Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 30 août 2021

Mixte

J'ai mis beaucoup de temps avant de me lancer dans cette série Amazon malgré une campagne de pub massive réalisé par la plateforme. Le sujet était intéressant mais j'avoue que je craignais le pire dans un pur style les sous doués. Voyons si mon présentiment s'est concrétisé ou pas.


Date de diffusion : 14 juin 2021

Durée :  8 x 37min
Genre : drame, humour, critique sociale
Réalisateur : Marie Roussin, Alexandre Castagnetti, Edouard Salier 
Casting : Pierre Deladonchamps, Nina Meurisse, Maud Wyler

Nationalités : France


Synopsis :

France, 1960, pour la première fois un lycée va accueillir des jeunes filles dans des classes jusqu'alors réservées aux garçons. Une nouveauté qui va chambouler les habitudes et les esprits.

Critique :


Mixte
est une série créé par Marie Roussin, une scénariste française ayant travailler sur de nombreuses séries dont de très prestigieuse à l'instar de Un village Français ou Odysseus. Elle nous revient donc ici avec une autre série "historique" traitant cette fois de l'évolution des mœurs dans la société Française. J'avoue que ma première crainte concernant la série était de me retrouver devant une série pour ado avec des blagues lourdingues sur l'acné et des intrigues de triche à l'examen. Mais mon pessimisme n'était pas légitime car la série est bien plus subtile qu'on pourrait le croire et loin de ne s'intéresser qu'aux turpitudes de l'adolescence.

A l'évidence, la critique sociale sur laquelle repose le scénario n'est pas là pour nous permettre de nous

glorifier de tous les progrès sociaux accomplis depuis cette époque un rien barbare, mais bien pour nous inciter à réfléchir encore sur la société actuelle. Car ces mêmes réticences à mélanger les filles et les garçons dans une même classe qui prêtent à rire aujourd'hui permettent en 2021 à notre président de la république d'émettre un avis sur les crop-top. 60 ans plus tard, rien n'a vraiment changé, la société voudrait priver les femmes de liberté sous le prétexte qu'il ne faudrait pas qu'elles empêchent leurs camarades masculin de se concentrer.


Ainsi, en 2021 comme en 1960, l'on considére encore que l'homme est une bête qui ne maitrise pas ses pulsions et que la femme devrait se cacher pour le préserver. Et après on donne des leçons à l'islam.

Bref, la série Mixte traite de nombreux sujets de société importants et le fait avec beaucoup de finesse et de sensibilité.

Loin de ne s'intéresser qu'aux élèves de l'établissement, le scénario développe aussi les caractères du personnel encadrant qui s'avère tout autant, si ce n'est plus, intéressant que les lycéens.

Niveau casting, je ne connaissais aucun des acteurs, hormis François Rollin qui ne fait qu'un honnête caméo, et Pierre Deladonchamps que j'avais découvert dans Nos années folles. Il se retrouve cette fois encore avec un rôle difficile mais très touchant. Sous ses dehors bourru, le personnage fera montre d'une grande sensibilité et s'attachera sans mal l'affection du public. Face à lui des personnages féminins également très fort, comme sa femme, incarnée par Maud Wyler (le journal d'une femme de chambre, la vie d'adèle, etc), l'épouse modèle aux multiples secrets.

Niveau réalisation, la reconstitution est réussie, il n'y a rien d'exceptionnel dans les choix de cadrage

mais les images sont jolies et l'ensemble est efficace. Je n'ai noté qu'une erreur vraiment gênante au moment de l'intégration de Annick. Le personnage est clairement là pour être le "sexe symbole" qui fait baver tous les garçons, c'est très sensible dans la mise en scène puisqu'ils sont presque tous en train de baver. mais ce n'est pas clair dans la réalisation et le personnage n'est pas mis plus en avant que les autres ce qui fait qu'on ne comprend pas vraiment ce que les garçons peuvent lui trouver de plus qu'aux autres filles. C'est du détail mais ça illustre un petit manque de maitrise dans la réalisation.

Au niveau de l'histoire, les arcs narratifs sont plutôt prenants et on ne s'appesanti pas trop sur les mesquineries adolescentes ce qui fait que l'on peut s'intéresser à l'histoire à tout âge. certains épisode sont particulièrement fort comme l'épisode 5 avec le théâtre et et l'épisode 6 et l'hôpital. Un petit regret tout de même concernant le "méchant" de l'histoire. Il en faut toujours un dans ce genre de récit mais je trouve que celui choisit ne fonctionne pas, on dirait un Drago Malefoy du pauvre. Il n'est pas vraiment méchant, seulement complétement idiot. L'un n'empêche pas l'autre mais si la méchanceté peut susciter la colère du spectateur, la bêtise n'inspire que la pitié donc on peine à haïr ce personnage et la dynamique qu'il est censé impulser devient flou. A voir s'il évolue dans de futures saisons. 

