Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 30 juillet 2018

Une pluie sans fin

J'ai l'impression d'avoir du mal à assouvir ma coupable passion pour le cinéma asiatique cette année, heureusement un nouveau venu apparaît pour relever le challenge. Vendu comme la confrontation entre Seven et Memories of Murder, rien que ça, ce nouveau film ne pouvait que m'interpeller, en espérant ne pas être déçu. 






Date de sortie 25 juillet 2018
Durée : 1h 59min
Réalisateur : Dong Yue
Casting : Duan Yihong, Jiang Yiyan, Du Yuan (II)
Genre : Thriller
Nationalité : Chinois


Synopsis : 

1997, alors que la Chine va connaitre de profonds bouleversements, Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une usine de campagne tente d'aider la police à résoudre une série de meurtre. L'enquête n'avançant pas, elle va bientôt devenir une véritable obsession pour le détective amateur et détruire progressivement sa vie.




Critique : 

Comme souvent, débarrassons nous tout de suite de la comparaison débile. Le seul rapport entre ce film et Seven c'est un tueur en série et de la pluie, c'est assez maigre donc. Pour Memories of Murder, par contre, je dois reconnaître qu'on est très proche. On retrouve l'aspect campagnard et daté, l'impuissance de la police, les personnages un peu décalé, l'ambiance pesante, sans parler des références orientales. Bref on est très proche et pourtant, il existe une différence majeure : le thème.
Si Memories of Murder traitait essentiellement de l'impuissance et nous montrait comment elle peut rendre fou, une pluie sans fin s'intéresse plutôt à l'obsession et nous montre comment elle peut aveugler un homme raisonnable. Et très clairement ce nouveau film n'a rien à envier à son prédécesseur il en est au contraire une variante très appréciable. Si je n'ai pas reçu la même claque qu'a l'époque, le côté rare et surprenant n'étant plus de mises, je dois admettre avoir passé un excellent moment devant ce thriller.
Niveau réalisation, c'est du très beau travail, des ambiances superbes et quelques bonnes idées de mise en scène un constat d'autant plus impressionnant qu'il s'agit d'un premier film. L'histoire n'est pas très originale mais c'est intéressant de la voir transposer dans la chine populaire d'avant 2000 et surtout c'est le parcours du personnage principal qui est atypique et intrigant.
L'acteur est d'ailleurs très bon, je ne le connaissais pas mais il incarne avec talent les divers états par lequel passe le personnage. Le reste du casting est également très bon avec quelques gueules atypiques comme le commissaire.
Dans l'ensemble, Une pluie sans fin se révèle une excellente surprise réussissant à surprendre avec une histoire pourtant déjà vue et offrant un polar très sombre.
Je ne peux que vous le recommander surtout si vous avez apprécié Memories of Murder. Je vous parlais il y a peu de l'importance croissante de la chine dans l'industrie du cinéma, espérons que cela permette de voir débarquer d'autres pépites de ce niveau d'autant que le film porte un regard plutôt critique sur la société chinoise.




Conclusion :


Plus qu'un clone de Memories of murder, Une pluie sans fin offre un nouveau regard sur une histoire classique de tueur en série pour livrer un thriller de grande classe.

Une affiche alternative que je trouve plutôt parlante.


mercredi 25 juillet 2018

The Incredibles 2

On reste dans le film d'animation et on parle une fois de plus de super héros avec ce deuxième opus de "Les indestructibles". Le premier film avait marqué les esprits, il y a presque 15 ans, alors que les super-héros étaient surtout fait d'encre et de papier, sa suite s'illustrera-t-elle autant maintenant que la vague des Super a submergé le grand écran ?





Date de sortie : 4 juillet 2018
Durée : 1h 58min
Réalisation : Brad Bird
Casting : Gérard Lanvin, Déborah Perret, Louane Emera
Genres : Animation, Famille
Nationalité : Américain

Synopsis :

Bien qu'ils aient sauvé le monde, les super héros sont toujours illégaux et la superfamille de Mr Incredible et Elastigirl va bientôt avoir du mal à joindre les deux bouts. Heureusement, un fan milliardaire va leur proposer une offre difficile à refuser : la vie de nos héros va changer pour le meilleur ou pour le pire Elastigirl devant assurer seule le rôle de superhéroine tandis que son époux devra quant à lui s'occuper de gérer ses trois enfants.

