Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 2 décembre 2019

The irishman

Un nouveau Scorsese, ça ne se refuse pas surtout lorsqu'il s'accompagne de ses vieux potes De Niro et Pacino. Voyons voir si le réalisateur fait aussi bien pour le petit écran que pour le grand.





Date de sortie : 27 novembre 2019 sur Netflix
Durée : 3h 29min)
Réalisateur : Martin Scorsese
Casting : Robert De Niro, Al Pacino, Joe Pesci
Genres : Thriller, Biopic
Nationalité : Américain

Synopsis :

L'histoire "vraie" de Franck Sheeran syndicaliste et mafieux très impliqué dans les deux milieux durant les années 60 à 80. Proche de Jimmy Hoffa, il en sait beaucoup sur sa disparition ainsi que sur les liens entre politique et grand banditisme.

Critique :

Ce n'est pas la première fois que Netflix se paye un grand réalisateur, je vous ai déjà parlé de La balade de Buster Scruggs ou de Okja mais il faut reconnaître qu'on attendait pas une figure aussi mythique que Scorsese sur la plateforme et encore moins entouré d'acteurs aussi prestigieux que  Robert De Niro et Al Pacino.
Alors qu'est-ce que The Irishman, c'est une page de l'histoire américaine que nous connaissons assez peu ici, celle du syndicalisme et de la disparition mystérieuse de Jimmy Hoffa l'un de ses plus puissants représentants. C'est aussi un peu l'histoire de Kennedy et de ses relations avec les milieux criminels. Bref, comme souvent chez Scorcese c'est une oeuvre qui s'appuie sur l'histoire américaine.
Ce qui est singulier ici c'est à quelle point le film manque de glamour. Comme pour casser définitivement l'image du gangster héros rebelle qu'il a lui même aidé à bâtir avec des films comme les affranchis ou Casino, ici les mafieux ne font pas rêver du tout. Le fait même de faire raconter l'histoire par un Franck Sheeran vieillissant casse l'image du bandit mort dans la fleur de l'âge, du héros fauché par la mort comme Tony Montana et épargné par les ravages du temps. Qui pourrait avoir envie de s'identifier à ce vieil homme et à ses principes ?
Car l'âge a beaucoup d'importance dans ce film, ce n'est surement pas sans raison que Scorsese, 77 ans, nous montre ses personnages vieillir et mourir de vieillesse. The Irishman apparaît comme un testament, la fin d'une époque.
En cela le film est assez unique, Scorsese prend son temps pour laisser l'âge devenir concret, on ets pas dans un film de jeune qui va vite, on est dans un film de vieux qui prend son temps.
C'est d'ailleurs l'un des défauts du film, 3h30 c'est beaucoup d'autant que certaines scènes sont anormalement longue C'est peut-être ici que l’intérêt d'une sortie sur Netflix se fait, dans la possibilité de regarder le film en plusieurs fois. En toute honnêteté, même si j'ai regardé le film en une soirée je l'ai coupé trois fois et j'ai même dû faire un retour en arrière après m'être fait un thé parce que je m'étais endormi devant la première heure.
Car c'est le deuxième problème, le début du film est indigeste. Le réalisateur a tout un contexte à mettre en place et il le fait en présentant un nombre conséquent de personnages (qui ne serve souvent à rien d'autres que de montrer le foisonnement d'acteur dans cette histoire) rendant la première heure particulièrement difficile. Le plaisir vient ensuite lorsqu'on entre vraiment dans l'histoire et dans la relation entre Franck et Jimmy.
Niveau casting, sans surprise, c'est du lourd. De Niro en agent vieux et servile est parfait, on s'attache à ce bonhomme bourré de principes et les divers trucages pour le rajeunir fonctionnent plutôt bien. Face à lui Joe Pesci est également très touchant, leur duo de petits vieux est vraiment singulier dans ce genre de film et c'est entre autre ce qui en fait la force. Enfin Al Pacino est parfait dans le rôle d'Hoffa, aussi charismatique que tête à claques, c'est un régal.
Dans l'ensemble et sans surprise, The irishman est un bon film et le réalisateur prend beaucoup de risque en l'inscrivant dans un temps long pour illustrer les ravages du temps. C'est un film que seul un réalisateur comme lui pouvait réaliser et qui n'aurait peut-être pas été possible au cinéma. Clairement le film n'est pas facile d'accès, il n'est pas glamour, il est lent, complexe, tout le monde n'appréciera pas et j'ai moi-même dû me forcer pour pouvoir l’apprécier dans sa globalité.
Pas le meilleur Scorsese à mon sens, un film qui divisera beaucoup mais une oeuvre importante du réalisateur.


Conclusion :

The Irishman est l'Anti Scarface. Le film apparaît comme la conclusion de la longue filmographie de gangster de Scorsese avec des mafieux vieillissant et moribond, loin des standards glamours et rebelles qu'il a pu filmer par le passé.

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