Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 16 août 2021

Katla

Vous le savez, j'aime bien expérimenter et découvrir de nouvelles cultures. C'est pour cela que cette semaine,  je vous propose de nous intéresser à une série scandinave. 


Date de diffusion : juin 2021

Durée : 8 x 45 min
Genre : Drame, science fiction, 
Réalisation : Sigurjón Kjartansson, Baltasar Kormákur
Casting : Guðrún Ýr Eyfjörð, Íris Tanja Flygenring, Ingvar Sigurdsson
Nationalité : Scandinave

Synopsis :

Cela fait un an que les habitants de Vik i myrdal en Islande font face aux conséquences de l'éruption du volcan Katla. La vie est rude au quotidien mais les choses vont encore se compliquer avec l'arrivée d'une mystérieuse jeune femme semblant sortir du volcan. Amnésique, la jeune femme pourrait se révéler être une habitante disparu un an plus tôt.

Critique :


La première chose qu'on remarque lorsqu'on regarde Katla, c'est cette ambiance remarquable que le réalisateur à réussi à insuffler à sa série. Les images sont crépusculaires à souhait, l'histoire semble se dérouler après la fin du monde et les personnages sont aussi durs que la terre est aride. Dès les premières images, la série fleure bon la hard science fiction. On se croirait sur une planète abandonnée loin de tout ou pourtant se perpétue une vie très ordinaire. 

L'élément fantastique arrive dès les premières minutes, mais son impact est beaucoup plus lent. L'influence de la découverte se diffuse au fil des épisodes comme un lent poison qui ne laissera aucun personnage insensible.

L'idée du mort qui revient n'est pas nouvelle, on pensera notamment à l'excellente série française Les Revenants et à plein d'autres références. Toutefois, il y a ici le petit plus qui donne sa saveur toute particulière à l'histoire (voir les spoils plus bas si vous voulez en savoir plus).


Alors soyons clair, vous ne regarderez pas Katla pour son action, sa joie de vivre, ou quelques qualités qui en ferait un divertissement. Katla est un drame contemplatif crépusculaire, une œuvre qui vous prend au tripes et ne vous lâchera que lorsqu'elle l'aura décidé. A ce tire, le format est particulièrement bien choisit. les épisode sont suffisamment court pour ne pas lasser, et le nombre d'épisodes assez restreint pour que l'histoire soit captivante, un bon équilibre entre la lenteur et l'efficacité.

Les images sont superbes, et on prend plaisir à se perdre dans l'obscurité des cendres.

Niveau casting, je ne connais aucun des acteurs mais ils ont tous été bien choisi et retranscrive à merveille la pénibilité de la vie dans un pareil endroit. J'ai particulièrement apprécié Guðrún Ýr Eyfjörð qui incarne Grima. Le personnage peut sembler un peu creux au début mais l'actrice se verra confier une belle palette de jeu au fil des épisodes.

Katla ne plaira pas à tous, c'est une série atypique, un brin existentialiste, on y retrouve une gravité et un  pragmatisme très scandinave et c'est bien là ce qu'il faut y chercher, une quête dans les ténèbres à la recherche de l'humanité.

J'ai vraiment apprécié cette première saison, je ne savais pas quoi en attendre mais je n'ai pas été déçu. L'histoire n'hésite pas à prendre des risques et à déstabiliser le spectateur. Je suis vraiment curieux de voir ce qu'une saison 2 pourrait offrir.


Conclusion :

Une très belle série, sombre et forte.


Contrairement à ce que la série laisse croire dans un premier temps, ce ne sont pas les morts qui reviennent à la vie mais plutôt les regrets. Un twist for plaisant puisque des personnages toujours vivant vont pouvoir apparaitre. Katla me fait ainsi l'effet d'une relecture de Solaris de Andreï Tarkovski où la planète viendrait à l'homme plutôt que l'inverse. En tout cas l'on retrouve le genre science fiction psychologique où l'élément surnaturel sert surtout à traiter les sentiments humains. Une belle réussite.


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