Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 14 août 2020

Battlestar Galactica Saison 4

Vous l’attendiez tous, elle a été repoussé pour des raisons indépendantes de ma volonté (une intervention divine surement) mais enfin voici la fracking critique de la saison 4 de Battlestar Galactica (Spoiler à prévoir)





Date de diffusion : 2008
Épisodes :21 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US

Synopsis:

Maintenant que les "Final Five" se sont éveillé le dernier acte de la quête de la terre peut s'achever mais combien de mort faudra-t-il encore pour cela ?

Critique :

Attention, je reprécise qu'il y aura du spoiler dans cette critique. Pas sur la saison 4 en elle même, mais bien sûr les précédentes car il est difficile de critiquer la dernière partie d'une série sans aborder les événements passés.
Après une troisième saison qui avait enfin emporté mon adhésion en approfondissant le contexte social de l'univers mais aussi sa mythologie, Battlestar attaque sa quatrième et surtout dernière saison.
Niveau technique, rien à redire, en quatre saisons la mécanique est rodé et le vieux Battlestar doit pouvoir être tourné les yeux fermés(ça expliquerait des choses). Les acteurs sont là, les costumes, les décors, les accessoires, rien n'a changé et il n'y a donc rien à redire. Pour être tatillon, je reprocherais juste l'orientation "space opera" (pour une série qui se veut "réaliste") des derniers combats spatiaux. Là où jusqu'alors l'espace était logiquement plutôt crédible, en accord avec le reste des choix artistiques, et qu'on avait même pu avoir de superbes scènes dans des atmosphères, ici on se retrouve avec des passages dans des trous noirs qui n'auraient rien à envier à du Sentai. En ce sens, la base de Cavil est un peu ridicule et digne des Power ranger. A noter aussi que j'espère que vous avez apprécié la reprise de "All along the watch tower" de Bob Dylan(puis Jimi Hendrix) par Bear McReary qui clôturait la saison 3 car vous allez en bouffer toutes les variations possibles durant cette dernière saison.

