je vois ce film et il est maintenant temps que je vous en parle.







Date de sortie 8 août 2018
Durée : 2h 19min
Réalisateur :  David Robert Mitchell
Casting : Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace
Genres : Thriller, Comédie
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:


De nos jours, à Los Angeles, un jeune désœuvré tombe sous le charme envoûtant de sa voisine. Lorsqu'elle disparaît sans explication au lendemain de leur rencontre, il décide de résoudre ce mystère qui semble la clef de tous les secrets dissimulés sous le lac d'argent.


Critique :

Under the silver Lake est le troisième film du réalisateur de It Follow. J'avais à l'époque dit énormément de bien de ce film d'horreur qui apportait un peu de fraîcheur dans un genre sclérosé et je me réjouit de retrouver aujourd'hui David Robert Mitchell dans un genre très différent.
Si pour son premier film, le réalisateur avait utilisé tous les codes du film d'horreur, il emploi cette fois ceux du film noir. On retrouve donc le classique du héros entraîné dans un complot qui le dépasse par la disparition d'une belle femme mystérieuse. Une trame de type Le faucon maltais déjà détourné plusieurs fois notamment par Shane Blake dans The nice Guys ou Kiss Kiss Bang Bang. Mais le réalisateur ne se contente pas de transposer ces codes de nos jours, il s'en sert également pour dénoncer l'influence de la culture pop sur notre société. Si les geeks de mon espèce pourront ainsi se réjouir des nombreuses références qui ponctuent le film, ils seront également frappé par le cynisme de l'ensemble et par la façon dont le réalisateur joue avec ces codes jusqu’à leur faire perdre leur sens.
Sur de nombreux points, le film m'a rappelé l'excellent et cultissime (en tout cas pour moi) KABOOM de Greg Arakis. Les influences ne sont pas identique mais on retrouve dans les deux cas le même nihilisme et la critique de la société.
Si elle est assez classique, l'histoire de Under The Silver Lake n'en est pas moins captivante, l'auteur sait entretenir le mystère et réussit à nous tenir en halène avec beaucoup d'humour. Le personnage principal est aussi mystérieux que son enquête, le comprendre est donc un enjeux tout aussi important que son investigation.  Je regrette tout de même quelques longueurs, les 2h sont nécessaire pour obtenir l'ambiance de film noir qui sert le film mais je pense que 20 minutes de moins n'aurait pas été un luxe (avec le temps vous me connaissez, j'aime allez à l'essentiel).
Niveau casting, le film repose essentiellement sur Andrew Garfield (Silence, The Amazing Spider-man, etc) un acteur avec lequel j'ai toujours autant de mal même si je n'arrive pas à expliquer pourquoi (à ce niveau c'est peut-être juste physique). En l’occurrence, il se débrouille plutôt bien ici pour incarner un personnage qui n'est pas franchement attachant, un paumé qui ne respecte pas grand monde et ne se respecte pas lui même. Le reste du casting est également plutôt réussi, avec beaucoup de rôles féminins. On retiendra surtout Riley Keough (It comes at night, Logan lucky, etc), sexy, mystérieuse et véritable macGuffin de l'histoire mais on notera aussi une pléiade d'actrices moins connues mais aux personnages attachants : Callie Hernandez (Alien : Covenant, La la Land, etc), Riki Lindhome, Zosia Mamet ou Grace Van Patten, inoubliable dans son rôle décalée de fille aux ballons. Dans l'ensemble, les rôles féminin sont assez faible, mais je serais tenté de dire que ça fais partie du propos de l'auteur, l'un des effets pervers de la pop-culture étant qu'elle favorisait l'exploitation de la femme (je vous recommande l'excellente chaîne Youtube américaine Pop-culture détective si vous voulez ouvrir un peu les yeux, attention ça pique).
Que dire de la musique si ce n'est que Disater/peace déjà aux commandes sur It follows livre encore une fois un travail remarquable. La musique a beaucoup d'importance dans le film, puisqu'elle fait partie de l'histoire, et l'une des scènes est à ce titre plutôt culte et d'un cynisme abominable (ça se passe autour d'un piano vous ne pourrez pas le louper).
Je terminerais en disant que la réalisation est également de haute volée, les images sont superbes, avec une grande variété de décors, une belle attention aux détails et quelques bonnes idées.
S'il n'est pas parfait, ce nouveau film de David Robert Mitchell m'a encore mis une belle grosse claque. D'une part parce qu'il est totalement inscrit dans son temps et pointe habilement les névroses de notre société et d'autres part parce qu'il est tout simplement bien écrit faisant appel à tout un imaginaire hollywoodien qui nous imprègne sans que nous le sachions vraiment.
Under the silver lake est un film atypique, c'est un personnage principal tristement humain et impuissant qui donne à réfléchir sur la pop-culture et l'importance de voir au-delà.
Un film qui marquera les esprits.



