Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 22 avril 2020

Le bon apôtre

Encore à la recherche d'un petit film d'horreur, je suis tombé sur ce long métrage à la bande annonce très prometteuse, qui n'a finalement rien d'un film d'horreur mais dont je vais quand même vous parler. 




Diffusion : 12 octobre 2018 sur Netflix
Durée : 2h 09min
Genre : Thriller, fantastique
Réalisateur : Gareth Evans
Casting : Dan Stevens, Michael Sheen, Lucy Boynton
Nationalité : Américain

Synopsis: 

Début du vingtième siècle, un homme désespéré se rend seul sur une île isolé où une secte retient sa sœur.

Critique :

Le bon apôtre est un remake de The Wicker Man (Le dieu d'osier) un film anglais réalisé en 1973 et devenu suffisamment culte pour avoir subit un premier remake en 2008 avec Nicolas Cage. A priori il faut voir le film de 1973 et fuir le 2008 comme la peste. Sur le principe, le film évoquera beaucoup Midsommar avec sa communauté isolée et son culte païen mais dans une version beaucoup plus classique (la force de Midsommar étant de réaliser un film d'horreur en plein jour). Enfin, le film est réalisé par Gareth Evans un réalisateur qui s'est illustré avec le très spectaculaire film d'action The Raid, un film sorti trop tôt pour que j'en parle sur ce blog mais qui m'avait réellement retourné à l'époque par la fougue de sa réalisation.
L'ambiance en est ici très loin puisqu'on se retrouve avec un thriller d'inspiration horrifique très classique : tout repose sur l'ambiance, il y a très peu d'action et on tremble pour cet homme seul essayant de sauver sa sœur en territoire plus qu'hostile.
La première qualité du film : c'est son histoire, simple mais efficace. On est curieux d'en apprendre plus sur cette singulière communauté mais aussi sur ce héros dont on ne sait absolument rien si ce n'est que la vie ne l'a pas épargné. Tout semble propice au mystère et on se retrouve aussi perdu que le héros à essayer de comprendre à qui on peut se fier.
La deuxième qualité du film ce sont ses images, on retrouve bien l'audace et l'efficacité de Gareth Evans, les images sont superbes et certains plan de caméra très réussi. Si l'histoire recèle de quelques passages vraiment horrifiques le réalisateur ne cède pas à la facilité du gore et pourtant, sans trop en montrer, il nous réserve quelques scènes très douloureuse (celle de torture en plein air qu'on peut voir dans la bande annonce est particulièrement dure grâce à une construction redoutable). Peur, confusion, le réalisateur réussit bien à nous faire ressentir le cocktail d'émotions dévastatrices que ressent le héros.
Enfin la dernière qualité de ce film, c'est son casting. Vous ne connaissez peut-être Dan Stevens que grâce à son rôle dans Downton Abbey mais c'est dans l'excellente et trop méconnue série Légion qu'il a pu faire montre de tout ses talents et il n'en manque pas. Il incarne ici un héros brisé, méfiant et solitaire, pourtant porté par la plus noble des motivations : sauver la seule femme qu'il ait jamais aimé (filialement, j'entend, c'est pas le nord de la France) Face à lui, un Michael Sheen (Good Omens, The good fight, etc) tout aussi talentueux dans le rôle du chef religieux du village et enfin Mark Lewis Jones (Star Wars : les derniers Jedi, Enfant 44, etc) que je ne connaissais pas mais qui s'illustre particulièrement dans un rôle de bourrin bien flippant. Par contre, soyons clair, ce n'est pas le film féministe de l'année, s'il y a bien des rôles de femmes intéressants - surtout celui de Lucy Boyton (Bohemian Rhapsody, Le crime de l'orient express, etc) - elles incarnent surtout les classiques demoiselles en détresse.
Avec tout ça, vous devez être aussi motivé que moi pour regarder ce film et pourtant, ce serait vous tromper que de laisser entendre que tout est parfait.
En effet, même si je n'arrive pas à expliquer concrètement quoi, quelque chose ne fonctionne pas vraiment dans ce film. On ne se laisse pas totalement emporter comme on le devrait et un sentiment d'inassouvi domine. Peut-être est-ce dû à une faiblesse dans l'écriture, me revient par exemple cette scène un peu lourde ou le méchant nous déclame toute l'histoire pour être sûr que tout le monde a bien suivi, ou cette romance un peu gratuite et tellement hollywoodienne (on nous épargne tout de même la sempiternelle scène de sexe). Non, je ne saurais précisément dire quel est le défaut de ce film mais il y a cette petite chose qui fait que malgré toutes les qualités que j'ai pu lister, on peut difficilement voir ce film comme exceptionnel.
N'en reste pas moins un thriller honnête à l'ambiance très inspirante et qui vous réserve quelques scènes vraiment fortes.
Si vous êtes en manque de film du genre, c'est peut-être une piste à suivre.



Conclusion:

Avec un superbe casting, une ambiance envoûtante et une réalisation soignée, ce thriller avait tout pour recueillir l'adhésion du public et pourtant quelque chose ne prend pas, on passe un bon moment mais l'on n'est jamais vraiment emporté.

Anecdote :

Je tenais à ajouter une anecdote que je trouve assez fabuleuse, le clip Burn The Witch de Radiohead est en fait adapté de l'histoire de  The Wicker Man.

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