Aujourd'hui on fait un combo film français et en costume, on est pour une fois sur du "gros" budget (à priori 17 million) alors voyons ce qu'on est capable de faire sur un sujet aussi riche et complexe que la révolution française.
Date de sortie 26 septembre 2018
Durée : 2h 01min
Réalisation : Pierre Schoeller
Casting : Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Olivier Gourmet
Genres : Drame, Historique
Nationalité : Français
Synopsis:
1789 sonne le début d'un mouvement qui va profondément changer la vie du peuple de France et de son Roi.Critique :
Un peuple et son roi est un très beau film.C'est indéniable, il y a un beau travail sur la reconstitution et sur l'image ce qui donne quelque chose de très beau à regarder. C'est aussi quelque chose de très creux, une leçon d'histoire un peu stérile et guère motivée où l'on apprend qu'a force de ténacité le gentil peuple opprimé à réussi à renverser le méchant roi sans cœur. En 2018, on aurait aimé plus de nuances, plus de fougue, plutôt qu'une bleuette didactique. Alors oui, c'est intéressant de voir revivre les discours de l'assemblée et de voir s'incarner les grands hommes. Mais il ne suffit pas de coller au plus près à des sources historiques pour faire du cinéma et donner vie à une histoire. D'autant que, probablement par peur de s’aliéner le publique allergique à la politique (ou pour apporter pas subtilement du tout l'idée que, malgré tout, la vie continue), le réalisateur entrecoupe les débats de l'assemblée par une histoire d'amour sirupeuse entre deux personnages creux.
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout aimé l'histoire de ce film. Il y a de nombreuses choses à raconter sur la révolution française, mais cette histoire là, je n'en avais pas besoin aussi joliment cela soit fait.
L'un des trucs qui m'aura probablement le plus dérangé, est-ce par choix ou contraint par le budget, c'est l'absence d'action et de violence. On se retrouve presque avec une révolution pacifique tellement on ne voit aucun affrontement (oui, il y en a vers la fin.. mais bon...). Pire, le seul mort dont on entend parler (oui, parce qu'on ne le voit pas, on en entend juste parler, ce n'est pas comme si on était au cinéma) lors de la prise de la bastille est accidentel. Voilà donc une belle révolution bien proprette où l'on ne se salit pas les mains.
Alors certes, ce n'est pas désagréable à regarder d'autant que le casting est très réussi. J'ai une fois de plus pris beaucoup de plaisir à retrouver Adèle Haenel (Les combattants, la naissance des pieuvres, etc) toujours aussi émouvante, Louis Garrel (Le redoutable, Saint Laurent, etc) fait un fabuleux Robespierre mais surtout Denis Lavant (La nuit a dévoré le monde, Holy Motors, etc) est incroyable dans le rôle de Marat. On voudrait presque que le film tourne autour de lui tellement il mange l'écran. Laurent Lafitte (Au revoir la haut, elle, etc), décidément abonné aux rôles patibulaires, est également très charismatique dans le rôle de Louis XVI, l'orientation du personnage ne lui laisse toutefois que peu d'occasion de brier par son jeu. Le sourire de Gaspard Ulliel (Saint Laurent, la princesse de Montpensier, etc) faisait aussi plaisir à voir mais j'ai trouvé son personnage tellement cliché et vide que j'ai eu du mal à apprécier.
Bref, vous l'aurez compris, le film ne m'a pas convaincu. Pour moi Pierre Schoeller s'est cassé les dents sur son sujet et n'a réalisé qu'un film pour cours d'histoire à gros budgets alors qu'il y aurait tant à faire sur le sujet notamment en s'attardant sur les divers intérêts derrière ce "mouvement populaire spontané".
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