Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 31 août 2020

Dispatches from Elsewhere

 La seule raison pour laquelle j'ai entendu parler de cette série c'est qu'elle est écrite, réalisée et jouée par Jason Segel et que je suis un grand fan de How i met your mother. Alors, que vaut cette nouvelle fiction au titre imprononçable et à l'affiche douteuse ? C'est ce que nous allons voir. 



Diffusion sur Amazon : juillet 2020 
Saison 1 : 10 x 42min 
Genre : Drame
Réalisation : Jason Segel
Casting : Jason Segel, André Benjamin, Eve Lindley
Nationalité U.S.A.
Chaîne d'origine AMC

Synopsis :

Quatre personnes que tout sépare vont se retrouver unies dans une mystérieuse aventure. Est-ce un jeu, une arnaque ou un complot ? L'issue de leur quête pourrait bien changer leur vie à tout jamais.

Critique :


Dispatches from Elsewhere
est une fiction basée sur le documentaire de Spencer Mc Call : The institute en 2013 qui racontait l'histoire réelle du "Jejune institute" à San Francisco en 2008, un ARG (jeu en réalité alterné) de l'artiste Jeff Hull qui aurait duré 3 ans et fait participer près de 10 000 joueurs. La série utilise les mécanismes du jeu comme base de départ de l'histoire et construit sa propre mythologie autour. Je préfère être franc avec vous, ce n'est pas la peine de commencer cette série si la seule chose qui vous inspire concerne le mystère autour du Jejune institute. La série répondra aux interrogations mais ce n'est clairement pas le sujet principal de l'oeuvre.

Cette série est donc la première réalisation de Jason Segel, un acteur rendu célèbre par la série How i


met your mother
mais qui a aussi tourné dans plusieurs films de Judd Appatow (je vous en parlais dans The King Of staten island ) et a écrit plusieurs scénarios (dont le très drôle Sans Sarah rien ne va). Si je prend le soin de préciser cela c'est que même si la sensibilité de Jason Segel est perceptible au travers de son personnage de Marshal, l'acteur est tout de même plus proche de la poésie d'un Apatow que de l'humour d'un How i met et c'est particulièrement perceptible dans Dispatches from Elsewhere.


Si je qualifie certains films de  "cinéma indépendant" sur le blog, je pourrais clairement dire qu'il s'agit ici d'une "série indépendante". On pense à du Michel Gondry, du Wes Anderson, à des séries comme Maniac ou The OA (saison 2 en tout cas).  Dispatches from Elsewhere revendique sa différence et tente de repousser les frontières. C'est clairement une série Meta, le narrateur s'adressera directement au spectateur et les mécanismes de l'écriture seront décryptés là où une série classique essaye plutôt de les rendre invisible. Et surtout,  Dispatches from Elsewhere est une série poétique, qui n'hésite pas à prendre son temps pour nous permettre de nous attacher à ses personnages et son univers.

Au niveau de l'histoire, contre toute attente, on se retrouve avec quelque chose d'assez classique, Segel célèbre la vie et l'humanité. La série n'est pas toujours gai, on baigne dans une certaine mélancolie propre à ces personnages mal dans leur peau. On pourrait d'ailleurs dire que le propos de la série concerne la crise existentielle : qu'est-ce qui donne du sens à nos vies.

Visuellement, si c'est globalement classique, la série fourmille tout de même de petites idées de mise en scène (utilisation de dessins animés par exemple) qui donnent toute leur saveur à l'ensemble.

Niveau casting, on retrouve bien entendu Jason Segel dans un rôle quasi principal même s'il laisse


beaucoup de place aux autres personnages pour s'exprimer, la série se voulant plutôt chorale. Si les premiers épisodes peuvent laisser l'impression que l'acteur a choisit la simplicité avec un rôle de "Marshall dépressif", il n'en est rien et il se met vraiment à nu. L'autre excellente surprise du casting (oui, bon, ok, Jason Segel n'était pas une surprise) c'est Eve Lindley une actrice transgenre utilisée dans le rôle d'une jeune transgenre. Et la beauté et l'intelligence de ce personnage c'est de le traiter sans emphase, il pourrait tout a fait s'agir d'une femme comme une autre en proie avec sa peur de l'engagement. D'un point de vue social mais aussi par rapport au propos global, le choix de cette actrice est vraiment une bonne chose. Surtout c'est une fabuleuse actrice, très touchante et son couple avec Segel fait des étincelles. Ensuite, Sally Field (Maniac, Urgences, etc) offre son expérience dans un rôle très moderne de femme d'âge mur et André Benjamin (High-Life, Revolver, etc) dans celui plus complexe du personnage décalé et complotiste. Le quatuor est équilibré et on passe avec plaisir de l'un à l'autre chacun ayant ses propres traumas intéressants à suivre.

Dispatches from Elsewhere aura vraiment été pour moi une excellente surprise. Je peux tout a fait comprendre que tout le monde n'accroche pas car la série est finalement assez atypique et ne brosse pas le spectateur dans le sens du poil mais pour moi c'est une fiction importante d'un point de vue créatif et social. Plusieurs saisons sont prévus sur le principe de l'anthologie, j'imagine difficilement ce que ça pourra donner mais cette première saison pourrait tout à fait s'achever ici et vaut vraiment la peine d'être vue.


Conclusion :

Une série existentialiste rare, douce amère qui vous hantera pour longtemps. La saison 1 se suffit à elle même mais il y aura peut-être d'autres saisons sur le principe de l'anthologie. 

vendredi 28 août 2020

Dark Saison 1

J'avais envie de voir cette série depuis sa sortie mais il aura fallut attendre sa dernière saison pour qu'enfin je me décide à faire un rattrapage, du coup on commence avec la saison 1 mais attendez vous à voir les autres critiques sortir dans les semaines qui viennent.



Date de diffusion : décembre 2017


Durée : 10 x 60min 
Genre : Drame, Science fiction, Thriller
Réalisation : Baran bo Odar, Jantje Friese
Casting : Louis Hofmann, Andreas Pietschmann, Maja Schöne
Nationalité :Allemagne

Chaîne d'origine Netflix

Synopsis:

Alors que la petite ville tranquille de Windem s’inquiète de la disparition récente d'un adolescent, un deuxième enfant va disparaître causant le déclenchement d'une terrible chaîne d'événements qui pourrait bien causer la perte de toute la ville.

Critique :

Sortie sur Netflix un an après le très surcoté Stranger Things, Dark avait été alors qualifié du sobriquet peu glorieux de "Stranger Things allemand", une comparaison absolument illégitime à moins de n'avoir regardé aucune des deux séries. Là où Stranger Things est une série se déroulant dans les années 80 et traitant d'une petite ville envahie par des monstres d'une autre dimension (bref "S'INSPIRE" de Stephen King et des films de la Amblin). Dark traite des voyages dans le temps et de l'impact que ceux-ci ont sur une petite ville Allemande (un style Twinpeaks, Broadchuch, Jordskott). Alors oui, les années 80 sont un peu évoqué, et des fois des jeunes font du vélo mais à ce compte là autant dire que Stranger Things a tout pompé au Vélo de Ghilain Lambert (spoiler, ce n'est pas le cas).

