Vous le savez, c'est ma tocade, j'essaye de mettre en avant des films et des séries françaises dès que je peux. Car si, faute de moyens, on peine souvent à s'aligner sur l'étranger, notre culture recèle de pépites qu'il faut découvrir pour continuer à l'enrichir. Bref, aujourd'hui on va parler vampires.
Diffusion Netflix : mars 2020
Épisodes : 6 x 40min
Création : Benjamin Dupas, Isaure Pisani-Ferry, Anne Cissé
Casting : Oulaya Amamra, Suzanne Clément, Kate Moran
Genre : Drame, Romance, Épouvante-horreur
Nationalité France
Synopsis :
Paris, de nos jours, Dounia et son frère Andréa sont des hybrides Humain Vampire dans une famille de vampires. Pour leur laisser une chance de vivre comme des humains normaux, toute la famille doit se cacher de la communauté des Vampires. Mais alors que les instincts adolescent de Dounia se réveille, elle se laisse emporter par la soif de sang mettant ainsi toute sa famille en danger.Critique :
Créé par Benjamin Dupas, un scénariste tr_s expérimenté puisqu'il a travaillé sur certaines des meilleurs séries françaises de ces dernières années : Un village Français, Kaboul Kitchen, 10 pour cent et Isaure Pisani-Ferry, Anne Cissé deux scénaristes non confirmées, Vampires est une série de...Vampires.
En dehors de son pitch un peu convenu, ce qui est le plus notables dans cette série c'est combien elle va a contre courant de ce dont on à l'habitude. Premièrement, ce n'est pas une série fantastique. Les vampires existent mais il s'agit d'une maladie génique à l'image de la progeria sauf qu'ici elle ralentit le vieillissement, oblige a boire du sang et fait craindre le soleil. Les vampires ne volent pas, ils ne se transforment pas, ils ont juste une force et des sens accrus et peuvent un peu régénérer grâce au sang. Des limitations qui leur donne un aspect beaucoup plus réaliste d'autant que l'histoire nous plonge dans un paris très ordinaire au cœur des communautés de Belleville.
On arrive ici à la deuxième particularité de la série, comment elle fait la part belle au vivre ensemble, les communautés se mélangent avec beaucoup de naturel, un peu comme dans la vraie vie en fait, et on ne se retrouve pas, pour une fois, à suivre un acteur blanc et ses potes blanc qui ont un pote noir qui sert à rien. Encore plus fou, il y a un nombre de personnage féminin de premier plan assez rare et même une romance entre une femme d'âge mûr et un homme plus jeune, je crois bien que c'est la première fois que je vois ça dans une fiction (sans que la femme passe pour une perverse, j'entend).
Bref, si on me rétorquera que ça n'a rien à voir avec l'écriture d'une histoire et sa qualité, je trouve qu'au contraire faire évoluer les standards et sortir le spectateur de ses habitudes délétère est une vraie force et c'est donc l'une des qualités majeures de cette série.
Globalement, l'histoire est d'ailleurs plutôt bien écrite, une ado découvre qu'elle peut devenir une vampire comme le reste de sa famille mais ses particularités attirent sur elle une attention non désirée. Un pitch de départ plutôt classique mais qui s'agrémente des jeux de pouvoirs au sein de la communauté vampirique ainsi que de divers mystères comme les véritables raisons de la disparition du père. L'ensemble se construit sur des personnages réussis, j'ai particulièrement apprécié Rad joué par Pierre Lotin (Grace à dieu, les tuches, etc) qui est vraiment flippant en grand frère borderline mais j'étais surtout content de retrouver Oulaya Amamra dans le premier rôle, une actrice qui m'avait particulièrement ému dans le film Divines (en ce moment au catalogue Netflix). Dans l'ensemble le casting est une réussite offrant un beau florilège de gueules, d'accents et de personnalités propres à donner corps à cet univers.
Un univers rendu d'autant plus tangible par une image très léchés (superbes décors) et de belles ambiances lumineuses.
On notera aussi que la bande son plutôt électro est vraiment réussie, je n'ai pas trouvé qui s'en est occupé mais les musiques renforcent vraiment l'atmosphère.
Si vous avez lut jusqu'ici vous vous dites donc que c'est une série à ne pas rater et ça aurait pu mais malheureusement il y a quelques couacs. Premièrement, c'est une série françaissssssse. Alors je ne sais pas si c'est une faiblesse de réalisation ou un problème de budget mais il n'y a quasiment pas d'action et le peu d'affrontements auxquels on assiste se règlent en un coup de poing. Sans prôner la violence à tout prix, c'est anti cathartique d'avoir aussi peu d'action et cela s'avère donc extrêmement frustrant. Surtout lorsqu'on parle d'affrontements de bandes et qu'en plus ce sont des bandes de vampires, le sujet en lu même est propice au conflit et invite à l'illustrer.
Enfin, il y a tout un aspect romance adolescente assez insupportable. Je suis peut être trop vieux pour ces conneries, Murthaugh style, mais vraiment les deux acteurs ont beau être mignon comme tout j'avais surtout envie de leur mettre des tartes. L'ajout d'un antagoniste en mode "il est gentil, il est méchant, on sait pas mais il est canon" n'arrange rien, c'est une ficelle éculée qui ici ne marche pas du tout.
Vous l'aurez compris, Vampires est une série qui n'est pas sans défauts mais qui n'en est pas moins prometteuse, avec un focus moindre sur la romance et plus d'action on tiendrait une petite pépite car le traitement de paris et de ses communautés donne un univers vraiment prenant renforcé par un soin des images rares Espérons qu'une saison 2 palliera à ces manques et nous offrira notre propre grande série de Vampires. (Sachant que la France a vu naître les séries sur les vampires en 1915 grâce à Louis Feuillade. Il ne s'agissait pas alors de vrais vampires mais le mot avait son importance)
A surveiller
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