L'aspect technique n'étant pas primordial ici, nous allons donc pour cette critique nous concentrer sur l'histoire et la narration.
L'histoire, c'est ce que la série raconte, la narration c'est comment elle le raconte.
Niveau narration, comme souvent, la saison s'articule en deux avec un gros cliffhanger vers l'épisode 11. Une rupture audacieuse qui rebat les cartes et offre une deuxième partie de saison encore plus sombre. Plus que jamais l'on ressent dans la série l'idée que l'Humanité est sur le déclin et que nous assistons peut-être à l'extinction d'une espèce. La saison se termine avec un épisode en 3 partie, climax de l'oeuvre, malheureusement loin d'être à la hauteur des attentes générées précédemment. On notera notamment que l'auteur décide que ce climax est le bon moment pour faire des flashback et nous raconter ce que les personnages ont traversé avant l'attentat Cylon. A 3 épisodes de la fin c'est évidement le bon moment pour développer les personnages... Le procédé n'est pas innocent et vise évidement à gagner en intensité en montrant ces deniers épisodes comme l'aboutissement de la vie des personnages donnant beaucoup plus de poids à ces événements qui pourraient être leurs derniers. Malheureusement le procédé fonctionne s'il permet de temporiser des scènes vraiment fortes et ce conflit final est loin d'être à la hauteur. On se retrouve donc avec des passages chiants qui temporise de l'action chiante et "-" + "-" en fiction, ça ne fait pas "+"
Et au niveau de l'histoire alors, comment se déroule cette dernière saison ?
Une fois de plus on se concentre sur la recherche de la terre mais plus subtilement je dirais que c'est la recherche de l'Humanité qui prime (qu'est-ce qui fait qu'on est Humain)
En effet dans cette saison, les barrières vont enfin céder entre Humain et Cylon et le rapprochement qui semblait absolument impensable dans les saisons précédentes commence à devenir plus crédible. C'est d'ailleurs un des points forts de cette dernière saison, comment la bascule s'opère et les tensions que cela génère encore. S'il y avait un doute sur le fait que Battlestar parlait en creux de racisme, ce n'est plus vraiment possible et Ronald D. Moore nous évoque ici sa vision du vivre ensemble.(spoiler, c'est pas simple et ce sont les opprimés qui font le plus d'effort)
La saison va également se concentrer sur les "Final Five": Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils là et que veulent-ils ? En soi, l'idée est intéressante, je regrette par contre le choix des personnages ( et le fait que la série n'en fera rien... non, vraiment, sortie de leur importance stratégique ces personnages n'apportent rien à l'histoire). Saul est un choix intéressant parce que le personnage n'avait plus vraiment d’intérêt depuis son retour de New Roubaix (précedement dans la saison3) et sa détestation profonde des Cylons offre un conflit moral intéressant. Tory est également un bon choix car le personnage n'avait jusqu'alors été qu'esquissé (comme beaucoup d'autres serais-je tenté de dire) et cette nouveauté permettra de vraiment la développer avec les tensions que cela suscite. Par contre, pour Tyrol et Sam ce changement achève vraiment les personnages. Il y a bien de vagues sursauts d’intérêts pour Tyrol au cours de la saison mais vu ce que le personnage aurait pu devenir c'est un gros gachis.
A noter tout de même l'idée de génie de la révélation du dernier des 5. C'est inattendu, imprévisible et vraiment fort, cela permet de redorer l'aura d'un personnage qui avait été un peu vite évacué. (en soi, que ce soit celui-ci en particulier n'apporte rien, c'est d'ailleurs toute la fumisterie des final 5, ils auraient pu être n'importe qui, mais là au moins ça a un impact émotionnel)
Tout le passage sur le Démétrius est également très intéressant particulièrement vis à vis des répercutions que cette escapade aura dans la deuxième partie de la saison.
Au niveau des personnages, rien de bien surprenant, le massacre continue sur Tyrol, Dee, Gaeta, etc. J'ai le sentiment que l'évolution des personnages s'est fait au fur et à mesure des événements sans réflexion sur le long terme ce qui donnent ces parcours erratique et finalement abscons. Sauf à vouloir illustrer que la vie c'est de la merde et qu'elle n'en vaut pas la peine, à quoi bon écrire de pareil destin. (et il y a toujours ces éléments sortie de nulle part comme Gaeta qui devient un chanteur génial le temps d'un épisode, c'est tellement gratuit) Étonnamment, le seul personnage qui  trouvera finalement grâce à mes yeux c'est Adama qui malgré sa personnalité fascisante des premières saisons s'avèrent être l'un des personnages les plus humains de la série avec un arc narratif touchant mais crédible. Et non, n'insistez pas, je ne parlerais pas de Gaius Baltar...pas maintenant.
A relire le contenu des épisodes pour écrire cette critique, je réalise toutes les qualités scénaristiques de cette dernière saison qui aurait bien pu être la meilleure de toute si les trois derniers épisodes n'étaient pas aussi piteux que j'en avais oublié tout ce qu'il avait fallut pour en arriver là. Ce n'est pas tant que le scénario n'est pas bon (mais il l'est), ni que c'est d'une naïveté crasse (mais ça l'est, bordel ces derniers plans...) c'est qu'en plus tout ne repose que sur des deus ex machina inepte. Alors oui, on me répondra que depuis le début la présence du divin est forte dans la série et que son intervention a du sens, mais lorsqu'un scénariste ne peut justifier ses écrits que par "c'est pas moi, c'est Dieu" ce n'est pas un génie, juste une feignasse.
Alors au final, après tout ça, vous devez vous demander, qu'est-ce que j'ai pensé de cette série ?
Et bien nous le verrons dans mon ultime critique, la semaine prochaine, parce qu'il n'y a pas de raisons que je ne puisse pas faire des cliffhangers pourris moi aussi.


Conclusion :

Tout ça pour ça. Non content de diluer la sauce à l’extrême et de nous livrer un climax bordélique au possible, le twist final n'a aucun intérêt et surtout se révèle d'une naïveté confondante. C'est bien la technophobie et le traumatisme post 11 septembre de Glen A. Larson et Ronald D. Moore qu'il fallait lire derrière la menace des cylons. Vite allons tous vivre dans un ashram, le monde est trop horrible.

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