Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 14 juin 2019

X-Men Dark Phoenix

Je me souviens lorsque j'étais ado et que je dévorais avec gourmandise les histoires des X-men. Je les trouvais alors cent fois plus intéressant que les Avengers, avec une écriture plus sombre et des thématiques plus complexes. Puis vinrent les films, puis vint Dark Phoenix...





Date de sortie 5 juin 2019
Durée 1h 54min
Réalisation : Simon Kinberg
Casting : Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender
Genres : Aventure, Science fiction
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:

Au cour d'une mission de sauvetage spatial qui tourne mal, Jean Grey se retrouve possédé par un pouvoir qu'elle ne contrôle pas. Effrayée par cette puissance qui fait resurgir en elle un passé difficile, la mutante va se retrouver seule face à ses anciens amis les X-men et de nouveaux ennemis résolus à s'accaparer son pouvoir.

Critique :


Depuis quelques années, être fan de comics est autant une bénédiction qu'une malédiction.
D'un côte, cela permet de voir des choses qui n'existaient que sur papier prendre une dimension que l'on aurait jamais rêvé mais de l'autre ça nous condamne à enchaîner les films tantôt passable et tantôt catastrophique.
Si Marvel réussit globalement à livrer des films satisfaisant, la licence X-men et la Fox n'a fait qu’accumuler les désastres à l'exception de First Class du brillant Matthew Vaughn (Kingsman, Kingsman le cercle d'or, etc) qui avait redonner l'espoir à de nombreux fans (dont moi, soyons clair). Las, le réalisateur n'était pas resté sur la franchise le tâcheron Singer (j'exagère, Usual Suspect en 1995 était très bien écrit...) ayant souhaité reprendre la main histoire de perpétuer le carnage entamé lors de la première trilogie. Ce dernier opus a la chance d'être débarrassé de Singer mais pas de son scénariste qui s'est soudainement pris de la lubie de réaliser : spoiler il est aussi talentueux réalisateur que scénariste.
Évacuons tout de suite les points positifs, puisque c'est la fin de la trilogie on retrouve encore la situation exposé par Mathew Vaughn lors de First Class et ainsi le trio Xavier, Magnéto, Raven brillamment interprété par de bons acteurs. Fin des points positifs. (Ah et si, il y a Dazzler pendant 30 sec à l'écran)
Ce dernier opus est donc repris en main par Simon Kinberg un autre tacherons coutumier du fait de massacrer le personnage de Jean Grey puisqu'il était déjà coupable de la débâcle scénaristique de X-men : l'affrontement final (il avait réussi à prendre deux excellents arc narratifs des X-men pour en livrer un très mauvais). Singer a eu la "bonne idée" de le rappeler après First-class c'est donc en grande partie à lui que l'on doit le décevant Day of future past et le parfaitement bien nommée Apocalypse. La license n'ayant pas assez souffert, le "scénariste" revient mettre un dernier coup de pelle à ces pauvres mutants que la société malmène déjà suffisamment.
Par où commencer ?
Le scénario probablement vu que c'est censé être le vrai métier du triste sire. Il est d'une indigence à pleurer. Comme si le dilemme shakespearien de la transformation de Jean n'était pas assez fort pour un film de moins de 2h, on se voit affligé de l'apparition de nouveaux ennemis complètement insipides. Les minions ou les lapins crétin auraient été de la partie que ça n'aurait pas été moins efficace. Ils sont tous interchangeables, sans attraits et géré comme des pnjs de jeux vidéo. Mais le reste des personnages n'est pas beaucoup mieux loti, à l'image de Magnéto devenu moine bouddhiste dans une ferme baba cool mais qui redevient un psychopathe en moins de temps qu'il ne le faut pour dire "caractérisation". On me répliquera que c'est grace à un habile basculement de l'histoire qui bouleverse les enjeux du film. Je répondrais que c'est juste une corde scénaristique usée jusqu'à rompre et qui ne soutient absolument pas l'heure d'inepties qui suit.
Alors oui, un blockbuster à grand spectacle, ça ne nécessite pas forcément d'avoir un bon scénario, ça peut se contenter d'être divertissant. Mais là encore, ça nécessite du talent, ce que Kinberg n'a pas et les scènes d'action s’enchaînent avec une tristesse assez rare. Le point d'orgues sera surement le combat final qui par son nom même désigne qu'il est temps de tout faire exploser, de faire preuve de créativité et d'en mettre plein les yeux aux spectateurs mais qui se réglera en quatre ou cinq utilisations d'effets de particules comme si on l'avait confié à un stagiaire sur After-effect tellement content de découvrir un effet qu'il décidait de le foutre partout. On parle d'un personnage qui a les pouvoirs d'un dieu, c'est dit haut et fort dans le film et tout ce qu'on nous propose pour illustrer cette puissance ce sont des effets de particules ? Dois-je rappeler que le réalisateur est scénariste ? Le pouvoir de l'imagination, tout ça ?
Bref à ça il faut encore ajouter des utilisations débiles des pouvoirs (Magnéto qui passe 3 heures à faire remonter un métro de sous terre pour s'en servir de projectile alors qu'il y a un bus deux étages juste à côté de lui tout du long/ Storm qui galère contre un mec dont le pouvoir est de frapper avec ses dreadlocks, etc), des effets vraiment moches (le fauve est un ratage complet, que ce soit son maquillage ou sa façon de bouger, il n'est pas crédible une demi seconde) ou la mauvaise utilisation des personnages (une fois de plus Vif-argent est mis de côté pour la simple raison que son pouvoir est trop compliqué à mettre en scène alors que c'est clairement le personnage le plus charismatique -voir le seul charismatique - dans les jeunes X-men).
Bref, c'est de nouveau un ratage complet. Si j'ai vaguement pu accrocher durant la première demi heure (la scéne de sauvetage et le premier affrontement avec Jean Grey sont plutôt pas mal), je me suis franchement fais chier par la suite j'ai fini le film à rire nerveusement devant les clichés qui s'empilaient.
Fuyez pauvre fou, ce ne sont pas les adaptations de super-héros qui manquent n'encouragez pas ça. Et prions pour que Simon Kinberg songe à une reconversion professionnelle, il a déjà suffisamment fait souffrir de monde comme ça.


Conclusion :

mal écrit, mal réalisé, on s’ennuie ferme devant cet énième ratage de la franchise X-men

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