Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 12 octobre 2018

Climax

Et non, je n'ai pas arrêté le blog après mon admirable interprétation dans Mademoiselle de Joncquière, j'ai juste moins de temps pour aller au cinéma, je dois donc rabattre la voilure pour prendre un rythme de croisière qui ne sera plus que de quelques films par mois. Et pour bien commencer autant attaquer par un climax.





Date de sortie 19 septembre 2018
Durée : 1h 35min
Réalisateur :  Gaspar Noé
Casting : Sofia Boutella, Romain Guillermic, Souheila Yacoub
Genres : Drame,
Nationalité : Français





Synopsis:

Après la répétition de leur spectacle dans une école perdue au milieu de nulle part, une troupe de danseurs se lance dans une fête aux conséquences désastreuses.

Critique :

Climax est le premier film que je vois de Gaspar Noé un réalisateur connu pour bousculer les codes et le public avec des films comme Irreversible.
Il ne déroge pas ici à ses habitudes car il casse les codes du cinéma dès le début du film en commençant par la fin, il lancera même le générique de fin en plein milieu de l'histoire divisant celle-ci de façon singulière. Au niveau du fond, la provocation est également très présente puisqu'on se retrouve avec un groupe de marginaux aux propos très cru et banalisant le viol et la violence.
Si les images ne le sont pas, le réalisateur ayant choisit de ne rien montrer d'objectivement dérangeant à l'écran (alors qu'il avait de quoi pondre un véritable film d'horreur) Climax n'en reste pas moins excessivement dérangeant par sa forme.
La musique tout d'abord, omniprésente et aggressive, donne un aspect primale et presque tribal à l'ensemble. Le beat répétitif de la techno prend aux tripes et nous oppresse constamment soutenu par les choix de réalisation . Lumière rouge ou verte, plan séquence, vu de dessus écrasante, le réalisateur multiplie les artifices pour renforcer notre malaise et matérialiser cette fête qui dégénère.
La danse est également un acteur à part entière de cette réalisation car si elle se veut festive au début du film elle devient de plus en plus dérangeante au fil de la soiré. Transe, lutte, elle est totalement au service de l'histoire ce qui prêterait presque à considérer Climax comme une comédie musicale (sauf qu'il n'y a rien de comique donc plutôt un Drame musicale)
Niveau casting, on retiendra surtout Sofia Boutella (Hotel Artemis, Atomic Blonde, etc) personnage assez central de l'histoire même s'il s'agit plutôt d'un film chorale. C'est un plaisir de la voir dans autre chose qu'un film d'action américain, et ses talents sont grandement mis à profit dans les chorégraphie. D'autres actrices/acteurs ont de vrais gueules mais ne m'ont pas forcément convaincu par leur jeu.
On en vient à ce qui m'a vraiment dérangé dans Climax : la vacuité.
L'histoire n'a pas d’intérêt il s'agit juste d'une fête qui dégénère, on ne s'intéresse ni au pourquoi, ni au comment, c'est juste un macguffin pour justifier la situation et je n'ai pas l'impression qu'il y ait un fond derrière cette forme.
Pire, si l'on cherche un fond, le film deviendrait presque malsain tant il semble dénoncer le "vivre ensemble".
Climax est un objet filmique, une expérience sensoriel. C'est certes impressionnant mais au-delà de la gène ressenti, j'ai trouvé cela un peu vain.
Pour conclure, je dirais donc que si pour vous le travail de réalisation et la qualité d'image priment sur le reste, Climax vaut le détour car Gaspard Noé possède indéniablement un savoir faire. Par contre, si vous voulez être emporté par des personnages ou une histoire, passez votre chemin car Climax n'a rien d'autres à vous offrir que quelques stéréotypes.




Conclusion :

S'il est indéniablement bien réalisé et propose des scènes de danse impressionnantes, je ne peux pas dire que je sois convaincu par cet objet filmique oppressant et un peu vide.

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