Bref, c'était une aparté que j'estimais nécessaire pour remettre les choses à leur place (vous n'aurez

probablement pas de critique de Stranger Things sur ce blog, sachez juste que c'est pas original et sans grand intérêt). Ceci étant fait je peux me concentrer sur Dark qui est tout simplement un petit bijou. Comme je l'évoquais précédemment, Dark est une série qui se concentre sur une petite ville dans laquelle se déroulera toute l'action. Widen devient donc un personnage à part entière de l'histoire et on creuse au sein de sa communauté pour faire remonter ses plus sombres secrets. 
Un procédé assez classique, la différence étant ici que l’élément déclencheur est le voyage dans le temps (enfin, non, c'est la disparition d'un enfant, mais on se comprend). Et c'est ce choix qui fait toute la différence dans la série. Premièrement, cela permet d'apporter une forme de fantastique à l'histoire et des enjeux plus importants, même s'il reste à taille humaine, et deuxièmement, cela permet de mélanger la forme et le fond. En effet, ce type de série se repose souvent sur les flash-back pour bâtir sa mythologie. Dark n'y échappe pas sauf que grâce au voyage dans le temps on assiste plutôt à des "act-back"(j'invente le concept faute de mieux, je devrais surement le déposer tant il va devenir une référence :D ). Le flash-back est un souvenir, c'est quelque chose qui s'est déjà produit et sur lequel on ne peut pas agir, bref le spectateur comme l'acteur est passif face au flashback. C'est ce qui rend l'abus de flashback dangereux dans un film car cela donne au spectateur l’impression que l'histoire n'avance pas. Hors, ici, les réalisateurs utilisent des "act-back" c'est à dire qu'ils racontent le passé mais en faisant interagir des éléments du présent. Ces souvenirs deviennent donc actif, le spectateur est donc toujours dans l'action même lorsqu'on lui montre le passé.

Et si le procédé semble évident, il est ici d'une redoutable efficacité car il fait s’entremêler présent et passé en une seule histoire d'une grande fluidité.

On notera d'ailleurs l’extrême qualité du casting car il est rare qu'on ne reconnaisse pas les différentes versions (enfant, ado, adulte, etc) d'un même personnage cela participe d'un vrai soin porté aux détails pour ne jamais perdre le spectateur. Ainsi, la réalisation n'est pas obligé de marteler les informations, on comprend en général immédiatement où et quand on se trouve et si ce n'est pas le cas il y aura toujours un élément qui viendra rapidement éclaircir la situation. (je précise qu'il faut quand même suivre, si vous faites autre chose en même temps, vous en comprendrez rien du tout)

Si les images ne sont pas exceptionnelles, la réalisation n'en reste pas moins très soignées notamment par son sens du détail. Peu de choses ont dû être laissées au hasard.

Au niveau de l'histoire, c'est tout simplement brillant, on retrouve cet esprit série très nordique, c'est sombre et intime et pourtant la dimension temporelle offre des perspectives rares. La série a été pensé pour faire trois saisons et cette première remplie bien son rôle en posant les bases de l'univers. De nombreuses questions restent en suspens au dernier épisode mais l'histoire à su nous dévoiler suffisamment de matières pour nous motiver à vouloir creuser un peu plus. Je ne regrette d'ailleurs pas d'avoir attendu si longtemps pour regarder la série car s'il y a une série à bingwatcher c'est bien celle là, le nombre d'information à retenir me semble trop important pour pouvoir attendre plus d'un an entre deux saisons. Enfin, s'il est prévisible, le cliffangher de fin n'en reste pas moins percutant et l'envie de poursuivre n'en reste que plus forte.

Impossible pour moi de ne pas mentionner le générique de début qui est vraiment parfait. Il repose sur un effet très simple : le kaleidoscope. Cet effet de déformation permet de laisser deviner certaines images fortes de la saison (on pourra ainsi s'amuser à les reconnaître après coup) tout en leur donnant un aspect organique et perturbant. De plus cet enchevêtrement est assez symbolique de l'histoire de la série. Bref, c'est simple et efficace et la chanson Goodbye du groupe Apparat appuie bien l'ambiance mélancolique qui plane sur la série.

A ce niveau de la série, le seul défaut que je pourrais lui reprocher, c'est qu'il n'y a que des blancs au casting. Alors non, j'exagère, il y a Yasin et sa mère qu'on doit voir en tout cumulé pendant 5min (sur les 3 saisons...). Alors certes, c'est du détail et cela peut se justifier par l'histoire mais j'ai tout de même du mal à avaler qu'en 2017 on ne réussisse pas à apporter un peu de diversité dans une série d'autant que cela pouvait surement servir aussi le propos.

Dark n'est clairement pas une série détente, c'est une oeuvre prenante à laquelle il faut s'accrocher mais clairement c'est un petit joyaux d'écriture et vous serez récompensé de vos efforts. J'ai hâte de voir la suite.


Conclusion :

Une première saison passionnante, une utilisation habile du genre voyage dans le temps pour raconter l'histoire et les secrets d'une petite ville. Une sorte de Broadchurch en plus sombre et complexe.

mercredi 26 août 2020

Project Power

 C'est le blockbuster du moment sur Netflix et il faut reconnaître qu'avec la baisse drastique du nombre de film de super héros cette année ça donne gravement envie. Que vaut vraiment Project Power ?



Date de diffusion : 14 août 2020 sur Netflix 

Durée : 1h 51min 
Genre : Science fiction, Thriller, Action
Réalisation : Henry Joost, Ariel Schulman
Casting : Jamie Foxx, Joseph Gordon-Levitt, Dominique Fishback

Nationalité : Américain


Synopsis :

De nos jours, à la Nouvelle Orléans, une mystérieuse drogue circule dans les rues et permet d'obtenir des pouvoirs. Inquiet pour sa ville, un policier décide de s'associer avec une jeune dealeuse et un ancien militaire pour mettre terme au trafic et à ce qu'il cache réellement.

Critique :

Project Power est donc le nouveau film des réalisateurs de Nerve un film avec un très bon pitch traité plutôt superficiellement. Et autant dire qu'ils ne changent pas leurs bonnes habitudes :D

Project Power part donc d'un pitch plutôt cool, une drogue qui confère des pouvoirs à n'importe qui, mais n'en fait pas grand chose. Il y a bien une tentative de donner de l'enjeu en ne faisant durer le pouvoir que 5min, mais la règle n'est jamais respecté par le film. Il y a une volonté de rendre le procédé crédible en faisant que les pouvoirs soient tous issue de capacités animales... à commencer par la fameuse capacité de s’enflammer spontanément... Bref, le procédé est assez vaseux et surement pas utilisé à son plein potentiel. Pire, les scénaristes font un film de super héros en oubliant les bases de la bases du genre. Qu'est-ce qui fait un bon super héros ? 1) ses origines 2) son ennemi

Les origines permettent de le rendre humain et de créer un attachement avec le public. L'ennemi apporte

un enjeu. Plus il aura l'air insurmontable, plus le héros aura du mérite à le vaincre et donc s'attachera la sympathie du public. 
Concernant les origines, le personnage de Jamie Fox a bien une histoire acceptable (enfin, on est sur le truc le plus basique possible, ils étaient à deux doigts de nous ressortir la genèse du Punisher) mais celui de Joseph Gordon-Levitt est totalement vide. Le policier est juste gentil, parce qu'il est gentil. Enfin, le personnage de Dominique Fishback est surement le plus intéressant mais il reste un second couteau et une femme stéréotypé. Alors que nous sommes dans un monde où tout le monde peut avoir un pouvoir, elle reste une pauvre fille sans défense qu'il faut sauver (on notera qu'aucune femme ne se bat dans le film, c'est un truc de mec, les femmes font mieux les victimes). Et concernant l'ennemi, il n'a tout simplement aucun intérêt. On empile les seconds couteaux sans charisme jusqu’à remonter le sommet d'une organisation aussi anonyme que transparente.

