Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 8 juin 2020

Battlestar Galactica Saison 2

Je vous l'avais promis, le marathon Battlestar Galactica se poursuit et aujourd'hui je peux donc vous critiquer la saison 2. J'étais assez mitigé pour la première voyons ensemble si les choses s'améliorent par la suite ou si le drame ne faisait que commencer.





Date de diffusion : 2005
Épisodes :20 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US

Synopsis :


Le Galactica ayant retrouvé Kobol, la planète maudite, tous les espoirs sont à nouveau permis de retrouver le chemin de la Terre grâce aux textes sacrés. Mais la foi est-elle un bon guide en période de guerre ?

Critique :

La fin de la première saison ayant offert un cliffhanger vraiment surprenant et propre à bouleverser toute la série, je me devais d’enchaîner rapidement pour voir la tournure qu'allaient prendre les événements. Premier constat, Battlestar Galactica fait partie de ces séries qui ne se remettent jamais vraiment en question. C'est un "défaut" plutôt récurent dans les séries, on fixe dès le départ un postula qui ne devra que peu varier sous peine de choquer et perdre le spectateur. Elles sont rares à avoir osé ce "leap of faith", ce saut vers l'inconnu, et à avoir osé bousculer profondément (par choix ou pas) leur essence au bout d'une saison. Dans le genre SF on pourra citer Babylon 5 par exemple ou Earth Final Contact mais pas Battlestar. Les prises de risques sont globalement minimes et c'est agaçant. Heureusement, ce cliffhanger n'est pas balayé du revers de la main en un épisode et il y aura tout de même des conséquences lourdes et durables même si ces elles auraient pu être bien pire et plus intéressantes dans le rapport de force.
Malgré tout la série réussi à imposer un rythme soutenu dès ses premiers épisodes en renforçant les tensions internes. La saison sera ainsi marquée par plusieurs renversements des forces en puissance, une dynamique qui permet d'entretenir la tension mais perd en intérêt du fait que chaque renversement n'aura vraiment d'impact que pour 2 ou 3 épisodes.
Au rang des facilités je rangerais également l'arc de la présidente Roslin qui aurait pu marquer les esprits par un choix fort et inoubliable mais se verra entaché d'une décision scénaristique molle et prévisible. J'insiste aussi sur cette facilité scénaristique qu'est le procédé de faire apparaître des personnages d'un épisodes à l'autre en faisant comme s'ils avaient toujours été là et hyper important. On se débarrasse bien entendu de ces personnages au cours de l'épisode et ça ne fait que renforcer le sentiment d'une construction bancale, d'un scénariste qui ne sait pas comment utiliser les milliards d'éléments qu'il a mis en place parce que ça avait de la gueule. Cette méthode a une autre conséquence, c'est qu'elle renforce le peu d'attachement aux personnages qu'on peut ressentir. Ils pourraient tous crever qu'on s'en taperait bien surtout qu'on sait de toute façon que les scénaristes ne feront jamais mourir les héros (ce qui est balo pour une série qui repose sur la notion d'extinction de l’espèce). Enfin, quitte à pointer les méthodes d'écriture un peu lourde, on signalera aussi l'abus d'épisode sur le format : "3 jours plus tôt, 24h plus tôt, etc" procédé très amusant une fois s'il est bien fait mais qui fatigue lorsqu'il devient systématique et peu justifié.
Mais, il n'y a pas que du mauvais dans tout ça, dans l'ensemble la série reste très agréable à regarder et cette saison apporte de petit plus. La 3D notamment n'a quasiment pas vieilli et c'est un véritable plaisir de suivre les séquences spatiales. Aussi, le traitement des cylons est enfin moins monolithique. Quelques humains commencent à se dire que tirer à vue n'a jamais été du bon sens et qu'il serait bon de prendre du recul pour comprendre la situation. Si ça se trouve dans deux saisons on va même commencer à réfléchir sur le concept de "qu'est-ce qui défini un être vivant". L'univers continue de se