Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 15 janvier 2016

les huit salopards

Faut-il vraiment présenter ce nouveau film de Tarantino ? Je pense que nous l'attendons tous autant, alors passons directement à l'essentiel. 






Date de sortie 6 janvier 2016
Durée: 2h 48min
Réalisation : Quentin Tarantino
Casting : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Genre: Western

Nationalité: Américain

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis:
John Ruth, le bourreau, célèbre chasseur de prime, convoie Daisy Domergue vers la petite ville de Red Rock pou qu'elle y soit pendu. Une tempête de neige l'obligera à se replier dans l'auberge de Minnie, un endroit isolé dans lequel il se retrouvera enfermé avec 6 autres personnages haut en couleur et la certitude que l'un d'eux est ici pour libérer Daisy par tout les moyens…


Critique:
Si vous suivez ce blog, vous savez déjà que le précédent film de Tarantino: Django fut une véritable
révélation pour moi. Une bonne grosse claque pour un excellent Western. Non pas que je doutais du talent de Tarantino, mais j'avais peu d'attente pour un western et je n'imaginais pas ce qu'il réussirait à faire.
Paradoxalement, c'est donc avec beaucoup d'appréhension que j'attendais ce nouveau film, à quoi bon refaire un western alors qu'il venait d'accomplir un coup de maitre, que pourrait-il faire de plus ?
L'autre point qui freinait mon enthousiasme, c'est que le scénario avait fuité en avril 2014 et que les retours étaient plutôt mauvais. Bref, c'est sans grande motivation que j'allais voir ce nouveau Tarantino, espérant juste que que la qualité de ce casting et la présence d'Ennio Moricone à la musique permettrait à ce nouveau film d'être à la hauteur de Django.
Et soyons clair, nous sommes très loin du compte.
Là où est Django était riche, original et fort, Les huit salopard est tout l'inverse. Un film convenu et long qui n'échappe au désastre que par la virtuosité de son réalisateur et de ses acteurs.
La principale faiblesse de ce nouveau film, c'est son scénario. Un huis clos convenu qui voit se confronter 8 dur à cuir jusqu'à un dénouement inévitable. Un scénario qui n'est pas sans rappeler le cultissime "Réservoir Dog" mais qui n'apporte rien de plus hormis de longs monologues, funeste signature du réalisateur depuis un moment.
Une chose est sûre, pour ce film Tarantino prend son temps: plans longs, monologues sans fin, musiques
interminables, tout semble se dilater comme pour nous faire ressentir un peu plus le sentiment d'attente et d'enfermement des personnages. Pourtant, on ne ressent pas vraiment le cloisonnement ni même la présence omniprésente et oppressante des personnages qui semblent, au contraire, toujours isolés les uns des autres.
L'autre déception, c'est la musique. On sait tous à quel point Tarantino est doué pour composer ses soundtrack et difficile d'ignorer qu'il a réussi le tour de force de s'adjoindre les talents d'Ennio Moricone pour ce nouveau film. Les espérances étaient donc forcément hautes sur ce point et elles tombent de très haut. Car si le maestro nous livre une partition plutôt propre, sans être inoubliable, le réalisateur semble totalement se reposer dessus, sans offrir la moindre originalité supplémentaire, étouffant ainsi ce qui faisait habituellement sa force: l'ambiance musicale.
On se consolera donc sur le casting car il faut reconnaitre qu'il est de grandes qualités et que le réalisateur laisse toute latitude à ses acteurs de s'exprimer. Quel plaisir de retrouver Kurt Russell dans un rôle bad-ass, comment ne pas jubiler devant la prestation hilarante et burlesque de Jennifer Jason Leigh, quel joie de voir Samuel L. Jackson dans un rôle aussi percutant que celui de Jules Winnfield et enfin quel régal de voir Walton Goggins (le génial Boyd Crowder de "Justified") dans un vrai rôle. Le reste du casting est également très bon même si on regrettera que Tarantino n'ait pas réuni Tim Roth et Mickael Madsen pour plus que ces deux rôles dispensables.
Je ne m'attarderais pas plus longtemps car si ce nouveau Tarantino est très loin d'être un mauvais film c'est également très loin d'être un bon Tarantino. C'est juste un huis clos bien réalisé et sans surprise.
Le réalisateur est suffisamment talentueux pour que les presque 3h de films passent comme une flèche mais le film s'oublie presque plus vite qu'il ne se visionne et ça, c'est vraiment dommage.



Conclusion:
Ce huitième Tarantino est loin d'être un mauvais film mais il n'en reste pas moins très anecdotique dans la carrière du réalisateur.  Le scénario n'a guère d'intérêt et se contente de laisser la part belle aux acteurs et leurs monologues.

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