Critique :

En toute franchise, je n'attendais pas de suite aux Indestructibles. J'avais beaucoup apprécié le premier opus qui se nourrissait intelligemment de l'univers des super héros pour livrer un film tout public et intelligent mais le tout se suffisait à lui même et il n'y avait pas forcément matière ou intérêt à faire plus.
15 ans plus tard, les choses ont bien changé, les super héros ont littéralement envahi l'industrie du divertissement et sont presque devenu grand public alors qu'ils étaient marginal jusque là. Un constat qui pouvait donner matière à faire un film mais qui n'est quasiment pas exploité si ce n'est pas le fait de présenter brièvement les super comme des produits à vendre.
C'est donc plus guidé par la curiosité que pas une quelconque envie que je me rendis dans les salles obscures découvrir le "nouveau" né des studios Pixar.
Le film reprend peu de temps après le premier, on y retrouve notre petite famille dans une posture toujours aussi difficile puisqu'il est toujours illégal d'être un super héros.
Pixar n'a rien perdu de son savoir faire, les designs sont superbes, l'animation très naturelle et les scènes d'actions sont tellement spectaculaire qu'elles n'ont rien a envier aux derniers blockbuster du moment. Bref, la réalisation est léché, avec quelques plan très beau comme l'affrontement psychédélique avec le terrible Screen Slaver.
Niveau scénario par contre, ça ronronne un peu plus. C'est efficace, comme souvent dans les scénarios américain (et surtout j'ai Disney)  mais probablement trop. Il n'y a pas de réelles surprises, tout est prévisible et rien ne passionne vraiment. On suit l'histoire d'un œil amusé par les facéties des personnages mais sans vraiment se laisser griser par l'histoire.
C'est probablement ce qui explique que ma scène préférée soit celle de la découverte des pouvoirs de Jack Jack, une scène inutilement longue et gratuite mais tellement jubilatoire qu'elle vole la vedette au reste du film. Jack jack est un peu aux Indestructible ce que Scrat est à l'âge de glace.
Même si c'est dans l'air du temps et qu'on peut se demander à quel point c'est un choix sincère, je trouve plutôt moderne d'avoir mis le focus sur Elastigirl pour cet épisode. C'est d'autant plus un excellent choix que le personnage de Mr Incredible est assez creux et que le film aurait été encore plus redondant s'il n'avait été mis dans un rôle inattendu, celui du père de famille ordinaire.
Je n'ai pas grand chose de plus à dire, le film est bien foutu, c'est indéniable, mais il ne m'a pas plus emballé que ça et certaines facilités scénaristiques m'ont même profondément agacé (je ne dis rien pour éviter le spoil mais Violette est particulièrement stupide sur la fin).
Vous me trouverez peut-être un peu injuste sur la note, car ça reste du beau travail mais concrètement le film n'apporte rien de plus que le premier il surfe donc doublement sur la nostalgie, celle des Indestructibles et celle des héros du silver age (les super des années 50).
Vous passerez un bon moment, surtout si vous avez apprécié le premier, mais le film ne vous marquera probablement pas.



Conclusion :

A n'en pas douter cette suite possède toutes les qualités de son prédécesseur ne lui manque que la surprise et l'originalité ce qui donne un très bon dessin animé mais pas vraiment inoubliable.

vendredi 20 juillet 2018

Have a nice day

Elle arrive un peu tardivement cette critique, mais pour les plus motivés il reste quelques diffusions en salle, et sinon il faudra attendre la sortie dvd.





Date de sortie : 20 juin 2018
Durée : 1h 17min
Réalisation : Liu Jian
Casting vocal : Zhu Changlong, Yang Siming, Cao Kou
Genre : Animation
Nationalité : Chinois


Synopsis:

En dérobant l'argent de son patron dans un acte désespéré, Xiao Zhang, simple chauffeur, va réveiller les appétits les plus sombres d'un grand nombre de personnes qui seront prêt à tout pour lui mettre la main dessus.

