Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 31 mai 2021

The Nevers (partie 1)

 Si vous saviez depuis combien d'année j'attend la sortie de cette série. la rumeur d'un projet de Joss Whedon sur HBO doit dater d'au moins une dizaine d'année. Le temps a passé depuis et le monde a changé mais je restais curieux de découvrir The Nevers. 



Sortie : Avril 2021
Durée : 6 x 58min
Genre : action, drame, fantastique
Créé par :  Joss Whedon
Casting :  Laura Donnelly, Ann Skelly, Olivia Williams

Pays : USA

Chaine : HBO (diffusion France OCS)

Synopsis :

Ere victorienne, un événement inexpliqué dote une partie de la population de Londres de capacités hors-normes. Principalement touchées, les femmes s'en voient d'autant plus persécutés. La société londonienne est plus troublée que jamais et les pro touchés comme les anti fourbissent leurs armes pour une guerre qui semble inévitable.


Note : The Nevers cède à cette insupportable mode des saisons divisées en plusieurs partie. On se retrouve donc avec une première partie de saison de 6 épisodes et il faudra attendre 2022 pour avoir la fin de cette saison. Ne nous leurrons pas, il s'agit ici d'un tour de passe passe marketing plutôt minable, une façon artificielle de garder l'audience captive un peu plus longtemps. Le completiste regardera cette partie 2 par soucis d'avoir vu la saison en entier, là où il aurait pu abandonner face à une saison 2. 

ATTENTION : exceptionnellement j'ai regardé la série en VF, je ne sais pas si l'expression est meilleure en VO, c'est probable.

Critique : 

Pour un geek des années 90 comme moi, Joss Whedon (Marvel Agent of SHIELD, Avengers, etc) c'est un peu le dieu de la télévision. Avec Buffy contre les vampires, le réalisateur a mis en avant des thématiques alors trop rares comme le féminisme ou l'homosexualité et ce au travers d'une série fun, inventive et originale. Bref, c'était le meilleur. Depuis, il ne s'est pas beaucoup renouvelé et surtout l'on a découvert que c'était un petit tyran qui avait fait beaucoup de mal à ses actrices (autant pour le féminisme...). Beaucoup de déception donc, et pourtant, j'attendais encore avec une certaine fébrilité sa collaboration avec HBO LA chaine des séries. 

Il faut reconnaitre qu'un X-men féministe sauce steampunk supervisé par Whedon et avec la

gageure HBO c'était plutôt tentant. Et effectivement, tout cela a de la gueule. Le réalisateur sait comment raconter des histoires, on est vite saisi par le rythme, le mystère et la bonne humeur qui se dégage de l'ensemble.

La qualité des costumes, des décors et des effets spéciaux fait également beaucoup pour conserver l'attention du spectateur. Et il y a même du fond puisqu'on traite de la condition de la femme, de la lutte des classes, du racisme, etc

Mais tout n'est pas parfait, je regrette notamment ce casting qui manque de substance. Globalement tout le monde joue bien mais il y a une carence réelle en charisme. Il n'y a pas vraiment de personnage qui se distingue par sa présence et il y a à mon goût trop d'occasions manquées. Amalia True par exemple, semble avoir été écrit pour Eva Green (on dirait son rôle dans Penny Dreadful ou Miss Peregrine), malheureusement Laura Donnelly (Britannia, Outlander, etc) n'a pas sa carrure. On aurait pu se réjouir de retrouver des acteurs comme Denis O'Hare (American Gods, the good fight, etc) ou Nick Frost (Truth seekers, le dernier pub, etc) mais leurs participations sont si anecdotique que cela ne change pas grand chose à l'ensemble, tout comme Olivia Williams (Counterpart, The halcyon, etc)  qui s'était déjà illustré auprès de Whedon dans Dollhouse, et dont les allures de professeur Xavier ne font guère la différence.


L'ensemble n'est pourtant pas désagréable à regarder, l'histoire est prenante, la construction des personnages réussie (j'ai beaucoup apprécié la relation entre Amalia et Penance, très girl power) et pourtant, avec des dialogues aux airs vieillots (peut-être dû à la vf) et une intrigue vu et revu (les x-men, vous connaissez ?) on peine à se laisser pleinement emporter par cette série... en tout cas jusqu'au sixième épisode (même si le cinquième est aussi prometteur malgré une fin clichée). Les fans de Whedon ne seront pas forcément surpris, c'est un tour de passe passe qu'il a déjà employé mais pour autant ça n'en reste pas moins efficace et cela rebat complétement les cartes de la série, donnant vraiment envie d'en découvrir plus.

