Profitant d'un petit creux dans mon planning série, j'ai rattrapé une série que j'avais souvent entendu mentionner : Maniac. C'était assez mystérieux mais j'étais d'humeur aventureuse et j'espérais une bonne surprise.
Diffusion sur Netflix : 21 septembre 2018
Une saison de 10 x 40min
Genre : Comédie, Drame
Création par : Cary Joji Fukunaga et Patrick Somerville
Casting : Emma Stone, Jonah Hill, Justin Theroux
Nationalité : U.S.A.
Synopsis:
Dans un futur proche où les inégalités n'en finissent pas de se creuser, Owen et Annie, deux adultes fuyant leurs problèmes vont se découvrir lors d'une expérience médicale ultra secrète visant à rendre les gens heureux.Critique :
Maniac est une création de Cary Joji Fukunaga, connu pour son travail sur la série True Détective (j'ai trouvé la première saison surestimée et pas eu le courage de regarder la suite) et Patrick Somerville producteur et scénariste de la série The Leftovers (pas encore vu mais j'en entend beaucoup de bien), deux séries qui ont fait beaucoup parler d'elle et augurait donc du meilleur. Maniac n'a rien à voir avec le film Maniac (mais alors vraiment rien) dont vous n'avez probablement pas entendu parler mais tout à voir avec la série norvégienne Maniac de 2015 dont vous n'avez probablement pas entendu parler son plus.L'histoire est simple, l'on suit Owen un homme solitaire et perturbé à cause de réels troubles mentaux et Annie, une jeune femme paumé à cause de gros drames familiaux. Les deux adultes vont se retrouver au sein d'une expérience qui va dangereusement jouer avec leurs cerveaux. Une histoire simple donc mais un traitement qui ne l'est pas puisque les scénaristes vont pouvoir jouer avec la réalité. Une des forces de la série étant de rester grand public tout du long malgré son sujet, la folie reste toujours encadrée et ne perd jamais le spectateur (nous ne sommes pas dans Légion :D). Nous sommes donc sur une histoire cohérente, bien écrite et vraiment divertissante. Personnellement, j'ai eu l'impression de lire du Chuck Palahniuk (oui c'est un compliment) on retrouve son même amour des paumés, des histoires décalés et son soucis du détail.
L'autre point fort de la série c'est évidement son casting qui se constitue de seconds rôles talentueux mais surtout d'un couple de premiers rôles fabuleux. Honneur aux dames avec une Emma Stone (Retour à zombie land, Lala land, etc) impeccable dans son rôle de dépressive accro aux cachets. Le personnage est attachant et elle le porte à merveille. A ses côtés Jonah Hill (War Dog, Le loup de Wall Street, etc) un acteur qu'on associe trop facilement à tort aux comédie potache et qui a fait montre depuis longtemps d'une grande sensibilité notamment en réalisant le très beau 90s. Une fois de plus il fait preuve de la richesse de son jeu à travers ce personnage totalement brisé qui essaye de trouver un sens à sa vie. Le couple fonctionne bien et c'est un régal de les voir évoluer au travers de leurs diverses aventures.
Des aventures savamment mis en image puisque, outre un traitement soigné pour donner vie à ce futur proche plutôt réaliste et ses expériences bordelines, les délires des patients bénéficient également d'un traitement visuel très travaillé les différenciant bien de la "réalité". La série offre donc plusieurs ambiances au fil de son histoire toutes aussi réussi que la principale.
Enfin, la critique ne serait pas complète sans un mot sur la musique, elle est composé par Dan Romer, un compositeur dont je n'avais encore jamais entendu le travail mais qui nous livre ici une partition riche et sombre capable d'envolée enfantine très réjouissante (avec un petit côté Joe Hisaishi par moment). Une musique aussi entraînante et folle que le show.
Pour conclure je dirais que j'ai été parfaitement comblé par cette série qui correspond en tout point à ce que je pouvais en attendre. C'est frais, original, moderne. C'est simple sans jamais être simpliste, c'est beau, c'est émouvant. Vraiment on dévore les 10 épisodes sans aucun mal et on aimerait même une suite même si le fait que la série ait su se terminer aussi rapidement fait partie de ses qualités.
Pour moi, même si l'expression est galvaudé, je dirais que c'est un sans faute et je vous invite fortement à vous plonger dans cette superbe histoire.
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