Critique:

Donc, aujourd'hui, je vais vous parler du "Pulp fiction de l'animation chinoise"... rien que ça...
inutile de dire que le service com' a encore frappé fort et qu'on est loin du compte. Pourtant, il y a de l'idée, car effectivement on retrouve un esprit très tarantinesque dans cette histoire et ces situations faussement ordinaires. La multiplication des personnages et les sauts entre chacun d'entre eux peut vaguement évoquer la totale déconstruction de Pulp Fiction mais nous en sommes assez loin.
Au niveau de l'histoire, on est sur du basique, le héros vole du pognon, plusieurs personnes veulent le récupérer. Rien de très original et pourtant l'ambiance et la nonchalance avec laquelle le tout est traité donne une atmosphère tout ce qu'il y a de plus plaisante.
Niveau animation, on constatera que les dessins sont réussis avec quelques jolies mise en scène. Toutefois la faiblesse du budget se fait vite sentir et l'animation est limitée à son strict minimum. Les plans ou seules les lèvres des personnages bougent sont légions et je ne vous parle pas de l'accident de voiture le plus cheap du monde (un écran noir si je me souviens bien).
Malgrè tout, ça fonctionne, le rythme de l'histoire permet d'accepter cette faiblesse de l'animation, d'autant que le film dure 1h17, ce qui laisse peu de temps pour s'ennuyer.
Si Have a Nice Day n'a rien de révolutionnaire, il offre une vision intéressante de la Chine d'aujourd'hui, une vision qui ne plaisait a priori pas trop aux autorités chinoises qui ont fréné l'exportation de ce petit film indépendant.
Alors que la Chine va devenir un acteur de plus en plus important de l'industrie du cinéma il sera surement intéressant de voir ce que la production underground aura à nous proposer à l'image de ce film. Car si Have a nice day ne révolutionne pas le cinéma il fait tout de même souffler une petite brise de liberté dans nos salles réchauffées.
Un petit polar sympa qui s'appréciera tout aussi bien à la télévision ou sur l'écran d'un ordinateur.


Conclusion:

Un polar amusant et un peu bavard qui rappelle un peu l'esprit de Tarantino, il souffre malheureusement d'un manque de budget qui se ressent dans l'animation.


Petite affiche bonus que je trouvais cool

lundi 16 juillet 2018

Paranoïa

C'est la folie en ce moment, non seulement j'arrive à voir des films mais en plus j'arrive à les critiquer sans trop tarder. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais le rythme mais j'en profite pour me jeter sur le dernier Soderbergh, film concept fort séduisant.





Date de sortie : 11 juillet 2018
Durée : 1h 38min
Réalisation : Steven Soderbergh
Casting : Claire Foy, Joshua Leonard, Amy Irving
Genre : Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:


Victime de stress post-traumatique, Sawyer décide de consulter un psychiatre, elle tombe alors dans une arnaque à l'assurance et se retrouve injustement enfermée en psychiatrie. A mesure que le temps passe, la jeune femme en vient à douter de ses sens et de sa santé d'esprit.


Critique :

Je le répète à chaque fois mais Steven Soderbergh est un réalisateur prolifique et varié qui a le mérite de ne jamais se reposer sur ses lauriers. Ainsi, il peut aussi bien réaliser des films grand publique comme Ocean Eleven ou Logan Lucky que des films plus polémique comme Ma vie avec Liberace ou que d'autres comme Paranoïa. Ce qui m'a vraiment motivé à voir le film, outre une bande annonce séduisante, c'est d'apprendre que le film avait été majoritairement tourné à l'Iphone. C'est peut-être un détail pour vous (mais pour moi ça veut dire beaucoup) mais à l'heure où l'industrie est dans une course constante à la performance, l'idée qu'un réalisateur prenne le risque d'utiliser un matériel moins performant mais plus modulable me parait séduisante. J'y lit une envie de se remettre en question, d'essayer des choses, bref de réfléchir sur le cinéma.
Et il faut reconnaître que si l'on ne sait pas que le film a été tourné à l'Iphone, ce n'est pas évident de le deviner, car Soderberg sait suffisamment manier une caméra pour palier les faiblesses techniques (et à priori il y a aussi eu de la retouche numérique après coup). Les cadrages sont jolis, l'image est propre et, bien sûr, la caméra est mobile pour des mouvements bien propre. Je ne sais pas si c'est lié au choix du téléphone (cadrage et qualité d'image), à la musique ou au traitement de l'image mais il se dégage un parfum très année 80 pas désagréable du tout de l'ensemble.
Et en dehors de toutes considérations technique, le film est tout simplement prenant. L'histoire débute de façon très ordinaire, avec des considérations kafkaïennes mais sombre progressivement dans l'horreur la plus totale. Alors, il ne s'agit pas d'un film d'horreur, juste d'un thriller mais il est particulièrement glauque et la réalisation est là pour l'appuyer par ses aspects minimalistes et déshumanisants.
Niveau casting, le film repose surtout sur Claire Foy, une actrice que je ne connaissais pas du tout et qui a surtout officié dans le milieu des séries. Elle porte plutôt bien le film d'autant que le rôle n'est pas évident, le personnage de Sawyer étant tout sauf sympathique. C'est d'ailleurs une des forces du film de ne pas avoir fait du personnage principal une simple victime mais bien un individu complet avec ses forces et ses failles. Cela permet au spectateur de pouvoir plus facilement la remettre en question, est-elle vraiment la victime innocente qu'elle prétend être. Face à elle je retiens surtout Joshua Leonard également acteur peu connu et spécialisé en série. Son rôle est moins exigeant mais sa présence hante tout de même l'oeuvre de façon notable. Je mentionnerais aussi Jay Pharoah dans un rôle au capital sympathie non négligeable et enfin Juno Temple (Wonder Wheels, Juno Temple, etc), une actrice que j'adore et qui, je le regrette, se retrouve une fois de plus piégé dans le rôle de la fille folle et sensible. Elle fait très bien le boulot mais mérite d'avoir plus à faire que ça. A signaler enfin un caméo assez drôle de Mat Damon ( Downsizing, Seul sur Mars, etc) qui renforce le sordide d'une situation déjà malsaine.
Bref, Paranoia est encore une grande réussite de Soderberh, un thriller prenant et sans concession, un presque huis-clos étouffant qui ne vous laissera pas insensible.