Vous l'aurez compris, il est difficile de se faire une opinion tranchée sur une série de ce genre avec seulement six épisodes. Whedon a plus d'une fois prouvé qu'il était capable de construire des univers passionnant tout comme des personnages iconiques. Cette fois encore, il semble avoir posé les bases de quelques choses d'énormes, reste à voir si l'écriture permettra de palier au manque d'aspérité du casting tout en apportant plus d'originalité. Problème, Whedon a du se retirer du show pour faire face aux accusations de plus en plus nombreuses le visant, Philippa Goslet ( how to talk to girl, Littles ashees, etc) qui le remplace aura-t-elle les reins assez solide pour donner à la suite la force qui lui manque encore ? 

Conclusion :

Une série qui ronronne un peu trop mais dont le dernier épisode donne beaucoup d'espoir.

vendredi 28 mai 2021

Master of None saison 3

Attendue de longue date, la saison 3 de Master of None est sortie la semaine dernière. Beaucoup de choses sont changées, il est donc temps de voir si la série à su conserver ce qui faisait sa force.



Sortie : 23 mai 2021
Durée : 5 épisodes : 2 d'une heure et 3 de 30 min
Créé par : Aziz Ansari
Casting : Lena Waithe, Naomie Ackie 

Pays : USA

Synospsis:

Denise à connu le succès grâce à son premier livre, elle en a profité pour s'installer à la campagne avec sa femme. Loin de tout et soumis à la pression d'écrire un nouveau succès, le couple lutte pour garder la flamme et songe à faire un enfant.

Critique :


Je ne sais pas si c'était sensible dans ma précédente critique de Master of None, mais cette série m'avait fait beaucoup de bien. En ces temps troublées où l'hystérisation est constante, Master of None était mon petit refuge quotidien. Cet agréable moment de grâce qui me laissait entrevoir un monde moins oppressant. Autant dire que j'attendais la suite avec impatience d'autant qu'elle serait centré sur Denise un personnage injustement sous employé dans les saisons précédentes. 

Las, le changement de personnage principal était loin d'être la seule modification et c'est bien à un relookage complet que l'on a affaire. Si la série nous avait habitué à se renouveler d'un épisode à l'autre cette saison toute entière n'a strictement rien à voir avec les précédentes. Au niveau du format notamment, on passe sur du 4/3 étalonné en maronnasse avec des long plan large fixe de plusieurs minutes. On se croirait devant un film français des années 80 et ce n'est absolument pas un compliment. A noter également qu'il n'y a quasi aucune musique à l'exception de rares moments très signifiant et dans ce cas il s'agit de musique classique. Ces choix sont presque parodique tant ils sont ceux qu'on utiliserait pour parodier les films chiant/intello (comme dans cette pub des Nuls par exemple).

Conséquence, très logiquement, on s'emmerde. Le premier épisode d'une heure semble en faire dix

fois plus, il n'y a pas d'attachement aux personnages car la caméra crée une distance et que voir quelqu'un faire la lessive pendant plusieurs minutes ça ne suffit pas à s'identifier à lui. Mais le pire reste surement le sentiment de trahison, là où le spectateur va regarder cette saison dans l'espoir d'y retrouver une atmosphère bien précise et le réconfort qu'elle lui avait offert, il n'y trouvera que malaise et ennui. 

Honnêtement, j'avoue être vraiment déçu, voir furieux des choix artistique de cette saison. Changer aussi radicalement de ton est une vraie trahison, mais surtout, la série abordait un thème qui n'est que trop rarement abordé (la vie courante d'un couple homosexuel racisé et leur rapport à la parentalité) à la télévision et peu accessible au grand public. Pouvoir porter ce thème, le généraliser, était important et le format initial de la série permettait de le faire, permettait d'en faire un sujet intéressant dont le public pouvait s'enrichir comme cela avait été fait pour le racisme et le sexisme. Ici, non seulement la forme va empêcher le grand public de s'intéresser au fond mais surtout elle entérine le fait que c'est un sujet chiant et intello qui ne concerne que des marginaux. Quel immense gâchis.


Niveau casting, la série repose quasi exclusivement sur 2 actrices (là où les saisons précédentes étaient si riche) Lena Waithe évidement qu'on ne pourra que difficilement apprécier car elle parle peu, de loin et n'a pas grand chose d'intéressant à dire (mais je suis sûr que vous rêviez de la voir faire la lessive, a manger, manger un sandwitch, etc) et Naomie Ackie (incroyable dans The end of the f***ing world) plutôt impressionnante dans l'épisode 4 qui lui est entièrement dédié et qui est probablement le seul à retenir de l'ensemble. Concernant Aziz Ansari vous le verrez environ 5 min ce qui fait peut pour 3h30 de fiction.