Dans l'ensemble, j'ai vraiment passé un excellent moment devant Mixte, les relations entre les personnages sont captivantes, et le traitement intelligent. J'attend la suite avec impatience en espérant qu'elle réussisse toujours aussi bien à mettre en scène l'absurdité de notre société.


Conclusion :

Une excellente série qui nous invite à réfléchir sur notre société au travers de la reconstitution d'une époque pas si lointaine.

mercredi 25 août 2021

Beastars saison 2

Il y a un peu plus d'un an, je découvrais la série animé Beastars qui me laissait un goût étrange en bouche. La saison deux est sortie cette année, l'occasion de voir si mes impressions étaient fondés ou pas.



Date de diffusion : janvier 2021
Durée :  12 x 24min
Genre : drame, thriller, romance
Réalisateur : Yasuhiro Geshi
Casting vocal : Chikahiro Kobayashi, Jonah Scott, Brian Beacock 

Nationalités : Japon

déconseillé au moins de 16

Synopsis :

La rentrée débute à l'établissement Cherryton mais Rouis n'a toujours pas réapparu et l'assassin de Tem n'a pas été découvert. Comme si cela ne suffisait pas, de mystérieuses rumeurs de fantômes commencent à se propager.

Critique :


Bon, d'un point de vue technique, je n'ai rien à redire sur cette série. Cette nouvelle saison conserve les mêmes standards de qualité, j'aime beaucoup la fluidité de l'animation 3D avec ce look 2D. L'ambiance de la série est toujours aussi prenante, j'aime ce sentiment très mélancolique qui imprègne chaque épisode, La séries n'est jamais vraiment gai mais jamais vraiment triste non plus, elle réussi à rester sur ce fil étrange et plutôt plaisant. La bande son de grande qualité joue d'ailleurs pour beaucoup dans cette atmosphère.

Non, là où j'ai toujours un problème avec cette série c'est sur son écriture. Je vais dans un premier temps m'attarder sur la narration. Contrairement à ce que laissait croire la première saison le meurtre de Tem n'est pas un macguffin et l'enquête autour de sa mort a bien une importance cruciale dans l'histoire, au point de devenir le fil conducteur de cette saison. Un choix qui pose deux soucis majeurs 1) la relation entre Legoshi et Haru passe totalement au second plan (voir même au milliéme plan) alors que c'était quand même tout le sujet de la première saison 2 ) l'enquête est écrite avec le cul. On nous sort un nouveau personnage (le serpent) qui semble crucial dans celle-ci, sauf qu'il ne servira à rien du tout. Le suspect est impossible à deviner tout simplement parce qu'on ne nous le montre pas et dès qu'il apparait à l'écran ça devient totalement évident qu'il est coupable, à tel point qu'il est ridicule que Legoshi ne le comprenne pas. Pourtant, malgré ce que je considère comme un grave écueil de construction, la série conserve un intérêt en se penchant sur les motivations du coupable, on partage l'histoire de son point de vue ainsi que ses souffrances. Mais là on tombe sur le deuxième problème de cette série : le confusionnisme.


J'avais déjà pointé le soucis sur la saison 1, le principe même de la série induit un message politique mais le message est tellement ambigu, qu'on en vient à se demander si l'auteur sait vraiment ce qu'il veut dire. On se retrouve quand même avec une morale de l'ordre de "la force des faibles c'est de donner envie de les protéger". C'est tellement malsain. Pas plus que le délire autour de la viande qui est la seule à donner de la force mais bien malsain quand même.

Alors oui, j'ai regardé cette deuxième saison avec un certain plaisir, notamment parce que le personnage de Legoshi est très attachant et qu'il y a beaucoup de noblesse dans sa cause mais aussi parce que l'arc narratif de Rouis avec les lions est vraiment passionnant. Pourtant, je reste vraiment gêné devant la confusion des messages, la fin de la relation entre Legoshi et Rouis est au-delà du what the fuck. Que doivent retenir les plus jeunes qui regardent la série (oui, la série est destiné aux plus de 16 mais ce ne sera pas respecté) ? Que les forts ont le droit de manger les faibles parce que ça les rend plus fort ? Que certains naissent fort et d'autres faibles et qu'on ne peut rien y faire ? Vraiment en 2020 on va raconter ça aux enfants ? Bref, si je pose mon cerveau par terre, je peux apprécier de regarder Beastars mais au vu de l'offre pléthorique de fiction disponible, est-ce bien raisonnable de continuer à regarder des programmes qui nous tirent vers le bas ?

