Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 15 juin 2020

The good fight saison 4

La saison 4 de The Good fight vient de s'achever, l'occasion pour moi de revenir sur ce spin-off de The Good Wife, deux séries que vous pouvez retrouver au catalogue d'Amazon prime.




Depuis 2017
Durée : 42min
Genre : Drame, Judiciaire, humour
Création : Phil Alden Robinson, Michelle King, Robert King (III)
Casting : Christine Baranski, Cush Jumbo, Sarah Steele
Nationalité : U.S.A.
Chaîne d'origine CBS All Access

Synopsis :

Bousculé par le tumulte politique des affaires Florick, Diane Lockart à rejoint un nouveau cabinet, majoritairement afro-américain où elle retrouve Lucca Quinn, une amie et collègue d'Alicia. Elle seront bientôt rejointes par Maïa Rindell, la nièce de Diane, une jeune avocate emportée dans la tourmente d'un scandale financier frappant son père.

Critique :

The Good Wife c'est une série juridique qui s'était bâtie en 2009 sur le nom de Julianna Margulies, elle même rendu célèbre grâce à la série Urgence. Si j'ai mis un certain temps à devenir accroc à la série, le personnage principal étant difficilement attachant, elle est tout de même devenu au fil de ses 7 saisons l'une de mes séries cultes grâce à un rythme entraînant, un talent à coller à l'actualité et une des plus belle brochette de personnages jamais vu. C'est d'ailleurs le principal talent de Michelle et Robert King que d'offrir des séries aux personnages plus inoubliable les uns que les autres. Une raison pour laquelle je ne peux que vous recommander The good Wife et son spin-off mais aussi Brain Dead (qui traite d'une invasion de fourmi extraterrestre venu prendre le control du parlement américain) ou Evil (qui traite de la difficulté de faire la différence entre folie et possession et comment la justice peut agir). Si chacune des séries cultive sa propre tonalité et sa thématique l'on retrouve à chaque fois une virtuosité certaines dans l'entrelacement des intrigues et une pléiade de personnages qui prennent vie en quelques secondes. C'est simple, certains figurants de ces séries sont plus attachants que certains personnages principaux de Battlestar galactica. (ouais, l'attaque est gratuite mais il faut mieux que je mette en avant cette série de critiques pour ne pas me farcir la série pour rien :D ).
Après la fin des aventures d'Alicia Florick, il restait donc beaucoup à raconter au vu de la pléiade de personnages développé pour la série et The Good Fight racontera donc la suite des aventures de Diane Lochkart l'un des personnages les plus emblématique de la série après Alicia. Bien entendu, les auteurs ne se contenterons pas de ce personnage et mettront à nouveau en place toute une galaxie de nouveaux personnages. Parmi ceux-ci l'on comptera Maïa Rindell dont l'histoire personnelle rythmera les deux premières saisons. Une histoire familiale un peu lourde qui donne une teinte très sombre à ces deux premières saisons les distinguant beaucoup de l'ambiance de The good wife. Ainsi on trouve une gravité dans le traitement de l'image et l'écriture de The Good Fight qui rompt totalement avec la série mère et qui pourra déplaire aux fans. J'ai moi même pris du temps à trouver mes marques avec ce nouveau format. Mais, a tort ou a raison, la série va lentement virer de bord pour proposer une atmosphère très similaire à The Good Wife.
Si sur la forme les deux séries n'ont plus beaucoup de différence, sur le fond, il y en a quelques unes de fondamentales et cela se traduit dans les titres. Ainsi, The Good Wife sans être ouvertement une série féministe, montrait la difficulté pour les femmes d'exister par elle même dans nos sociétés. The Good Fight traite de la difficulté de défendre les justes causes. Le racisme sera un sujet très récurent traité avec une finesse que j'ai rarement vu ailleurs (le problème est très loin d'être simplifié et la multiplication des points de vues même parmi les alliés montre toute sa complexité de traitement) et la saison 3 s'emparera de l'affaire mee too de la plus violente des façons pour les personnages.
Niveau réalisation, rien à redire, les images sont propres, il y a quelques fois des fantaisies bien venus mais c'est globalement surtout efficace et propre. La réalisation est là pour appuyer le rythme et le propos, ni plus ni moins.
Niveau casting, c'est un régal. Les personnages sont tous attachants à leur façon, que ce soit le stoicisme d'Adrian Boseman, la naïveté de Julius Cain, l'efficacité de Liz Reddick, l'humour de Marissa Gold, la coolitude de Jay Dispersia, le cynisme de David Lee, le calme de Lucca Quinn ou la gravité de Maia Rindell tous ont ce petit plus qui donne envie de suivre leurs aventures.
Petit plus de la saison 3, outre le fait que l'atmosphère soit moins étouffante et plus proche de celle de The Good Wife, on y découvrira un personnage particulièrement marquant incarné avec un talent indiscutable par Michael Sheen (Good Omens, le bon apôtre, Nocturnal Animal, etc).
Jusqu'alors, la série n'avait fait que s'améliorer et j'attendais donc la saison 4 avec beaucoup d'impatience en espérant que la qualité soit toujours autant au rendez-vous.
Et je ne fus pas déçu la saison commençant par un épisode totalement inoubliable où Diane se réveille dans une dimension parallèle ou Trump n'a pas été élu. Une fois de plus le traitement est très fin, loin d'être totalement partisan il montre que rien n'est aussi facile qu'on voudrait le croire. Un bel axe de réflexion pour le reste de la saison qui parlera essentiellement lutte des classes (avec le fabuleux plot du mémo 618) et racisme avec encore de très belles mis en perspective. Une fois de plus la série est totalement d'actualité et donnera à réfléchir sur de nombreux points de société. C'est drôle, enlevé, intelligent, politique, bref c'est passionnant et très riche et cette saison ne fait que prouver une fois de plus la qualité de cette série et du couple King. A noter aussi que cette saison voit le retour d'un des plus importants caméo de The Good Wife : Louis Caning, un avocat handicapé particulièrement cynique incarné à merveille par Mickael J Fox (Retour vers le futur, Spin City, etc)
Des défauts ? J'en vois peu, je m'étonne juste de la disparition d'un personnage durant cette saison 4 mais j'ai bon espoir de le revoir venir encore plus important dans une prochaine saison. En fait, je regrette surtout l'absence d'Eli Gold (immense Alan Cumming), probablement mon personnage préféré de The Good Wife dont la fille fait partie du spin-off depuis le début. Le nom d'Eli est mentionné à deux reprises dans cette dernière saison, je prie pour le voir débarquer l'année prochaine et rendre cette série totalement parfaite.
Vous l'aurez compris, je suis très emballé par cette série. Bien sûr il vaut mieux s'intéresser un minimum aux séries judiciaires mais même si ce n'est pas votre cas, la richesse des histoires, le rythme endiablé, l'humour, la pertinence des sujets et la qualité des personnages permettra au plus grand monde d'accrocher à la série pour tout un tas de raisons différentes. Bref je recommande chaudement cette série qui fait partie des rares à se donner les moyens de faire progresser notre société et j'attend avec impatience la suite.

















Conclusion :

Si la première saison de The good Fight est un peu trop sombre et manque de maîtrise, le couple King retrouve vite ses marques et nous propose à nouveau une série dont ils ont le secret, la quatrième saison n'est pas loin d'être la meilleure, plus courte, elle n'en est pas moins folle et passionnante.


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