En toute franchise, je ne peux pas recommander cette saison (ou alors juste l'épisode 4 qui peut probablement se regarder comme un film). d'un point de vue technique il n'y a pas grand chose à redire si ce n'est que ce sont des choix artistique désastreux mais d'un point de vue narratif, c'est une catastrophe, on raconte peu de chose et très mal, je suis tellement déçu que la série se termine avec ça, d'autant qu'il n'y aurait jamais eu d'autres saison si elle avait commencé comme ça. 

Un immense gachis.




Conclusion :

Quelle déception, si le fond est important car on n'a que trop rarement l'occasion de voir ces représentations, la forme est pénible au possible ce qui ne pourra que repousser une grande part des spectateurs et il serait difficile de les blâmer pour ça.

vendredi 21 mai 2021

Master of none

Avec l’arrivée dimanche de la saison 3 inespérée, il était plus que temps que je vous parle de Master of None, une comédie made in Netflix.






Sortie : saison 1 : novembre 2015, saison 2 : mai 2017
Durée : 10x 30min par saison
Créé par : Aziz Ansari
Casting : Aziz Ansari, Eric Wareheim, Lena Waithe 
Pays : USA


Synopsis :


La vie de Dev, acteur indien cantonné aux publicités, mais aussi de ses amis et de sa famille : le racisme, le sexisme, les joies, les peines.

Critique :



Cela fait des année que j’entend parler de master of none et, hasard du calendrier, il aura fallut que ce soit l’année ou sort enfin la troisième saison mais aussi l’année ou je regarde enfin Park and Recreation que je me lance dans cette série. C’est une création de Aziz Ansari comique indien révélé par Park and Recreation (dont je vous parle très bientôt). Non content d’écrire et de réaliser, il incarne également le rôle principal (généralement) pour lequel il a reçu un golden globe.

Sur le principe, rien de bien neuf, les mésaventures d’un acteur comme on a déjà pu le voir dans Entourage, Joey, etc. Et pourtant, la série tire son épingle du jeu par une finesse d’écriture rare et une prise à bras le corps des problématiques sociales actuelles. Racisme, féminisme, tout y passe et pas toujours à l’avantage de nos héros. Avec son ton doux amer, la série ne vise pas à stigmatiser des coupables mais prône un vivre ensemble ou l’on doit écouter l’autre et avancer.

Ainsi, Master of none n’est pas une sitcom ou une comédie hilarante qui vous fera pleurer de rire, mais
ça n’en reste pas moins une série éminemment feel good avec de belles histoires d’amours et de fabuleux personnages. Le rythme pourra vous déstabiliser, la série faisant le choix de n'avoir aucune intensité dramatique (il y a des drames mais pas surexploité), pas de cliffhanger, de monté en tension ou autre, les histoires se déroulent toujours en douceur et c'est délicieusement reposant surtout par les temps qui courent

Car oui, la série ne repose pas que sur Aziz Ansari, on pourra citer aussi Shoukath Ansari et Fatima Ansari les vrai parents d’Aziz, hilarant dans le rôle des parents de Dev mais aussi Eric Wareheim touchant en ami excentrique, Noel Wells parfaite en petite amie décalé, Alessandra Mastronardi délicieusement envoutante en meilleure amie et plus si affinité et enfin Lena Waithe tellement cool dans le trop rare rôle de Denise.


Outre la qualité d’écriture de la série, on appréciera son esthétique très soignée mais aussi sa faculté à se réinventer. Les épisodes se suivent sans se ressembler à l’image de court métrage dépeignant le monde à travers l’entourage de Dev. Ainsi, si le premier épisode ne m’avait pas pleinement convaincu, c’est au deuxième que j’ai eu un coup de foudre. On y découvre les parents de Dev et leur histoire, c’est traité avec finesse et sensibilité et ça donne vraiment à réfléchir sur la fracture entre les générations mai aussi entre les sociétés, si vous ne devez voir qu'un épisode, foncez sur celui-ci.

En saison 2, on appréciera les profondes influences du cinéma italien donnant une fois de plus à la série une dimension différente mais aussi le fil rouge romantique et ce fabuleux épisode de thankgiving.

Bref, deux saisons qui se dévorent et qui n’avaient jusqu’ici pour seul défaut que de ne pas avoir de suite, un problème qui sera résolu dès dimanche avec une nouvelle saison cette fois centré sur Denise (Lena Waithe) il semblerait que 2021 ne soit pas si pourri que ça.