Conclusion :

Si vous avez aimé la première saison, ce serait dommage de vous arrêter en si bon chemin mais je reste toujours sceptique sur le message de l'auteur.

lundi 23 août 2021

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noir

 Dans la jungle, terrible jungle, OSS 117 est mort ce soir.


Date de diffusion : 4 aout 2021
Durée : 1h57
Genre : parodie
Réalisateur : Nicolas Bedos
Casting : Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N'Diaye

Nationalités : France

Synopsis :

OSS 117 est de retour et devra cette fois faire face à une complexe situation de guerre civile en Afrique. Il devra surtout réussir à collaborer avec OSS 1001, plus jeune, plus sexy et bien mieux équipé.

Critique :


Sachez tout d'abord que je suis un grand fan de OSS 117. Les deux premiers films font partie des rares que j'ai vu à plusieurs reprises et qui me font toujours hurler de rire. J'ai tendance à considérer Michel Hazanavicius comme un génie et ce ne sont pas ses œuvres comme Le redoutable ou The artist qui viendront me détromper. Avec OSS 117, le réalisateur avait réussi à trouver un ton unique, une finesse d'écriture et un sens du détail qui faisait de cette saga une satyre sociale particulièrement cynique et pourtant légère. Malgré l'envie d'en voir toujours plus, savoir que le réalisateur ne serait pas présent pour le troisième opus n'était pas pour me rassurer. D'autant que j'ai tendance à considérer Nicolas Bedos comme un gros bourrin et que je ne pense guère mieux de Jean Dujardin (je pense plus précisément à son film Les infidèles ou à certaines déclarations douteuses ces dernières années) donc savoir els deux acteurs aux manettes n'allait pas me rassurer. La première bande annonce s'était d'ailleurs avéré des plus inquiétante, il n y avait rien de drôle c'était juste du sous James Bond ambiance années 80, parce que forcément c'est mieux dans les années 80.... (spoiler : non)

Pourtant, j'ai voulu y croire jusqu'au bout, après tout, il y a avait Pierre Niney (La flamme, Yves Saint

Laurent, etc) et ses talents comiques ne sont plus à démontrer (je vous recommande chaudement sa pastille humoristique "castings") mais je dois admettre, même s'il m'en coûte que le génie d'OSS 117 s'est bel et bien envolé avec Michel Hazanavicius ne laissant qu'un truc mou et beauf (ce qui résume pas mal le personnage tel qu'il est présenté dans le film, c'en est presque méta).

OSS 117 a toujours été un équilibre très précaire. Le héros devait être suffisamment héroïque pour garder une crédibilité sur laquelle pouvait se reposer l'action mais il devait également être suffisamment ridicule pour que la critique sociale fonctionne (sinon, c'était juste un film de plus prônant les vertus du colonialisme). C'était tout l'intérêt d'avoir un acteur aussi peu engagé que Dujardin (entre Brice de Nice et Chouchou et Loulou, il n'a jamais brillé par ses convictions) son charme indéniable contrebalançait la stupidité du personnage, stupidité reposant elle même sur des stéréotypes à la peau dure (oui car il y a encore pas mal de films qui continuent de véhiculer ces stéréotypes au premier degré). Avec son petit air de ne pas y toucher, OSS 117 n'hésitait pas à plonger les mains dans le cambouis, ainsi, combien de film français avait osé critiquer le général de gaule et la sacro sainte République avant Rio ne répond plus ?

Puis vint Alerte rouge en Afrique noir.


Je vais passer vite fait sur ce qui va : les images sont plutôt jolies, les acteurs bien choisit, Pierre Niney toujours aussi juste, et j'apprécie qu'ils aient embauché Natacha Lindinger (Kaboul Kitchen, Nestor Burma, etc) dans le rôle de Micheline. En temps normal, on aurait pris une actrice de 30 piges pour ce rôle, je suis agréablement surpris que ce ne soit pas le cas ici, j'y espère même un sous-entendu intéressant (sur le fait que les hommes comme OSS 117 ne brilleraient qu'avec des femmes plus jeunes justement parce qu'elles n'ont aucune expérience).

