Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 26 juillet 2017

Baby Driver

Il y a des réalisateurs dont je ne peux décemment pas rater les nouveaux films, Edgar Wright est de ceux-là. C'est sans avoir rien vu, ni lu sur le film que je me suis jeté sur Baby Driver, voyons si l'on peut encore faire confiance à ce réalisateur les yeux fermés.






Date de sortie 19 juillet 2017
Durée : 1h 53min
Réalisation :  Edgar Wright
Casting : Ansel Elgort, Kevin Spacey, Lily James
Genres : Action, Policier, Thriller
Nationalités : Britannique, Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:

Chauffeur de génie, Baby est obligé de travailler pour des braqueurs pour rembourser une dette. Le jour où celle-ci arrive à son terme, il pense pouvoir enfin commencer une nouvelle vie avec la femme dont il vient de tomber amoureux mais son employeur n'est pas décidé à laisser partir sa poule aux œufs d'or.

Critique:

Baby Driver est le neuvième film de  Edgar Wright (Scott Pilgrim, Le dernier Pub avant la fin du
monde, etc) il s'agit d'un film d'un genre assez classique celui du "gentil" criminel qui réalise son dernier coup avant d’arrêter". Un genre plutôt proche du polar mais que le réalisateur a décidé de mixer avec deux autres genres : le film de poursuite et la comédie musicale. Et c'est là que le film se distingue vraiment des autres. Certes, les scènes de poursuites sont admirables mais ce qui donne vraiment de la force au film c'est d'en avoir fait un film musicale. Sur les presque 2h du film, il ne doit y avoir que 10 min maximum sans musique. Et ce qui est encore plus intéressant c'est que cette musique est diégétique, c'est la musique qu'écoute le héros dans le film. Par conséquent il réagit à cette musique transformant ses poursuites en un ballet post-moderne jubilatoire. Et cette influence sur le personnage fonctionne même lorsqu'il ne conduit pas, permettant des scènes que l'on aurait tout à fait pu voir dans La la land. Difficile de ne pas évoquer Drive le petit bijou de Nicolas Winding Refn pour parler de Baby Driver. Dans les deux cas on retrouve un chauffeur mystérieux et mutique qui travaille pour la mafia et tombe amoureux d'une femme. Pourtant, le film de Wright est aussi fun et pétaradant que Drive était crépusculaire et vénéneux. Les deux films sont véritablement les deux faces d'une même pièce, une "presque" même histoire vue au travers des yeux de deux artistes radicalement différents et c'est une excellente occasion de se rendre compte qu'il y a des millions de façons de bien raconter une même histoire.
Vous l'aurez compris, l'histoire n'a pas grand intérêt, elle est cousu de fil blanc et on la suit plus pour en connaitre les péripéties que pour savoir comment cela va finir. Toutefois, malgré sa simplicité, elle est brillamment écrite avec de nombreuses petites subtilités qui rendent l'univers vraiment cohérent. Le personnage de Baby notamment est parfaitement logique et justifie à lui seul toute l'ambiance du film.
Pour donner vie à ce film, Wright a su concocter un casting de toute beauté et vraiment bien pensé. Le film tourne autour de Baby, un jeune chauffeur plongé dans la vie de criminels endurcies. Pour l'incarner, le réalisateur a choisi Ansel Elgort, inconnu du grand public et qui s'est illustré dans la saga Divergente (ne pas critiquer ce qu'on n'a pas vu, ne pas critiquer ce qu'on n'a pas vu...). L'acteur a exactement l'air poupin qui colle au personnage et attire naturellement la sympathie nécessaire au rôle. Dans la peau de l’intérêt romantique, on retrouve Lily James, également peu connu,  qui partage les mêmes caractéristiques que le héros, ce qui fait d'eux un couple extrêmement touchant auquel le spectateur s'attache très rapidement. C'est très intelligent de la part du réalisateur de ne pas avoir pris de grosses têtes d'affiches pour ces deux personnages car ça permet vraiment d'accentuer le contracte entre eux et les "méchants". En effet, face à eux, pour incarner les criminels endurcies, le réalisateur a su s'entourer de vraies gueules clairement identifiables, d'acteurs confirmés, talentueux et ultra charismatique qui se font bien plaisir avec entre autre : Jon Hamm (Mad Men, Absolutely Fabulous : Le Film, etc), Jamie Foxx (Amazing Spiderman : le destin d'un héros, Django, etc) et Kevin Spacey ( House of cards, Margin Call, etc). Autant dire que c'est du caviar car si le film tourne autour de Baby, Edgar Wright laisse tout le temps aux autres personnages de se développer et ça n'en est que meilleur.
Seul petit bémol que j'aurais à signaler, mais je pinaille. Le film est un tout petit peu trop long. En détaillant la vie de Baby, sa romance, ses collègues, l'histoire se perd un peu et on trouve un léger ventre mou au milieu du film. Pour autant, on ne s'ennuie jamais vraiment tant l'histoire nous embarque.
Je termine sur l’élément clé du film : la musique, la bande son se compose de 47 morceaux, allant de gros classiques (on passe de James Brown à Queen) à des mix plus confidentiels mais tout aussi tripant. Baby Driver arrive après de nombreux films qui ont sucé la moelle de la musique vintage pour se donner du cachet (des films comme suicide squad par exemple) donc on pourra lui reprocher l'utilisation de cet artifice. Mais soyons clair, contrairement à ces films, Baby Driver utilise pleinement la musique, c'est une composante à part entière de l'histoire et non un simple placebo pour atteindre plus de spectateurs. Alors en voiture, vous allez en prendre plein les yeux et plein les oreilles.
Vous l'aurez compris, je suis particulièrement enthousiaste vis à vis de ce film qui prouve qu'une histoire simple lorsqu'elle est bien raconté peut donner un résultat fabuleux.


Conclusion : 

Un film d'action atypique qui frôle la comédie musicale. C'est fun et remarquablement réalisé, Edgar Wright n'a rien perdu de son talent et son originalité.


Quelques affiches alternatives que je trouve superbe



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