Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 28 mai 2021

Master of None saison 3

Attendue de longue date, la saison 3 de Master of None est sortie la semaine dernière. Beaucoup de choses sont changées, il est donc temps de voir si la série à su conserver ce qui faisait sa force.



Sortie : 23 mai 2021
Durée : 5 épisodes : 2 d'une heure et 3 de 30 min
Créé par : Aziz Ansari
Casting : Lena Waithe, Naomie Ackie 

Pays : USA

Synospsis:

Denise à connu le succès grâce à son premier livre, elle en a profité pour s'installer à la campagne avec sa femme. Loin de tout et soumis à la pression d'écrire un nouveau succès, le couple lutte pour garder la flamme et songe à faire un enfant.

Critique :


Je ne sais pas si c'était sensible dans ma précédente critique de Master of None, mais cette série m'avait fait beaucoup de bien. En ces temps troublées où l'hystérisation est constante, Master of None était mon petit refuge quotidien. Cet agréable moment de grâce qui me laissait entrevoir un monde moins oppressant. Autant dire que j'attendais la suite avec impatience d'autant qu'elle serait centré sur Denise un personnage injustement sous employé dans les saisons précédentes. 

Las, le changement de personnage principal était loin d'être la seule modification et c'est bien à un relookage complet que l'on a affaire. Si la série nous avait habitué à se renouveler d'un épisode à l'autre cette saison toute entière n'a strictement rien à voir avec les précédentes. Au niveau du format notamment, on passe sur du 4/3 étalonné en maronnasse avec des long plan large fixe de plusieurs minutes. On se croirait devant un film français des années 80 et ce n'est absolument pas un compliment. A noter également qu'il n'y a quasi aucune musique à l'exception de rares moments très signifiant et dans ce cas il s'agit de musique classique. Ces choix sont presque parodique tant ils sont ceux qu'on utiliserait pour parodier les films chiant/intello (comme dans cette pub des Nuls par exemple).

Conséquence, très logiquement, on s'emmerde. Le premier épisode d'une heure semble en faire dix

fois plus, il n'y a pas d'attachement aux personnages car la caméra crée une distance et que voir quelqu'un faire la lessive pendant plusieurs minutes ça ne suffit pas à s'identifier à lui. Mais le pire reste surement le sentiment de trahison, là où le spectateur va regarder cette saison dans l'espoir d'y retrouver une atmosphère bien précise et le réconfort qu'elle lui avait offert, il n'y trouvera que malaise et ennui. 

Honnêtement, j'avoue être vraiment déçu, voir furieux des choix artistique de cette saison. Changer aussi radicalement de ton est une vraie trahison, mais surtout, la série abordait un thème qui n'est que trop rarement abordé (la vie courante d'un couple homosexuel racisé et leur rapport à la parentalité) à la télévision et peu accessible au grand public. Pouvoir porter ce thème, le généraliser, était important et le format initial de la série permettait de le faire, permettait d'en faire un sujet intéressant dont le public pouvait s'enrichir comme cela avait été fait pour le racisme et le sexisme. Ici, non seulement la forme va empêcher le grand public de s'intéresser au fond mais surtout elle entérine le fait que c'est un sujet chiant et intello qui ne concerne que des marginaux. Quel immense gâchis.


Niveau casting, la série repose quasi exclusivement sur 2 actrices (là où les saisons précédentes étaient si riche) Lena Waithe évidement qu'on ne pourra que difficilement apprécier car elle parle peu, de loin et n'a pas grand chose d'intéressant à dire (mais je suis sûr que vous rêviez de la voir faire la lessive, a manger, manger un sandwitch, etc) et Naomie Ackie (incroyable dans The end of the f***ing world) plutôt impressionnante dans l'épisode 4 qui lui est entièrement dédié et qui est probablement le seul à retenir de l'ensemble. Concernant Aziz Ansari vous le verrez environ 5 min ce qui fait peut pour 3h30 de fiction.

En toute franchise, je ne peux pas recommander cette saison (ou alors juste l'épisode 4 qui peut probablement se regarder comme un film). d'un point de vue technique il n'y a pas grand chose à redire si ce n'est que ce sont des choix artistique désastreux mais d'un point de vue narratif, c'est une catastrophe, on raconte peu de chose et très mal, je suis tellement déçu que la série se termine avec ça, d'autant qu'il n'y aurait jamais eu d'autres saison si elle avait commencé comme ça. 

Un immense gachis.




Conclusion :

Quelle déception, si le fond est important car on n'a que trop rarement l'occasion de voir ces représentations, la forme est pénible au possible ce qui ne pourra que repousser une grande part des spectateurs et il serait difficile de les blâmer pour ça.

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