En dehors de ça, c'est un mauvais film. Ce troisième opus n'est absolument pas dans la lignée des

précédents et ressemble plutôt à une mauvaise parodie de James Bond. Si l'on s'en moque parfois (haha, il peut pas bander, trop drôle, ça c'est de l'humour progressiste) le personnage reste une sorte de super-héros capable de tout (ce qui finalement justifie toutes les horreurs qu'il pourrait dire). La structure même du film est bancale, on perd des plombes sur des détails qui ne servent qu'a justifier des blagues pas drôles (le personnage qui devient un ingénieur informatique en un claquement de doigt uniquement pour justifier une séquence Mac Guyver interminable à la fin du film).

Alors certes, j'ai du sourire une fois ou deux parce que Dujardin reste charmant et qu'il est toujours désarmant de le voir dire des horreurs avec son sourire béat. Mais en dehors de ça, le film est long, le film est lourd et le film n'apporte vraiment rien. Pire, j'ai l'impression qu'il est construit pour apporter une ou plusieurs suites et cette idée me glace le sang. Partie comme elle est, la franchise pourrait bien abriter Christian Clavier dans le prochain opus et être réalisé par Fabien Onteniente dans le suivant. Bref, OSS 117 est mort, vive OSS 117.



Conclusion :

C'était tristement prévisible, OSS 117 est une pantalonade lourdingue loin de la finesse des deux précédents opus.

vendredi 20 août 2021

Les maîtres de l'Univers : Révélation (part1)

Est-ce que j'étais tellement fan des maîtres de l'univers enfant que le premier film en salle dont je me souviens est une bouse avec Dolph Lundgren ? Peut-être. Mais, du coup, je suis bien placé pour me faire une idée de ce que vaut ce relaunch made in Netflix.


Date de diffusion : 23 juillet 2021
Durée :  5 x 25min
Genre : animation, heroic fantasy, aventure
Réalisateur : Kevin Smith
Casting vocal : Chris Wood, Sarah Michelle Gellar, Lena Headey, Mark Hamill 
Nationalités : Américaine

Synopsis :

Lassé d'enchaîner les défaites, Skeletor décide d'engager toutes ses forces dans une ultime bataille. Un affrontement qui bouleversera le monde d'Eternia à tout jamais et forcera Tila à partir en quête pour réunir les Gardiens du Crâne ancestral à nouveau.

Critique :


J'ai rarement l'occasion d'en parler mais je suis un grand fan de Kevin Smith. C'est un auteur de comics talentueux et j'adore ses films (A l'exception de "Jay and Silent Bob Reboot" que je viens de voir et qui est une immonde bouse). Du coup, je ne pouvais qu'être intrigué lorsque j'ai appris qu'il lançait une réactualisation de la franchise des maitres de l'univers.

Visuellement, l'actualisation est très réussi, on retrouve l'esprit de l'époque mais dans un graphisme

beaucoup plus moderne et efficace. L'animation a également eu un gros coup de boost, elle est plus dynamique et l'utilisation d'effet 3D bien intégrés rend l'ensemble plus impressionnant. 

Bien sûr, c'est au niveau de l'histoire que le plus de questions subsiste, les maître de l'univers (Musclor) est un dessin animé pour enfant réalisée dans les années 80 par Mattel pour promouvoir une gamme de jouets (une technique utilisé sur beaucoup de franchise : GI-joe, transformer, silver-hawks, etc). Autant dire que niveau aspiration artistique, on part d'assez bas. Pourtant, Kevin Smith est un passionné, ce n'est pas le genre de fanboy à vendre son âme aussi facilement et on pouvait espérer qu'il ne se lance dans l'aventure qu'avec une idée sérieuse derrière la tête. (non, pas l'idée de sérieusement payer ses impots)

Le premier épisode peut faire planer le doute, s'il ne laisse pas place à l'ennui, il s'avère tout de même très conventionnel dans l'ensemble. Le réalisateur prend même le temps de présenter les personnages et l'univers pour s'assurer que le show soit accessible aux nouveaux venus (nul doute que le pari est d'attirer les fans de la première heur et leurs enfants). Un premier épisode assez convenu donc, qui n'a pour seul avantage que d'entrer au cœur de l'action dans une narration très moderne (on évite les flashback tout de même, en tout cas dans cet épisode). Et pourtant, si l'on tient jusqu'à la fin de l'épisode la série prend une tournure inattendue qui justifie bien plus l'écriture de ce reboot.


Le reste des épisodes est bien plus intéressant, et permet de poser un éclairage nouveau, bien plus actuel sur une série un peu datée. La série devrait plaire autant aux fans qu'aux nouveaux spectateurs, il faut juste être amateur d'héroic fantasy et ne pas chercher un show réaliste. On parle quand même de l'affrontement d'un gros bodybuilder avec un squelette qui parle.