Bref, avec des enjeux réduits à leur plus simple expression et une narration sans grand originalité c'est peu de dire que tout le film repose sur ses acteurs. Et il faut avouer qu'il y a du lourd, personnellement c'est mon chouchou Joseph Gordon-Levitt (Don Jon, Looper, etc) qui m'a le plus motivé à regarder le film. Pourtant, même s'il fait le job, je dois avouer qu'il a rarement été aussi peu charismatique, sans parler du fait que son personnage n'a aucun intérêt. Jamie Foxx (Django Unchained, Baby Driver, etc) était bien entendu l'autre bonne raison de regarder ce film, pour le coup pas de déception, son personnage est ultra bad-ass et possède de vraies motivations (à mon sens le film tourne d'ailleurs surtout autour de lui). Dernier personnage et non des moindres, je ne connaissais pas Dominique Fishback mais elle incarne à merveille ce rôle de jeune fille qui fait de son mieux dans des conditions difficiles. Elle est à la fois touchante et drôle, le film aurait surement gagné à lui donner plus de place.

Niveau action, les scène sont plutôt réussi et tout s’enchaîne suffisamment rapidement pour que le spectateur n'ait pas le temps de s'ennuyer.

Au niveau des images, c'est assez propre, les effets spéciaux sont plutôt jolis et impressionnants, la bande son est entraînant, bref c'est bien produit. Pour autant, la sauce ne prend pas, à l'image de cet affrontement final aussi spectaculaire que peu crédible.

Projet Power me rappelle The Old Guard, là encore la sensation d'être devant un pilote de série télé est omniprésente. Peut-être que je n'y aurais pas pensé en salle mais dans tout les cas, ce film n'avait aucun intérêt à sortir en salle

Bref, une série B d'action sans grand intérêt, si vous n'avez rien d'autre à regarder où si vous êtes fans des acteurs, pourquoi pas mais sinon, il y a clairement mieux à voir.


Conclusion :

Un blockbuster honnête mais sans originalité, un nouveau pilote de série pour Netflix.

lundi 24 août 2020

Penny Dreadful : City Of Angels

En 2016 se terminait Penny Dreadful, inspirée de la littérature gothique anglaise, la série nous revient aujourd'hui avec un spin-off beaucoup plus pulp, un paris risqué mais peut-être payant ?




Diffusion sur Showtime en juin 2020

Saison1 : 10 x 60min
Genre : Drame, Epouvante
Réalisateur : John Logan
Casting : Natalie Dormer, Daniel Zovatto, Kerry Bishe
Nationalité : U.S.A.


Synopsis:

Los Angeles, 1938, les tensions raciales envers les émigrés mexicains approche du point de rupture et l'influence de l'Allemagne Nazi commence à se faire sentir. Tiago, premier mexicain policier de Los Angeles essaye de concilier ses origines et son métier pour veiller sur la ville mais un mal ancien conspire pour faire s’enflammer les braises de la discorde.


Critique :

Soyons francs, je n'étais pas un grand fan de Penny Dreadful. L'ambiance était sympa et les visuels réussis mais la série n'avait vraiment aucune originalité. Ce n'était pas une mauvaise série, je l'ai d'ailleurs regardé en intégralité mais elle manquait pour moi de ce petit plus qui fait les grandes séries et je n'étais pas étonné ni déçu qu'elle se termine pour sa troisième saison.
Je n'avais donc aucune attente particulière pour cette nouvelle série et c'est bel et bien la bande annonce qui m'a motivé à la regarder.
En effet, si le côté film noir n'est pas très original, le fait d'y ajouter du fantastique et de se concentrer sur les communautés offrait un regard neuf à ce genre qui me parlait bien plus que le concept d'origine.
Au niveau des images et de l'ambiance on retrouve tout le talent du créateur, on se plonge avec délice sous le soleil brûlant du Los Angeles des années 40 et on découvre avec intérêt les différentes factions qui s'y opposent. Car si l'on s'intéressera essentiellement à la communauté mexicaine, l'on s'attardera tout de même sur les communautés Allemandes et Juives. Il est ainsi intéressant de voir comment les tensions de la seconde guerre se sont exporté aux états-unis avec les conséquences que l'on suppose. Personnellement j'ai adoré découvrir la communauté mexicaine et surtout l'aspect musical qui aurait
probablement pu prendre plus d'importance. J'ai également adoré tout le passage sur la communauté juive, la série se concentre sur des personnages d'âges mûr et cela donne un style très particulier à cet aspect de l'histoire. Là encore, j'aurais adoré qu'on s'attarde plus sur ce segment, voir qu'on en fasse tout une série tellement les personnages sont cool. J'ai par contre beaucoup moins aimé la partie allemande qui se concentre sur un personnage incarné par Rory Kinnear qui jouait déjà la créature dans Penny Dreadful. J'avais détesté ce personnage et le nouveau est très proche. Là encore la série joue sur l’ambiguïté de sa personnalité, est-il gentil, est-il méchant, est-ce que c'est le monde qui est trop injuste. Bref c'est un personnage pseudo torturé qui m'a fatigué d'autant qu'il est très lié au Natalie Dormer showwwww.
Nathalie Dormer (Game of Thrones, the riot club, etc) c'est l'actrice phare du projet et il faut admettre qu'elle a été gâté puisqu'elle n'incarne pas un, pas deux, mais bien quatre rôles dans la série. Le principal rôle est celui de Magda, un démon qui ne cherche que le chaos. Les autres rôles découlent de celui-ci puisqu'elle change d’apparence pour servir ses intérêts, elle incarnera ainsi une allemande, une mexicaine et une juive chacune poussant à accentuer les tensions entre communauté. Et si Nathalie Dormer s'avère aussi talentueuse que d'habitude et que c'est un plaisir de la voir donner vie à ces personnages très différents, le personnage de Magda est plus difficile à accepter tant ses motivations sont vague (haha, je suis méchanteeeee) et son principal antagoniste (sa sœur, la santa muerte) inexistant. On se retrouve donc avec une menace toute puissante aux objectifs d'autant plus inepte que tout aurait probablement pu se passer sans elle et cet élément démesuré à tendance à dévaloriser le reste des actions.
Du coup, je suis un peu sceptique face à cette nouvelle série. Autant j'ai adoré l'ambiance et les risques pris, autant je ne vois pas où ils veulent en venir avec toute la partie fantastique et elle a plus tendance à me fatiguer qu'a valoriser l'histoire. Je recommande tout de même, surtout si vous êtes sensible à l'ambiance film noir mais aussi si vous appréciez le cinéma hollywoodien oldschool. Il y a un petit côté west-side story vraiment plaisant qui se dégage des passages dansé avec les pachucos. Je note aussi une monté en tension plutôt réussi jusqu'a une explosion de violence finale très réussie et habilement mise en scène. Bref, une bonne surprise même si je reste un brin sceptique sur le scénario d'autant qu'il a déjà été annoncé qu'il n'y aurait pas de saison 2 nous ne saurons donc jamais où les scénaristes voulaient vraiment aller.