Conclusion :

Avec ce deuxième film David Robert Mitchell prouve que It Follow n'était pas qu'un coup de chance et qu'il est un réalisateur à suivre. Un film noir et cynique comme on en voit assez peu ainsi qu'un beau coup de pied au cul dans la culture pop. A voir.

La petite affiche alternative qui va bien



mercredi 8 août 2018

Hotel Artemis

Such a lovely place, such a lovely face, bienvenu dans l'hotel Artemis, c'est l'été, il fait chaud, l'appel des salles climatisées est le plus fort, j'avais donc envie d'un petit film pas prise de tête pour en profiter et ce film d'action SF semblait idéal pour ça. Est-ce qu'il m'a réservé une bonne surprise ? C'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 25 juillet 2018
Durée : 1h 35min
Réalisation : Drew Pearce
Casting : Jodie Foster, Sterling K. Brown, Dave Bautista
Genres : Action, Thriller, Science fiction
Nationalités : Américain, Britannique


Synopsis:


Suite à un braquage raté, un criminel et son frère doivent se replier à l'hotel Artemis, un hopital privé qui garantit anonymat et sécurité aux criminels les plus fortunés. Mais entre l'émeute qui fait rage dans la ville et le comportement des autres pensionnaires, la nuit s'annonce plus mouvementée que prévu et potentiellement mortelle.



Critique :


Hotel Artémis est le premier long métrage de Drew Pearce qui s'était jusqu'alors surtout illustré sur la série No Héroics, un ovni prometteur qui n'avait malheureusement pas duré plus d'une saison. Il nous revient donc avec un concept tout aussi fort que pour sa série : un hôpital privé sécurisé où se retrouvent les pires criminels du moment. Le tout sur fond de fin du monde et d'émeute pour le libre accès à l'eau potable. Bref, vous connaissez la chanson : "welcome to the hotel californiaaaa"
Oui, car vous ne serez pas très étonné par le scénario, c'est un classique du genre, un criminel qui doit se replier dans un endroit sûr qui se révèle encore plus dangereux que prévu. Un manque d'originalité qui n'est pas sans intérêt puisqu'il nous replonge dans l'esprit des film noir ou de gangster, ce qu'accentue l'esthétique du film donnant une atmosphère très appréciable à l'ensemble. Mais un manque d'originalité qui se paye quand même puisque le scénario n'offre pas beaucoup de surprise et laisse donc un peu sur sa faim.
En dehors de l'ambiance et du concept, la force du film réside dans son casting. Quel plaisir que de découvrir la grande Jodie Foster (Inside Man, Taxy driver, etc) dans ce rôle atypique de sympathique petite vieille hippie et quelle jubilation que de la voir arpenter les longs couloirs de l'hotel à tout petits pas en bougonnant. Quelle joie également de retrouver Sofia Boutella (Atomic Blonde, Star Trek : sans limites, etc), qui plus est dans un rôle de Frenchy (les quelques références à la France sont d'ailleurs plutôt bien vu) et une fois de plus dans un rôle bien bad-ass. L'actrice semble désormais abonné à ce type de rôle mais c'est une bonne nouvelle de voir que sa carrière se poursuit sereinement à l'internationale, elle le mérite vraiment (A quand un vrai premier rôle ?). Face à ces deux figures féminines très fortes on retrouve un casting masculin non moins réussi avec Sterling K. Brown (Black Panther, etc) un acteur que je connais mal mais qui incarne à merveille le criminel classe qui a roulé sa bosse et surtout de belles apparitions de Zachary Quinto (Margin Call, Star trek into darkness, etc) et de l’inénarrable Jeff Goldblum (Thor ragnarok, The Grand Budapest Hotel, etc). Enfin, on notera la présence de Dave Bautista (Les gardiens de la galaxie, etc), toujours aussi monolithique et relativement bien choisi pour le rôle.
Mise en scène et direction d'acteurs sont réussies, on prend plaisir à voir les personnages interagir entre eux dans ce superbe décors mais on regrettera toutefois le manque de maîtrise des scènes d'actions. C'est d'autant plus flagrant dans les scènes finales, un affrontement qui devrait être le climax du film mais qui se révèle trop confus pour être plaisant. C'est d'autant plus un gâchis concernant Sofia Boutella car l'actrice n'a plus à prouver sa grande maîtrise de ce type de scènes et celles-ci font peine à voir face à celles de ses précédents films.
Le manque d'ambition, probablement dû à la peur du premier film, pénalise beaucoup l'ensemble : un scénario trop convenu et des scènes d'actions laissent le spectateur sur sa faim.
Dans l'ensemble, j'ai quand même passé un bon moment devant Hotel Artémis. L'humour, le pitch, l'ambiance et le casting sont suffisamment fort pour emporter l'adhésion du spectateur et éviter qu'il ne s'ennuie durant la petite heure et demi que dure le film. Le rythme est également bien maîtrisé même si j'ai le sentiment que le film aurait été meilleur avec une durée plus longue, quelques pensionnaires en plus et plus de confrontations et de secrets entre eux (la base d'un huis clos quoi). Malgré tout, je recommande ce petit film de SF sans prétention et je serais même curieux d'en voir une suite. Une chose est sûre je garderais un œil sur Drew Pearce car ce réalisateur semble avoir un univers personnel très riche et d'actualité et j'ai bien envie d'en découvrir plus.