Le point qui m'aura le plus bloqué concerne surement le niveau de menace. Les méchants paraissent très vite comme nullisime. Les héros arrivent à les vaincre par paquet de 10 sans même sourciller, de fait on ne les sent jamais vraiment en danger. Cela en devient d'ailleurs ridicule dans l'épisode 4 quand 5 adversaires semble mystérieusement devenu une menace insurmontable alors qu'ils les balayaient pas centaine cinq seconde plus tôt. bref si l'on ne s'attache pas aux détails (ça reste un dessin animé avec des gens difforme qui se tapent dessus avec des grosses épées)

A noter que le scénariste à su balayer l'aspect viriliste qui aurait pu coller à la peau de cette série, les personnages principaux sont principalement féminins et Adam ne voit pas Musclor comme une meilleure version de lui.

Une réactualisation intéressante du dessin animé, ces 5 premiers épisodes se regardent avec plaisir, en espérant que la suite, teasé par un cliffhanger de toute beauté, sera toute aussi réussie.




Conclusion :

Après un premier épisode convenu, la série se révèle une excellente surprise, on en redemande.

mercredi 18 août 2021

The suicide squad

Ok, j'y suis allé après tout le monde mais j'ai enfin vu THE Suicide Squad. Il est temps qu'on s'en parle !!



Date de diffusion : 28 juillet 2021
Durée :  2h 12min
Genre : action, aventure, humour
Réalisateur : James Gunn
Casting : Margot Robbie, Idris Elba, John Cena

Nationalités : USA

Synopsis :

Amanda Waller n'en a pas fini avec le projet Suicide Squad, à nouveau elle constitue une équipe de ses pires vilains pour accomplir une mission illégale à l'étranger. Cette fois dans la petite ile de Corto Maltese.

Critique :


Si vous suivez ce blog, vous le savez, j'ai haï le premier Suicide Squad de toute mon âme. C'était l'illustration cynique du mépris des studios pour les fans de comics. une œuvre tape à l'œil et vide de sens qui ne faisait que planter un clou de plus dans le cercueil des franchises DC.

Et pourtant, je voulais encore y croire, le concept de la Suicide Squad est l'un des meilleurs concepts que je connaisse, et surtout, il est aux antipodes de l'univers Marvel. Jamais Marvel ne pourra aller sur ce terrain c'était donc une opportunité en or pour DC de s'illustrer.

Le choix du réalisateur était une première bonne nouvelle. S'il est surtout connu depuis qu'il a réalisé les

deux gardiens de la Galaxie, James Gunn s'est à l'origine illustré comme réalisateur des productions Trauma et a travaillé sur des productions aussi barré que Horribilis ou PG Porn.  

Et, miracle, il semble que les studios lui aient laissé les coudées franches pour qu'il nous livre un brulot dont lui seul a le secret. Clairement, le réalisateur a renversé le coffre à jouet et s'est éclaté avec tout ce qu'il avait. Et cet amour est totalement communicatif. 

Alors soyons clair, il ne faudra pas mettre le film entre toutes les mains et on a rarement vu autant de sang à l'écran dans un film de super héros. En fait, on est parfois à la limite du film gore et ce dès les premières minutes du film. Mais il y a tellement d'humour que l'on retrouve l'esprit fun et décomplexé du premier Gardien de la galaxie. Avec ses 2h12, le film est d'une grande générosité et de l'action à l'émotion c'est une palette très large de sentiments que l'on pourra explorer toute en se fendant méchamment la poire. On appréciera surtout l'absence totale de manichéisme du scénario qu'on pourrait renommer 52 nuances de méchancetés tellement le réalisateur arrive à nous faire comprendre les motivations des uns et des autres (même si ça repose majoritairement sur des problèmes parentaux quand même). C'est d'ailleurs tout l'intérêt d'un concept comme la Suicide Squad, de montrer qu'on ne nait pas criminel et que les chemins menant à l'illégalité sont nombreux et imprévisibles (mais qu'un mauvais départ dans la vie ça oriente vachement quand même).


Niveau casting c'est un régal. Faut-il expliquer à quel point le film gagne à voir le fadasse will smith remplacé par le charismatique Idriss Elba (La tour sombre, le grand jeu, etc ) ? Le personnage de Bloodsport est quasi le même que celui de Deadshot dans le premier opus et pourtant il est ici cent fois plus crédible et attachant. C'est d'ailleurs le point fort de ce nouveau film, là où on se foutait des personnages dans le premier au point que leur mort ne nous faisait ni chaud, ni froid, le réalisateur arrive ici à nous attacher au moindre second rôle et on s'inquiète vraiment de voir mourir cette bande de loosers. On retrouve bien entendu Margot Robbie (Once upon a time in hollywood, Moi, Tonya, etc), qui nous joue encore une Harley Queen remarquable, d'autant que l'histoire la met particulièrement en valeur en nous aidant à mieux la comprendre lors de deux scènes d'anthologie. A noter aussi la pléiade de guests, je ne boude jamais mon plaisir de voir Nathan Fillon (Castle, Firefly, etc). 

