Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 17 août 2018

Mary Shelley

Vous vous souvenez de cette époque où j'allais voir des films uniquement parce qu'ils étaient en costume ? Et bien devinez quoi, aujourd'hui je vous parle d'un film en costume.




Date de sortie : 8 août 2018
Durée : 2h 00min
Réalisateur : Haifaa Al Mansour
Casting : Elle Fanning, Douglas Booth, Tom Sturridge
Genres : Drame, Historique
Nationalité : Britannique

Synopsis:

Fruit d'une mère féministe avant l'heure morte en couche et d'un père anarchiste, Mary Wollstonecraft Godwin malgré son jeune âge est déjà une libre penseuse. Sa rencontre avec le sulfureux Shelley lui fournira l'occasion d'exprimer pleinement sa rebellion dans une histoire d'amour mouvementée.


Critique :

Bien que l'autrice soit fascinante, rien ne me destinait vraiment à aller voir ce film. L'affiche n'est pas inspirante et la bande annonce si elle fait montre d'un certain potentiel laisse aussi craindre le pire des téléfilm romantique de l'après-midi sur M6. Mais voilà, il y a des costumes donc j'étais condamné à voir ce film et me faire un avis dessus.
On retrouve donc Elle Fanning (How to talk to girlLes proiesNeon Demon, etc) dont je ne vous ai pas parlé depuis au moins, pfiuu, deux mois facile, qui incarne Mary Shelley, jeune femme indépendante, asociale et peu expressive, c'est à dire a peu près tous ses rôles depuis qu'elle fait du cinéma. J'ai beau la trouver attachante, ça commence à se voir que son potentiel d'actrice est très limité. Choisir cette actrice pour ce rôle, c'est un peu le choix de l'évidence et de la facilité.
Et c'est un peu tout le problème de Mary Shelley car avec ce deuxième film, Haifaa Al Mansour joue la facilité, certes un film en costume c'est toujours un challenge car il y a ebaucoup de travail sur la reconstitution mais en dehors de ça et en dépit du sujet : le film n'est pas subversif, les acteurs sont lisses, rien ne dépasse jamais du cadre. On a même droit a une fucking happy end !!! (ah oui c'est un spoiler, mais peut-on vraiment spoiler un biopic ?)
Parti d'une histoire d'amour tragique et choquante pour l'époque où les morts naturels et les suicides étaient trop nombreux pour mes dix doigts (mais l'auteur a allègrement supprimé des personnages importants de la réalité historique pour bien rester dans le cadre confortable de ce qu'il voulait raconter) on se retrouve avec une romance sirupeuse et vaguement contrarié. Si on entend bien dire dans le film que l'amour entre Mary et Percy est choquante, jamais on ne le sent à l'image et ce ne sont pas les quelques plans où on voit Byron boire à la bouteille qui feront de lui un dépravé non plus.
C'est tout le drame de ce film, il se saisit d'une histoire au potentiel dramatique dévastateur et il en fait une bleuette pour midinette, un Twilight sans vampire. D'une figure féministe forte, il fait une adolescente rebelle qui revient vite dans le droit chemin après avoir exorcisé ses démons dans un livre et peu importe si on trahit un peu l'Histoire au passage.
Alors certes, les images sont jolies, les acteurs sont plaisant, j'aime d'ailleurs beaucoup Douglas Booth (Jupiter's ascending, The riot Club, etc) qu'on voit assez peu mais dieu qu'on s'ennuie devant ce film d'un classicisme complet et d'un manque d'émotion évident.
Où est la passion, où sont les enjeux, où est la force qui a donné le talent à Mary d'écrire son chef d'oeuvre ? Je ne vois aucune trace de Frankenstein dans tout ça, tout au plus de 50 shades of grey et c'est bien regrettable.
Alors je ne condamne pas le film, sur la forme c'est qualitatif, c'est sur le fond que ça pèche terriblement  mais j'imagine que des spectateurs moins regardant n'y trouveront pas à redire.
Je préfére quand même vous inviter à aller voir Under the silver lake, ça au moins vous ne l'oublierez pas.


Conclusion :

Un biopic joli mais fastidieux sur la vie pourtant fascinante de Mary Shelley

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