Note : difficile de ne pas mentionner que, malgré qu'il soit un champion de la cause féministe, Aziz Ansari a été pris dans un scandale. Nous sommes à mille lieux de Weinstein, je vous rassure, il s'agit plutôt d'un rendez-vous qui a mal tourné, de deux adultes qui ont très mal communiqué (peut-être à cause de l'alcool) et d'un homme encore trop imprégné par ses instincts de prédateur (clairement il a été beaucoup trop insistant). L'histoire permet en tout cas de rappeler que personne n'est parfait, malgré les meilleurs intentions nous pouvons tous nous tromper et il y a encore beaucoup de travail à faire pour assainir les rapports humains.




Conclusion :


Une comédie tendre qui traite avec pertinence de nombreux problèmes de société.

 


lundi 17 mai 2021

Yasuke

Je n’avais pas du tout entendu parler de ce dessin animé mais la bande annonce m’a immédiatement séduite et j’avais hâte de voir ce que ça donnerait sur la longueur.




Sortie : 29 avril 2021 sur Netflix
Durée : 6 x 30min
Créé par : Lesean Thomas
Casting vocal : LaKeith Stanfield, Maya Tanida, William Christopher Stephens
Pays : Japon, USA



Synopsis :


Esclave noir affranchi devenu samouraï, Yasuke tente de se faire oublier depuis la mort de son daimyo. Mais le destin n’en a pas fini avec lui et va mettre sur sa route une fillette très convoitée pour la puissance de ses pouvoirs.

Critique :



Yasuke est un personnage connu de l'histoire du Japon, il aurait vécu au 16éme siècle et serait arrivé sur l'île grâce à un prêtre Jésuite. Le personnage a beau être historique, nous sommes ici à mille lieux de la reconstitution. En fait, Yasuke m’a immédiatement rappelé la bonne époque des OAV comme Ninja Scroll ou Kenshin le vagabond. On retrouve le côté pseudo réaliste du film de sabre auquel on ajoute une débauche d'effets spéciaux pour le spectacle. Dès les premières minutes le dessin animé nous en met d'ailleurs plein la vue en nous plongeant dans une bataille rangée entre armées, monstres et robots gigantesques. Il faut dire que le réalisateur : Lesean Thomas connait son affaire, il a story-boardé de nombreux dessins animées d’action (Ben 10, Batman l’alliance des héros, Spiderman, etc) et ce n’est pas non plus sa première réalisation (Black Dynamite. Il nous offre donc un spectacle décoiffant où l’on sent tout l’amour qu’il peut avoir pour ce type d'œuvre.

Les designs sont très réussi, l’animation vertigineuse et c’est à n’en pas douter du grand spectacle. 
Les musiques sont plutôt moderne et évoqueront l'incroyable Samouraï Champloo avec leur petits relents Hip Hop. Les
deux premiers épisodes sont rondement menés et pourraient presque conclure l’histoire (tous les plots ne sont pas résolu mais il y a un sentiment de satisfaction). Mais la saga continue pour encore 4 épisodes tout aussi spectaculaire, mais renforçant le sentiment que le scénario n’a ni intérêt, ni originalité. Les combats vont ainsi s'enchainer à la manière du premier shonen venu jusqu'au grand méchant très méchant. Alors, une fois de plus, je n’ai pas passé un mauvais moment devant cet animé, c'est une excellente chose que de mettre en avant ce personnage historique méconnu, surtout que cela donne un personnage principal vraiment classe. Toutefois, avec l’offre de plus en plus pléthorique offert par toutes les plateformes, a-t-on encore vraiment du temps à perdre sur des programmes qui sont juste sympa mais sans plus ? La question se posait déjà pour Jupiter's Legacy mais j'ai de plus en plus l'impression de perdre mon temps sur Netflix.
j'espère vraiment me reprendre rapidement une claque comme avec Bojack Horseman, Better Call Saul ou Dark.


Conclusion :

Un divertissement spectaculaire qui pèche tout de même pas sa vacuité et son manque d’originalité






vendredi 14 mai 2021

Jupiter's legacy

 C'est le nouveaux Blockbuster super héros de Netflix et il se fait défoncer par la critique. Que vaut vraiment l'adaptation du comics Jupiter's legacy ?


Date de diffusion :  7 mai 2021 sur Netflix
Joli clin d'œil a Franck Quitely, dessinateur du comics
Durée : 8 x 35 min
Genre : action, aventure, drame
Création : Steven S. DeKnight
Casting : Josh Duhamel, Ben Daniels, Leslie Bibb
Nationalités : USA

Note : 03/06/2021 : l'info est tombé, il n'y aura pas de saison 2, dès lors je ne vois aucun intérêt à regarder cette saison1.

Synopsis: 

Ils sont les plus grands héros de la terre, ils ont porté haut les plus nobles idéaux dans le cœur des habitants du monde entier. Pourtant, les temps ont changés et leurs enfants ne semblent pas prêt à prendre le flambeaux, un conflit de génération s'annonce qui pourrait voir couler des mers de sang.

