Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 1 juin 2020

Battlestar Galactica Saison 1

Des années que j'en entend parler sans avoir l'occasion de regarder mais enfin, Battlestar Galactica, la série qui aurait révolutionné la SF dans les années 2000 est accessible en intégralité sur Amazon prime. Il est temps que je vois ce que ça donne vraiment. (et oui, je compte bien critiquer les 4 saisons)




Date de diffusion : 2004 
Épisodes :13 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US


Synopsis :

Dans le futur, l'humanité a créé les Cylons, des robots intelligents qui se sont révolté. Quarante ans après une terrible guerre et la signature d'un traité, les Cylons reviennent attaquer l'humanité et ils ont un plan.

Critique :


Soyons clair, je n'ai jamais vraiment regardé Star Trek, je n'aime pas trop Star Wars, j'ai détesté Sliders et Stargate, et les séries de SF qui ont vraiment marqué mon adolescence ce serait plutôt Babylon 5 (chef d'oeuvre absolu) et Space 2063 (série méconnue partie trop tôt) sans parler de Lexx mais là j'entre dans le très obscur. Quitte à bien énerver tout le monde, j'ajouterais que j'ai vu Firefly après la sortie de Sérénity (que j'avais vu en salle, yurk) et que je n'ai pas aimé, notamment parce que ça ressemblait beaucoup trop à un plagiat mal assumé de Starhunter.
Battlestar Galactica c'est donc la suite/reboot d'une série des années 70 (78) que je ne connaissais que de nom et qui fut produite par le pape de la série américaine Glen A Larson (Manimal, K2000, l'homme qui tombe à pic, Magnum, etc) C'est d'ailleurs toujours lui qu'on retrouve aux manettes pour ce retour inattendu (le mec a aussi relancé K2000 et Magnum avec un succès plus relatif) mais cette fois aidé de Ronald D Moore un scénariste producteur ayant basé sa carrière sur les relaunch de Star Trek (tout ça partait pas hyper bien). On notera pour l'anecdote que Ronald D Moore a aussi bossé sur Carnival (la caravane de l'étrange), probablement la série la plus cool de son CV mais malheureusement abandonnée trop tôt. Bref, j'avais eu l'occasion de voir la mini série Battlestar Galactica composée de deux épisodes d'1h30 à l'époque de leurs sorties (2003) et j'avais véritablement détesté. Je m'étais copieusement ennuyé, je n'avais trouvé aucun charisme aux personnages et j’avais trouvé l'ensemble totalement creux et sans originalité. Et je dois reconnaître que, à les revoir 16 ans plus tard, mon avis n'a absolument pas changé. Dieu (c'est thématique avec la série) que ces deux films sont pénibles. Supporter Gaius Baltar et la nymphomane qui le stalke est une vraie gageure et rien ne vient donner une réelle plus valu au show. Je comprend sans mal pourquoi je n'ai pas insisté à l'époque mais au vu du véritable mythe qui entoure la série depuis j'ai fait cette fois l'effort de poursuivre et d'attaquer la première saison de 13 épisodes.
Sans surprise la qualité ne s'améliore pas miraculeusement, les débuts sont pénibles au possible d'autant que la série a salement vieillit. Si la 3D reste plutôt propre, notamment parce qu'elle est utilisé avec parcimonie, la réalisation pompière et les images nous plongent dans le pire de ce que les années 90 ont pu produire (et on était dans les années 2000). Pour donner plus de réalisme et de dynamisme, la réalisation utilise ce procédé que je déteste, la caméra portée non stabilisée, voir carrément la shaky cam. Les recadrages dans l'image sont fréquents et brutaux, ça bouge ça fait des mouvements de camèra de tous les côtés, bref, c'est sale comme du projet blairwitch. La série ayant été produite pour Sci-fi j'imagine que le budget n'était pas mirobolant et c'est ce qui explique la pauvreté des décors et des accessoires et justifie peut-être même cette tentative de nous la jouer reportage de guerre.
Ce que je m'explique moins, ce sont les filtres aux couleurs douteuses lors des passages en extérieur (principalement sur Caprica) que ne renieraient pas certains Sentais, probablement une manière low-cost de combler à la pauvreté des décors.
Je n'insisterais pas sur ces points, ils étaient probablement moins choquant à l'époque, revoir Babylon V aujourd'hui demande également de prendre du recul et surtout un bon scénario compense souvent les problèmes techniques.
