Cela faisait un moment que je bavais dessus en tant que fan d'Audiard, ce week-end j'ai enfin eu le temps d'aller le voir. Je poursuis donc mon cycle film Français et il est temps de vérifier si le réalisateur s'est fourvoyé aux états-unis où s'il n'a rien perdu de son talent.
Date de sortie 19 septembre 2018
Durée : 1h 57min
Réalisateur : Jacques Audiard
Casting : Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal
Genre : Western
Nationalité : Français
Synopsis :
Chasseurs de primes pour le commodore, Charlie et Elie sont deux êtes violent qui ne s'embarrassent pas des détails. Elie pourtant rêve en secret d'une petite vie tranquille loin de la folie et des meurtres. Un traque plus longue que de coutume lui donnera l'occasion d'y songer sérieusement et de réfléchir sur ses rapports avec son frère.Critique :
The sisters brothers est le nouveau film de Jacques Audiard (De rouilles et d'Os, Un prophète, etc) mais surtout le premier où il s'exporte et se frotte à une histoire étrangère. Car oui, bien loin de la France c'est un pur western dans la tradition du genre que nous propose le réalisateur. Un film comme toujours d'une grande beauté et plein de poésie loin du bruit et de la fureur qu'on attend de ce genre d'oeuvre.Comme toujours, The sisters Brothers est une oeuvre très personnelle du réalisateur où il se concentre sur la relation compliquée de ses deux frères entraînés dans une vie qu'ils n'ont pas vraiment choisi. S'il l'on retrouve des cavalcades, des grands espaces et des échanges de coup de feu, ce sont bien les relations entre personnages qui font la force du film. Que ce soit dans les dialogues ou les actes ont prend plaisir à découvrir les chasseurs autant que leurs proies des personnages souvent plus humain qu'ils n'en ont l'air.
Le tout est remarquablement interprété par un casting brillant avec Joaquim Phoenix (A Beautiful Day, Her, etc) en jeune chien fou, John C. Reilly (Tale of tales, Terry etc) en grand frère paumé, Jake Gyllenhall (Demolition, Prisoners, etc) en détective philosophe et Riz Ahmed (Rogue One, etc) bien moins connu que ses partenaires mais qui brille dans son rôle de chimiste visionnaire. Les personnages sont aussi bien écrit qu'interprétés et on s'attache facilement à eux d'autant que leurs trajectoires ne sont pas forcément évidente.
Car c'est l'autre force d'Audiard, réussir à utiliser les codes sans se laisser dévorer par eux. Le réalisateur déstabilise ainsi le spectateur à plusieurs reprises l'obligeant à accepter l'histoire avec autant d'impuissance que ses personnages.
Un fait que l'on constate dans les images même, le réalisateur ayant choisi de ne pas tourner aux états-unis. On se retrouve ainsi avec l'impression d'être en terrain connu et pourtant sans avoir le sentiment de déjà vu. On notera par exemple cette volonté d'intégrer progressivement du modernisme dans l'histoire avec l'arrivée par petite touche de la civilisation.
Autre point fort du film, sa musique, composé par le grand Alexandre Desplat (L'île aux chiens, La forme de l'eau, etc) elle convient à merveille à cette quête initiatique : sombre, prenante, intrigante.
A n'en pas douter, Jasques Audiard nous sort à nouveau un film remarquablement maîtrisé. C'est bien écrit, beau, original, bien joué. On pourrait pinailler sur la longueur mais c'est un tel plaisir de se laisser porter par cette chevauchée qu'on ne voit pas le temps passer.
Je recommande chaudement aussi bien pour les amateurs de grands espaces que d'histoires intimistes.
Conclusion :
Un très beau western existentialiste. Audiard prend plaisir à jouer avec les codes et nous livre un western pur souche qui ne ressemble pourtant à aucun autre. Un régal.
Une affiche alternative que j'ai trouvé très classe
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