Conclusion :

Pour un premier film c'est plutôt pas mal, le scénario aurait mérité plus de finesse et les scènes d'action plus de virtuosité pourtant l'univers et le casting rend l'ensemble vraiment plaisant à regarder.

vendredi 3 août 2018

Ant-man and the Wasp

Vous ne pensiez tout de même pas échapper à une énième critique de films de super héros ? Pas la peine de prendre vos grands airs, je vais me faire tout petit pour ces jeux de mots foireux et attaquer la critique sans tarder.






Date de sortie 18 juillet 2018
Durée : 1h 58min
Réalisation : Peyton Reed
Casting : Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Peña
Genres : Action, Science fiction, Aventure
Nationalité : Américain



Synopsis :

Arrêté pour avoir soutenu Captain America dans sa rebellion, Scott Lang est consigné à résidence avec interdiction de contacter Hope van Dyne et le Dr Hank Pym. Ses anciens complices vont pourtant le recontacter car ils trouvé le moyen de retrouver la mère de Hope dans l'infiniment petit et ils ont besoin de Ant-Man pour ça.


Critique :

En 2015 sortait le premier film Ant-man, une excellente surprise d'autant qu'on n'attendait pas grand chose d'un personnage aussi peu connu (oui c'est un des premiers Vengeurs et donc un personnage historique mais il n'a jamais vraiment atteint le grand public).
Du coup, il y avait fatalement plus d'attente pour ce deuxième film d'autant que le premier avait su poser un background assez riche au travers des expériences d'Hank Pym, le premier Ant-Man.
On retrouve donc Scott-lang, sa fille, ses amis et sa petite famille, mais aussi Hank Pym et Hope van Dyne. L'humour est toujours au rendez-vous ainsi que les bons sentiments, la romance et tout ce qui faisait le charme du premier opus. A cela s'ajoute un nouveau méchant ambigu : The ghost et plusieurs histoires plus ou moins liés. Ce qui donne un scénario foisonnant, loin d'être linéaire et prévisible mais un peu bordélique. S'il y a quelques longueurs, des facilités et des plots moins intéressants que d'autres, il est tout de même plaisant de sortir du cadre super-héroïque classique pour entrer dans une sorte de comédie d'action familial. Une fois de plus le film a su trouver son ambiance et offrir un spectacle différent des autres produits de l'écurie Marvel.
L'un des points forts du premier Ant-man résidait dans la réalisation et l'utilisation très habile des pouvoirs d'Ant-man, aucun spectateur n'a pu oublier la scène du déraillement de train, simple, efficace, originale et hilarante. Ce nouveau film offre là encore quelques bonnes idées mais relativement peu par rapport au potentiel ce qui donne l'impression que la franchise se repose sur ses acquis.
Pour finir, un petit mot sur le casting qui est toujours aussi impressionnant puisque à Paul Rudd, Evangeline Lilly ( Le Hobbit, Lost, etc) et Mickael Douglas il faut cette fois ajouter Laurence Fishburne (Man of steel, Hannibal, etc) et Michel Pfeiffer (Dark Shadows, Batman le défi, etc).
A noter, le film a su cette fois rendre honneur au personnage de Hope en faisant d'elle l’héroïne au même titre que Ant-man et ce n'est pas un gros spoil que de vous révéler que c'est également une femme qui se cache derrière le masque de Ghost. Bref, Marvel semble avoir compris qu'il était temps de rendre justice aux femmes dans le cinéma de divertissement, simple effet de mode ou véritable positionnement on le verra sur le long terme mais c'est déjà une petite avancée.
Dans l'ensemble ce nouvel Ant-man était plaisant à regarder, notamment grace au capital sympathie des personnages et au peu de sérieux de l'ensemble. Toutefois, la surprise du premier étant passée, cette suite n'apporte pas grand chose de neuf et offre donc un divertissement honnête mais un peu décevant.


Conclusion :

Un peu bordélique mais très rafraîchissant, Ant man reste en marge de la production classique mais offre une fois de plus quelques jolies idées de réalisations et des personnages attachants.  


Bonus :
Quelques concepts art qu'on aurait aimé voir développé dans le film