développer avec des choses vraiment cool comme la résistance, l'amiral Cain, et d'autres joyeusetés par contre le mythe de la série continue d'être en carton pâte. Je l'évoquais un peu plus haut mais, alors qu'on nous vend une civilisation spatiale basée sur 12 planètes toutes différentes, les humains se retrouvent en fait à être un seul bloc monolithique et la seule planète dont on entend vraiment parler c'est Caprica. ça donne le sentiment d'une série américaine qui parlerait du monde entier mais où on ne verrait que des américains qui parle de l'Amérique. Même le convoi de vaisseaux n'a quasiment aucune existence, on consacre vaguement un épisode à certains d'entre eux (la prison, le jardin, etc) puis ça disparaît aussitôt sans développer de réelle substance.
A mon grand désarroi, même si je le supposais déjà en saison 1, le mystère autour des cylons infiltrés se révèle une véritable fumisterie. Tous les cylons révélé sur cette saison sont des ajouts de personnages et non des personnages présents depuis le début. Il n'y a donc effectivement aucun intérêt à conjecturer sur qui est un cylon ou pas, les scénaristes privilégie la surprise au suspens et c'est bien dommage. Pour ne pas spoiler, je n'en dirais pas plus sur ces cylons mais ils ont dans l'ensemble l'avantage d'avoir été bien choisi. Concernant leur fameux plan, il est toujours aussi nébuleux et je crains de plus en plus l'effet Lost. Je garde, au vu du "scandale" qu'avait fait la dernière saison, l'espoir que les scénaristes trichent en partant dans une direction totalement inattendue même si elle est dans la lignée des graines plantées (la religion notamment) à l'image de l’incroyable fin originelle du dessin animé Evangelion.
Concernant la religion d'ailleurs, je reconnais ne pas être hyper à l'aise avec cette thématique. Pour l'instant il y a un lourd prosélytisme sous jacent (peu de remise en question de la religion et sans elle ils seraient probablement tous mort), qui m’inquiète vraiment quand je vois l'épisode sur la thématique de l'avortement. Et d'autres part, l'intégration me semble vraiment à la truelle (le héros qui s'appelle Adama qui se retrouve confronté à un personnage appelé Cain...). A priori les Cylons vénèrent dieu et les humains le panthéon grecs mais c'est très flou et ça sort un peu de nulle part.
Un petit mot sur les personnages pour finir, je suis rassuré de voir que le Chef (Galen Tyrol) est vraiment exploité et qu'il fait partie des personnages importants. J'aime beaucoup le traitement de Sharon et ce n'est pas loin d'être mon personnage préféré. Je regrette par contre une gestion un peu anarchique des personnages. Par exemple Starbuck disparaîtra complètement des épisodes pendant un moment, avant de resurgir avec un épisode un peu lourd essentiellement centré sur elle. A noter que je n'accroche pas du tout avec le développement des personnages de Starbuck et Lee et que (vu que j'ai attaqué la saison 3) ça ne va pas en s'améliorant. Ah et Gaius Baltar reste le personnage le plus insupportable que je connaisse, c'est un expert BFM, le mec ne fait rien de potable, ne semble y connaitre rien à rien mais comme quelqu'un à dit que c'était un génie il se retrouve avec tous les postes a responsabilité possible. Si c'est une dénonciation du privilège blanc c'est brillant, mais j'ai bien peur que non.
Pour finir, je dirais que cette saison est meilleure que la première, l'univers se construit même si c'est un peu trop lent à mon goût, et une fois de plus la fin de saison rebat les cartes de façon intéressante (même si j'ai déjà beaucoup d'éléments en main me laissant deviner que ça ne durera pas)


Conclusion :

Une saison un peu meilleure que la première, les intrigues se densifient et les personnages s'étoffent, toutefois il reste une construction hasardeuse qui donne l'impression que la vision de la série est très "courtemiste". Le fond religieux me gène également beaucoup à titre personnel.

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