Conclusion :

Sans lien réel avec la série d'origine ce City Of Angels tire largement son épingle du jeu avec un imaginaire captivant (le film noir) agrémenté de thématiques communautaires. Dommage qu'il n'y aura jamais de suite.

vendredi 21 août 2020

Battlestar Galactica : Le bilan

Je ne pouvais pas finir ma critique de Battlestar Galactica sans un bilan global de la série, je vais donc spoiler toutes saisons confondus pour faire le point sur cette série "culte".



Si vous voulez vous mettre à jour, voilà les précédentes critiques:

Saison1

Saison2

Saison3

Saison4


Dire que Battlestar Galactica est une série culte est à mon sens sujet à caution (promis, je vais développer)

Dire que Battlestar Galactica est une mauvaise série serait un mensonge, tout comme de dire qu'il faut absolument voir cette série. A l'heure des Netflix, des Amazon prime et de toutes les autres plateformes en développement (Apple, Disney, etc) nous sommes plus que jamais abreuvé de contenus. Il y en a plus chaque année que nous n'aurons jamais le temps d'en voir et ce sans compter les programmes déjà existant. Pour qu'une série soit absolument à voir il faudrait donc à mon sens qu'elle soit au choix : mieux que ce qui se fait aujourd'hui (ce n'est pas le cas, regardez The Expanse) ou une pierre fondatrice de ce que le média est aujourd'hui (ce n'est pas le cas, regardez Babylon V).

Alors d'où vient le statut de série culte de Battlestar Galactica et qu'en est-il vraiment, c'est ce que je vais essayer de voir avec vous. 


Tout d'abord, il faut placer quelques éléments de contexte.

La première saison de Battlestar Galactica sort en 2003. Elle débute à un moment charnière du monde des séries. Les années 80/90 ont offert de nombreuses séries cultes notamment grâce à Glen A Larson. On pourra citer en vrac des K-2000, des Mac Gyver, des Magnum, voir même sur la fin des X-files. Des séries formatées de la même façon : des épisodes unitaires avec un fil rouge plus ou moins vague pour lier les saison. Les héros, souvent solitaires, évoluent peu, on peu quasiment prendre n'importe quel épisode en cours de saison sans être perdu. 

Fin 90 et début 2000, il me semble qu'un léger désintérêt des séries profite à l'explosion des "animes" et la production de license désormais cultes comme Neon Genesis Evangelion, Cowboy Bebop, FullMetal Alchemist. Des dessins animés qui, dans leur écriture, avaient tout de la série télé mais allaient parfois bien plus loin que ce qu'on pouvait voir en série. (la fin d'Evangelion n'a à mon sens aucun équivalent en série hormis peut-être Le prisonnier)

Avec les années 2000, l'écriture de séries connait un bouleversement. La chaîne HBO commence à tourner des séries de qualité cinéma (les sopranos) et le feuilletonnant (le fait que l'histoire se suive d'un épisode sur l'autre) explose avec des séries comme Lost ou 24 Heures chrono. Pour le grand public, c'est donc l'émergence des séries cultes que nous connaissons aujourd'hui, une qualité d'image irréprochable, un scénario complexe avec des évolutions de caractère se faisant au fil des épisodes. On retrouve, enfin, des acteurs célèbres venant parfois du cinéma (ce qui était inenvisageable quelques années plus tôt la télévision étant vu comme de la sous culture). 

Concernant spécifiquement la science fiction, le genre est en peine début 2000. Depuis 1999 et la menace fantôme (qui marqua une vraie fracture générationnelle) le cinéma n'offre pas grand chose d'intéressant en science fiction spatiale (on retiendra surtout Galaxy Quest, Mission to Mars, Pitch Black) et la télé conclut quelques sagas comme : Star trek : deep space nine, Star Trek Voyager et Babylon 5. Space 2063 (pourtant très proche de Battlestar Galactica) n'a pas fonctionné, il ne restait en gros que Stargate (et Farscape mais pas du tout accessible au grand public) pour étancher sa soif de science fiction.

A sa sortie Battlestar Galactica s'inscrit donc dans un renouvellement global du média et profite de deux éléments très fort 1) il n'y a pas de quoi remplir la demande de science fiction 2) le 11 septembre 2001 à changé profondément notre société.

A l'origine, Battlestar Galactica aurait du être relancé en 2001 par Brian Singer mais le chaos des attentats a bouleversé de nombreux projets et le réalisateur a finalement abandonné pour se concentrer sur Dr House. Un drame qui a bien profité à Ronald D Moore qui en fait l'élément fondateur de sa série.

En effet, BattleStar Galactica commence par un attentat, des ennemis de l'intérieur s'en prennent au monde libre en raison de leur religion. Si tout le monde n'a pas fait le rapprochement (je ne l'avais moi même pas fait tant je lisais la série par un autre prisme) il est évident que la série a pu résonner à un niveau inconscient sur le public encore traumatisé par le drame du World Trade Center et par la peur de l'intégrisme musulman.


Qu'est-ce qui définit Battlestar Galactica ?

Je ne pense pas me tromper en disant que les points qui définissent la série sont : une esthétique réaliste, un conflit contre une menace implacable et infiltrée, un conflit religieux, une lutte pour la survie de l’espèce, une série chorale et du féminisme.

En soi, aucun de ces éléments n'est vraiment original même en 2003 et finalement le coup de génie de Battlestar Galactica, c'est peut-être juste d'avoir simplifié Babylon V en le purgeant de ses éléments de space opera pour en faire une oeuvre plus accessible. Car oui, à l'exception de l'esthétique réaliste et peut-être de la lutte pour la survie (bien que ce soit présent sous divers aspect comme avec les Narns) Babylon V, sortie 10 ans plus tôt, contenait TOUS les autres éléments. Par exemple, s'ils n'ont pas le même âge, difficile de ne pas voir en Adama et Roslin une relecture du couple Sheridan et Delenn. L'autre différence c'est bien entendu le fond, puisque Battlestar Galactica nous raconte en 4 saisons que la science nous rend inhumain et que nous ne trouverons le salut que dans la foi. Je ne sais pas comment ça a été ressenti à l'époque, mais avec le recul je trouve que c'est quand même une morale de vieux babos, pire, à l'éclairage des derniers événements on se retrouve même avec une philosophie très Trumpienne (antivax, anti masque, etc) un brin dangereuse (sans parler de certain aspect survivaliste démontrant qu'en cas de crise le respect des droits humains n'a plus grande importance). Alors oui, on me rétorquera que Battlestar Galactica c'est avant tout des personnages ni bon, ni mauvais, c'est pas des bisounours, c'est la vraie vie et c'est réaliste. Et c'est le piège de cette série. Une fiction ne sera jamais qu'une fiction, ce sont des choix d'écritures et ils auront l'air réaliste si on essaye de leur donner l'air réaliste. C'est donc le choix des auteurs de mettre autant en avant les militaires (Babylon V est aussi dirigé par des militaires et ils ne bafouent pas la démocratie dès que ça ne les arrange pas), la religion et ce "bons sens" dont semble pétri la série.


