Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 24 avril 2020

The tatami galaxy

Il y a quelques temps déjà que j'ai vu cette série et je n'avais pas encore eu le temps de sortir la critique, mais ça, c'était avant le confinement, laissez moi donc vous faire voyager à dos de tatami.





Épisodes : 11 x 23 min
Diffusion terminée : du 23/04/2010 au 02/07/2010
Réalisateur : Yuasa Masaaki
casting Vocal : Shintaro Asanuma, Maaya Sakamoto, Hiroyuki Yoshino
Genres : Comédie - Drame - Psychologique

Synopsis:

Pour sa première année de fac, Watashi doit choisir quel club rejoindre. Son choix n'étant pas le bon, le destin lui permettra de revivre son passé pour prendre une autre décision.

Critique :

Note: J'ai beau être un ayatollah de la VO je vous recommande chaudement de regarder cette série en VF. J'ai dû tenir 2 épisodes en VO et c'était épuisant. Le personnage principal parle non stop avec un débit frénétique, on passe plus de temps à lire qu'a suivre la série ce qui est usant. Bref, si vous voulez vraiment profiter de l'oeuvre, a moins de parler couramment japonais, foncez sur la VF.


Ceci étant dit, The tatami Galaxy est l'adaptation d'un light novel (ce qui explique peut-être la profusion de texte) de l'auteur à succès Tomihiko Morimi. Si j'ai eu envie de regarder ce dessin animé c'est que j'en ai entendu parler après une conférence sur Yuasa Masaaki dont je vous ai déjà parlé pour Devilman. On est ici dans quelque chose de radicalement différent, plus proche de ce que peut faire le réalisateur habituellement et qui tient presque de l'expérience tellement le réalisateur n'hésite pas à malmener le spectateur. Nulle violence, ou image choquante pour autant, juste une histoire déjanté déroulé à un rythme effréné. Rien n'est expliqué clairement, il faudra comprendre à la dure en emmagasinant les informations et les images prennent parfois une tournure totalement psychédélique à mesure que l'univers de notre héros devient de plus en plus fou.
Très clairement, cette série n'est pas tout public, elle demande un spectateur impliqué qui a envie de vivre une aventure visuelle, le spectateur venu se vider la tête risque une sévère gueule de bois. L'histoire se prête ainsi à merveille aux obsessions de Yuasa Masaaki, les déformations ne manquent pas pour donner corps a de véritables trips ou le personnage principal est tantôt un simple disciple d'un maître trop zen et tantôt un champion de vélo luttant contre une mystérieuse organisation secrète.
L'histoire n'en reste pas moins passionnante, chaque épisode se centre sur un club différent et chacun apporte une pièce de plus au puzzle construisant la vie du personnage principal. Il faudra souvent attendre plusieurs épisodes avant de comprendre un détail anodin de l'histoire et c'est essentiellement le dernier épisode qui permet d’emboîter toutes les pièces (car oui, il y a malgré tout une logique à cette folie) Ce mode d'écriture permet également de développer les personnages progressivement en apportant chaque fois de nouveaux détails par un nouveau biais. Des personnages aussi fou que l'histoire qu'il traverse, entre le meilleur ami sadique, le redoublant devenu maître zen ou l'assistante dentaire nymphomane, ce ne sont pas les situations cocasses qui manquent. On s'amusera également des récurrences même si certaines pourront agacer (surtout le pitch de début) si vous regardez les épisodes d'une traite.
Graphiquement, comme vous pourrez le voir, c'est ultra dépouillé, un graphisme qui va à l'essentiel mais surtout permet une animation ultra fluide. Le réalisateur se lâche également sur la colorimétrie dans les passages les moins réalistes. A n'en pas douter la réalisation sert au mieux le propos, quelque chose de plus traditionnelle n'aurait jamais permis de ressentir la folie de cette histoire.
Sans nulle doute, cette série auto conclusive s'adressera surtout aux plus curieux d'entre-vous, à ceux qui ont envie de sortir des sentiers battus et de se faire retourner le cerveau. En soi l'histoire n'est pas particulièrement exceptionnelle même s'il y a beaucoup d'originalité dans les péripéties. La force de l'histoire réside principalement dans sa structure de boucle qui n'en est pas une, c'est aussi hypnotique et fascinant que les parti pris esthétique. Aussi étonnant que cela puise être le titre de la série fera même sens de façon très logique. Alors si vous êtes avides de nouvelles expériences visuelles, laisse vous emporter sur ces tatamis.



Conclusion :

Une série particulièrement barré, il faudra s'accrocher pour suivre et beaucoup tomberont en chemin, mais l'originalité de l'ensemble vaut la peine d'insister pour s'ouvrir de nouveaux horizons.

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