Si vous suivez ce blog vous savez que je ne rate jamais un Dupieux, je pouvais encore moins rater un Dupieux avec Dujardin dans le premier rôle en espérant toutefois que le film soit à la hauteur de la hype que ce duo me procure.
Date de sortie 19 juin 2019
Durée : 1h 17min
Réalisateur : Quentin Dupieux
Casting : Jean Dujardin, Adèle Haenel, Albert Delpy
Genre : Comédie
Nationalités : Français, Belge
Synopsis :
Georges a brutalement tracé un trait sur son ancienne vie, accompagné de son blouson en daim il va écrire l'avenir.Critique :
Avant d'attaquer la critique je rappelle que Quentin Dupieux est à l'honneur sur Arte en ce moment (jusqu'au 15 aout) et que vous pouvez regarder sur Youtube Rubber, Wrong et Wrong cops ses premiers films, ce serait dommage de louper ça.D'autant que Le daim, c'est un peu un retour aux premiers amours de Dupieux. En effet, le film qui l'a vraiment fait connaitre c'est Rubber qui surfait sur le genre du film d'horreur et Le daim explore clairement les mêmes territoires. Si l'on excepte l'absurde et l'humour noir du réalisateur tous les éléments d'un slasher sont là et le personnage de George n'a rien a envier à un Jason ou un Freddy (même si son look est plus proche de celui du pécheur de souviens toi l'été dernier). Et ce qu'on pourra regretter, surtout après Au poste et Réalité, c'est la timidité du réalisateur. Lui qui nous avait habitué à du non sens le plus total, à de l'absurde à ne plus savoir qu'en faire, nous livre ici un film qu'on pourrait presque qualifier de grand public.
Alors j’exagère un peu, car il y a énormément de décalage dans l'histoire et le réalisateur n'hésite pas à injecter un peu de gore. Mais pour autant, lorsqu'on est familier de l'oeuvre de Dupieux, on ne peux pas s’empêcher de remarquer qu'il n'effleure qu'a peine tout ce qu'il aurait pu faire. D'autant que le film est très long a démarrer.
En dehors de ça, il est une fois de plus remarquable de constater ce que Dupieux réussi à faire avec une économie de moyen rare. Le film repose uniquement sur les deux acteurs principaux, il y a peu de décors, beaucoup d'extérieurs, beaucoup de figurants mais pas de personnages secondaires, on va à l'essentiel : un homme et son blouson.
Si l'on aurait pu craindre que Jean Dujardin (La French, Mobius, etc) cabotine un peu dans ce type de film, il n'en est rien, il est d'une grande justesse dans le rôle de ce personnage en pleine crise existentielle, voir en burnout complet. Le personnage rappellera d’ailleurs un peu celui de I feel good , même si les films n'ont rien de comparable. La grande surprise du film c'est Adèle Haenel (un peuple et son roi, les combattants, etc) qui exprime une vraie folie et mériterait carrément d'avoir son propre film dans un rôle équivalent tellement elle est saisissante. Je n'irais pas jusqu'a dire qu'elle eclipse Dujardin mais clairement elle apporte un plus énorme au film d'autant que Dupieux a expliqué qu'elle avait fait modifier l'histoire pour que son personnage soit aussi impliqué.
Si la musique est toujours une part importante de l'oeuvre de Dupieux, puisqu'on rappel qu'il est surtout connu pour être mr Oizo, elle n'est pas particulièrement présente ici ajoutant à la sobriété de l’ensemble.
Pour conclure, je dirais que Le daim reste un bon film de Dupieux mais en dessous de ce qu'il a pu fournir par le passé alors que tous les éléments étaient réunis pour permettre une oeuvre d'exception. Le grand public sera surement déstabilisé mais bien moins que pour la majorité de ses autres films absolument pas accessible.
Bref, une petite déception mais je ne boude pas mon plaisir face aux superbes numéros d'acteurs.
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