Le "réalisme"

L'un des points fort de Battlestar Galactica c'est de s'éloigner des canons de la SF pour prendre une tournure plus "hard SciFi" voir carrément contemporaine. Au final, le Battlestar n'est rien qu'un gros sous-marin qui flotte dans l'espace. je peux tout à fait comprendre que pour certains il soit plus facile de maintenir la suspension d'incrédulité dans un environnement familier. Nous sommes presque tous coutumier des films de guerre donc ces images sont inscrites dans notre inconscient et moins choquantes que des images futuristes. Pour autant, c'est ma suspensions d'incrédulité qui explose lorsqu'on me montre une société qui se promène naturellement dans l'espace mais n'a pas de téléphone portable. Même pas de talkie-walkie, un truc qui existe quand même depuis la seconde guerre mondiale. Nous sommes dans un univers où les humains ont inventé des robots qui tirent des lasers mais eux n'ont que des pistolets à balles... je n'ai pas noté tous les points qui m'ont gèné mais globalement ça renforçait l'idée que l'univers de Battlestar Galactica n'a pas été assez creusé, tout comme ces colonies dont on entend parler à longueur de prophéties mais qui n'ont aucune réalité. On ne ressent pas les différences culturelles entre les différentes colonies. Cela s'explique probablement parce que l'histoire se centre sur le Battlestar qui contient 99% d'humain de Caprica, c'est un peu comme ces films américains qui nous parle du monde entier mais ne montrent que les états-unis.


Les Cylons, sont évidement un des éléments qui fit le succès de la série.

L'intelligence de Ronald D Moore fut de se débarrasser assez rapidement des robots (qui coûtent cher à produire et sont peu réaliste) pour se concentrer sur les modèles humain. Le service de com a d'ailleurs particulièrement apprécié Tricia Helfer (numéro 6) mise exagérément en avant dans les affichages et sexualisé dans la série d'une façon qu'HBO ne renierait pas. En terme d'écriture deux choses m'intéressait dans les Cylons 1) ils ont un plan 2) ils sont infiltrés. 

Le plan laisse entrevoir un action sur le long terme et des mécanismes qu'il sera plaisant de dénouer au fil des épisodes. Malgré que chaque début d'épisode nous matraque que les Cylons ont un plan la fumisterie devient vite évident : les Cylons n'ont pas de plan, ils ont juste vaguement une idée de ce qu'ils veulent accomplir (trouver la Terre, tuer les humains) et encore ils ne sont pas tous d'accords (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit, au contraire), bref ils n'ont rien et c'est un peu rageant. 

Concernant l'infiltration, c'est évidement le fait de pouvoir traquer les Cylons en tant que spectateur qui est intéressant. Traquer les erreurs que les traîtres commettent et qui vont les dévoiler. Sauf que là encore, il n'y aura rien de cela puisque les Cylons seront essentiellement des agents dormants. Aucun d'entre eux n'a conscience d'être un Cylon donc ils peuvent tout à fait agir à l'inverse total de leurs intérêts empêchant de théoriser sur qui est un Cylon ou pas. Un procédé qui laisse même à penser que les auteurs n'avaient pas la moindre idée de qui seraient les Cylons et qu'ils ont choisi au fil de l'eau. Pire. Pour les Cylons non infiltrés, le réalisateur a eu le bon goût de choisir des acteurs connus. Inutile de dire que quand Lucy Lawless (Xena la guerrière) et Dean Stockwell (Code Quantum) pointent le bout de leur nez on sait déjà qu'ils sont Cylons. Dans les dents suspens, tu ne servais à rien. 


L'exode 

Vu que les références religieuses sont excessivement nombreuses dans la série, il y a peu de chance que l'exode des humains ne soient pas une référence à l'exode du peuple juif dans le désert à la recherche de la terre sainte. En soi, c'est plutôt une bonne idée, c'est un mythe fondateur cela raisonne donc dans toutes les consciences. Toutefois, il y avait probablement là encore beaucoup à faire. Même si c'est évoqué à quelques moments je n'ai jamais vraiment ressenti le poids de cette fuite. Une seule fois en quatre saisons ils risquent de faire face à une pénurie de nourriture et ils règlent ça en un épisode avec des algues(et ça n'aura aucune conséquence, les gens sont condamnés à manger des algues jusqu'à la fin de leur jour mais c'est bon, pas de soucis). Jamais la sensation de manque n'est présente. Les tensions entre ethnie sont évacués en un épisode et même la rébellion finale de Gaeta ne fait pas long feu et ne cause que peu de pertes.


Gaius Bastard


Ah Gaius, j'ai rarement eu l'occasion de détester autant un personnage. Je ne suis toujours pas convaincu à l'heure actuelle que les scénaristes se soient rendu compte à quel point ce personnage incarne l'effet de Halo. Parce qu'il est dit qu'il est un génie, il se voit offrir tout un cortège de privilège et ouvrir toutes les portes. Mais jamais au cour de la série Gaius ne fait montre de son génie. En ça, la scène où Helo laisse sa place dans la navette à Gaius est symptomatique. Sur la simple base qu'il le croit plus utile, il le fait passer avant les autres. Hors, si l'on se base uniquement par les faits montrés dans la série, Baltar n'est pas plus intelligent qu'un Félix Gaeta. Et en soi, mettre ainsi en avant un tel personnage pour mieux dénoncer l'effet de Halo pouvait être une idée de génie. Mais le personnage de Gaius ne dénonce rien. Certes, par amour, il se remet en question, se "sacrifie"(vite fait, il se mêle à une mission suicide alors que tout est perdu de toutes façons) et il accepte enfin ce qu'il est vraiment (un fils de paysan) . Pour autant, Baltar n'a pas connu la déchéance, en tout cas bien moins que d'autres personnage qui ne l'avait pas mérité. Pire, Gaius est élu de Dieu. Gaius a son ange gardien personnel et est destiné à devenir un ange. Bref symboliquement, c'est un peu désastreux.

J'ai pourtant une théorie concernant Gaius Baltar, qui n'excuse pas que ce soit un modèle toxique mais qui explique le personnage. Pour moi, Baltar n'est ni plus ni moins que Lucifer. Par ses actes il entraîne l'humanité en enfer, et par la repentance il redevient un ange. Les attributs de Baltar vont dans ce sens, c'est un porteur de lumière (scientifique), il est séducteur et corrupteur. Et j'ajouterais un dernier argument, propre à la mythologie de Battlestar, dans la série de 1978, le Conte Baltar (qui a inspiré le personnage de 2003) est flanqué d'un second Cylon portant le nom de...Lucifer.