Conclusion:

Un thriller surprenant et angoissant à la réalisation impeccable.

Petite photo making-of, parce que je trouve ça assez bluffant

vendredi 13 juillet 2018

Sicario, la guerre des cartels

En 2015, j'avais beaucoup apprécié Sicario de Denis Villeneuve. Le film se suffisait à lui-même et je n'avais jamais imaginé en voir un jour une suite, c'est pourquoi j'étais vraiment curieux de voir de quoi il s'agissait, d'autant que la bande annonce était plutôt inquiétante...





Date de sortie : 27 juin 2018
Durée : 2h 03min
Réalisateur : Stefano Sollima
Casting : Benicio Del Toro, Josh Brolin, Isabela Moner
Genres : Thriller, Action
Nationalités : Américain, Italien

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

Pour en terminer face à une situation devenu intenable avec les cartels mexicain le gouvernement Américain décide de donner carte blanche à l'agent fédéral Matt Graver. Celui-ci fait une fois de plus appel à l'implaccable Alejandro ravie de trouver enfin l’occasion de se venger du baron de la drogue Reyes. Le plan est simple, enlever Isabela, la fille du baron, et provoquer une nouvelle guerre des cartels. Mais rien ne se passera comme prévu et les deux hommes verront les fondements même de leur existence ébranlés.

Critique :

Pour commencer, un petit mot sur la bande annonce. Sans surprise, c'est une honteuse trahison du film. En gros, elle condense toutes les scènes d'actions d'un film de 2h. Alors oui, ces scènes existent mais Sicario est tout sauf un film d'action, bref...
Sicario, la guerre des cartels est le troisième film de Stefano Sollima. Un réalisateur surtout connu pour son travail sur l'excellente série Gomorra mais dont j'ai pu vous parler pour son deuxième film : Suburra. Retrouver le scénariste Taylor Sheridan (Sicario, Wind River, etc) avec un réalisateur de ce calibre, c'était une promesse plutôt séduisante. Et une promesse en partie tenue, car on retrouve bien l'ambiance si particulière de Sicario avec son mélange de film de guerre et de thriller dans un monde particulièrement sombre. La franchise a aussi su évoluer car elle se montre plus impressionnante dans ses scènes d'actions même si le scénario ne se montre pas plus exigeant pour autant.
Au contraire, j'aurais même tendance à le trouver un peu plus paresseux notamment sur la partie de l'histoire concernant Isabela Reyes. On se retrouve ainsi avec le bon vieux poncif de la princesse à sauver et c'est plutôt agaçant. D'autant plus que heroine du premier film a ici totalement disparu et qu'aucune femme n'a vraiment de rôle actif dans l'histoire. On se retrouve pépouze entre couille pour un film ou chacun va pouvoir montrer sa grosse testostérone. En temps normal ça ne m'aurait pas forcément gêné mais par comparaison avec le premier (même si l’héroïne subissait plus qu'autre chose, j'avoue) et avec l'ajout de la princesse à sauver, c'est une sacrée regression
A tout ça, j'ajouterais des deus ex machina plutôt violent sur la fin qui finissent de décrédibiliser un scénario qui n'en demandait pas tant.
Bref, vous l'aurez compris, si d'un point de vue réalisation et ambiance ce deuxième opus tient ses promesses, niveau scénario on s'approche plus d'un énième téléfilm.
Niveau casting, le film repose surtout sur le duo Benicio Del Toro (Star wars : le dernier Jedi, Savages,etc), Josh Brolin (Deadpool 2, Avé César, etc), leurs personnage sont plutôt cool et c'est un plaisir de voir ses deux grands se donner la réplique. Si son personnage a très peu d’intérêt, il faut avouer que Isabela Moner se débrouille vraiment bien (et on hallucinera de savoir que l'actrice va bientôt jouer Dora l'exploratrice dans le film éponyme ).
Pour finir, un petit mot sur la musique, elle est très prenante mais peut-être un peu moins subtile que pour le premier opus. Jóhann Jóhannsson n'a pu s'occuper de la bande son cette fois puisqu'il est décédé, le film lui est d'ailleurs dédié, son travail apportait un plus considérable sur le premier film.
Pour conclure, même si je n'ai pas passé un mauvais moment devant le film, je dois reconnaître ma déception. Une suite semble envisagé, j'espère que son scénario sera plus travaillé.