Encore faut-il que le scénario soit bon. Car les histoires ne brillent pas ici par leur originalité ou la maîtrise des trames narratives. Pire, les scénaristes n'hésitent pas à user de beaucoup de facilités scénaristiques. J'ai particulièrement été choqué par la découverte du premier Cylon infiltré. Alors que les Cylons ont jusqu'alors toujours été des robots et que rien ne peut laisser envisager le contraire (la technologie humaine est a peu près au niveau de la notre mais dans l'espace) un homme devine que l'homme qu'il a en face de lui est en fait un robot, juste en discutant avec lui. Rick Deckard en rougirait de honte et Philip K Dick fait l'hélicoptère dans sa tombe. Tout est très brouillon dans cette première saison, les choses se passent sans qu'elles semblent avoir la moindre logique (le premier épisode repose sur le postulat que le Galactica fait plusieurs centaines de saut dans l'espace pour essayer de semer le vaisseau Cylon. Comment des militaires peuvent penser qu'une tactique qui a échoué plus de 200 fois va fonctionner la 201 éme ?). Dans l'ensemble, l'histoire n'a suscité mon intérêt qu'a partir de l'épisode 5, où l'on fait une découverte un peu originale sur les Cylons et il me faudra encore attendre l'épisode 11 pour que la série prenne une tournure un peu plus politique plantant les graines de ce qui peut vraiment devenir intéressant à l'avenir. Entre temps la série repose essentiellement sur la paranoïa et le mystère entourant les Cylons : Qui sont les cylons infiltrés ? Quel est leur réel but ?
J'avoue que je me suis un peu pris au jeu d'essayer de débusquer les cylons infiltrés mais c'est un jeu de dupe car certains étant des agents dormant rien ne peu les distinguer des autres personnages, dès lors seul un paris sur la tournure de l'histoire permettrait de les débusquer. J'ajouterais dans les défauts que les personnages ne prennent pas de décisions logiques, il faudra par exemple attendre plusieurs épisodes avant qu'ils essayent mollement de débusquer les infiltrés et ils ne songeront pas un seul instant à étudier les infiltrés débusqués pour apprendre comment trouver les autres))
Au niveau des personnages pour moi cette première saison se repose essentiellement sur deux personnage : Starbuck et Gaius Baltar. Gaius est le bouffon de la série, c'est un Tony Stark avant l'heure, un génie m'as-tu vu et égoïste qui ne sert pas à grand chose. C'est un pilier essentiel de cette saison et il semble avoir une place de choix dans les plans des Cylons, je ne doute donc pas qu'il va continuer à fagociter le temps d'écran à l'avenir. Starbuck est un personnage un peu plus classique, une pilote bad-ass qui a le syndrome du super-héros. On vire tous les personnages et on laisse Starbuck toute seule, la situation n'en serait probablement que meilleur. Autour d'eux, on trouve le général Adama (je ne sais pas si le clin d’œil est volontaire mais c'est l'acteur qui jouait Gaff dans Blade Runner et c'est cool) qui sert surtout à avoir l'air sinistre, son fils Apolo qui joue les beaux gosses de service, le pochtron désagréable de service etc. Je noterais aussi le mécanicien en chef dans les personnages notables, il a beaucoup de potentiel mais rien ne garantie pour le moment que la série lui donne un vrai rôle.
A noter, ce n'est pas flagrant dans ma présentation des personnages mais la série offre tout de même plusieurs rôles féminins variés et important. Starbuck bien sûr, mais aussi la présidente, Boomer et bien sûr Numéro 6 (la nymphomane). Pour l'époque, ça me semble tout sauf un détail et au contraire un courageux parti pris.
Parmi les petits plus de la série, je noterais également les dialogues, j'aime assez comment l'univers est renforcé par l'utilisation de certain mot comme "frack" au lieu de "fuck"(j'imagine que c'était une astuce pour passer la censure mais ça marche bien). Tout comme l'insulte "toaster" pour les cylons.
Enfin, même si je n'aime pas le générique (surtout son montage) je trouve que les musiques apportent un vrai plus à la série par leur originalité. Loin de ce qu'on pourrait attendre d'une série SF très militaire et "réaliste" les musiques sont tribales, mystiques et celtiques, les thème sont variés et offrent un contrepoint vraiment plaisant aux ambiances visuels.
Globalement, cette première saison n'est pas exceptionnelle, les choses se mettent très lentement en place avec des intrigues pas toujours intéressantes soutenues par des réactions de personnages limites cohérentes. Pourtant au fil de cette mise en place laborieuse, la sauce commence à prendre et les deux derniers épisodes s'avèrent passionnant et bien monté (c'est con à dire mais c'est le seul moment de la série ou j'ai noté un réel effort à ce niveau, ici les multiples intrigues s’enchaînent intelligemment pour garder l'attention du spectateur et offrir du sens, bref un vrai travail de monteur).
Si cette fin de saison ne m'a pas entièrement convaincu (bien que le cliffangher de fin m'a méchamment hypé par son aspect inattendu et sa façon de rebattre les cartes) je commence à entrevoir ce qui pourrait faire l’intérêt de la série par la suite. Nous verrons cela dans les 3 prochaines critiques à venir (mais pas tout de suite parce que ça prend du temps à regarder une saison entière mine de rien :D )




Conclusion :

Une première saison vu dans la douleur, mais qui pose les bases d'un univers qui pourrait s'avérer passionnant et qu'on entraperçoit dans les deux derniers épisodes très réussis.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire