Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 7 septembre 2016

Divines

Dimanche soir, j'ai regardé "Barbecue" sur TF1, je me doutais un peu que ce serait mauvais mais je n'imaginais pas à quel point. Du coup, cette semaine j'avais envie d'aller voir un film Français, bon si possible, pour me rappeler que notre cinéma ne se limite pas à ces films dont la seule richesse est le salaire du casting.





Date de sortie 31 août 2016
Durée: 1h 45min
Réalisation : Houda Benyamina
Casting : Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel
Genre : Drame
Nationalité : Français

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Du fond de sa banlieue, Dounia est convaincu que la société n'a rien à lui offrir et qu'elle devra tout arracher de ses propres mains. Elle décide donc de se faire embaucher par Rebecca, la caïd du coin, pour obtenir la gloire et la fortune auquel elle et sa meilleure amie Maimouna aspirent.

Critique:
Divines, c'est la caméra d'or de cannes 2016, honnêtement, je n'en savais rien, je suis allé voir ce film par curiosité pour le sujet les films de banlieue me semblant important dans le Paysage Audiovisuel Français mais souvent mal traité. "Divines" est le premier film de Houda Benyamina une réalisatrice au parcours singulier qui avait jusque là surtout fait du court métrage. Issue de banlieue, elle livre ici un film assez personnel ce qui explique surement qu'elle ait su éviter tout les écueils du genre (même si on regrettera que le seul asiatique présent dans le film soit prof de karaté, il y a certes un aspect parodique mais le cliché dessert le reste). Sans être révolutionnaire, l'histoire a le mérite d'être forte, prenante et de reposer sur des personnages bien construit. La clef de voute de ce projet c'est indiscutablement Oulaya Amamra, la petite soeur de la réalisatrice qui incarne le rôle de Donia à la perfection. Malgré son jeune âge, l'actrice est habité d'une vraie fougue et vraiment expressive. Aucune fausse note dans la large palette d'émotion offerte par le personnage et l'actrice réussi
vraiment à la rendre attachante. C'est aussi le cas de Déborah Lukumuena dans le rôle de Maimouna un personnage plus facile puisque orienté comique mais qui n'en reste pas moins bien joué. Autour d'eux nombreux autres personnages intéressant même si parfois seulement esquissé. On notera également Jisca Kalvanda bluffante dans son rôle de caïd et Kevin Mischel qu nous offre des séquences vraiment torride qui n'ont rien à envier à Chaning Tatum dans Magic Mike.)
Divines parle intelligemment de la banlieue, de ses difficultés, ses contradictions, sa violence mais aussi sa richesse. Sans jugement, la réalisatrice nous présente une situation explosive en nous montrant des causes et des conséquences. Ce n'est pas une représentation exhaustive du problème, ni même un débat sur le sujet juste une toile de fond, de quoi donner à réfléchir sur la complexité de la situation et la nécessité d'agir si ce n'est plus au moins mieux.
En dehors de ce thème, Divines est l'histoire prenante d'une jeune fille prête à tout pour s'en sortir. Une histoire efficace qui permet de développer le personnage et ses failles sans qu'on s'ennuie.
En terme de réalisation si c'est globalement classiques on pourra tout de même noter quelques beaux moments comme le montage parallèle du spectacle de danse finale ou la ballade en Ferrari des filles.
Dernier point notable : la musique. La réalisatrice a fait le choix de s'appuyer essentiellement sur de la musique classique ce qui donne une ampleur rare aux images et surtout appuie l'aspect religieux que laisse entendre le titre. Un choix d'autant plus fort que rare la banlieue étant habitué à se voir cantonner à la musique rap/ hip hop, comme si rien d'autres ne pouvait exister entre les barres HLM.
Vous l'aurez compris "Divines" est une fabuleuses surprise un film beaucoup plus sombre qu'on pourrait le croire une oeuvre profonde qui vous secoue et l'occasion de découvrir une nouvelle grande actrice: Oulaya Amamra qui mérite une très belle carrière. Petite anecdote pour finir, ça n'influe en rien ma critique mais en sortant de la salle de cinéma je suis tombé nez à nez avec l'actrice qui faisait des free hugs au public. Un moment d'émotion assez révélateur du film.


Conclusion:
un petit bijou, une histoire simple mais très efficace porté par une jeune actrice qui a déjà tout d'une grande dame.


l'adorable et talentueuse Oulaya Amamra venu réconforter les spectateurs

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