Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 31 mai 2021

The Nevers (partie 1)

 Si vous saviez depuis combien d'année j'attend la sortie de cette série. la rumeur d'un projet de Joss Whedon sur HBO doit dater d'au moins une dizaine d'année. Le temps a passé depuis et le monde a changé mais je restais curieux de découvrir The Nevers. 



Sortie : Avril 2021
Durée : 6 x 58min
Genre : action, drame, fantastique
Créé par :  Joss Whedon
Casting :  Laura Donnelly, Ann Skelly, Olivia Williams

Pays : USA

Chaine : HBO (diffusion France OCS)

Synopsis :

Ere victorienne, un événement inexpliqué dote une partie de la population de Londres de capacités hors-normes. Principalement touchées, les femmes s'en voient d'autant plus persécutés. La société londonienne est plus troublée que jamais et les pro touchés comme les anti fourbissent leurs armes pour une guerre qui semble inévitable.


Note : The Nevers cède à cette insupportable mode des saisons divisées en plusieurs partie. On se retrouve donc avec une première partie de saison de 6 épisodes et il faudra attendre 2022 pour avoir la fin de cette saison. Ne nous leurrons pas, il s'agit ici d'un tour de passe passe marketing plutôt minable, une façon artificielle de garder l'audience captive un peu plus longtemps. Le completiste regardera cette partie 2 par soucis d'avoir vu la saison en entier, là où il aurait pu abandonner face à une saison 2. 

ATTENTION : exceptionnellement j'ai regardé la série en VF, je ne sais pas si l'expression est meilleure en VO, c'est probable.

Critique : 

Pour un geek des années 90 comme moi, Joss Whedon (Marvel Agent of SHIELD, Avengers, etc) c'est un peu le dieu de la télévision. Avec Buffy contre les vampires, le réalisateur a mis en avant des thématiques alors trop rares comme le féminisme ou l'homosexualité et ce au travers d'une série fun, inventive et originale. Bref, c'était le meilleur. Depuis, il ne s'est pas beaucoup renouvelé et surtout l'on a découvert que c'était un petit tyran qui avait fait beaucoup de mal à ses actrices (autant pour le féminisme...). Beaucoup de déception donc, et pourtant, j'attendais encore avec une certaine fébrilité sa collaboration avec HBO LA chaine des séries. 

Il faut reconnaitre qu'un X-men féministe sauce steampunk supervisé par Whedon et avec la

gageure HBO c'était plutôt tentant. Et effectivement, tout cela a de la gueule. Le réalisateur sait comment raconter des histoires, on est vite saisi par le rythme, le mystère et la bonne humeur qui se dégage de l'ensemble.

La qualité des costumes, des décors et des effets spéciaux fait également beaucoup pour conserver l'attention du spectateur. Et il y a même du fond puisqu'on traite de la condition de la femme, de la lutte des classes, du racisme, etc

Mais tout n'est pas parfait, je regrette notamment ce casting qui manque de substance. Globalement tout le monde joue bien mais il y a une carence réelle en charisme. Il n'y a pas vraiment de personnage qui se distingue par sa présence et il y a à mon goût trop d'occasions manquées. Amalia True par exemple, semble avoir été écrit pour Eva Green (on dirait son rôle dans Penny Dreadful ou Miss Peregrine), malheureusement Laura Donnelly (Britannia, Outlander, etc) n'a pas sa carrure. On aurait pu se réjouir de retrouver des acteurs comme Denis O'Hare (American Gods, the good fight, etc) ou Nick Frost (Truth seekers, le dernier pub, etc) mais leurs participations sont si anecdotique que cela ne change pas grand chose à l'ensemble, tout comme Olivia Williams (Counterpart, The halcyon, etc)  qui s'était déjà illustré auprès de Whedon dans Dollhouse, et dont les allures de professeur Xavier ne font guère la différence.


L'ensemble n'est pourtant pas désagréable à regarder, l'histoire est prenante, la construction des personnages réussie (j'ai beaucoup apprécié la relation entre Amalia et Penance, très girl power) et pourtant, avec des dialogues aux airs vieillots (peut-être dû à la vf) et une intrigue vu et revu (les x-men, vous connaissez ?) on peine à se laisser pleinement emporter par cette série... en tout cas jusqu'au sixième épisode (même si le cinquième est aussi prometteur malgré une fin clichée). Les fans de Whedon ne seront pas forcément surpris, c'est un tour de passe passe qu'il a déjà employé mais pour autant ça n'en reste pas moins efficace et cela rebat complétement les cartes de la série, donnant vraiment envie d'en découvrir plus.

Vous l'aurez compris, il est difficile de se faire une opinion tranchée sur une série de ce genre avec seulement six épisodes. Whedon a plus d'une fois prouvé qu'il était capable de construire des univers passionnant tout comme des personnages iconiques. Cette fois encore, il semble avoir posé les bases de quelques choses d'énormes, reste à voir si l'écriture permettra de palier au manque d'aspérité du casting tout en apportant plus d'originalité. Problème, Whedon a du se retirer du show pour faire face aux accusations de plus en plus nombreuses le visant, Philippa Goslet ( how to talk to girl, Littles ashees, etc) qui le remplace aura-t-elle les reins assez solide pour donner à la suite la force qui lui manque encore ? 

Conclusion :

Une série qui ronronne un peu trop mais dont le dernier épisode donne beaucoup d'espoir.

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