Au niveau de la réalisation, James Gunn s'est particulièrement fait plaisir. Alors, il ne faudra pas

chercher de la réalisation signifiante, on est uniquement sur de l'illustratif, mais Suicide Squad est probablement l'une des adaptations de comics qui a le plus l'esprit d'un comics. J'ai particulièrement apprécié les inter-titres, séparant les parties, certains sont de véritables œuvres d'art.

Les effets spéciaux sont également très réussi, les personnages en 3d sont très vivant. Que ce soit Weasel, King Shark ou Sebastian ces personnages sont suffisamment bien conçu pour être drôle et touchant.


Dans l'ensemble, j'ai passé un super moment devant ce deuxième opus de Suicide Squad. Il oblitère complétement le premier, c'est un nouveau départ et de la meilleure des façons possible. C'est un divertissement totalement décomplexé, le film idéal pour ce triste été. J'espère sincèrement qu'il aura une suite car outre tout le côté jubilatoire, Gunn à su donner une véritable cohérence à cet univers et on a envie de savoir ce qu'il adviendra des survivants, du personnel de la prison et d'une nouvelle suicide squad. Bref, j'en redemande et je recommande.



Conclusion :

Oublié le premier opus, j'ai passé un grand moment de cinéma, THE suicide squad est le divertissement idéal de cet été.

lundi 16 août 2021

Katla

Vous le savez, j'aime bien expérimenter et découvrir de nouvelles cultures. C'est pour cela que cette semaine,  je vous propose de nous intéresser à une série scandinave. 


Date de diffusion : juin 2021

Durée : 8 x 45 min
Genre : Drame, science fiction, 
Réalisation : Sigurjón Kjartansson, Baltasar Kormákur
Casting : Guðrún Ýr Eyfjörð, Íris Tanja Flygenring, Ingvar Sigurdsson
Nationalité : Scandinave

Synopsis :

Cela fait un an que les habitants de Vik i myrdal en Islande font face aux conséquences de l'éruption du volcan Katla. La vie est rude au quotidien mais les choses vont encore se compliquer avec l'arrivée d'une mystérieuse jeune femme semblant sortir du volcan. Amnésique, la jeune femme pourrait se révéler être une habitante disparu un an plus tôt.

Critique :


La première chose qu'on remarque lorsqu'on regarde Katla, c'est cette ambiance remarquable que le réalisateur à réussi à insuffler à sa série. Les images sont crépusculaires à souhait, l'histoire semble se dérouler après la fin du monde et les personnages sont aussi durs que la terre est aride. Dès les premières images, la série fleure bon la hard science fiction. On se croirait sur une planète abandonnée loin de tout ou pourtant se perpétue une vie très ordinaire. 

L'élément fantastique arrive dès les premières minutes, mais son impact est beaucoup plus lent. L'influence de la découverte se diffuse au fil des épisodes comme un lent poison qui ne laissera aucun personnage insensible.

L'idée du mort qui revient n'est pas nouvelle, on pensera notamment à l'excellente série française Les Revenants et à plein d'autres références. Toutefois, il y a ici le petit plus qui donne sa saveur toute particulière à l'histoire (voir les spoils plus bas si vous voulez en savoir plus).


Alors soyons clair, vous ne regarderez pas Katla pour son action, sa joie de vivre, ou quelques qualités qui en ferait un divertissement. Katla est un drame contemplatif crépusculaire, une œuvre qui vous prend au tripes et ne vous lâchera que lorsqu'elle l'aura décidé. A ce tire, le format est particulièrement bien choisit. les épisode sont suffisamment court pour ne pas lasser, et le nombre d'épisodes assez restreint pour que l'histoire soit captivante, un bon équilibre entre la lenteur et l'efficacité.

Les images sont superbes, et on prend plaisir à se perdre dans l'obscurité des cendres.

Niveau casting, je ne connais aucun des acteurs mais ils ont tous été bien choisi et retranscrive à merveille la pénibilité de la vie dans un pareil endroit. J'ai particulièrement apprécié Guðrún Ýr Eyfjörð qui incarne Grima. Le personnage peut sembler un peu creux au début mais l'actrice se verra confier une belle palette de jeu au fil des épisodes.