Conclusion :

Si l'ambiance reste prenante, ce deuxième Sicario se révèle un peu décevant par son classicisme et la faiblesse de son scènario.


lundi 9 juillet 2018

Sans un bruit

Cela faisait longtemps que je l'attendais celui là. La première bande annonce était franchement séduisante, offrant un "high-concept" fort : un film utilisant le son comme élément principal de l'histoire. Ca semble bête à dire mais c'est rare qu'on utilise intelligemment le son au cinéma, bref j'avais hâte de savoir s'il s'agissait d'une fumisterie ou d'un réel travail de réalisation et il est maintenant temps que je vous en parle.






Date de sortie 20 juin 2018
Durée : 1h 30min
Réalisateur : John Krasinski
Casting : Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds
Genres : Thriller, Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

De mystérieuse créatures ont exterminé presque toute l'Humanité. Dans ce monde en déclin, une famille essaye de survivre. Sa seule chance d'y parvenir : ne jamais faire le moindre bruit.

Critique :

Sans un bruit est le deuxième film de John Krasinski (Détroit, etc), un acteur qui s'était surtout fait la main à la réalisation sur la série The office. Peu d'expérience donc pour se lancer dans ce projet ambitieux a plus d'un titre, déjà parce qu'il s'agit d'un film de genre (à effets spéciaux en plus) et ensuite parce qu'il repose sur un artifice de réalisation : "les personnages ne doivent pas faire de bruit". Un postulat de départ compliqué à assumer de nos jours où le son est devenu omniprésent et où les personnages sont plus souvent trop bavard que taiseux.
Ainsi, le début du film déstabilise le spectateur car le réalisateur joue le jeu à fond sans lusique et sans dialogue, valorisant le moindre bruit et utilisant du son "subjectif" comme on le fait habituellement d'une caméra (la caméra subjective, quand vous voyez par les yeux d'un personnage). L'atmosphère posé ainsi est captivante, à la fois apaisante et inquiétante. On se réjouit de ce calme retrouvé dans notre vie qui va trop vite et trop bruyamment mais on s’inquiète aussi de cette menace sourde (oui, je suis fier de ce jeu de mot :D) et omniprésente.  Si je suis à ce moment du film (les 15 premières minutes) particulièrement enthousiaste, je me dois tout de même de mentionner un problème qui n'est pas vraiment du fait du réalisateur. Lorsque dans une salle de cinéma tout le monde fait silence pour se concentrer sur le moindre petit son du film, il devient impossible d'ignorer le crétin qui glousse dans un coin de la salle.  Sans un bruit fait probablement partie de ces rares films qu'il vaut peut-être mieux ne pas voir au cinéma car oui, il suffira d'un spectateur indélicat dans la salle pour gâcher l'expérience de tous les autres spectateurs.
Et c'est dommage, car c'est vraiment du très beau boulot. Si le scénario n'est pas parfait, il nous entraîne tout de même intelligemment dans le quotidien d'une famille qui a su s'adapter à cette menace inédite. Loin d'être un film d'action, sans un bruit se constitue de petits moments de survie, s'intéressant plus à comment l'Humanité peut s'adapter après un tel drame plutôt qu'a comment l'Humanité peut le combattre. N'allez donc pas voir le film pour assister à des affrontements titanesques à grands coup d'effets spéciaux, ce n'est pas du tout le sujet du film et c'est tant mieux.
S'il s'est gardé le beau rôle (un peu trop peut-être car ce père à tout du stéréotype du héros parfait) John Krasinski n'est pas le seul à briller à l'écran. Emily Blunt (La fille du Train, Sicario, etc) dans le rôle d'une mère forte que rien ne semble pouvoir abattre s'illustre également tout en douceur et retenue, comme les deux plus jeunes acteurs qui n'ont pourtant pas des rôles faciles.
Dans l'ensemble, Sans un bruit aura donc répondu à toutes mes attentes, c'est un film d'horreur intelligent où les choses ne sont pas laissées au hasard. Un film qui sait prendre son temps, qui ne se repose pas sur ses effets spéciaux et sait instiller une atmosphère suffisamment lourde pour que les jumpscares soient efficace.
Le traitement du son, loin d'être un gadget, apporte un véritable plus à l'ensemble. Si je devais pinailler, ce serait sur les créatures dont les design n'est pas très originale mais surtout dont le sound-design rappelle trop fortement le Prédator. Il s'agit peut-être d'un clin d’œil mais ça me semblait ici beaucoup trop présent pour que ça puisse être ignoré.
Inutile de dire que je recommande chaudement ce film d'horreur qui montre là encore qu'on peut faire du vrai cinéma avec l'horreur et que nous ne sommes pas obligé de nous contenter de teenmoovie sans inspiration (je pense à toi tellement fort action ou vérité)


