C'est une fois de plus par hasard, en voyant passer sa critique sur facebook que j'ai découvert Freaks. Un film qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie salle et qu'on ne peut pas encore trouver sur les plateformes classiques mais qui, malgré une affiche d'un goût douteux, vaut peut-être le coup d’œil.
Durée : 1h 44min
Réalisation : Zach Lipovsky, Adam B. Stein
Casting : Emile Hirsch, Lexy Kolker, Bruce Dern
Genre : Science fiction, Thriller
Synopsis:
Chloé, 7 ans, vit seule avec son père. La petite fille n'a jamais vu le monde extérieur, son père refuse de la laisser sortir à cause des méchants qui veulent les tuer. Alors que les événements étranges s'accumulent dans leur maison, le désir de sortir de la petite fille se fait de plus en plus intense et bientôt rien ne pourra l’arrêter.
Critique :
Je n'avais jamais entendu parler de Zach Lipovsky et Adam B. Stein et leur filmographie ne fait pas vraiment rêver. Pourtant, il semblait y avoir un véritable emballement autour de ce nouveau film, remarqué à Gérardmer, et j'étais curieux de savoir ce qu'il en était.
Comme l'annonce tristement l'affiche et le laisse deviner la bande annonce Freaks est une histoire de mutant dans la droite lignée de celle des X-men (souvenez vous Dark phoenix...). L'intelligence du scénario étant que le traitement est radicalement différent des blockbuster bas de plafond auxquels nous avons été habitué. En effet, outre l'aspect très "film indépendant"(probablement aussi du à la faiblesse du budget) les scénaristes ont pris un malin plaisir à brouiller les pistes pour qu'on ne sache pas vraiment ce qu'on regarde. Les éléments de réponse arrivent progressivement, embrouillant toujours un peu plus le message jusqu’à ce que toutes les pièces du puzzle s'imbrique dans un dernier acte inventif et haletant. Le raffinement suprême de ce scénario c'est qu'il se déroule en quasi huis-clos. On ne quitte presque jamais la maison ou Chloé est enfermé et malgré tout les scénaristes réussissent à donner une ampleur quasi apocalyptique à leur histoire.Alors oui, cette façon de brouiller les pistes et le sentiment d'enfermement crée de la confusion dans l'esprit du spectateur et cela pourra donner à un sentiment de lenteur aux moins patient d'entre vous. Mais ne vous y trompez pas, ce sont bien ces procédés ce qui font tout le sel du film, une ambiance mystérieuse et délétère pour traiter de la peur de la différence (thématique de base des x-men).
Niveau casting, le film repose sur des acteurs expérimentés mais peu connu. Hormis Lexy Kolker, la petite fille hallucinante de crédibilité dans un rôle très compliqué, on retrouvera donc Emile Hirsch (Killer Joe, Speed racer, etc) dans le rôle du père cool mais dépassé, Bruce Dern (les huit salopards, Twixt, etc) inquiétant en mystérieux étranger, Amanda Crew (Silicon Valley, Jobs, etc) en mère idéale et Grace Park (vous savez que j'ai fait des critiques de Battlestar Galactica ? :D ) en agent du FBI trop curieuse. Peu de lieux et peu d'acteurs pour un film minimaliste mais d'une efficacité redoutable.
Niveau réalisation, c'est une belle réussite, les images sont superbes et les effets spéciaux n’accusent
pas le coup(coût) du budget. Si la fin n'est pas un déluge d'explosions et de flammes hollywoodien ça n'en reste pas moins aussi spectaculaire inattendueGlobalement, le seul reproche que je pourrait faire à ce film concerne son dernier plan, on termine sur une image un peu kitch, à peu près autant que l'affiche, et cela ne rend pas honneur à l'inventivité qui brillait jusqu'alors.
Vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce petit film spécialement si les univers de super héros vous intéresse mais que vous êtes las des récentes productions.
Conclusion :
Un "presque huis-clos" brillant, un film minimaliste remarquablement écrit et qui n'a rien à envier aux innombrables films et séries sur les X-men.
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