Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 1 avril 2020

Beastars

En ce moment, j'essaye d'explorer un peu le catalogue Netflix pour ne pas trop rester sur mes acquis. C'est ainsi que j'ai voulu tester une série d'animation et que le synopsis de Beastars m'a intrigué. A découvrir ou pas, c'est ce que nous allons voir.





Depuis 2019
Durée : 12 x 24min
Réalisation : Shin'ichi Matsumi
Casting Vocal : Chikahiro Kobayashi, Jonah Scott, Brian Beacock
Genre :  Romance, thriller, Comédie, Drame, Animation
Nationalité : Japon

Synopsis :

Dans une société ou Carnivores et Herbivores vivent en relative concorde, Legoshi un loup taciturne et effacé tombe amoureux de Haru une lapine naine solitaire. Alors qu'un herbivore vient de se faire massacrer récemment par un carnivore, quelle chance les deux jeunes gens ont-ils de se rapprocher ?

Critique :

La série Beastars est l'adaptation d'un manga qui totalise déjà 17 tomes à l'heure actuelle et qui est le fruit du travail de Paru Itagaki dont c'est la première série. L'adaptation est supervisé par Shin'ichi Matsumi un vieux routard de l'animation qui dans les années 90 réalisait déjà des épisodes pour Papa longues jambes et a depuis été assistant réalisateur sur des projets aussi impressionnants que Porco Rosso ou Pompoko. Autant dire que l'adaptation a été prise au sérieux.
Avant de lancer la série je n'en avais jamais entendu parler, je me suis juste laissé séduire par le pitch dans Netflix. C'est donc en temps que complet novice et sans pouvoir parler de l'adaptation que je vais vous parler de la série.
Dans un premier temps, j'aimerais aborder ce qui m'a vraiment déstabilisé avec cette série.
Elle commence comme un thriller avec le meurtre mystérieux d'un des étudiants (et c'est d'ailleurs le pitch sur Netflix). Un événement qui donne fatalement envie d'en savoir plus sauf que ce ne sera pas du tout le propos de la série. En tout cas pas de la saison 1 car l'enquête n'est relancée que dans la dernière minute de la saison. Non le meurtre est juste un macguffin qui servira à accroître les tensions entre les espèces et renforcer l'idée qu'un amour interespèce est impossible.
On arrive ainsi au deuxième problème que j'ai avec cette série : sa métaphore.
Ce n'est ni la première fois, ni la dernière fois qu'on suivra une histoire anthropomorphique. Lafontaine le faisait, j'étais fan du Sherlock Holmes chien de Miyazaki quand j'étais enfant, c'est quelque chose d'assez commun. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de ressentir quelque chose de gênant dans Beastars. Pour le principal de l'histoire, on flirt avec une problématique très complexe : un couple entre un homme violent qui doit lutter contre son instinct et une fille fragile et sans défense, c'est quand même le quotidien de beaucoup de femmes battues et j'ai le sentiment que la série banalise un peu cet état de fait. En insistant autant sur l'instinct et l'animalité, la série renforce ce poncif des hommes qui seraient des animaux avec des pulsions contre lesquels ils ne peuvent lutter. Une idée très problématique et déjà trop répandu qui sert bien souvent à excuser la culture du viol (pauvres hommes obligés de lutter contre leur nature)
Alors oui, le héros lutte contre ces pulsions et incite les autres à faire de même, et il y a aussi des femmes avec des pulsions dans la série mais ça n’empêche pas que le nœud principal de la série c'est un homme dangereux pour une femme qui lutte contre ses pulsions pour ne pas lui faire du mal...gênant.
C'est dommage car je ne pense pas que ce soit le sous texte de la série qui a plutôt l'air de militer pour l'acceptation des uns et des autres et le fait que nous sommes plus que notre nature profonde. Pour autant, le malaise ne m'a pas quitté de toute la série.
Et c'est bien dommage car la série a beaucoup de qualité. La réalisation déjà, qui propose de très belles choses à l'image de ce générique en image par image mais aussi tout simplement la fluidité de l'animation. Les charadesigns sont également très réussi et on s'attache vite à ce grand loup maladroit à l'air triste et à cette Lapine qui n'a pas froid aux yeux.
Les personnages sont d'ailleurs la grande force de la série, on les retient vite vu que leurs différences physiques sont presque autant marquées (un loup, un lapin, un cerf, un tigre, un chien, etc) que leurs personnalités.
Au niveau de l'histoire, le rythme est assez lent mais c'est très varié et le chemin emprunté n'est pas forcément le plus attendu. Ainsi il y a une montée en tension très forte à partir de l'épisode 9 qui tranche radicalement avec le début de la série
Globalement j'ai passé un bon moment devant cette série même si j'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre et que je n'étais pas toujours à l'aise. Je tiens d'ailleurs à préciser que c'est plutôt un dessin animé réservé aux ado/adulte car l'ambiance est parfois vraiment malsaine.
Pour une fois, je ne pourrais pas vous livrer un avis très tranché, je regarderais surement la deuxième saison pour me faire une idée plus précise de la série mais pour le moment mon avis est mitigé.
Si vous êtes curieux et aimez les romances difficiles c'est peut-être à tenter.



Conclusion :

Une série à l'atmosphère assez étrange mais qui pourra séduire par la qualité de sa réalisation et le soin portée aux personnages.

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