Conclusion :

Un excellent film d'horreur, le rythme est un peu lent et déstabilisera les amateurs de films tape à l’œil bourré de jumpscares mais il y a une belle maîtrise de la narration au service d'une bonne idée. Des films comme on aimerait en voir plus souvent.


Petite affiche supplémentaire

vendredi 6 juillet 2018

Au poste

Cela fait quelques années maintenant que je ne rate plus les films de Quentin Dupieux, le dernier sortie ne fait pas exception à la règle, laissez moi donc vous parler de :





Date de sortie : 4 juillet 2018
Durée : 1h 13min
Ralisation : Quentin Dupieux
Casting : Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :

Une nuit, un commissariat, un interrogatoire qui s'éternise, le suspect mourra-t-il de faim avant que l'enquêteur ne meurt d'ennuie ?

Critique :

Au poste est le sixième film de Quentin Dupieux (Réalité, Wrong cop, etc) un réalisateur français qui s'était jusqu'alors surtout exercé aux états-unis dans des films décalés à l'univers très américain. Il nous revient donc cette fois avec un film dans un esprit beaucoup plus franco-français. Tout respire le bon vieux film policier des années 80, il ne manque guère que Belmondo à l'écran pour parfaire le tableau.
Le scenario est assez simple, mais réserve son lot de surprises dont certaines vraiment amusante.
Niveau casting, comme souvent c'est une belle sélection, on retrouvera ainsi Benoit Poelvoorde (Le grand soir, Entre ses mains, Cowboy, etc) et Grégoire Ludig (La folle histoire de max et léon, Palmashow, etc) dans un face à face redoutablement drôle et délicieusement décalé le tout renforcé par la présence d'un Marc Fraize (Le redoutable, Problemos, etc) au sommet du n'importe quoi. Les habitués de Dupieux seront en terrain connu, les amateurs de non-sens apprécieront et le reste du public sera surement un peu décontenancé devant cette comédie atypique, très bien construite, habilement rythmé et tout simplement très bien réalisé.
A noter le choix des décors, il y en a peu mais ceux du commissariat sont juste incroyable et donnent une ambiance vraiment particulière à l'ensemble.
Pour une fois, Dupieux ne s'occupe pas de la musique pour autant le résultat reste de grande qualité.
Bref, j'ai assez peu de chose à dire sur ce film, Dupieux y est fidèle à lui même et prouve qu'il a vraiment trouvé son ton, il offre un spectacle assez rare, légèrement plus profond qu'il n'y parait mais surtout reste divertissant sans céder à la facilité.


Conclusion :

Encore une belle réussite de Quentin Dupieux, une comédie décalée bourrée de non-sens et qui fait la part belle aux acteurs.