Et Dieu dans tout ça

Comme on vient de l'aborder, Dieu est très présent dans Battlestar Galactica. D'une part parce qu'on en parle beaucoup, les Terriens vénérant les 12 dieux et les Cylons le Dieu unique. Mais aussi parce qu'il(s) agi(t)ssent. On notera ainsi trois véritables interventions divines dans la série 1) Gaius et son ange Gardien 2) La résurrection de Starbuck 3) l’opéra

Il y a certainement d'autres manifestations plus subtiles mais ces trois là attestent véritablement de l'existence d'une force supérieur qu'on ne peut pas comprendre. Les deux premiers miracles justifient également la justesse des comportements des personnages. Si les deux sont fun et séduisants ce sont aussi de gros sociopathes aux actions particulièrement douteuses. Gaius ne pense qu'a ses intérêts et Starbuck ne pense....pas. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de vivre dans un monde ou ces deux personnes sont élu par Dieu.

Mais l'autre problème que cela pose c'est que ces miracles justifient les dérives idéologiques des premières saisons, celle où Roslin est prête à sacrifier n'importe qui car elle est convaincue d'être élue de Dieu et qu'elle sauvera le monde. Comment lui en vouloir puisque la série prouve que Dieu existe et qu'elle participe à l'un des miracles (l’opéra).

Et à quoi servent ces miracles ?

1) Gaius: d'un point de vue scénaristique ça permet de faire réfléchir le spectateur sur ce qui lui arrive

, c'est un Cylon ? il est fou ? Il a un statut particulier ? Au niveau de l'histoire, ça permet à Gaius de devenir un pont entre Humain et Cylon ce qui, couplé avec le miracle de l’opéra, tendrait à montrer que Dieu veut favoriser une union Cylon/Humain (il est d'ailleurs intéressant de noter comment le principe est matérialisé dans la mise en scène avec le vaisseau qui devient mi humain mi cylon dans les derniers épisodes). Dans ce cas le plus judicieux était-il vraiment d'exciter la libido d'un sociopathe ?

2) Starbuck : d'un point de vue scénaristique ça permet de sauver le personnage d'une mort inévitable. On profite donc émotionnellement de la mort du personnage puis de son retour et ça permet de faire croire que c'est un Cylon donc de générer du suspens. Au niveau de l'histoire, ça ne sert à rien, ça justifie juste qu'elle connaisse les coordonnées de la Terre, c'est dur pur Deus Ex machina. Dommage qu'elle ne soit pas morte au première épisode, deux épisodes plus tard la série était finie.

3) L’opéra : probablement la plus grosse fumisterie de la série. La vision de l'opéra apparaît dès la première saison et reviendra régulièrement. Elle semble être prophétique et induit donc un véritable mystère, notamment sur la raison qui connecte ces personnages. Pour l'histoire, ça permettra juste qu'un enchaînement risible d'événements amène Hera sur le pont du Galactica pour que Cavil la prenne en otage. Sérieusement ? Quelle genre de divinité sociopathe harcèle 5 personnes pendant des années pour permettre qu'un jour un homme prenne une gosse en otage ?

Note globale de la série :


Conclusion :

Il y aurait surement encore un milliard de choses à dire sur la série, on ne balaye pas en 5 articles de blog plus de 70 h de vidéos, mais je ne compte pas passer un doctorat en battlestargalacticologie et j'estime avoir suffisamment traité le sujet pour livrer une opinion objective. J'allais vous dire quel aurait été mon avis sur Battlestar Galactica si je l'avais vu à l'époque mais la vérité c'est que je le sais. La vérité c'est qu'a l'époque j'ai vu le pilote, j'ai trouvé ça nul et je n'ai pas eu envie de poursuivre. La vérité c'est que je suis un completiste et qu'il m'est arrivé de regarder des saisons entières de séries nulles (oui Roswell, je pense à toi, et à tant d'autres) donc il a vraiment fallut que je déteste Battlestar Galactica pour ne pas poursuivre. En plus, à l'époque je ne pouvais même pas analyser l'aspect sociologique, j'étais très loin d'avoir ne serait-ce que le début des bases. Malgré tout, au vu du contexte de la diffusion, je peux comprendre que des gens soient tombé fan, surtout s'ils ne connaissaient pas Babylon V mais je trouve que cette série à désormais trop de défauts pour qu'on puisse la considérer comme culte. 

6 ans avant Battlestar Galactica sortait en salle Starship Trooper, un film injustement sous-estimé qui dénonce la fascisation de la société américaine par le biais du patriotisme et de la lutte pour la survie. Battlestar Galactica ne dénonce pas. Sous l'autorité du bon sens la série illustre que, oui, en cas de crise, la dictature c'est normal. C'est la nature humaine, c'est du bon sens et de toute façon c'est la religion qui va nous sauver. Il y avait des milliards de façon de raconter l'histoire mais c'est l'axe qui a été choisit, un axe qui se comprend au vu de l'époque et du pays mais qui n'a pas a être glorifié aujourd'hui. Battlestar Galactica ne sera qu'une série de plus dans la liste innombrable de celles que j'ai déjà vu. Ni pire, ni meilleure, juste une de plus. Je l'ai déjà dit plusieurs fois mais je le répète, si vous voulez vraiment regarder de la SF, avant d'attaquer Battlestar Galactica regardez donc The Expanse ou Babylon V.

Enfin, si vous souhaitez approfondir l'analyse sociologique de Battlestar Galactica, je vous renvoie sur cet article que j'ai trouvé très intéressant:

https://www.lecinemaestpolitique.fr/battlestar-galactica-une-odyssee-feministe-semee-dembuches-ii/



mercredi 19 août 2020

The king of Staten Island

Une petite critique cinéma à l'arrache, parce que j'ai beaucoup de retard dans mes critiques et que j'aimerais rester un peu dans l'actualité autant que possible. Bref, parlons du dernier Judd Apatow qui vient de sortir en salle.



Date de diffusion : 22 juillet 2020 

Durée : 2h 17min 

Genre : Comédie, Drame

Réalisateur : Judd Apatow

Casting : Pete Davidson, Marisa Tomei, Bill Burr

Nationalité : Américain


Synopsis :

Scott ne s'est jamais remis de la mort de son père lorsqu'il avait 7 ans. Il porte le fantôme de ce véritable héros sur les épaules comme une charge insurmontable qui le paralyse. Sa mère et sa sœur souffre en silence de son comportement mais elles ont besoin d'avancer et Scott va devoir aussi bouger s'il veut espérer se construire une vie.

Critique

Plus d'une fois j'ai eu l'occasion de mentionner Judd Apatow dans mes critiques pourtant, à l'exception de En cloque, Mode d'emploi,  je n'ai jamais critiqué ses films. Si je ne suis pas forcément un adepte, il faut reconnaître à ce réalisateur qu'il à une véritable patte, au point qu'on puisse trouver que des films ressemblent à du Apatow.

Alors, c'est quoi le style Apatow ? Ce sont des chroniques de vie douce amère, avec un humour parfois trash et qui se concentrent sur l'américain moyen (souvent blanc hétéro d'ailleurs). Par exemple, en France, Orelsan avec Comment c'est loin fait quasiment du Apatow. Il y a pas mal de choses qu'on pourrait donc reprocher au style Apatow. D'être un non style, déjà, parce qu'en terme de réalisation c'est plutôt classique. D'être faussement réaliste, ensuite, puisque ses histoires sont essentiellement des tranches de vie sans enjeux fort. Et enfin de ne pas être drôle, car le réalisateur prend un malin plaisir à être aussi triste que drôle. Mais c'est justement tout cela qui fait le charme d'Apatow,  des œuvres sensibles et humaines qui n'ont pas vocations à être spectaculaires mais seulement à nous émouvoir.