Katla ne plaira pas à tous, c'est une série atypique, un brin existentialiste, on y retrouve une gravité et un  pragmatisme très scandinave et c'est bien là ce qu'il faut y chercher, une quête dans les ténèbres à la recherche de l'humanité.

J'ai vraiment apprécié cette première saison, je ne savais pas quoi en attendre mais je n'ai pas été déçu. L'histoire n'hésite pas à prendre des risques et à déstabiliser le spectateur. Je suis vraiment curieux de voir ce qu'une saison 2 pourrait offrir.


Conclusion :

Une très belle série, sombre et forte.


Contrairement à ce que la série laisse croire dans un premier temps, ce ne sont pas les morts qui reviennent à la vie mais plutôt les regrets. Un twist for plaisant puisque des personnages toujours vivant vont pouvoir apparaitre. Katla me fait ainsi l'effet d'une relecture de Solaris de Andreï Tarkovski où la planète viendrait à l'homme plutôt que l'inverse. En tout cas l'on retrouve le genre science fiction psychologique où l'élément surnaturel sert surtout à traiter les sentiments humains. Une belle réussite.


vendredi 13 août 2021

Jolt

Est-ce que j'ai regardé Jolt parce que j'étais convaincu que c'était un film avec Charlize Theron ? Peut-être. En tout cas, maintenant que je l'ai vu et que je sais que ce n'est pas le cas, vous n'échapperez pas à la critique.



Date de diffusion : 23 juillet 2021
Durée :  1h31
Genre : action
Réalisateur : Tanya Wexler
Casting : Kate Beckinsale, Stanley Tucci, Bobby Cannavale, Laverne Cox

Nationalités : états-unis


Synopsis:

Depuis son plus jeune âge, Lindy est affligée de crises de violence incontrôlables. Après avoir tout essayé pour garder son sang froid, elle pense avoir enfin trouvé le salut dans les bras d'un beau comptable. Malheureusement celui-ci se fait assassiner du jour au lendemain entrainant Lindy dans une traque acharnée à l'assassin.

Critique:


Contre toute attente, Tanya Wexler n'en est pas à son premier film. Une information qui ne sautait pas aux yeux en regardant Jolt. La réalisation n'est pas extraordinaire, admettons, mais rarement j'ai vu une utilisation des décors aussi piteuse. C'est simple, ils sont tellement visible que je me suis cru dans un remake américain de Dogville (ou plus simplement dans une mauvaise sitcom). Tout respire le carton pate. On pourrait presque croire que c'est volontaire tellement c'est flagrant. Comme cette scène de baston où on croirait que Kate Bekinsale a été remplacé par Vin Diesel de dos avec une perruque. Et pourtant le film n'est pas parodique, il est tristement sérieux. Entendons nous bien, il y a de l'humour, certaines répliques sont même assez drôles, mais il n'y a pas de second degré, c'est basiquement l'histoire d'une femme incontrôlable qui cherche à venger la mort d'un homme qu'elle connait depuis 2 jours. Et pour tout dire, le film aurait pu avoir un intérêt s'il s'était vraiment tenu à ça, mais l'histoire est à mes yeux bien plus bête (voir spoiler plus bas si vous le souhaitez) et c'est vraiment regrettable.

Avec de l'action mieux chorégraphié, plus de décalage et surtout en assumant le côté John Wick de l'héroïne, Jolt aurait pu être un film d'action de référence. Mais là, ce n'est même pas un bon téléfilm.

Niveau casting, il n'y a malheureusement pas Charlize Theron, mais je dois reconnaitre que Kate Beckinsale (Underworld, Total Recall le remake pourri, etc) est plutôt bien mise en valeur et son personnage est très attachant. Stanley Tucci (Spotlight, Hunger Games, etc) est plutôt cool en médecin douteux mais aurait mérité plus de temps d'écran. Bobby Carnavale (Mr Robot, the irishman, etc) fait un gentil flic acceptable mais sans beaucoup de saveur. La bonne surprise, c'est de retrouver Laverne Cox que j'avais adoré dans Orange is the new black et qui aurait mérité qu'on s'attarde un peu plus sur son personnage.

Voilà, pas grand chose à dire de plus, entre l'introduction poussive, le twist final pourri, la fin qui appelle directement à une suite prouvant qu'on est plus sur une série qui ne s'assume pas que sur un film et le manque de maitrise de la réalisation, il y a vraiment peu de raisons de conseiller ce film. Je dirais donc juste que j'ai apprécié la relation entre les personnages et que le caractère atypique du personnage principale fait mouche. Sauf à être fan inconditionnel de Beckinsale, il y a peu de raison qui justifient le visionnage.



