Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 17 juin 2019

Piranhas

Depuis Gomorra, je suis un grand fan des oeuvres inspirées du travail de Roberto Saviano, impossible pour moi de rater la nouvelle venue en espérant qu'elle soit à la hauteur des précédentes.





Date de sortie 5 juin 2019
Durée : 1h 52min
Réalisateur : Claudio Giovannesi
Casting : Francesco Di Napoli, Ar Tem, Viviana Aprea
Genre : Drame
Nationalité : Italien

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Fascinés par l'argent et les mafieux locaux, Nicolas et ses amis décident de profiter du pouvoir vacillant pour se faire une place au soleil et savourer la belle vie quoi qu'il ne coûte.

Critique :

Après Suburra en 2015 mais surtout l'excellente série Gomorra, j'avais hâte d'avoir une nouvelle occasion de me plonger dans la criminalité italienne. D'autant que, jusqu’à aujourd’hui, ces films ont développés un style très particulier un peu planant et centré sur les relations humaines. J'étais donc curieux de voir ce que nous réservait le petit dernier du genre développant un nouveau type de criminalité.
C'est une thématique que l'on avait déjà pu voir traité dans des films de yakuza ou même dans des polars Français, le fait qu'une vieille garde de criminels respectant certains codes se voit dépassée par une jeunesse qui les idolâtraient et qui est désormais prête à tout, en suivant leur exemple approximatif, pour profiter des plaisirs faciles.
Et j'avoue ne pas avoir été déçu, Piranhas préserve toute la saveur des oeuvres précédentes : les images sont superbe, la réalisation de qualité, l'histoire prenante bref on suit les aventures du jeune Nicolas avec un mélange de fascination et de consternation.
Ce qui pourra surprendre un grand public avide d'action et de sang, c'est la volonté manifeste du réalisateur de désamorcer la violence et de ne pas faire de ces jeunes des idoles. Ainsi, au contraire d'un Scarface qui dénonçait la violence mais est devenu l'étendard de toute une jeunesse avide de pouvoir, Piranhas ne rend jamais ses personnages vraiment cool et ne devrais pas permettre un dévoiement du propos.
Même les motivations du personnage principal sont loin d'être cool, bien sûr il est attiré par le prestige et l'argent facile mais c'est avant tout par volonté d'améliorer son quartier que le jeune Nicolas se lance dans la criminalité. Nicolas c'est un peu un Robin des bois moderne et le film nous montre comment, même doté des meilleurs intentions, la criminalité à des conséquences dramatiques sur notre société.
A noter, la qualité des acteurs, beaucoup sont débutant et la majorité ne l'on pas(la majorité) pourtant ils se révèlent tous très bon dans leurs rôles avec des scènes pourtant pas toujours évidentes. Francesco Di Napoli (Nicolas) sur qui repose tout le film est vraiment touchant, on ne peut que compatir à ce personnage même si on est en désaccord avec ses actions.
Dans l'ensemble, le seul reproche que je pourrais faire au film même si personnellement ça ne m'a pas gêné, c’est son rythme un peu lent et son absence d'action qui risque de décevoir les spectateurs qui se seraient laisser impressionner par la bande annonce. Pour ma part j'ai apprécié que le réalisateur prenne le temps de construire ses personnages et de poser cette ambiance délétère.
Une fois de plus, les mécanismes de la criminalité sont illustrés avec finesse et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette histoire même si le constat général est vraiment triste d'autant qu'il se base sur des faits réels.
Les amateurs de l'esprit Gomorra et de bon films de gangsters apprécieront.




Conclusion :

Encore une belle réussite, les personnages sont attachants et le film ne glorifie pas ces criminels se contenant de démontrer toute la complexité du problème.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire