Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 8 mai 2020

Tales from the loop

Je parle beaucoup de Netflix mais je dois admettre que régulièrement Amazon Prime propose des contenus vraiment surprenant. C'est le cas de ce Tales from the loop sur lequel j'avais hâte de me faire un avis.





Diffusion sur Amazon Prime : Avril 2020
Saison 1 : 8 x 50 min
Création : Nathaniel Halpern
Acteurs principaux : Rebecca Hall, Paul Schneider, Duncan Joiner
Genres : Drame, Science-fiction
Nationalité U.S.A.

Synopsis :

A une époque indéterminé, suivez le quotidien d'une petite ville des états-unis bâti près du Loop, un laboratoire dédié à l'analyse d'un événement inexplicable.

Critique :

A l'origine, Tales from the loop est une série d'illustration du peintre suédois Simon Stalenhag. Son univers visuel était si inspirant qu'il a suscité la création d'un jeu de rôle du même nom et aujourd'hui d'une série.
Tales from the loop est annoncé comme une série d'anthologie de Science Fiction, c'est à dire que chaque épisode raconte une histoire indépendante centrée sur des personnages différents. Pour autant, toute l'action se passe dans la même ville et les histoires se recoupent donc progressivement. Il serait d'ailleurs faux de dire que tous les épisodes peuvent se voir individuellement certains se basant sur les conséquences d'autres. Il est probablement faux aussi de dire qu'il s'agit d'une anthologie de Science Fiction, d'une part car ça n'a rien d'une anthologie ( sur 8 épisodes, 5 sont centrés sur la même famille, et 3 parlent de la même histoire et de ses conséquences) et d'autres part car la science fiction est un énorme prétexte ( les épisodes 3,4,5,6,7 aurait pu être raconté quasi à l'identique sans la moindre référence de science fiction. Exemple dans l'épisode 5 on remplace l'achat d'un robot par l'achat d'une arme à feu)
A la création de la série on retrouve Nathaniel Halpern, un scénariste et producteur peu connu mais qui a travaillé sur une série que je considère comme culte : Légion.
A n'en pas douter le point fort de Tales from the loop, c'est son ambiance. L'ambiance visuelle d'une part, qui nous plonge dans cette Amérique intemporelle où se côtoient gramophone et robot géant, et l'ambiance sonore d'autre part, composée par Philip Glass,  qui nous plonge dans une profonde mélancolie. L'ambiance des histoires, enfin, qui s'oriente parfois carrément vers la dépression. Les personnages sont aussi tristes que leurs vies semblent vides et les miracles du Loop loin d'apporter de l'émerveillement ne semble porteur que de souffrances. En fait, si l'on devait résumer cette série en une phrase ce serait "profitez bien de vos vies de merde car elles peuvent devenir pire en un instant".
Au niveau du casting, à l'exception de Rebecca Hall (Frost/nixon, le prestige, etc), de Paul Schneider (Channel Zero, Parks and recreation, etc) mais surtout de Jonathan Pryce (Game of Thrones, BRAZIL, etc) l'on se retrouvera avec des acteurs plutôt jeune et majoritairement inconnus, pour autant le niveau de jeu est de qualité surtout au vu de la sensibilité des histoires.
N'allez surtout pas regarder cette série pour la Science Fiction, c'est un énorme prétexte, le loop n'aura jamais d'explication ou d'approfondissement, c'est juste un truc qui est là et qui fait des trucs miraculeux. Non, la série ne parle que d'une chose : l'être humain, leurs relations, comment ils vivent, vieillissent, aiment, meurent. Tales from the loop est fondamentalement un drame humain, presque un drame social. Le tout est traité avec beaucoup de finesse et de poésie mais si vous n'êtes pas venu chercher du drame, vous ne pourrez pas apprécier cette série.
Personnellement, je n'ai pas aimé. Je reconnais toutes les qualités mais je regrette un problème de structure et de promotion. D'une part, la science fiction est beaucoup trop mise en avant pour ne pas frustrer. Les deux premiers épisodes sont ceux qui ont le plus à voir avec des histoires de Science Fiction, ils génèrent donc nécessairement une attente qui ne sera jamais récompensé. D'autres part la série manque de franchise dans son positionnement d'un côté elle laisse croire qu'il s'agit d'une anthologie avec des épisodes sans lien mais de l'autre elle empile les épisodes sur une même famille sans pour autant vraiment profiter de l'aspect sériel. De fait, les rares épisodes qui ne concernent pas la famille en deviennent incongrue comme s'ils sortaient d'une autre série. On notera aussi qu'Amazon renforce cette fumisterie avec le résumé de la série d'une part mais aussi ceux des épisodes. Exemple : "pour retrouver son passé, un jeune garçon part à la recherche de son frère disparu". Sauf qu'arrivé à cet épisode, on connait parfaitement le nom des personnages concernés, et que cet épisode n'aurait aucun intérêt à être vu si vous ne connaissiez pas ces personnages.
Au niveau de la structure, on pourra apprécier que "the loop is loop"(la boucle est bouclée) et que le dernier épisode réponde au premier, mais là encore je trouve ça un peu facile et presque fait à la truelle. Sans parler du fait que ce dernier épisode est d'une cruauté rare, le tire-larme par excellence.
Vous l'aurez compris, je n'ai vraiment pas aimé cette série. Je ne dis pas qu'elle n'est pas bonne et, conscient de toutes les informations que je viens de vous donner, vous pourriez même l’apprécier mais elle n'a absolument pas répondu aux attentes qu'elle m'avait généré, je n'ai pas pris de plaisirs à regarder ces épisodes et je ne suis pas motivé à regarder une éventuelle suite.




Conclusion :

Une série qui m'a vraiment déçu. Elle est bourré de qualités mais son positionnement ambigu génère beaucoup de frustration. Les accrocs à la SF peuvent tourner les talons.

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