Critique : (update au 03/06/2021)


Jupiter's legacy
est l'adaptation d'un comics en deux tomes du génial Mark Millar qui a déjà vu nombreuses de ses œuvres adaptées (Kingsman, Kick Ass, Wanted, etc) c'est un auteur moderne et très politisé qui écrit pour un public essentiellement adulte et qui fait peu de concession. Jupiter's legacy ne m'avait pas plus marqué que ça à l'époque mais j'étais tout de même curieux de voir ce que pouvait donner l'adaptation. D'autant qu'a la tête de ce projet on trouve un homme d'expérience, même si elle est discutable : Steven S. DeKnight. L'homme a écrit pour Buffy, Angel, Smallville, Daredevil, etc mais est aussi connu pour avoir créé Spartacus, une série discutable mais spectaculaire et sans concession.

La rencontre des deux hommes pouvait accoucher de quelque chose de spectaculaire surtout que ces


dernières années nous ont prouvé qu'on pouvait produire à l'écran du super héros adulte et de qualité : Watchmen, The Boys.

Las, il n'y a pas de fumée sans feu et si la critique tape aussi consciencieusement sur cette nouvelle série, ce n'est pas uniquement un hasard

Ma première impression était plutôt positive, même si je ne fus jamais emballé (en même temps je ne me souvenais pas du comics donc il n'était probablement pas mémorable non plus) je n'avais pas passé un mauvais moment non plus malgré les défauts (que je détaillerais plus bas)


Après visionnage, je me suis donc senti obligé de relire les comics car si l'histoire ne m'avait pas marquée, je m'étonnais que le visionnage de la série m'en rappelle aussi peu d'éléments. Et pour cause, avec seulement deux tomes, le comics ne devaient pas offrir un matériel suffisant à construire de multiple saisons et les auteurs ont brodé à un tel point qu'il n'y a guère que les personnages qu'on peut reconnaitre...et encore. On notera par exemple que Utopian qui dans le comics s'avère un bon vieux boomer qui n'a jamais surmonté aucune difficulté dans la vie se révèle ici un idéaliste malmené par l'existence. Quant à ses enfants, Brandon et Chloé, leur personnalité semble tout simplement avoir été inversé. Des trahisons qui peuvent sembler minime sauf qu'elles s'accompagnent de nombreuses autres. Sur la forme, les scénaristes ont décidé de donner beaucoup plus de corps aux origines des pouvoirs des super héros. Ainsi, une anecdote qui ne prend que quelques pages dans le comics d'origine fait ici jeu égal en importance avec l'intrigue principale. Alors oui en terme d'esthétique et d'ambiance c'ets très intéressant (presque plus que l'intrigue principale, mais le soufflet retombe aussi vite qu'il a monté et pour cause vu que le comics ne développe jamais cette partie). Pire, le fond même du comics passe d'une critique virulente du capitaliste est d'un "les super héros ont il naturellement le devoir de diriger le monde(vu qu'ils sont naturellement supérieur aux autres) ?" à une vague rhétorique morale "est-ce qu'on peut tuer des fois les méchants quand ils sont très méchants ?"
Update au 20/05/2021 : pour approfondir le sujet j'ai également lut le spin-off du comics : Jupiter's circle, que j'ai presque préféré à la série originale, on y trouve également développé des éléments de la série (comme le psy d'utopian) ainsi qu'une volonté de l'auteur d'approfondir les origines sur les pouvoirs même s'il reste pour l'instant très flou. En tout cas, l'auteur semblait soucieux de développer l'univers, des éléments qui pourront servir à enrichir la série dans de futures saisons.

Globalement, le soucis est le même que pour nombre d'adaptation Netflix, là où Amazon n'hésite pas à

prendre des risques avec des The Boys ou des Invincible, Netflix aseptise pour essayer de plaire au plus grand nombre. Ne clivons surtout pas, faisons du mouaif à tour de bras pour garantir la présence constante de spectateurs sur la plateforme. Donc oui, j'ai enchainé les épisodes et j'ai trouvé l'intrigue sur les origines plutôt sympa, mais pour autant je n'ai jamais vraiment était pleinement impliqué dans ce vague plagiat de Watchmen qui sert d'intrigue.

Les plus de l'adaptation : l'intrigue sur les origines est cool mais tourne cours car les scénaristes veulent visiblement préserver du mystère pour la saison 2 (mystère de quoi vu que le comics n'a jamais creusé cette intrigue ), le personnage de George est plus développé et il est vraiment cool.  La série offre plus de diversité le casting à été modifié en conséquence, je trouve que c'est un excellent choix pour Hutch bien plus charismatique ici que dans le comics et ça évite le côté bien trop white power du comics.


