Je n'ai visiblement pas encore explosé mon quota de film français de l'année, du coup je poursuis avec une bizarrerie : une production franco, allemano, britanico polonaise réalisé par une française et avec Robert Patinson dans le rôle principal. Sur le papier ça a tout de l'accident industriel mais qu'en est-il réellement ?
Date de sortie 7 novembre 2018
Durée : 1h 51min
Réalisation : Claire Denis
Casting : Robert Pattinson, Juliette Binoche, André Benjamin
Genre : Science fiction
Nationalités : Français, Allemand, Britannique, Polonais
Synopsis:
Dans un futur proche, l'humanité décide d'envoyer des condamnées à mort dans l'espace pour mener à bien une mission suicide dont dépend peut-être le salut de notre espèce.Critique :
High Life est le dernier film de Claire Denis, une réalisatrice dont je ne connaissais pas le travail et qui officie pourtant de longue date puisqu'elle a été 1ére assistante réalisatrice sur Paris, Texas de Wim Wenders en 1984, excusez du peu.
Le postulat de départ du film est assez classique, une mission spatiale pour sauver l'humanité. La petite particularité c'est que l'équipage se compose des rebuts de l'humanité ce qui n'est pas sans rappeler une partie de notre histoire (la colonisation des Amériques et de l'Australie par les bagnards par exemple). Si l'objectif de la mission sert clairement de macguffin (on pourrait difficilement s'en foutre plus) le vrai nœud (haha, c'est drôle vu ce qui suit) de la mission réside dans la procréation spatiale et donc le fait de découvrir si l'humanité pourra survivre dans l'espace ou non.
Il n'y a pas vraiment de mystère là-dessus puisque le film ouvre sur la relation entre Monte (Robert Pattinson) et sa fille, une ouverture vraiment singulière qui apporte à mon sens tout l’intérêt du film car on s'attarde longuement sur leur quotidien et que ça pose une ambiance vraiment rare. Par opposition, la suite qui nous révèle comment nous en sommes arrivé là n'en apparaît donc que plus convenu. Car il faut le reconnaître, le scénario de High Life n'a rien de palpitant, il est même sacrément prévisible et pourtant par la qualité de sa photographie et de ses ambiances, ainsi que quelques vrais moments de grace, le film réussit à captiver.
Niveau casting, on se concentre surtout sur Robert Pattinson (Cosmopolis, Twilight, etc). J'aurais du mal à dire qu'il joue bien, le rôle n'est pas particulièrement compliqué, mais j'admet qu'il campe bien son rôle. On notera également la présence de Mia Goth (A cure for life, etc) toujours très juste en jeune fille border line un rôle qui visiblement va lui coller à la peau et enfin de Juliette Binoche (Ghost in the shell, le patient anglais, etc), fabuleuse en "shaman du sperme".
C'est vraiment au niveau de la réalisation que le film sort son épingle du jeu, au niveau des moyens il n'a rien a envier à une production américaine, la réalisatrice sait utiliser au mieux ses moyens pour que rien ne semble cheap et au contraire pour proposer quelques images d'une grande beauté. Certaines scènes vous hanteront comme la superbe séance dans la machine à plaisir et son aspect tribal très marqué.
Très clairement, si High Life n'est pas un grand film, il n'en reste pas moins un objet de cinéma assez saisissant offrant quelques moments d'une profonde poésie qui vous marqueront pour longtemps.
Enfin, un petit mot sur la musique puisque Stuart Staples a fait un beau boulot pour réaliser une bande son très trippante collant au mieux aux ambiances délétères du film.
Bref, s'il ne convaincra probablement pas le grand public par son rythme lent ( ne vous fiez surtout pas à la bande annonce, on est loin d'être sur un thriller), son absence d'action et la simplicité de son propos, High Life n'en reste pas moins une bonne surprise.
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