Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 10 avril 2020

Inherent Vice

Je l'avais raté à sa sortie, le dvd traîne chez moi depuis plus de deux ans mais enfin j'ai pu profiter du catalogue Netflix pour regarder Inherent Vice, un film du grand Paul Thomas Anderson qui semble suffisamment déjanté pour me plaire.




Sortie en salle : 4 mars 2015
Durée : 2h 29min
Genre : Polar, Drame
Réalisation : Paul Thomas Anderson
Casting : Joaquin Phoenix, Josh Brolin, Owen Wilson
Nationalité Américain

Synopsis :

Détective drogué(et inversement), Doc Sportello reçoit une visite de son ex qui lui révèle, avant de disparaître, que l'homme puissant dont elle est amoureuse est menacé de mort. Cette révélation va plonger le détective dans une affaire plus complexe qu'elle n'en a l'air, hanté par le souvenir de cette femme qu'il ne peut oublier.

Critique

Devant l'un des premiers court métrages auxquels j'ai participé, un réalisateur a dit "pour faire comprendre l'ennui, nul besoin de faire ressentir l'ennui", c'était une critique d'une grande violence qui pourtant me parait limpide devant Inherent vice.
Paul Thomas Anderson est un grand réalisateur, on lui doit des films d'exception comme Magnolia ou There will be blood (au catalogue Netflix en ce moment, foncez) et pourtant il y a une terrible fatuité dans ce film.
On devrait se retrouver devant un mix improbable entre Le faucon maltais et Las Vegas Parano et suivre un Bogart sous acide mais il faut admettre qu'on est assez loin d'égaler la maîtrise de l'un et la folie de l'autre.
Certes, le réalisateur réussit à retranscrire visuellement la fin des années 60 avec beaucoup de précision, le film donne presque l'impression d'avoir été tourné à l'époque mais la mollesse avec laquelle tout est traité fait qu'on s'ennuie ferme devant les longues 2h29 que dure l'ensemble.
Adapté d'un roman, l'histoire est inutilement complexe et on peine à s'y intéresser tant le personnage principal semble lui-même la subir.
Ainsi sans qu'on ne s'amuse jamais vraiment, il côtoie une galerie de personnages décalés quasi tous camé jusqu'aux yeux et jamais vraiment intéressant.
Joaquin Phoenix (Joker, The Sisters Brothers, etc), Josh Brolin (Sicario, Ave César, etc), Owen Wilson (The grand budapest Hotel, Minuit à paris, etc) et Katherine Waterston (90's, Steve Jobs, etc), il y avait pourtant de quoi faire avec de pareils acteurs. Mais le casting a beau être de qualité, on ne prend que peu de plaisir à croiser les acteurs tant leurs personnages ne semblent pas avoir de cohérences. La relation entre Doc et Shasta n'a ni originalité, ni saveur, on doit même supporter une scène d'autoflagellation sexuelle franchement gênante.
Enfin, et c'est un reproche que j'ai déjà fait à Brooklyn affairs il y a peu, ce n'est pas faire montre de beaucoup de talent que de s'emparer d'un sujet aussi fort que la drogue au point d'en faire l'élément central de son histoire et de ne rien en faire au niveau de la réalisation. Ici, à part pour proposer des personnages mous et incohérents, la drogue ne sert à rien, elle devient presque un soin palliatif pour maintenir en vie un film qui ne tiendrait plus autrement.
Inherent Vice aurait probablement pu être un excellent film réalisé par David Lynch, ou même Wes Anderson pour plus d'humour, mais Paul Thomas Anderson ne réussit qu'a se perdre dans les vapeurs opiacés de son héro et à livrer un polar fadasse d'un classicisme éculé.
Une fois de plus je vais vous proposer une alternative, si vous voulez un polar à la fois traditionnel et décalé, optez plutôt pour le magnifique Under the silver lake. (mais comme il n'est pas dispo sur Netflix optez pour The Nice Guys bien plus drôle)
Bref, quelques belles images, une bonne ambiance et un beau casting mais une oeuvre vide et ennuyeuse.




Conclusion :

C'est beau, c'est original mais dieu que c'est chiant. Un film mineur de la carrière du réalisateur.

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