Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 16 juillet 2018

Paranoïa

C'est la folie en ce moment, non seulement j'arrive à voir des films mais en plus j'arrive à les critiquer sans trop tarder. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais le rythme mais j'en profite pour me jeter sur le dernier Soderbergh, film concept fort séduisant.





Date de sortie : 11 juillet 2018
Durée : 1h 38min
Réalisation : Steven Soderbergh
Casting : Claire Foy, Joshua Leonard, Amy Irving
Genre : Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:


Victime de stress post-traumatique, Sawyer décide de consulter un psychiatre, elle tombe alors dans une arnaque à l'assurance et se retrouve injustement enfermée en psychiatrie. A mesure que le temps passe, la jeune femme en vient à douter de ses sens et de sa santé d'esprit.


Critique :

Je le répète à chaque fois mais Steven Soderbergh est un réalisateur prolifique et varié qui a le mérite de ne jamais se reposer sur ses lauriers. Ainsi, il peut aussi bien réaliser des films grand publique comme Ocean Eleven ou Logan Lucky que des films plus polémique comme Ma vie avec Liberace ou que d'autres comme Paranoïa. Ce qui m'a vraiment motivé à voir le film, outre une bande annonce séduisante, c'est d'apprendre que le film avait été majoritairement tourné à l'Iphone. C'est peut-être un détail pour vous (mais pour moi ça veut dire beaucoup) mais à l'heure où l'industrie est dans une course constante à la performance, l'idée qu'un réalisateur prenne le risque d'utiliser un matériel moins performant mais plus modulable me parait séduisante. J'y lit une envie de se remettre en question, d'essayer des choses, bref de réfléchir sur le cinéma.
Et il faut reconnaître que si l'on ne sait pas que le film a été tourné à l'Iphone, ce n'est pas évident de le deviner, car Soderberg sait suffisamment manier une caméra pour palier les faiblesses techniques (et à priori il y a aussi eu de la retouche numérique après coup). Les cadrages sont jolis, l'image est propre et, bien sûr, la caméra est mobile pour des mouvements bien propre. Je ne sais pas si c'est lié au choix du téléphone (cadrage et qualité d'image), à la musique ou au traitement de l'image mais il se dégage un parfum très année 80 pas désagréable du tout de l'ensemble.
Et en dehors de toutes considérations technique, le film est tout simplement prenant. L'histoire débute de façon très ordinaire, avec des considérations kafkaïennes mais sombre progressivement dans l'horreur la plus totale. Alors, il ne s'agit pas d'un film d'horreur, juste d'un thriller mais il est particulièrement glauque et la réalisation est là pour l'appuyer par ses aspects minimalistes et déshumanisants.
Niveau casting, le film repose surtout sur Claire Foy, une actrice que je ne connaissais pas du tout et qui a surtout officié dans le milieu des séries. Elle porte plutôt bien le film d'autant que le rôle n'est pas évident, le personnage de Sawyer étant tout sauf sympathique. C'est d'ailleurs une des forces du film de ne pas avoir fait du personnage principal une simple victime mais bien un individu complet avec ses forces et ses failles. Cela permet au spectateur de pouvoir plus facilement la remettre en question, est-elle vraiment la victime innocente qu'elle prétend être. Face à elle je retiens surtout Joshua Leonard également acteur peu connu et spécialisé en série. Son rôle est moins exigeant mais sa présence hante tout de même l'oeuvre de façon notable. Je mentionnerais aussi Jay Pharoah dans un rôle au capital sympathie non négligeable et enfin Juno Temple (Wonder Wheels, Juno Temple, etc), une actrice que j'adore et qui, je le regrette, se retrouve une fois de plus piégé dans le rôle de la fille folle et sensible. Elle fait très bien le boulot mais mérite d'avoir plus à faire que ça. A signaler enfin un caméo assez drôle de Mat Damon ( Downsizing, Seul sur Mars, etc) qui renforce le sordide d'une situation déjà malsaine.
Bref, Paranoia est encore une grande réussite de Soderberh, un thriller prenant et sans concession, un presque huis-clos étouffant qui ne vous laissera pas insensible.





Conclusion:

Un thriller surprenant et angoissant à la réalisation impeccable.

Petite photo making-of, parce que je trouve ça assez bluffant

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