Les défauts de l'adaptation : ça tire en longueur, Utopian et Brandon ont zero charisme, il ne se passe rien dans la saison 1 et même le cliffangher n'a que peu d'intérêt surtout face au comics. Les combats sont rare et dans l'ensemble plutôt nuls. On ne ressent pas la puissance des personnages et ça n'a rien de très spectaculaire

Niveau casting, je retiens surtout Matt Lander (Heroes, 90210 Beverly hills, etc) dans le rôle de George, il est parfait en bourge séducteur, c'est le genre de personnage qu'on adore détester, Ian Quinlan (Gotham, etc) dans le rôle de Hutch est également parfait rebelle solitaire, Elena Kampouris est plutôt bien aussi en junkie caractérielle mais le reste du casting ne m'a pas vraiment emballé.

Dans l'ensemble, la série se regarde bien, je l'ai bingewatché sans déplaisir d'autant que les épisodes sont très court, il y a des scènes plutôt cool (surtout dans le passé, le psy d'Utopian, le shooting de Chloé, les embrouilles de Hutch, etc) mais cette saison 1 ne marquera pas vraiment les esprits surtout qu'elle arrive après des mastodontes comme The boys, Watchmen et Invincible.




Conclusion :

En tant que série, c'est agréable à regarder mais pas inoubliable. En tant qu'adaptation, c'est une catastrophe et Millar doit pleurer des larmes de sang dans ses billets vert.

lundi 10 mai 2021

La traque : Time to hunt

Je vous le disais il y a peu, je suis en manque de film Coréen. Heureusement, il se trouve que le catalogue Netflix en contient quelque uns, l'occasion de voir si une pépite se cache dans le ventre de la bête (cette métaphore ne va nulle part, j'ai l'impression de courir après mon destin comme un cheval sauvage).

Date de diffusion :  24 avril 2020 sur Netflix
Durée : 2h14min
Genre : action, crime, drame
Réalisation : Sung-hyun Yoon
Casting : Lee Jehoon, Jae-hong Ahn, Woo-sik Choi
Nationalités : Corée

Titre originale : Sanyangeui sigan 

Synopsis :

Dans un futur proche où une crise économique à ravagée la Corée, trois amis décident de braquer un casino clandestin pour s'acheter une place au soleil. Ils vont apprendre qu'on ne s'attaque pas à la mafia sans conséquence.

Critique :


Si le pitch de la traque pourrait laisser croire à un film de casse, il n'en est rien du tout. Le cambriolage est assez facilement expédié dans la première demi-heure et ce sont surtout les conséquences qui importent vraiment, comment les personnages vont réussir à échapper à l'homme de main de la mafia qui les traquent.

Il n'y a pas énormément de surprise dans ce scénario mais ça n'en reste pas moins mis en scène de façon suffisamment efficace pour que ce soit plaisant à regarder. Pas de cascade, pas de poursuite en voiture, l'essentiel de l'action se constitue gunfight mais ce n'est pas vraiment l'adrénaline de ces affrontements qui donnera du sel au film mais plutôt les tentatives désespérées des héros pour survivre à cet assassin implacable qui n'a rien à envier à un monstre de slasher.

D'autant que les personnages sont attachants, ce sont de gentils looser qui tentent de fuir une situation invivable, on espère donc qu'ils vont réussir à se débarrasser du psychopathe à leur trousse pour atteindre leur rêve.

Niveau casting, je ne connaissais aucun des acteurs, ils ont surtout de l'expérience en série, à l'exception de Woo-sik Choi  qui s'est payé le luxe de jouer dans Parasite et Dernier train pour Busan, excusez du peu. Dans l'ensemble, le niveau est bon, je n'ai rien à redire là-dessus mais je déplore tout de même que le film réussisse l'exploit de n'avoir quasi aucun rôle féminin (de mémoire, on voit juste la mère d'un des personnages pendant quelques minutes).

Niveau réalisation, les images sont plutôt joli mais la mise en scène est dans l'ensemble uniquement illustrative même s'il y a quelques tentatives de donner du sens. J'ai noté un petit soucis au niveau de l'enchainement des séquences, cela ne fonctionnait pas toujours bien, l'action qui se passe en parallèle manque de clarté.

S'il est loin d'être inoubliable, la traque est un film plaisant à regarder, surtout si comme moi vous aimez le cinéma coréen. J'ai apprécié le côté surprenant de la fin mais je regrette le manque d'originalité et surtout le fait que la fin appelle autant à une suite. (ce n'est pas à suivre, c'est une fin et le réalisateur conclut son propos mais d'une façon frustrante qui donne envie que l'histoire se poursuive.) 