Les films d'Apatow semblent d'ailleurs souvent être personnel et ce petit dernier l'est tout particulièrement

puisqu'il est inspiré de la vie réelle de l'acteur principal Pete Davidson. En effet, ce jeune acteur surtout réputé pour ses sketchs dans le prestigieux show Saturday Night Live a perdu son père pompier dans les attentats du 11 septembre et il sentait le besoin de raconter cette histoire. Difficile de démêler le vrai du faux dans le film mais on retrouve beaucoup de points communs avec sa biographie connue (père pompier mort en service, mère infirmière scolaire, maladie de Crohn, trouble de la personnalité, etc). Une chose est sûre, Davidson est parfait dans le rôle, il est extrêmement touchant et d'une grande expressivité (il m'évoque beaucoup Steve Buscemi qu'on peut aussi retrouver dans le film)

Au niveau de l'histoire, rien d’exceptionnel, le personnage principal va devoir se prendre en main et on assiste à sa chute puis sa rédemption. C'est classique mais efficace et les deux parties sont aussi plaisante l'une que l'autre dans des genres un peu différent. Je tiens à signaler également la force de la séquence d'introduction. Probablement l'une des plus techniques du film à réaliser et qui expose sans un mot ce qui se passe au plus profond du personnage principal. Une séquence dont le spectre imprègne le reste du film autant que celui du père décédé du héros.

 Avec un beau casting, un humour cynique et subtil, une histoire touchante et une bonne bande son, Judd Apatow nous livre probablement l'un de ses meilleurs films et réussi à nous captiver pendant 2h17 sans rien montrer d'extraordinaire, juste en nous attachants à ses personnages et à leurs rapports conflictuels.


Conclusion:

Surement mon film préféré de Judd Apatow, une oeuvre d'une grande tendresse, Pete Davidson est très touchant dans son rôle de looser dépressif.

lundi 17 août 2020

Freaks

C'est une fois de plus par hasard, en voyant passer sa critique sur facebook que j'ai découvert Freaks. Un film qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie salle et qu'on ne peut pas encore trouver sur les plateformes classiques mais qui, malgré une affiche d'un goût douteux, vaut peut-être le coup d’œil.




Diffusion : 7 janvier 2020 en VOD 

Durée : 1h 44min 
Réalisation : Zach Lipovsky, Adam B. Stein
Casting : Emile Hirsch, Lexy Kolker, Bruce Dern
Genre : Science fiction, Thriller
Nationalité : Américain


Synopsis:

Chloé, 7 ans, vit seule avec son père. La petite fille n'a jamais vu le monde extérieur, son père refuse de la laisser sortir à cause des méchants qui veulent les tuer. Alors que les événements étranges s'accumulent dans leur maison, le désir de sortir de la petite fille se fait de plus en plus intense et bientôt rien ne pourra l’arrêter.


Critique :

Je n'avais jamais entendu parler de  Zach Lipovsky et Adam B. Stein et leur filmographie ne fait pas vraiment rêver. Pourtant, il semblait y avoir un véritable emballement autour de ce nouveau film, remarqué à Gérardmer, et j'étais curieux de savoir ce qu'il en était.

Comme l'annonce tristement l'affiche et le laisse deviner la bande annonce Freaks est une histoire de mutant dans la droite lignée de celle des X-men (souvenez vous Dark phoenix...). L'intelligence du scénario étant que le traitement est radicalement différent des blockbuster bas de plafond auxquels nous avons été habitué. En effet, outre l'aspect très "film indépendant"(probablement aussi du à la faiblesse du budget) les scénaristes ont pris un malin plaisir à brouiller les pistes pour qu'on ne sache pas vraiment ce qu'on regarde. Les éléments de réponse arrivent progressivement, embrouillant toujours un peu plus le message jusqu’à ce que toutes les pièces du puzzle s'imbrique dans un dernier acte inventif et haletant. Le raffinement suprême de ce scénario c'est qu'il se déroule en quasi huis-clos. On ne quitte presque jamais la maison ou Chloé est enfermé et malgré tout les scénaristes réussissent à donner une ampleur quasi apocalyptique à leur histoire.

Alors oui, cette façon de brouiller les pistes et le sentiment d'enfermement crée de la confusion dans l'esprit du spectateur et cela pourra donner à un sentiment de lenteur aux moins patient d'entre vous. Mais ne vous y trompez pas, ce sont bien ces procédés ce qui font tout le sel du film, une ambiance mystérieuse et délétère pour traiter de la peur de la différence (thématique de base des x-men).


Niveau casting, le film repose sur des acteurs expérimentés mais peu connu. Hormis Lexy Kolker, la petite fille hallucinante de crédibilité dans un rôle très compliqué, on retrouvera donc Emile Hirsch (Killer Joe, Speed racer, etc) dans le rôle du père cool mais dépassé, Bruce Dern (les huit salopards, Twixt, etc) inquiétant en mystérieux étranger, Amanda Crew (Silicon Valley, Jobs, etc) en mère idéale et Grace Park (vous savez que j'ai fait des critiques de Battlestar Galactica ? :D ) en agent du FBI trop curieuse. Peu de lieux et peu d'acteurs pour un film minimaliste mais d'une efficacité redoutable.

Niveau réalisation, c'est une belle réussite, les images sont superbes et les effets spéciaux n’accusent

pas le coup(coût) du budget. Si la fin n'est pas un déluge d'explosions et de flammes hollywoodien ça n'en reste pas moins aussi spectaculaire inattendue 

Globalement, le seul reproche que je pourrait faire à ce film concerne son dernier plan, on termine sur une image un peu kitch, à peu près autant que l'affiche, et cela ne rend pas honneur à l'inventivité qui brillait jusqu'alors.

Vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce petit film spécialement si les univers de super héros vous intéresse mais que vous êtes las des récentes productions. 



Conclusion :

Un "presque huis-clos" brillant, un film minimaliste remarquablement écrit et qui n'a rien à envier aux innombrables films et séries sur les X-men.

vendredi 14 août 2020

Battlestar Galactica Saison 4

Vous l’attendiez tous, elle a été repoussé pour des raisons indépendantes de ma volonté (une intervention divine surement) mais enfin voici la fracking critique de la saison 4 de Battlestar Galactica (Spoiler à prévoir)





Date de diffusion : 2008
Épisodes :21 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US

Synopsis:

Maintenant que les "Final Five" se sont éveillé le dernier acte de la quête de la terre peut s'achever mais combien de mort faudra-t-il encore pour cela ?

