Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mardi 17 juillet 2012

Holy Motors, mettez un christ dans votre moteur

Avant de mettre en ligne ma critique de The dictator (qui commence à être sacrement en retard) je vais vous parler d'un film bien moins populaire et essayer de me racheter une crédibilité journalistique (parce que j'enchaîne un peu les films grand publics là)


Holy Motors



Date de sortie: 4 juillet 2012
Durée: 1h 55min
Réalisation: Leos Carax
Casting: Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes
Genre: Drame, Fantastique
Nationalité: Français, allemand

Synopsis:
A bord de sa longue limousine blanche, Mr Oscar va parcourir Paris pour honorer ses rendez-vous, des rencontres où il donnera le meilleur de lui même pour jouer à être un autre.


Critique:
Si la bande annonce peut vaguement laisser croire que Holy Motors est un film classique, je vous garantie qu'il n'en est rien. En fait, il faudrait plutôt voir ce film comme une succession de court-métrages, lié par un fil conducteur, véritable cordon ombilical qui maintient en vie un personnage principal omniprésent. Pivot de cet oeuvre, Denis Lavant ("Les amants du Pont-neuf", "un long dimanche de fiançaille, etc), acteur au physique inoubliable livre une prestation remarquable, se glissant de peau en peau avec la grâce d'un danseur. Tantôt inquiétant, drôle, touchant, terrifiant, toute la palette des sentiments y passe tant l'acteur ne craint pas de se mettre à nu (au propre comme au figuré.)
Leos Carax (essentiellement connu pour "Les amants du Pont-neuf" soyons franc) cinéaste intransigeant ne lâche rien, il filme son périple parisien sans rien oublier, des bas-fonds au sommet, de la mendiante au banquier. Son film s'il est avare en acteur, s'avère riche en situation et le passage à la vidéo (lui qui a toujours décrié le format s'est trouvé forcé de l'employer pour des raisons de budget) n'altère en rien sa vision du monde.
S'attarder sur l'histoire n'aurait pas grand intérêt, car elle n'apporte aucune réponse, elle n'est qu'un prétexte à illustrer la vie et ses travers, sa laideur et sa beauté. C'est d'ailleurs une des forces du film que de nous montrer la beauté au travers de la laideur. Ce n'est pas exagéré que de dire que Denis Lavant à un physique particulier, et pourtant, à travers toutes ces histoires il arrive régulièrement de le trouver beau.
A mes yeux, Holy Motors est avant tout une oeuvre d'art, un film qui donne plus à ressentir qu'a réfléchir. J'en veux pour preuve la sublime histoire du motion capture, probablement l'une des plus belles relation sexuelle filmée qui m'est été donné de voir. Bien entendu, il n'est pas exclu que je sois passé à coté du film, que je n'ai pas compris son propos, la métaphore cinématographique (la scène avec Michel Piccoli) par exemple m'est un peu passé au dessus, mais je doute que ça ne change beaucoup l'avis que j'en ai. Holy Motors est une vision artistique du cinéma, dépouillé de son aspect spectacle, il donne plus à réfléchir qu'a ressentir.


Conclusion:
Un film rare qui touchera les adeptes du beau mais décontenancera le grand public (surtout s'il est venu attiré par une quelconque promesse de fantastique). On notera tout de même la prestation admirable de Denis Lavant, acteur trop rare.


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