Conclusion :

Un polar convenu mais efficace, la fin est assez surprenante (notamment parce qu'elle appelle un peu trop une suite)



vendredi 7 mai 2021

Sisyphus : The Myth

Avec la fermeture des salles, je suis grave en manque de film Coréen. Heureusement, Netflix bénéficie d’un catalogue d’une grande diversité, j’ai donc tenté la petite dernière aux allures de blockbuster.




Date de diffusion : avril 2021 sur Netflix

Durée : 16 x 1h15 min

Genre : Science-fiction, action, drame
Création : Jin Hyuk, Jeon Chan-Ho, Lee Je-In
Casting : Cho Seung-woo, Park Shin-Hye, In-ho Tae 

Nationalités : corée



Synopsis :

Venu du futur, une femme essaye d’empêcher la mort d’un petit génie pour empêcher la destruction de la corée.


Critique :


Sisyphus est donc une série sur les voyages dans le temps qui nous raconte comment la survivante d’une apocalypse essaye de empêcher celle-ci d'arriver. Un pitch somme toute convenu, vous en conviendrez, mais plutôt efficacement mis en image. 

Au niveau du scénario, il ne faudra pas attendre grand-chose d’époustouflant, c’est relativement simple et accessible à tous, même s’il y a de plaisantes subtilités. Je retiens surtout leur gestion des paradoxes temporels un choix simple mais élégant et qui sert agréablement bien l’histoire. Si la science fiction, et l’action car les poursuites et les affrontements s’enchainent sans arrêt, sont les piliers de l’histoire, celle-ci repose surtout sur les relations humaines, j’ai ainsi particulièrement apprécié les révélations autour du grand méchant. Là encore, il n’y a rien de neuf mais ça marche bien et ça sert le propos. Enfin, soyons clair, Sisyphus c’est avant tout une histoire à l’eau de rose. Tout repose sur ce couple improbable et comment ils vont tomber amoureux. Si vous êtes allergique à ce genre d’intrigue, cela pourra vite vous agacer mais sinon c’est plutôt bien ficelé.

Au niveau des images, l’aventure est spectaculaire. J’ai particulièrement apprécié les nombreux

flashbacks dans le futur, c’est du post apo donc pas le plus compliqué à mètre en image mais ça n’en reste pas moins plaisant à regarder. Au niveau des effets, c’est globalement réussi même si j’aurais quelques bémol, comme la poursuite en drone pas très heureuse.

Au niveau du casting, je ne connais aucun des acteurs mais ils sont tous plutôt bien choisit avec une mention spéciale pour Sigma (Byeong-cheol Kim ) qui est absolument parfait. Le héros (Cho Seung-woo ) à un peu une tête à claque mais c’est le personnage qui veut ça, l’héroïne (Park Shin-Hye ) est quant a elle très bien campée et plutôt crédible dans les nombreuses scènes d’actions.

Globalement j’ai peu de reproche à faire à cette série qui m’a fait passer un bon moment. Je regretterais juste les musiques, plutôt inégales et qui ressemblent parfois à de la musique libre de droit tellement elles sont banales mais surtout, j’ai vraiment beaucoup de mal avec le format. 1h15 par épisode, c’était beaucoup trop. Sans vouloir vanter le modèle américain et ses 45min, il y avait surement un entre deux à trouver car là on s’appesantit souvent inutilement sur les scènes, on répéte les choses, on insiste sur le pathos, bref la série à tendance à être pompière là ou une certaine sobriété aurait surement été plus efficace à mon sens.


Globalement, j’aurais tout de même tendance à la recommander si le genre vous intéresse, car il y a tout de même un esprit différent de ce à quoi l’on est habitué. Le dernier épisode, loin d’être le déluge d’action que l’on aurait pu attendre se révèle plus subtile et même vicieux par certains aspects. Vous voilà prévenu, Sysiphus ce n’est clairement pas Dark (même si l’on retrouve la même approche très humaine du sujet) mais ça peut valoir le coup d’œil  si vous voulez quelque chose d’un peu léger mais d’original.





Conclusion :

Une bonne surprise, le style est un peu trop grandiloquent et les épisodes inutilement long mais il y a de bonnes idées et c'est plaisant à suivre





lundi 3 mai 2021

Invincible

Vendredi s'est terminée la première saison de l'adaptation en dessin animé du comics Invincible, l'occasion de revenir sur un classique du genre très attendu.





Date de diffusion :  avril 2021 sur Amazon prime
Durée : 8 x 45 min
Genre : Animation, action, drame
Création : Robert Kirckman
Casting vocal : Steven Yeun, J.K. Simmons, Sandra Oh
Nationalités : USA

déconseillé au moins de 16 ans (violence gore)

Synopsis :

Mark Grayson est le fils du super héros le plus puissant de la terre. Lorsque ses pouvoirs se révèlent enfin pour ses 17 ans, il se réjouit de la nouvelle vie qui s'ouvre à lui, sans réaliser tous les sacrifices que cela implique.