Critique :

Attention, je reprécise qu'il y aura du spoiler dans cette critique. Pas sur la saison 4 en elle même, mais bien sûr les précédentes car il est difficile de critiquer la dernière partie d'une série sans aborder les événements passés.
Après une troisième saison qui avait enfin emporté mon adhésion en approfondissant le contexte social de l'univers mais aussi sa mythologie, Battlestar attaque sa quatrième et surtout dernière saison.
Niveau technique, rien à redire, en quatre saisons la mécanique est rodé et le vieux Battlestar doit pouvoir être tourné les yeux fermés(ça expliquerait des choses). Les acteurs sont là, les costumes, les décors, les accessoires, rien n'a changé et il n'y a donc rien à redire. Pour être tatillon, je reprocherais juste l'orientation "space opera" (pour une série qui se veut "réaliste") des derniers combats spatiaux. Là où jusqu'alors l'espace était logiquement plutôt crédible, en accord avec le reste des choix artistiques, et qu'on avait même pu avoir de superbes scènes dans des atmosphères, ici on se retrouve avec des passages dans des trous noirs qui n'auraient rien à envier à du Sentai. En ce sens, la base de Cavil est un peu ridicule et digne des Power ranger. A noter aussi que j'espère que vous avez apprécié la reprise de "All along the watch tower" de Bob Dylan(puis Jimi Hendrix) par Bear McReary qui clôturait la saison 3 car vous allez en bouffer toutes les variations possibles durant cette dernière saison.

L'aspect technique n'étant pas primordial ici, nous allons donc pour cette critique nous concentrer sur l'histoire et la narration.
L'histoire, c'est ce que la série raconte, la narration c'est comment elle le raconte.
Niveau narration, comme souvent, la saison s'articule en deux avec un gros cliffhanger vers l'épisode 11. Une rupture audacieuse qui rebat les cartes et offre une deuxième partie de saison encore plus sombre. Plus que jamais l'on ressent dans la série l'idée que l'Humanité est sur le déclin et que nous assistons peut-être à l'extinction d'une espèce. La saison se termine avec un épisode en 3 partie, climax de l'oeuvre, malheureusement loin d'être à la hauteur des attentes générées précédemment. On notera notamment que l'auteur décide que ce climax est le bon moment pour faire des flashback et nous raconter ce que les personnages ont traversé avant l'attentat Cylon. A 3 épisodes de la fin c'est évidement le bon moment pour développer les personnages... Le procédé n'est pas innocent et vise évidement à gagner en intensité en montrant ces deniers épisodes comme l'aboutissement de la vie des personnages donnant beaucoup plus de poids à ces événements qui pourraient être leurs derniers. Malheureusement le procédé fonctionne s'il permet de temporiser des scènes vraiment fortes et ce conflit final est loin d'être à la hauteur. On se retrouve donc avec des passages chiants qui temporise de l'action chiante et "-" + "-" en fiction, ça ne fait pas "+"
Et au niveau de l'histoire alors, comment se déroule cette dernière saison ?
Une fois de plus on se concentre sur la recherche de la terre mais plus subtilement je dirais que c'est la recherche de l'Humanité qui prime (qu'est-ce qui fait qu'on est Humain)
En effet dans cette saison, les barrières vont enfin céder entre Humain et Cylon et le rapprochement qui semblait absolument impensable dans les saisons précédentes commence à devenir plus crédible. C'est d'ailleurs un des points forts de cette dernière saison, comment la bascule s'opère et les tensions que cela génère encore. S'il y avait un doute sur le fait que Battlestar parlait en creux de racisme, ce n'est plus vraiment possible et Ronald D. Moore nous évoque ici sa vision du vivre ensemble.(spoiler, c'est pas simple et ce sont les opprimés qui font le plus d'effort)
La saison va également se concentrer sur les "Final Five": Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils là et que veulent-ils ? En soi, l'idée est intéressante, je regrette par contre le choix des personnages ( et le fait que la série n'en fera rien... non, vraiment, sortie de leur importance stratégique ces personnages n'apportent rien à l'histoire). Saul est un choix intéressant parce que le personnage n'avait plus vraiment d’intérêt depuis son retour de New Roubaix (précedement dans la saison3) et sa détestation profonde des Cylons offre un conflit moral intéressant. Tory est également un bon choix car le personnage n'avait jusqu'alors été qu'esquissé (comme beaucoup d'autres serais-je tenté de dire) et cette nouveauté permettra de vraiment la développer avec les tensions que cela suscite. Par contre, pour Tyrol et Sam ce changement achève vraiment les personnages. Il y a bien de vagues sursauts d’intérêts pour Tyrol au cours de la saison mais vu ce que le personnage aurait pu devenir c'est un gros gachis.
A noter tout de même l'idée de génie de la révélation du dernier des 5. C'est inattendu, imprévisible et vraiment fort, cela permet de redorer l'aura d'un personnage qui avait été un peu vite évacué. (en soi, que ce soit celui-ci en particulier n'apporte rien, c'est d'ailleurs toute la fumisterie des final 5, ils auraient pu être n'importe qui, mais là au moins ça a un impact émotionnel)
Tout le passage sur le Démétrius est également très intéressant particulièrement vis à vis des répercutions que cette escapade aura dans la deuxième partie de la saison.
Au niveau des personnages, rien de bien surprenant, le massacre continue sur Tyrol, Dee, Gaeta, etc. J'ai le sentiment que l'évolution des personnages s'est fait au fur et à mesure des événements sans réflexion sur le long terme ce qui donnent ces parcours erratique et finalement abscons. Sauf à vouloir illustrer que la vie c'est de la merde et qu'elle n'en vaut pas la peine, à quoi bon écrire de pareil destin. (et il y a toujours ces éléments sortie de nulle part comme Gaeta qui devient un chanteur génial le temps d'un épisode, c'est tellement gratuit) Étonnamment, le seul personnage qui  trouvera finalement grâce à mes yeux c'est Adama qui malgré sa personnalité fascisante des premières saisons s'avèrent être l'un des personnages les plus humains de la série avec un arc narratif touchant mais crédible. Et non, n'insistez pas, je ne parlerais pas de Gaius Baltar...pas maintenant.
A relire le contenu des épisodes pour écrire cette critique, je réalise toutes les qualités scénaristiques de cette dernière saison qui aurait bien pu être la meilleure de toute si les trois derniers épisodes n'étaient pas aussi piteux que j'en avais oublié tout ce qu'il avait fallut pour en arriver là. Ce n'est pas tant que le scénario n'est pas bon (mais il l'est), ni que c'est d'une naïveté crasse (mais ça l'est, bordel ces derniers plans...) c'est qu'en plus tout ne repose que sur des deus ex machina inepte. Alors oui, on me répondra que depuis le début la présence du divin est forte dans la série et que son intervention a du sens, mais lorsqu'un scénariste ne peut justifier ses écrits que par "c'est pas moi, c'est Dieu" ce n'est pas un génie, juste une feignasse.
Alors au final, après tout ça, vous devez vous demander, qu'est-ce que j'ai pensé de cette série ?
Et bien nous le verrons dans mon ultime critique, la semaine prochaine, parce qu'il n'y a pas de raisons que je ne puisse pas faire des cliffhangers pourris moi aussi.


Conclusion :

Tout ça pour ça. Non content de diluer la sauce à l’extrême et de nous livrer un climax bordélique au possible, le twist final n'a aucun intérêt et surtout se révèle d'une naïveté confondante. C'est bien la technophobie et le traumatisme post 11 septembre de Glen A. Larson et Ronald D. Moore qu'il fallait lire derrière la menace des cylons. Vite allons tous vivre dans un ashram, le monde est trop horrible.