Conclusion :

Un pilote de série sans maitrise, qui vaut surtout pour le jenfoutisme de l'héroïne poussé à un niveau épique (la scéne de la nurserie OO )



Le film aurait pu être un bon film "féministe" en s'appropriant un cliché masculiniste (le héros torturé qui venge la mort de sa femme) Mais il a fallut que le film se croit intelligent avec ce twist final téléphoné et lamentable : le petit ami idéale était en fait un manipulateur. Un poncif grotesque qui vole son pouvoir à l'héroïne. De puissante icone vengeresse, elle devient une pauvre femme manipulée. C'est grotesque et triste car elle m'était sympathique cette Lindy et il y avait de la noblesse dans sa cause. Pourquoi fallait-il l'en déposséder, pour faire croire que le film a un scénario ? Il n'en a pas plus avec cet effet de manche, bien au contraire, il se trouve ainsi dépossédé de tout intérêt et prouve qu'il n'est qu'une coquille vide.


lundi 9 août 2021

You might be the killer

L'été, probablement la meilleure période pour regarder des films d'horreur. Laissez moi vous parler du petit dernier que j'ai exhumé sur Amazon prime.



Date de diffusion : novembre 2019 (en France)
Durée :  1h32
Genre : comédie horrifique
Réalisateur : Brett Simmons 
Casting : Fran Kranz, Alyson Hannigan

Nationalités : états-unis


Note : le film est uniquement en Vf sur Amazon prime et ça c'est beurk surtout que ce n'est pas la voix de Virginie Ledieu (Willow dans Buffy) qui double Alyson Hannigan.

Synopsis :


Sam vient d'échappe de justesse à un tueur en série. Paniqué, il appelle sa meilleure amie Chuck pour qu'elle lui donne des conseils pour s'en sortir. Au fil de l'échange, une question s'impose bientôt aux deux amis: Sam ne serait-il pas le tueur ?

Critique :

You might be the killer est une comédie d'horreur reposant sur tous les codes des classiques du genre. On retrouve donc la colo de vacances perdu au milieu de nulle part, les animateurs délurés qui meurt les uns après les autres, le tueur masqué implacable et la malédiction ancestrale. Rien de bien neuf, ni sexy donc, sauf que l'on a ici affaire à un hommage du genre et que le scénariste a pris un malin plaisir à déstructuré son histoire pour la rendre bien plus passionnante. Ainsi, le film commence alors que la majorité des animateurs sont déjà mort. Et assez rapidement l'on en vient à se demander si le héros n'est pas en fait le méchant. Un twist qui bouleverse la structure même de l'histoire et déstabilise le spectateur en ouvrant tout un monde de possibilités. Les codes se réinventent donc au fur et à mesure du récit pour nous raconter une histoire à la fois identique et totalement différente de ce dont on a l'habitude.

Contrairement à certains films que j'ai pu critiquer dernièrement (fear street, Nobody sleep in the wood

tonight, etc) You might be the killer est inventif. On songera volontiers à du Evil dead pour le côté loufoque ou a du Scream pour le côté méta. C'est ainsi avec jubilation qu'on assiste à l'échange entre Sam et Chuck et qu'on se demande quelle finalité tout cela pourra bien avoir car pour une fois tout n'est pas cousu de fil blanc.

Niveau casting, le film repose surtout sur le duo d'ami. J'ai pris plaisir à retrouver Alyson Hannigan (Buffy contre les vampires, American pie, etc) dans un rôle de nerd blasée quine la change pas beaucoup mais c'est surtout Fran Kranz (Cabin in the wood, doll house, etc) qui se distingue ici dans un rôle plutôt physique et pas forcément évident.


Niveau réalisation, c'est assez basique mais j'aime beaucoup le faux traitement année 80 et les petits ajouts visuels comme le compteur de morts qui, outre l'aspect ludique, fluidifie la narration (il sert d'indicateur temporel).

Dans l'ensemble, You might be the killer est vraiment une bonne surprise, il ne révolutionne pas le genre et ce n'est pas un grand film mais c'est un divertissement très malin. Vous ne tremblerez pas d'effroi mais vous passerez un bon moment a essayer de comprendre ce qu'il se passe et comment tout cela va finir. Sans être exceptionnelle, la fin est satisfaisante et donnerait même envie de voir une suite.



Conclusion :

Un petit film d'horreur très sympathique qui ne fera pas beaucoup frémir mais passionnera grâce à son scénario très habile. Un bon divertissement d'été.