Critique :


Invincible est l'un des comics les plus connus de Robert Kirckman, en dehors de Walking Dead. C'est un vibrant hommage aux univers super héroïque, un héros jeune, optimiste et drôle à l'image d'un Spiderman, mais qui va devoir faire face à un monde d'une terrible noirceur.
La force de ce comics réside tout entier dans les talents d'écriture de Kirckman, son don pour les retournements de situation mais également sa faculté à mettre en place des univers très riche. Ainsi, si l'histoire est centrée sur Mark Grayson, il se retrouvera vite entouré par une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Il faut aussi noter la grande maitrise de Kirkman, dans l'art de poser innocemment des graines qui germeront toujours de façon inattendues. (ce qui permet de revoir/relire la série avec plaisir car cela permet de voir comment il a mené à certains dénouement)
L'adaptation n'était donc pas simple et c'est assez logiquement que l'on retrouve Seth Rogen à la
production. 
En effet, si l'on connait surtout l'acteur, comme acteur, c'est oublier un peu vite sa casquette de producteur et ses choix particulièrement osés. On lui doit ainsi l'excellent Future-man, le plus discutable Preacher (mais le comics est une tuerie et c'était difficilement adaptable), l'incroyable The Boys (encore un comics difficilement adaptable et enfin Invincible. La transition était d'ailleurs évidente entre The Boys et Invincible car si l'atmosphère des deux séries est radicalement différentes, on retrouve tout de même de nombreux points commun dans le traitement des super-héros, notamment dans le fait de faire ressortir la noirceur de ces personnages qu'on voudrait immaculé.
J'en profite d'ailleurs pour le mentionner tout de suite, Invincible n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains (à ce propos, j'apprécie particulièrement le gimmick du titre de la série qui se m'accule de sang au fil des épisodes). En effet, on retrouve cette gestion d'une violence plus "réaliste", ainsi lorsqu'un corps se fait percuter par un homme qui vole à plusieurs centaines de kilomètre heure ça ne peut que se finir dans un déluge de sang. 
Ce qui surprendra le plus dans cette adaptation, c'est le choix de faire des épisodes de 45min. C'est plutôt inhabituel pour un dessin animé mais clairement l'adaptation a été conçu comme une série télé. Le dessin est ici utiliser comme mode de création et non comme genre. On ne regarde pas un dessin animé mais bien une série télé.


Au niveau du casting vocal, on retrouvera quelques habitués des séries comme Steven Yeun (Walking Dead, Okja, etc) qui apporte la fraicheur nécessaire au rôle de Mark Grayson/Invincible et J.K Simmons (Véronica Mars, Whiplash, etc) qui offre une belle gravité à Nolan Grayson/Omniman. J'ai eu plus de mal à le reconnaitre mais j'apprécie également beaucoup la présence de Zachary Quinto (NOS4A2, Star Trek, etc) dans le rôle de Robot.
Quelques beaux guests émaillent également les épisodes comme Mark Hammil, Clancy Brown, Jon Hamm ou Seth Rogen. (le casting semble très masculin mais la série réserve de beaux personnages féminin à commencer par Atom Eve incarné par Gillian Jacob ( Community !!!!) un personnage qui s'étoffera au fil des saisons mais aussi Debbie Grayson, joué par Sandra Oh (Killing Eve, Grey's Anatomy, etc), dans le rôle très difficile de femme et mère de super héros.
Visuellement, le dessin animé est assez proche du comics, j'avoue avoir eu un peu de mal aux débuts trouvant les designs simplistes, mais honnêtement on oublie très vite le graphisme dans l'action et cela offre une certaine fluidité aux scènes. Les affrontements sont vraiment spectaculaires à l'image de ce qu'on peut trouver dans les derniers blockbusters de super héros.
Au niveau de l'histoire, c'est vraiment là que se trouve le point fort de la série, Robert Kirckman nous plonge l'air de rien dans un véritable drame Shakespearien et la tension ne fait que monter au fil de ces 8 épisodes jusqu'à un final dantesque.
Les saisons 2 et 3 sont déjà signées, pour avoir lut tous les comics (la série est fini depuis quelques années) je vous promet que vous n'avez pas fini de vous régaler. 
Une adaptation très réussie que je ne peux que conseiller aux amateurs du genre.





Conclusion :

Une excellente adaptation du comics, l'occasion de se replonger dans une œuvre plus sombre et complexe qu'elle n'y parait.