Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 9 février 2015

It follows

Vous le savez, je suis un grand amateur de film de genres même si je suis régulièrement déçu par leur manque d'originalité. Du coup, lorsque j'ai découvert la bande annonce de celui-ci, il m'était impossible de le rater en espérant pourtant qu'il se montre à la hauteur de sa promotion.




Date de sortie: 4 février 2015
Durée: 1h40min
Réalisation: David Robert Mitchell
Casting: Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto
Genre: Epouvante-horreur
Nationalité: Américain

Interdit aux moins de 12 ans 

Synopsis:
Jay est une fille sans histoire, mais sa vie va se retrouver bouleversé le jour où elle couche avec un nouveau garçon moins clair qu'il n'en avait l'air. Elle se retrouve dès lors poursuivie par une menace prête à tout pour prendre sa vie.


Critique:
It follows est le deuxième film de David Robert Mitchell. On y parle de Fantôme Sexuellement Transmissible dans un croisement totalement improbable entre "Virgin suicide" et "Freddy les griffes de la nuit".
Ce qui frappe en premier dans "It Follows", c'est son style inhabituel. Le réalisateur a pris grand soin de sa mise en scène ce qui donne notamment beaucoup de mal a situer précisément l'histoire dans le temps Tout ce qu'on peut définir précisément c'est que cela se passe aux états-unis, ça semble de nos jours mais c'est très daté et décrépit(les plans de Détroit sont toujours aussi effrayant). Cela crée à la fois un environnement rassurant(on retrouve ses marques et on a l'impression de regarder un bon vieux film des années 80) et une ambiance perturbante (les repères sont brouillés). C'est un peu comme dans un rêve où tout semble réel mais où les détails étranges nous mettent mal à l'aise.
L'histoire est simple, un peu comme dans "Ring" où le fait de regarder une cassette vidéo nous condamne à une mort certaine à moins de montrer la cassette à quelqu'un d'autre, ici c'est le fait de coucher avec quelqu'un qui nous condamne à une mort certaine (ne demandez pas pourquoi, on ne le saura pas et on s'en fout. On l'apprendra surement dans une suite de très mauvaise qualité). Par cette trame simpliste, le réalisateur évoque entre autre les dangers du sexe (le spectre du Sida qui s'est fait oublier ces dernières années mais qu'il est bon de réveiller un peu) ou la difficile période de l'adolescence et des changements du corps. Il évoque également tout un tas d'autres thème par ce biais comme la perte de repère d'une jeune génération livré à elle même.
Si ce n'est pas un grand film, j'ai beaucoup aimé le soin que son réalisateur lui a apporté à l'ensemble
et à quel point il a réfléchit à sa réalisation. Il utilise ainsi à outrance d'un procédé visuel qu'on ne voit presque plus: "le panoramique" (le fait de faire pivoter une caméra sur un axe fixe, ce qui peut donner une vision à 360° par exemple). Cela peut sembler très anodin dit comme ça mais cela confère un style propre au film en cohérence avec l'histoire. L'héroine étant toujours obligée de surveiller son environnement le mouvement de caméra apparaît comme naturel, puisqu'elle le fait elle même. Ce mouvement lent renforce également le climat angoissant propre au genre horreur.
Le film ne cède pas non plus à la facilité. Il parle de sexe et d'horreur et ne montre ni l'un ni l'autre. Jamais on ne voit les héroïnes nues, jamais on ne voit un terrible monstre en 3D numérique ou en stop-motion. Au contraire, le fantôme est terrifiant de simplicité et pose une ambiance malsaine et oppressante sur l'ensemble de l'histoire. C'est important de le signaler car les films de genre sont souvent les premiers à recourir à ces recettes éculés pour satisfaire un public en mal de sensation forte(sexe et violence).
Pour l'ambiance, j'ajouterais que la musique omniprésente joue beaucoup et a, là encore, un style propre et daté.
Pour finir, je dirais que si ce n'est pas le film de l'année, "It follows" n'en est pas moins un excellent film d'horreur (tout simplement l'un des meilleurs que j'ai pu voir depuis plusieurs années) sur un sujet toujours d'actualité. On pourra tiquer sur la simplicité de sa morale (on peut résumer le film par: "coucher avec n'importe qui ou pour de mauvaises raisons n'apporte que des problèmes") mais c'est malheureusement un poncif du film d'horreur et puis ça ne fais pas de mal de rappeler de temps en temps que coucher n'est pas totalement un acte à prendre à la légére (déjà sortez couvert).



Conclusion:
Un film d'horreur original, très bien réalisé et vraiment prenant. Une oeuvre aux antipodes des films d'horreur classique même si elle se repose pourtant sur les bases du genre. A voir absolument pour les vrais amateurs du genre.


Et sinon:
et sinon, j'ai vu que certains reprochaient au film d'être sexiste. Pour ma part, j'avoue ne pas être d'accord et j'aurais aimé avoir l'avis d'autres personne l'ayant vu. Voici une vision de l'aspect sexiste du film pour ouvrir la réflexion: ici

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